jeudi 25 février 2010

Erik Arnaud - L'Armure [Matrice]

Erik Arnaud est un homme qui prend son temps. Entre son deuxième album 'Comment Je Vis' et ce 'L'Armure' s’est écoulé 8 ans. Huit longues années durant lesquelles il n'aura pas fait que roupiller à poil sur un matelas dégueulasse avec Neil Young en guise de Jiminy Cricket, mais plutôt à passer de l’autre côté de la vitre pour travailler, notamment, avec Karl-Alex Steffen (un mec bourré de talent, dont le premier ‘Billet Express’ avait beaucoup tourné dans mes oreilles) ou 
avec son vieux compère Florent Marchet sur ‘Rio Baril’ et le livre-disque ‘Frère Animal’ (sur lequel il viendra également poser sa voix).



Huit longues années pour se reconstruire en tant qu’en artiste et pour se remettre de son éviction de chez les affreux Labels en 2004.
Et comment se remettre sur les rails? En deux temps: tout d'abord en créant sa propre structure, Matrice, nommée en hommage à Gérard Manset dont Erik Arnaud est grand fan; puis en signant un deal avec les toujours très surs Monopsone (on leur doit des albums de Laudanum, de Giardini di Mirò ou le premier Abstrackt Keal Agram) pour la sortie de 'L'Armure'. Trois étapes donc et qui sont à l’origine de ce nouvel album très réussi.

Ne connaissant alors que la partie émergée de l’iceberg, ‘L’Armure’ est ma première rencontre avec Erik Arnaud, . Et quelle belle rencontre!
Sur un disque assez court (même pas 35 mns), il propose un album rock mais à la géométrie variable. Car si Rocco, Cheval (sublime chanson d’entrée), Combat ou la reprise de Vies Monotones de Manset sont bien des morceaux rock, Erik Arnaud en profite aussi pour la jouer plus pop. Une pop aussi bien enthousiasmante (excellent Richard Cordoba, Nous Vieillirons Ensemble) ou plus introspective et déprimée (Nous Sommes, Abigaël), voire carrément éthérée (L’Armure, qui clôt l’album).

Tout au long de ses 10 chansons, Erik Arnaud rappelle à nos oreilles autant l’univers d’une certaine idée de la chanson/du rock français (Dominique A, Miossec) que la voix de Bertrand Cantat (certaines intonations de Nous Sommes sont saisissantes), tout en gardant une proximité artistique avec Florent Marchet (une mélodie par-ci, un texte par là).

Un univers que l’on retrouve également dans ‘C’est Pas L’Enfer Ep’, un mini-album sorti l’an passé, déjà chez Matrice et Monopsone et disponible gratuitement sur le site officiel d’Erik Arnaud, et qui se veut le parfait complément de ce ‘L’Armure’.

On pourra lui reprocher (je suis taquin) de parfois en faire un peu trop vocalement parlant. Mais oubliera vite ce petit détail, pour retenir surtout qu'Erik Arnaud (en tout cas quand on vient de le découvrir comme moi) est aussi doué derrière les manettes qu’aux commandes d’un album de rock français, aux textes intelligents et noirs.

J’espère en tout cas qu’il ne me fera pas mentir avec la sortie de ‘Courchevel’, nouvel album de Florent Marchet à venir, où il est une de fois de plus impliqué. (sortie : 1er Février 2010)

Bien que l’album doit se trouver en vente un peu partout, vous pouvez également le commander ici. Histoire de soutenir Monopsone, petit label aux choix artistiques gros comme ça.

Son :
Myspace (un mash-up de ‘L’Armure’ en écoute)
Site officiel (3 chansons de 'L'Armure' en écoute)

Deux chansons en écoute. Cheval, qui ouvre ‘L’Armure’, un tube en devenir, et le presque acoustique et rapidement entêtant Abigaël (malheureusement plus en écoute).

lundi 22 février 2010

[Track of The Day] Ash - Space Shot

Volte face. Sûrement devant le succès de son 'A-Z Series' (26 lettres de l'alphabet pour autant de chansons inédites, voyant le jour à intervalles réguliers), Ash sortira le volume 1 d'une compilation regroupant les 13 premières lettres de cette série (de A à M). Un premier jet qui comptera également 4 inédits et qui voit donc les nord-irlandais ne plus se contenter d'une parution uniquement vinyle (7") de ces singles (et il faut avouer que c'est bien dommage).

