lundi 30 décembre 2019

Bilan 2019 : Top 15 « 7", Ep, Compilations & Rééditions »



Parce qu'on est le 30 décembre. Parce que le futur est à portée de main (oui, 2020, c'est vraiment le futur. En tout cas pour le moi de 1990 qui n'allait pas tarder à découvrir le collège). Et parce que j'aime ces traditions de « tops annuel » où les classements se bousculent un peu de partout (et dans tous les domaines) et où, quoique peuvent bien en dire les grincheux, on y découvre beaucoup de choses (la preuve ici), il est temps de passer au bilan 2019 de cette année musicale, et une nouvelle fois, en quatre étapes : une première (aujourd'hui) consacrés aux formats courts et aux compilations/rééditions. Une seconde, mercredi au petit matin, avec les 50 chansons de l'année, pile pour se remettre de sa gueule de bois. Et enfin, vendredi et dimanche, avec le classement des 40 meilleurs albums sortis ces 365 derniers jours. Le tout en toute subjectivité, évidemment.

Mais comme le veut la coutume, partageons quelques tops de blogs/sites amis (ou non) qui ont de belles choses à partager ou à découvrir :
Le top albums de la rédaction de Benzine
Le top album de La Musique à Papa
Le top 50 de Benoit, le créateur de Benzine, chez Hop-Blog

Cette année 2019 aura été une grande année pour les Ep, ces extended-play, trop courts pour être des albums, trop longs pour être des singles. J'ai l'impression qu'on revient un peu à ce format, assez parfait à mon sens (mon morceau musical préféré se trouve sur un Ep), et c'est tant mieux. D'ailleurs, comme je l'explique plus bas, si je m'entêtais moins à différencier les formats, nul doute qu'un des disques de la sélection ci-dessous se serait retrouvé quasiment tout en haut de mon top général. Quinze disques se trouvent ci-dessous, quelques beaux singles, des Ep renversants et une triplette de compilations/rééditions à écouter sans jamais s'en lasser. 
Au bas de ce papier se trouve, comme toujours, un lecteur pour écouter une chanson de chacun des disques chroniqués, histoire de se faire une idée de ce dont il est question. Bonne lecture et bonne(s) écoute(s) !

Bilan 2019 :
Top 50 « Chansons »
Top 40 « Albums » (20-01)
Top 40 « Albums » (40-21)


7"

Olivier Rocabois - Ship of Women / Somewhere in a Nightmare 7" [-]
Un des 45-tours les plus romantiques de l’année qui soit. Olivier Rocabois, leader de All If, se lance en solo sous son propre nom et balance deux très belles chansons, pleines de cordes et de mélodies pop ouvragées, et Bowie en diable. Ouaté tout plein.


Sufjan Stevens - Love Yourself / With My Whole Heart 7" [Asthmatic Kitty]
Parce qu’on ne se refait pas. Parce qu'un top sans Sufjan Stevens serait surprenant dans ces pages. Parce que les mélodies sont là. Parce que Sufjan Stevens ne sort que rarement des 45-tours. Parce que la bonne cause (les profits sont reversés à la cause LGBTQ+). Parce que Love Yourself (chanson écrite en 1996) est sans doute une des chansons de l’année.


Extended Play (Ep)


Accident - Dernier Voyage Ep [Little John]
Duo composé des cousins de Romain Guerret d’Aline, Accident est un charmant voyage synthétiques, hypnotique et qui a une certaine idée de la pop à la française, avec de belles guitares qui viennent embellir le tout.


Daphni - Sizzling Ep [Jiaolong]
Alors que Caribou devrait revenir avec un nouvel album en 2020, il ne fallait pas passer à côté de 'Sizzlin', nouvel Ep de Daphni (son « moi électro »), remix à l’efficacité folle de Paradise, obscur groupe des Bermudes de 1981. Daphni augmente le rythme et transforme le groove, le funk voire le disco de Paradise en un ensemble dancefloor, presque house, auquel il est difficile de résister

Dry Cleaning - Boundary Road Snacks and Drinks Ep [It’s Ok]
Post-punk un peu arty, qui ne fait pas dans l'épate et qui ne recherche pas le tube à tout prix, porté par une voix qui chante moins qu’elle ne parle, presque détachée, Dry Cleaning est une des révélations anglaises de l’année. Deux Ep à ce jour, l’album ne devrait plus tarder.
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Hold Your Horses - Datsusara Ep [-]
Découvrir Hold Your Horses par leur dernier Ep avant fermeture, c’est tout de même ballot. Parce ce 'Datsusara Ep' est en tout point charmant, ambitieux, orchestré, presque orchestral par moments, aux petits détails ravissants, aux mélodies, chœurs et voix attachantes, lorgnant autant vers Silver Mt Zion que Modest Mouse ou le Arcade Fire des débuts. RIP.


Jaune - La Promesse Ep [-]
Il m’aura fallu un état comateux pour rentrer dans ce disque du batteur de Frànçois And The Atlas Mountains. Anodin au premier abord, il s’avère d’une classe folle avec son électronica mélancolique, ses trouvailles mélodiques et ce chant en français rappelant celui d’Albin de la Simone. Un des disques les plus écoutés de l'année par ici.


