jeudi 17 novembre 2016

Michael Kiwanuka - Love & Hate [Polydor]

La première chose qui frappe à l'écoute de 'Love & Hate', le deuxième album de Michael Kiwanuka, c'est que cet homme est couillu. Et même doublement couillu. Car sortir un disque en plaçant en chanson d'ouverture un titre de 10 mns est déjà une chose peu commune pour un artiste signé chez une major. Mais si vous ajoutez à cela qu'il faut attendre 5 minutes (tout pile !) pour entendre la belle voix de Michael Kiwanuka chanter ses premiers mots, vous admettrez que l'on est dans l'improbable le plus total.
Pour autant, impossible de lâcher ce Cold Little Heart. Ces chœurs, cette guitare particulièrement Gilmour-ienne, tout est fait pour amener sur un plateau d'argent la voix suave pleine de grâce de  Michael Kiwanuka. Et il faut bien avouer qu'on ne l'a pas vu venir.

Car si ses premières sorties furent saluées avec l'enthousiasme qu'il se doit dans ces pages (voir , ici ou encore ), le premier album de Michael Kiwanuka ne m'avait pas vraiment retourné. Un disque propret, gentillet, faisant la part belle à une certaine idée de la soul des années 70, mais rien de plus. Rien d'infamant, bien au contraire, mais un ensemble sans vrais coups d'éclats.

C'est donc une sacrée surprise de tomber sur une chanson aussi ambitieuse que Cold Little Heart en ouverture de ce 'Love & Hate'. Un disque qui va garder globalement tout du long de ses 10 chansons le niveau de ce premier titre. Car qu'il s'agisse de changer de tempo (le tube potentiel qu'est One More Night, que l'on aurait pu imaginer dans la bouche de Aloe Blacc), d'inviter quelques parties de cordes à venir fricoter avec ses belles mélodies (sublime Love & Hate, en écoute aujourd'hui), ou de s'entourer de musiciens au garde à vous, qu'il soit mélancolique, engagé (Black Man in a White World, Love & Hate) ou qu'il sorte les guitares fuzz, tout lui réussi.

Autre point fort du disque, sa production. Laissée à Danger Mouse, ce dernier donne à 'Love & Hate' un son plein de rondeur tout et qui se rapproche du blues. Mieux, en sachant trouver le juste écart entre la voix de Michael Kiwanuka et celles de ses choristes (ceux-ci ayant une importance fondamentale sur la beauté de cet album), en ne reléguant pas la rythmique au rôle de simple faire valoir et, surtout, en donnant - plus qu'- une teinte très seventies à l'ensemble (et pas que pour la guitare, essentielle dans l'album), Danger Mouse, comme souvent, sublime ce qu'on lui met dans les mains.

Finalement, la seule déception de ce 'Love & Hate' de Michael Kiwanuka, c'est sa pochette, tant elle est passe-partout est bien loin de ses premières sorties, où le vintage se mêlait à une classe naturelle. Dommage oui, car bien que dominé par les deux chansons écrasantes que sont Cold Little Heart et Love & Hate, tout est bon dans cet album. Un disque jamais tape à l’œil mais juste très beau, soul mais pas que, et même rapidement évident. Une consécration pour un artiste dont le potentiel semblait évident. Et Dieu qu'il chante bien ! (sortie : 15 juillet 2016)

NB : En tournée en France actuellement, il faut foncer voir Michael Kiwanuka. Les retours sont excellents. Et bientôt ce grand et talentueux ne jouera pas dans d'aussi petites salles.
Vendredi 18/11 - Rock School Barbey, à Bordeaux
Dimanche 20/11 - L’Épicerie Moderne, à Feyzin (Lyon)
Lundi 21/11 - La Laiterie, à Strasbourg

Son :
'Love & Hate' de Michael Kiwanuka est en écoute aussi bien chez Spotify que chez Deezer.
Vous pouvez vous procurer 'Love & Hate' de Michael Kiwanuka (notamment) ici ou


Trois chansons en écoute donc, comme l'exige la tradition, de ce 'Love & Hate' de Michael Kiwanuka. Mais exceptionnellement, pas des versions tirées de l'album. Les trois sont tirées d'une live-studio-session. Au programme donc, Love & Hate (dont la très belle version album s'écoute dans les lecteurs Spotify et Deezer à gauche). Puis le magnifique Cold Little Heart (le fameux titre d'ouverture). Et enfin Rule The World :








Pour finir, deux clips. Tout d'abord celui de One More Night, possible tube de ce 'Love & Hate' de Michael Kiwanuka :


Et celui de Black Man In A White World, premier single de ce 'Love & Hate' de Michael Kiwanuka


6 commentaires:

charlu a dit…

Bonsoir.. j'ai chopé ton adresse blog chez un ami voisin et aussi blogueur, du coup je t'ai ajouté chez moi. Ce disque là est monumental.. j'ai fait un billet dessus, et j'ai un peu foiré mes recherches car je ne savais pas que Danger Mouse était aux manettes ;D Il est surement pour beaucoup c'est sur.

A+

Charlu

La bUze a dit…

Je viens de réécouter un peu les titres que j'avais du garçon & même ressenti: bien appâté par les premiers titres que e-pop avait mis sur son blog, j'avais été un poil déçu par le coté trop propre du disque
Me reste plus qu'à plonger dans ce Love & Hate, j'y go !

-Twist- a dit…

Totalement d'accord avec ta chronique.
A lire ici : https://leschroniquesdecharlu.blogspot.fr/2016/10/michael-kiwanuka-2016.html

-Twist- a dit…

Rah, ton commentaire LaBuze était passé en spam, va comprendre...

Très chouette concert du résumé de La Buze ici même :
http://labuze.cac40.net/post/concert-Michael-Kiwanuka-Epicerie-Moderne-Lyon-20112016

Et j'ajouterais que je serais curieux de le voir avec des choristes la prochaine fois. Et j'aimerais bien avoir Cold Little Heart (mais oui, ce rappel sur Love & Hate était parfait <3 )

La bUze a dit…

bien vu Twist, Kiwanuka est à Fourvière ;)

-Twist- a dit…

C'était écrit ! Et ca peut être super beau. Bon, j'ai pas vu les prix, mais si c'est pas complet, je tenterais ma chance le soir même...