Mais avant le 19 avril prochain et la sortie de ce 'A-Z Vol. 1', Ash continue d'égrener sa sélection, jusque là de très grande tenue. Et même si le groupe s'apprête à dévoiler la lettre K le 1er mars prochain, c'est aujourd'hui la lettre H qui est à l'honneur dans ces pages. La huitième lettre de l'alphabet et le huitième single de la collection, pour une chanson qui s'appelle Space Shot.

Sûrement pas aussi classe qu'Arcadia (infos ici, écoute ), ce titre est toutefois formidablement euphorisant. Space Shot débute par quelques notes d'une sorte de mandoline électronique avant de faire couper le sifflet par des claviers omniprésents et une production un brin putassière. Ce morceau n'est rien d'autre que du pop-rock de haut niveau par Ash, un groupe qui aura donné au genre quelques une de ses belles lettres de noblesse.

Et puis, hého dites donc, on est lundi, non? Et qui dit lundi… 

Album: Space Shot 7" 
Année: 2010
Label: Atomic Heart Records
 

jeudi 18 février 2010

Souvaris / Sincabeza – Clown Jazz (Split 12’’) [Gringo]

C’est fou le nombre de groupes qui après un long silence sont de retour en ce début d’année 2010. Tunng, Seabear, Archie Bronson Outfit, j’en passe et pas forcément des moindres (The Kissaway Trail, au hasard). Des retours assez surprenant d’ailleurs ; comme si beaucoup avaient voulu éviter la fin de la décennie pour on ne sait qu’elle raison. Peut-être pour être sur qu’on n’allait pas s’arrêter à neuf et surtout vérifier que Roland Emmerich et ses amis les Incas s’étaient plantés de trois bonnes années.

Au-delà de ces pseudos considérations temporelles, le retour des anglais de Nottingham, Souvaris est une grande joie. Premièrement car j’aime vraiment ce qu’a sorti ce groupe jusque là (‘I Felt Nothing At All’ que ‘A Hat’ sont de très beaux disques). Et deuxièmement parce que Souvaris est un groupe de potes, absolument adorable et mené par le plus francophile des artistes anglais, John Simson aka Simmo.

Cette fois, ce n’est pas par le biais d’un nouvel album que Souvaris fait à nouveau parler de lui, mais par un ‘Clown Jazz 12''’, que le groupe partage avec Sincabeza, combo bordelais porté sur le noise-rock aguicheur.
Pourquoi avec Sincabeza ? Parce que les deux groupes, ces quatre dernières années, ont beaucoup tourné ensemble et qu’il leur a semblé intéressant de partager plus que l’affiche d’un concert.

Ce ‘Clown Jazz 12''’ est un split album d’un fort beau gabarit (c’est de saison), composé de 5 titres, deux échouant à Souvaris, et trois autres à Sincabeza. Et pendant 33 mns, les deux groupes, chacun de leur côté, vont s’efforcer de faire vivre les sillons du vinyle sur lequel leurs chansons sont gravées tout en gardant une cohérence d’ensemble surprenante et peu courante pour ce genre de format.

Souvaris, qui ouvre le bal, continue de s’émanciper de ses premières aventures musicales et s’éloigne encore plus du post-rock de ses débuts pour mieux aller se lover dans les bras d’une musique toujours instrumentale, mais plus diverse, plus rock, plus math voire plus noise ou même plus jazz. Une orientation des plus intéressantes pour la bande à Simmo, que l’on pouvait déjà percevoir sur la fin de leur deuxième album ‘A Hat’. Les anglais maitrisent bien leur sujet et envoient balader leurs mélodies dans un tombereau d’instrumentations échevelés.

Vu que Sincabeza est une découverte pour moi, difficile de dire si les trois titres qu’ils s’offrent sur ce ‘Clown Jazz 12''’ montre une nouvelle évolution du groupe. Mais à l’écoute des trois morceaux, on peut imaginer que cela soit une sacrée porte d’entrée dans leur univers, qui semble sacrément rock, carrément punk, à l’atmosphère très tendue.

