jeudi 27 septembre 2007

Cloud Cult - The Meaning of 8 [Rebel Records]

A l’heure du développement durable et de la lutte contre le réchauffement de la planète, la découverte de Cloud Cult est peut-être plus qu’un simple hasard.

Voilà donc un groupe, formé à Minneapolis aux États-Unis en 2001, dont une grande partie de la vie est régi par l’écologie. Activistes protecteurs de l’environnement, leurs activités musicales sont toutes non-polluantes, du packaging de leurs albums (en papier recyclé) à leur studio d’enregistrement (dans le sous-sol de la maison du leader du groupe – Craig Minowa et de sa femme, membre de Cloud Cult également – écologiquement pensé) en passant par les concerts et autres tournées. Un vrai sacerdoce.

Mais au-delà de cet aspect un peu sectaire, Cloud Cult est une révélation en 2007. Et pour deux raisons. La première est éthique : connaissant une certaine notoriété aux États-Unis (des shows à New-York sold-out, ce genre de choses), ils ont toujours refusé de signer sur une grosse structure, rendant les sorties de leurs disques plus confidentielles qu’elles ne devraient l’être. Et ils n’ont, jusqu’à présent, jamais dérogés à leur ligne de conduite. Et très honnêtement, à l'heure du massacre en règle de la diversité musicale par Universal (notamment), ce genre d'attitude fait du bien.

La seconde raison est évidemment musicale. Cloud Cult est une révélation qui semble réduire, en moins de notes qu’il ne faut pour le dire, toutes les autres sorties discographiques de l’année à de vulgaires disques d’appoints. Car  'The Meaning of 8' est un grand album. Le genre de ceux dont on ne se remet pas facilement.

Et pourtant, il avait tout pour déplaire : une pochette hideuse (une constance chez le groupe), une vingtaine de titres, plus d’une heure de musique. Et finalement… tout tient la route, celle d’une pop alambiquée et baroque qui n’hésite pas à aller flirter avec des bas-côtés lo-fi, electro ou beaucoup plus nerveux.

Les morceaux ont des constructions qui n’arrêtent pas de changer, d’évoluer, de se contredire, des idées et des mélodies en contrebalançant d’autres. Comme si le groupe n’aimait pas la simplicité et la facilité. Et tentait de repousser encore un peu plus les limites du monde de la pop music. Et le plus invraisemblable dans tout cela, c’est que tout est fait dans une cohérence folle.

Des chœurs, des violons, des xylophones, des petits riens (ce souffle électronique répétitif sur Dance For The Dead) qui font des grands morceaux. Et comme si tous ces ingrédients ne suffisaient pas à faire de ce disque un chef d’œuvre (et de ce groupe une entité majeure de la musique actuelle), la vie en rajoute une couche. Histoire de.

A l’instar de leurs cousins Canadiens d’Arcade Fire et de leur premier album 'Funeral' marqué par le décès de nombreux membres des familles Butler et Chassagne, la mort plane tout au long de 'The Meaning of 8'. On y ressent tristesse, effondrement, perte de soi (cette voix tremblotante par moments).
Parent d’un jeune garçon décédé en 2002 à l’âge de deux ans, le couple Minowa ne s’en est réellement jamais remis. Et cela transpire dans l’écriture de Craig qui pond des titres à fleur de peau, se servant de son art comme thérapie.

De Take Your Medecine (un titre acerbe sur ces médecins qui voulaient le bourrer de médocs à la mort de son fils) à Song For The Deaf Girl (1’28 de silence) en passant par un Dance For The Dead bouleversant, tout y passe : la peur du vide, les lendemains pleins de tristesse infinie, l’espoir, la religion. Avec une pudeur, un tact et une vérité qui nous donneraient les larmes aux yeux.

Sorti début avril dernier, cet album ne m'a pas une seule seconde ennuyé, malgré les dizaines d'écoutes qui se sont succédées. Il m'a même ouvert les portes sur le reste de leur discographie qui n'a pas l'ombre d'une faille ou d'un ratage.

Chef d’œuvre parmi les très grands disques, 'The Meaning of 8' (8, comme le nombre de rayons qui composent la roue de la vie, ça ne s’invente pas) est un concentré de vie, de mort, de moments baroques et d’autres plus intimistes. Bref de musique comme on l’aime. Intègre, touche à tout de génie (oui, le mot n’est pas trop fort), Craig Minowa sort son grand œuvre.

Pour les raisons évoquées plus haut, ils ne donneront sans doute jamais de concert en Europe. Et ce disque ne sortira sûrement jamais en France. Mais il finira en haut, tout en haut des tops de fin d’année. Voire même plus haut encore. (Sortie : 10 avril 2007)

Son :
Myspace
Site Officiel 


Deux morceaux, histoire de, quand même hein : Dance for The Dead et Your 8th Birthday (malheureusement plus en écoute).

La vidéo de Chemicals Collide. Vous aussi, tombez amoureux :


6 commentaires:

Anonyme a dit…

c'est de la daube, MEANING OF NUMBER 8 !!! On dirait une chanson d'un mauvais boysband !

Mais bon il y a quelques bons titres, le reste est insupportable, perso je l'ai pas gardé, ça pue vraiment quoi.

Les arrangements sont mauvais par exemple très souvent, le chant est très caricatural et agaçant, c'est prétentieux et surjoué, bref bcp de travail encore.

-Twist- a dit…

Un mauvais Boys Band? Bah alors là cher(e) ami(e), on n'a pas les memes oreilles. :)

Anonyme a dit…

ca vaut pas la derniere bo best of de rocky, mais je dois admettre que c est pas mal du tout!

-Twist- a dit…

Pas mal du tout? Du génie oui. :)

babou a dit…

cloud cult c'est mieux que worlds appart et presque aussi bien qu'arcade fire

-Twist- a dit…

En gros ouais.