Papercuts - Kathleen Says Ep [Slumberland Records]
Parce que Kathleen Says était une des chansons les plus réussies de 'Parallel Universe Blues', leur album de 2018. Parce Comb In Your Hair est une nouvelle composition à la classe folle. Parce que la reprise de Blues Run The Game de Jackson C. Frank est un joli tour de force, mettant à jour la version qu'aurait pu sortir le Velvet Underground s'il s'était attelé à la tâche à l'époque. Tous ces « parce que » vous donne un des plus beaux Ep de l’année.


Satellite Jockey - Modern Life Vol. 3 Ep [Another Record / AB Records / Montagne Sacrée Records]
Les lyonnais de Satellite Jockey finissent leur triptyque 'Modern Life' (voir ici et ) avec un dernier Ep de haute volée, qui plonge la tête la première dans les années 70, rend hommage à Olivia Tremor Control, amène un soupçon de musique du monde, tout en ne perdant rien de sa musicalité. Une des aventures discographiques les plus parfaites de ces dernières années.


Richard Youngs & Raül Refree - All Hands Around the Moment Ep [Soft Abuse]
Si Richard Youngs a sorti un album solo cette année, c’est vers cet Ep réalisé avec Raül Refree qu’est allé tout mon intérêt. Sans doute parce que plus voluptueux et arrangé, 'All Hands Around The Moment' est un magnifique voyage folk très habillé, où les cordent de chaque instrument vivent comme jamais.


Wych Elm - Rat Blanket Ep [Post Mortem Records]
Si je ne m’entêtais pas à différencier les « formats courts » des « formats longs » dans ces billets de bilan annuel, nul doute que ce premier Ep des anglais de Wych Elm aurait figuré sur mon podium 2019, tant son Pixies meets Breeders meets l’indie/alt rock fin-80s/début-90s est formidable. Alors, à défaut de mieux, on parlera de la plus grande révélation de l’année. Mais quel disque !


COMPILATIONS / REEDITIONS


Bob Dylan - The Rolling Thunder Revue: The 1975 Live Recordings [Columbia/Legacy]
Bob Dylan - Travelin’ Thru, 1967 – 1969: The Bootleg Series Vol. 15 [Sony/Legacy]
Cette année, deux coffrets ont permis de plonger à nouveau dans le passé glorieux de l'américain. Tout d'abord celui consacré à la tournée de 1975. De cette période, Sony avait déjà sorti en 2002 un Bootleg Series, le numéro 5, absolument génial, retranscrivant à merveille cette période où Dylan embarqua avec lui toute une ribambelle de musiciens, de chanteurs, d'amis (Joan Baez, Allen Ginsberg, Joni Mitchell, Mick Ronson, entre beaucoup d'autres) et plus largement tout ceux qui voulaient bien se joindre à lui, pour écumer les scènes des Etats-Unis avec un spectacle moins concert traditionnel que véritable spectacle de music-hall. Dix-sept plus tard, et à l'occasion de la sortie du film de Martin Scorsese sur cette tournée de 1975 ('Rolling Thunder Revue: A Bob Dylan Story'), Sony publie l'ensemble des concerts enregistrés à l'époque, soit 14 disques. C'est faramineux oui, vertigineux aussi, et sans doute réservé aux fans, mais le résultat est très enivrant.
Le second coffret est plus folk/country et moins exhubérant, mais tout aussi intéressant car il s'agit des enregistrements de Dylan à Nashville, entre 1967 et 1969. Et sur trois disques s'étalent des sessions pour 'John Wesley Harding' et 'Nashville Skyline' ainsi que beaucoup de morceaux en duo avec Johnny Cash. Des moments d'histoire, forcément brillants. Ah, qu'il est doux d'être fan de Bob Dylan.



The Springfields - Singles 1986-1991 [Slumberland Records]
Totalement inconnu à mes oreilles, voilà The Springfields, groupe américain dont la courte carrière (de 1986 à 1991 donc) se voit compilée dans son entièreté par Slumberland Records. De l’indie-pop de la fin des années 80, tantôt jangle, tantôt power, toujours mélodique et dont on ne s’étonnera pas qu’elle fut le temps d’un single publiée par Sarah Records. Ca fait un trésor caché de moins et ce n’est pas le plus médiocre, loin de là.



Various Artists - Come On Up to the House: Women Sing Waits [Dualtone]
Evidemment, je ne suis pas le mieux placé pour considérer si cette compilation a du sens ou pas : je ne connais pas l'oeuvre de Tom Waits. Pour autant, porté par la version incroyable de justesse de Georgia Lee par Phoebe Bridgers, ce disque de 12 reprises - exclusivement féminines donc - aura commencé à m'entrouvrir les portes de l'univers de l'américain. Les puristes trouveront peut-être à redire, mais l'ensemble a une sacrée gueule.


Comme promis, voilà quelques players vous permettant d'écouter une chanson issue des quinze disques présentés ci-dessus : Spotify et Deezer. Bonne(s) écoute(s) ! 





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