Totalement instrumental, ce ‘Clown Jazz 12''’ est une belle réussite. Le genre de split album qu’on aimerait entendre plus souvent, avec une vraie vision d’ensemble et une unité artistique intéressante de la part de deux groupes aux univers, à la base, pas forcément si proches que cela. Un grand cru, indéniablement. (sortie : 22 février 2010)


Pour acheter ce ‘Clown Jazz 12''’, pour même pas 10€, il suffit d’aller faire un tour chez Gringo Records, tout simplement en cliquant ici.


Son :
Myspace de Souvaris (Une chanson de ce ‘Clown Jazz 12''’ en écoute)
Myspace de Sincabeza (Une chanson de ce ‘Clown Jazz 12''’ en écoute)
Site officiel de Gringo Records


Deux titres en écoute aujourd’hui, un pour chacun des groupes. Pour Souvaris, Hello, Antelope, un morceau plutôt nerveux mais au contour pas si linéaire que cela. Et pour Sincabeza, Bacalacola, très bon morceau échevelé, presque bruitiste par moments et au break assez terrible (malheureusement plus en écoute).

mercredi 17 février 2010

[Track of The Day] Aloe Blacc - I Need a Dollar

La chronique de 'Good Things', le premier album d'Aloe Blacc, est disponible ici (avec deux titres en écoute).

Ce jeune homme à la voix suave est une vraie découverte. Pourtant, l'ami Aloe Blacc avait sorti quelques jolies choses déjà chez Stones Throw. Mais j'étais passé totalement à côté.

Mais je compte bien me rattraper avec son second disque, 'Good Things', à sortir dans les mois qui viennent (aucune date précise n'est annoncée). Pour patienter jusque là, il y a ce 'I Need a Dollar 12"', avec notamment la chanson titre, beau morceau soul/rnb à la sauce seventies et générique d'une nouvelle série de chez HBO, How to Make It In America.

La voix d'Aloe Blacc est un régal et fait beaucoup pour le charme qui se dégage de ce I Need a Dollar, mais le backing band (Expressions and El Michels Affair) est particulièrement affuté. C'est soul, ca swingue, c'est chaud. Gros gros coup de cœur pour ma part. 

Album: I Need a Dollar 12" 
Année: 2010 
Label: Stones Throw

 Ce I Need a Dollar, en qualité moyenne, est disponible sur le site de Stones Throw, en téléchargement gratuit et légal.

Et pour finir, le générique de cette nouvelle série How to Make It In America:

mardi 16 février 2010

[Track of The Day] The Kissaway Trail - SDP

J'aime bien commencer mes semaines par un bon morceau pop. Vous savez le genre «j'ai pas inventé la foudre mais ça fait du bien par où ça passe». Vu que j'étais trop occupé à chasser la neige de mes spatules ce week-end, je n'ai pas pu le faire hier. Qu'importe que l'on soit mardi: pop cela sera.

Surtout que la nouvelle est plutôt intéressante. Sans sortir un disque mémorable en 2007, les danois de The Kissaway Trail avait quand même mis de bien jolies mélodies dans mes oreilles avec leur premier album éponyme tout à fait charmant.
Plus de trois ans plus tard, le groupe est de retour avec 'Sleep Mountain', un album qui verra le jour en mars prochain, chez Bella Union.

Et à l'écoute du premier single, SDP, on peut s'attendre raisonnablement à un changement de cap de la part de The Kissaway Trail. Disons que la présence de Peter Katis à la production (le genre de type qui a bossé avec, au hasard, The Twilight Sad, Interpol ou The National) n'y est pas étrangère. Un son plus rock, plus produit, plus lourd, assez loin des sonorités des débuts - et qui rappelaient fortement Arcade Fire -, mais avec toujours ces petites touches mélodiques tout sauf désuètes et cette rythmique assez identifiable.

Six minutes de guitare, de montées et de descentes, et qui n'hésite pas à en faire beaucoup, voire peut-être trop pour certains. Une chanson Sans aucun Doute Pop. 

Album: Sleep Mountain 
Année: 2010 
Label: Bella Union

Ce premier single de The Kissaway Trail SDP est à télécharger gratuitement et légalement sur le site de Bella Union, ici même.

vendredi 12 février 2010

[Track of The Day] Sharon Jones & The Dap-Kings - I Learned the Hard Way

Il fait -5°, ça neigeouille sans vraiment neiger, ça gèle et ça fait pas semblant, la voiture est posée sur cinq centimètres de glace et on se pèle sévère.

Mais pas d'inquiétude: de une, un hiver avec de la neige et des températures négatives, c'est sympa (en plus d'être normal), et de deux, Sharon Jones & The Dap-Kings sont de retour. Oui, c'est totalement cliché de commencer un papier comme ça quand il fait très froid, mais j'assume totalement tant ce groupe là ressemble a une bonne bouffée de soleil dans un horizon larvé de flocons et de vent froid.

Histoire de faire les choses bien, le groupe de Brooklyn continue de marcher sur une route pavée de soul et de funk seventies. En tout cas à l'écoute du premier extrait - éponyme - de leur quatrième album à venir, 'I Learned the Hard Way'.

Mais peu de chances que cela change. Et tant mieux d'ailleurs: ils font revivre une certaine idée de la musique d'il y a 40 ans, en l'arrangeant à merveille comme il y a 40 ans, en enregistrant comme il y a 40 ans. Et si la voix de Sharon Jones fait merveille depuis déjà trois albums, ses Dap-Kings ne sont pas en reste avec leurs orchestrations soul/funk vintage de haute tenue, avec tout ce qu'il faut dedans pour se sentir bien (chœurs, cuivres, ...).

'I Learned the Hard Way' sera réussi (à un artwork près), on peut d'ores et déjà l'affirmer. Et il verra le jour officiellement le 6 avril prochain. Même pas deux mois pour retrouver l'ami soleil et Sharon Jones & The Dap-Kings. On devrait tenir. 

Album: I Learned the Hard Way 
Année: 2010 
Label: Daptone

I Learned the Hard Way (la chanson) est téléchargeable gratuitement et légalement, contre une adresse mail, ici.

jeudi 11 février 2010

[Track of The Day] Archie Bronson Outfit - Shark's Tooth

En voilà une nouvelle qu'elle est bonne! Un des trio rocks les plus "bandants" de ces dernières années revient (enfin!) avec son troisième album. Il faut dire que les p'tits pères des Archie Bronson Outfit auront mis le temps depuis leur 'Derdang Derdang' de 2006.

Archie Bronson Outfit? Un des plus beaux porte-étendards du rock des années 2000. Deux albums certes, mais quels disques! 'Fur' et 'Derdang Derdang' sont deux albums tendus comme des slips en coton lavés à 80°! Rock, psyché et blues rock, mené par un trio infernal et déjanté, genre surdoué à tous les niveaux.

Toujours chez Domino, les Archie Bronson Outfit semblent partis sur les mêmes bases que précédemment. On reconnait la patte du groupe dès l'intro de ce Shark's Tooth, premier single de leur 'Coconut' à venir en avril prochain - et produit par Tim Goldsworthy de chez DFA, qui avait notamment produit le 'Echoes' des Rapture. Toujours acéré, toujours vicieux, très virevoltant, ce morceau est en tout cas une bien belle mise en bouche.

Et vu qu'ils font les choses bien, ils se tapent une petite tournée française au printemps, et seront notamment au Havre, à Paris, à Belfort, à Clermont-Ferrand et à L'Épicerie Moderne de Feyzin. A ne sincèrement pas rater! 

Album: Shark's Tooth 7" 
Année: 2010 
Label: Domino

Le clip de Shark's Tooth est, quant à lui, totalement kitsch et débile, et en viendrait presque, à ce niveau là, à faire de l'ombre à celui de Time to Pretend de MGMT (à voir ici, au cas où):


Vous pouvez télécharger gratuitement ce Shark's Tooth sur le site officiel des Archie Bronson Outfit, ici même.

mardi 9 février 2010

Net Emergence 'Février 2010': Dorian Wood, Box Story et La Secte Phonetik


Valery est quelqu'un qui n'est jamais à court d'idées. Après avoir créée BCommeBoxsons, blog carrément essentiel si l'on veut en savoir un peu plus sur la vie de cette industrie musicale et sur ceux qui aiment parler de musique, voilà t-y pas que notre homme a eu une belle idée: Net Emergence. Une Utopie Musicale comme le sous-titre Valery.

Le but de Net Emergence? Faire découvrir au plus grand nombre des groupes non-signés ou à la faible visibilité.
Comment? En sélectionnant chaque mois une quinzaine de groupes (proposés par vous, moi, votre voisin, le cousin de votre tante), de tous les horizons possibles, de les mettre en avant, et de faire élire par un jury (non pas de professionnels mais de gens avides de découvertes) celui qui sied le plus à ses oreilles.

Après un premier essai en décembre, j'ai participé à l'édition de février. Dans la sélection, (que vous pouvez retrouver ici) de tout: de la balade pop, du psychédélisme français, du ragga/reggae from Le Creusot, de la variété française et un barbu canadien tout de folk vêtu.

Au final, ce sont trois groupes qui se sont détachés des votes et, j'avoue, les trois groupes à qui j'avais donné mes voix. Plutôt que de se limiter à parler du vainqueur, parlons plutôt du podium.


La Secte Phonetik récupère la médaille de bronze. Pourtant, au départ, j'ai eu peur. Très peur. Il faut avouer que le "hip-hop a'cappela" qui vous accueille sur leur page myspace n'est pas des plus rassurant. Et puis… j'ai ravalé mes jugements hâtifs pour mieux me rendre compte de mon erreur.
Loin d'un ego-trip chanson réaliste imbuvable (style Tryo ou La Rue Kétanou) et se rapprochant plutôt de Java, ce trio d'human-box propose vraiment des compositions différentes. Drôle, entièrement réalisé à la bouche, leur univers est assez fascinant. Tout sauf bancal. M'étonnerait pas que l'on reparle d'eux très rapidement.
Myspace (à écouter en priorité: Bienvenue dans la secte)


Jolie belge de son état, c'est Box Story qui remporte la médaille d'argent. Avec sa jolie voix qu'elle pose très bien, Box Story est une artiste à suivre. Elle n'est peut-être pas follement originale certes, mais sa guitare et ses petits accords très vifs rappellent une autre jolie brune, PJ Harvey, voire Azure Ray (The Seasons est par exemple une composition digne du duo Maria Taylor/Orenda Fink).
Site officiel (Trois titres en écoute)




Mais au final, c'est un américain qui rafle l'édition de février, Dorian Wood. Dorian Wood, c'est un peu l'univers de Nick Cave voire de Tom Waits avec la voix de Michael Stipe de REM. Et à écouter de plus près, on entendrait presque Fiona Apple venir donner un coup de main au piano (sur The Arms of Love, c'est évident; voir plus bas), un instrument omniprésent dans la musique du californien.
Une musique vraiment touchante, torturée et toujours très mélodieuse, qui rappelle fréquemment Chris Garneau, un côté foufou en plus. Un artiste à suivre, et en 2010 s'il vous plait vu que Dorian Wood sortira son second album, 'Rattle Rattle', à l'été prochain.
Site officiel, très fourni

Histoire de connaitre un peu mieux l'œuvre de Dorian Wood, le lecteur ci-dessous propose 4 chansons du monsieur:

<a href="http://dorianwood.bandcamp.com/album/black-pig-suite">Echo Round My Heart by Dorian Wood</a>


Bien que l'édition février 2010 soit terminée, Net Emergence ne se repose pas sur ses lauriers et entame une nouvelle édition, celle de mars. La sélection est à retrouver ici. A vous d'écouter, de donner vos avis dans les commentaires et de proposer des groupes. Bref, à vous de jouer!

Et n'hésitez pas à suivre Net Emergence sur Twitter, meilleur moyen pour suivre chaque mois l'évolution de ce bien beau projet.

lundi 8 février 2010

[Track of The Day] Seabear - Cold Summer

S'il y a bien un label que je chéris, c'est Morr Music dont j'aime à vanter dans ses pages la qualité des sorties, entre pop d'orfèvres et electro-pop délicieuse. Capable de sortir des chef d'œuvres incroyables (Radical Face, The Notwist, au hasard) comme de donner voix au chapitre à des groupes ou d'autres projets, pas indispensables mais forcément intéressants.

Seabear est un groupe islandais signé donc chez Morr Music, qui fait dans le folk travaillé qui avait sorti voilà trois ans 'The Ghost That Carried Us Away', un album tout à fait sympathique et éclairé de belles mélodies, et s'était permis plus tard une reprise du Teenage Kicks des Undertones.

Les revoilà de retour, avec 'We Built a Fire' à sortir en mars prochain, avec en guise de préambule, un 'Lion Face Boy 7"' et 'While The Fire Dies Ep'. Si l'Ep est plutôt dispensable, ce premier 7" est un petit must-have de ce début d'année, avec notamment Cold Summer en face-b, jolie balade aux - légères certes - montagnes russes, drivé par des cuivres imposants, qui n'hésite pas à prendre son temps pour prendre à la gorge et venir faire dresser quelques poils de vos avant bras… 

Album: Lion Face Boy 7" 
Année: 2010 
Label: Morr Music

Pour en savoir un peu plus sur Morr Music, il faut lire le papier de Pomme2pin, en cliquant ici (je vous rassure, on ne l'a pas fait exprès)

jeudi 4 février 2010

Kwoon - When The Flowers Were Singing… [Autoproduction]

Faites votre valise, prenez quelques pulls bien chauds, prévoyez quelques paires de chaussettes de rechange et oubliez les t-shirts, tongs et autres bermudas. Ceci fait, insérez 'When The Flowers Were Singing…' dans votre lecteur, et partez dans un monde parallèle, celui de Kwoon, dans une galaxie éloignée, à la beauté et à la tristesse infinie.

'When The Flowers Were Singing…' n’est pas un disque rempli de soleil et de joie de vivre. Dès sa pochette, noire et à peine ornée d’une fleur qui semble pousser, le groupe assène son propos : plus encore que son prédécesseur ‘Tales and Dreams’ (déroutant album tant une autoproduction de cette qualité ne se trouve pas sous tous les sabots d’un cheval), ce nouvel opus va faire la part belle au désespoir.

Sur 'When The Flowers Were Singing…', Kwoon embarque son petit monde dans un monde plein de pop, d’ambiant et post-rock rêveur, où les violons pleurent, où chaque son se fait évanescent, où chaque chanson semble planer dans les airs et rester en suspension, comme si de rien n’était, avant de disparaître discrètement.

Si Sandy (leader et maître à penser du groupe) chante en anglais sur quelques morceaux, l’effet reste surprenant à tel point que l’on se croirait revenu à l’époque de ‘( )’ de Sigur Ros, avec une langue inventée et indéchiffrable. Et si à dire vrai on s’en fiche un peu tant la musique de Kwoon est évocatrice et totalement cinématographique, cela rajoute au côté onirique de l’album.

Sur un tracklisting intelligent où tout découle parfaitement, Kwoon propose une rêverie sur plus de 50 mns où semblent surgir des ombres étonnées avant de s’effacer, résignées par le spleen et la mélancolie galopante de cet album.

S’ouvrant sur un déluge de sons électriques pour se terminer par le son ouaté de pas dans une neige épaisse et battue par un vent que l’on s’imagine glacial, 'When The Flowers Were Singing…' est un album sublime, à l’ambition plus grande et à la production plus soignée que ‘Tales and Dreams’, de la part de Kwoon qui est clairement à ce jour le secret le mieux gardé de France. (sortie : décembre 2009)


Nb: Ce 'When The Flowers Were Singing…' est donc autoproduit. Et c'est un superbe objet, au-delà même de la musique. On peut l'acheter pour 15€ sur le site officiel de Kwoon, en allant sur ce lien.


Toto parle très bien de ce 'When The Flowers Were Singing…' sur son site, ici.
J'avais également évoqué ce deuxième album de Kwoon dans mon "Top Albums 2009" (à retrouver ici).


Son :
Myspace (Trois extraits de ce 'When The Flowers Were Singing…' en écoute)
Site officiel

Deux chansons en écoute, Frozen Bird et Schizophrenic. Belles. Juste belles (malheureusement plus en écoute).

mardi 2 février 2010

The Magnetic Fields - Realism [Nonesuch]

C’est à se demander si Stephin Merritt n’a pas piqué les clés de la Delorean à Marty McFly pour aller faire un tour dans le passé, le temps de quelques albums. Car après avoir rendu un vibrant hommage aux années 80 – et Jesus and Mary Chain en particulier – sur ‘Distortion’ (mon album de l'année 2008), The Magnetic Fields remontent encore plus loin dans le passé et arrivent à la fin des années 60 et au début des années 70, à l’époque où la perfide Albion lançait ses flèches musicales dans le cœur de tous les amoureux de folk orchestré et bien arrangé.

Bien que liés à ‘i’ (dont je n’ai toujours pas écouté la moindre note, honte à moi), premier opus d’une «no-synth trilogy» voulu par le leader des Magnetic Fields, ces deux albums semblent avoir une vraie histoire commune : Stephin Merritt souhaitait créer un diptyque aux parties totalement différentes, représentants deux sentiments opposés. Une sorte de Yin et Yang, avec ‘Distortion’ dans le rôle du Yin (la noirceur, la froideur) et ‘Realism’ dans celui du Yang (la chaleur, l’optimisme).

Un lien que l'on retrouve dans les deux artworks et une opposition qui se situe au niveau de l'enregistrement de l’album, ‘Realism’ ayant été conçu sans une touche d’électricité et même sans batterie. Un album folk donc. Mais pour tous les anti «guitare de bois, quatre accords et chanteur qui couine», n’ayez crainte, Stephin Merritt à la même vision que vous : il ne supporte pas le folk nu, qui n’a pas de beaux atours à proposer.

‘Realism’ est donc plutôt un album de british folk, avec production soignée, cuivres, cordes (dont une harpe), clavecin et mélodies délicieuses. Une nouveauté pour The Magnetic Fields, qui n’avaient qu’à peine touché du doigt ce genre là (quelques souvenirs de compositions du style, notamment sur ‘The Wayward Bus’, et encore). Et un changement de cap réussi, tant tout s’écoute légèrement et simplement.

Rien de révolutionnaire ici – mais les Magnetic Fields n'avaient pas non plus cette ambition sur ‘Distortion’ – mais un ‘Realism’ beau, chiadé, mélodiquement inattaquable, avec quelques grandes compositions au format pop (seules trois sur treize dépassent les trois minutes!) et qui est un joli point final à cette aventure musicale.

Le prochain album sera en tout cas tout autre, le chef spirituel des Magnetic Fields l’a déjà annoncé chez Drowned In Sound (longue interview très intéressante à lire ici) : «the next record will almost exclusively feature synthesizers!». Back to basics en quelques sortes. (sortie : 25 janvier 2010)

L'ami Mmarsup a lui aussi parlé de ce 'Realism' dans ses Little Reviews, ici.

Son :
Myspace (deux chansons de ‘Realism’ en écoute)
Site officiel

Deux chansons en écoute. Le titre d'ouverture You Must Be Out of Your Mind, composition que beaucoup auraient massacrés tant les couches sont nombreuses, mais qui avec Stephin Merritt s'entremêlent avec facilité, et From a Sinking Boat, à la mélodie douce, travaillée et entêtante (malheureusement plus en écoute).

lundi 1 février 2010

[Track of The Day] Fyfe Dangerfield - She Needs Me


Guillemots est un groupe agaçant. Leur 'From The Cliffs Ep' était en tous points réussis, merveilleux même si j'osais. Et puis… plus rien. Les deux albums qui ont suivi cette première livraison furent décevants: ces compositions qui partaient en tous sens, cette force mélodique, tout ça avait été dispersé façon puzzle dans une sorte de pop larmoyante et passablement ennuyeuse.

En attendant le futur album des Guillemots et en espérant un réajustement de la mire, Fyfe Dangerfield, chanteur du groupe, prend son joli grain de voix sous le bras et part tenter une aventure solo le temps de dix titres. Son disque s'appelle 'Fly Yellow Moon' est il est plutôt sympathique. En tout cas, bien plus que les dernières sorties de son groupe originel. Classique voire académique par moments, Fyfe Dangerfield arrive à retrouver le souffle de 'From The Cliffs Ep' avec des compositions de qualité et un tracklisting intelligent.

On ne fera pas de ce 'Fly Yellow Moon' un des albums de l'année, mais un joli moment, avec quelques chouettes mélodies. La preuve avec ce She Needs Me, parfaite pop song à l'optimisme béât, idéale pour aller s'allonger dans le colza, un brin d'herbe coincé entre les lèvres. 

Album: Fly Yellow Moon 
Année: 2010 
Label: Geffen