mercredi 22 janvier 2020

[Track of The Day] of Montreal - Don't Let Me Die in America

Grand figure de l'indie des années 2000, of Montreal n'a jamais provoqué chez moi autre chose que de l'ennui, à une formidable chanson près (The Past Is A Grotesque Animal, évidemment). En ce début d'année 2020, j'apprends donc que le groupe de Kevin Barnes est toujours actif (et pas qu'un peu : un album tous les deux ou trois en moyenne) et qu'il vient de sortir le tout dernier, 'Ur Fun'.

N'y allons pas par quatre chemins, c'est plutôt mauvais. Et pas qu'un peu sur beaucoup de passages. Une sorte de gloubigoulba pop très marqué eighties, à la production particulièrement horripilante, le tout emballé dans une pochette laide comme tout. Mais si elle ne sauve pas ce disque du naufrage, on notera tout de même un réussi et politique Don't Let Me Die in America, au charme très Bowie-ien et qui me fait bizarrement penser à Foxygen.

Album : Ur Fun
Année : 2020
Label : Polyvinyl Record


En plus des playlists Spotify, Deezer et SoundsGood (Apple Music, Qobuz, etc), Don't Let Me Die in America d'of Montreal est également en écoute ci-dessous :
 


lundi 20 janvier 2020

[Track of The Day] The Vices - Sly Smiled Berlin Child

Parce qu'il ne doit pas y en avoir que pour l’Irlande, l’Angleterre ou les États-Unis, arrêtons-nous le temps de 184 secondes sur The Vices, quatuor des Pays-Bas dont Sly Smiled Berlin Child est le dernier single en date.

Une chanson qui vient annoncer un second Ep, après 'Life Grows Ep', sorti l'an passé. Et qui fait dans le catchy pour dire le moins : sorte de garage moins rock que pop, auquel on aurait adjoint un orgue du meilleur effet. Et plus les écoutes de ce Sly Smiled Berlin Child passent, plus il a de jolis atours de tube indie.

Album : -
Année : 2020
Label : Records For The Vices


En plus des playlists Spotify, Deezer et SoundsGood (Apple Music, Qobuz, etc), Sly Smiled Berlin Child de The Vices est également en écoute ci-dessous :



vendredi 17 janvier 2020

[Track of The Day] Luje - No Letter

Dans la longue liste des chansons de 2019 qui auraient méritées d'être bien plus mises en avant, voilà No Letter des lyonnais de Luje, quatuor remarqué dans ces pages à quelques reprises déjà (voir ici, ou encore ). Un des deux singles du quatuor publiés à l'automne dernier, et sur lequel j'aurais du m'attarder bien plus et bien plus tôt.

Car cette rythmique et cette basse ronde comme tout en ouverture, cette mélodie gentiment psychédélique, chancelante par moments, ses « ouh ouh » à fredonner à tue-tête et sa production des plus ouatée mérite vraiment le détour. Gageons que la suite ne devrait pas tarder.

Album : -
Année : 2019
Label : Gauche Bas Records


En plus des playlists Spotify, Deezer et SoundsGood (Apple Music, Qobuz, etc), No Letter de Luje est également en écoute ci-dessous :


Le clip de No Letter de Luje :


Autre single de l'année pour Luje, voilà Mauve :




mercredi 15 janvier 2020

[Track of The Day] Avi Buffalo - Skeleton Painting

Plus qu'une envie d'ailleurs ou de la lassitude, c'est donc sans doute bien un burn-out qui avait poussé en 2015 (et après deux très jolis albums, voir ici et ) Avigdor Zahner-Isenberg à mettre la clé sous la porte de son avatar artistique Avi Buffalo.

Car depuis, l'originaire de Long Beach est revenu sur sa décision et sur les radars, mais en prenant son temps et de façon éparse, comme s'il voulait mieux contrôler le tempo.

En résulte un 3è album bizarre d'Avi Buffalo fin 2017, un avec Ari Prado l'an passé et quelques singles, disséminés de temps en temps, dont le dernier montre une sacrée progression et un retour à une pop des plus classieuse. Skeleton Painting est en effet une longue chanson ambitieuse, menée à grands renforts d'orchestration, lovée dans un écrin très seventies.

Album : -
Année : 2019
Label : -


En plus des playlists Spotify, Deezer et SoundsGood (Apple Music, Qobuz, etc), Skeleton Painting d'Avi Buffalo est également en écoute ci-dessous :



lundi 13 janvier 2020

[Track of The Day] Elk City - Pity of a Rose

2020. Son démarrage sur les chapeaux de roue de la provocation géopolitique, ses avions abattus par des missiles, son continent qui brûle, ses matraquages en règle et, plus personnellement, son trainage de pied pour reprendre le train-train professionnel quotidien.

Alors, après le bilan de 2019 et histoire de rentrer doucement dans cette nouvelle année et décennie (oui gnagnagna, c'est pas la nouvelle décennie, ça sera que l'an prochain, blablabla), écoutons donc quelques chansons de 2019 qui méritent le détour, avant de nous plonger totalement et sans états d'âme dans l'année qui vient de s'ouvrir. Et commençons avec Elk City, ses 20 ans de carrière et son nouvel Ep 'Souls in Space Ep', composé de chansons tirées des sessions d'enregistrement de leur précédent album. Un disque pas franchement mémorable (on comprend que beaucoup de ces titres aient été mis de côté) mais sur lequel on trouve tout de même cette petite douceur pop, Pity of a Rose.

Album : Souls In Space Ep
Année : 2019
Label : Bar/None Records


En plus des playlists Spotify, Deezer et SoundsGood (Apple Music, Qobuz, etc), Pity of a Rose de Elk City est également en écoute ci-dessous :


Le clip de Pity of a Rose d'Elk City :




dimanche 5 janvier 2020

Bilan 2019 : « Albums » (20-01)


Alors que l'année 2020 démarre sur les chapeaux de roue avec certains qui se la jouent Masters of War, il est décidément plus que temps d'en finir avec 2019. Et donc, après le bilan des formats courts et des rééditions, après le Top 50 des chansons de l'année, après 20 premiers albums qui auront marqué mon année 2019, terminons donc tout ceci avec les 20 meilleurs albums de 2019.

Les meilleurs albums de l'année, vous en trouverez beaucoup ici également :
Le bilan de 2019 de beaucoup de "VIP" chez Popnews
Le top album chez The Quietus
Le bilan en 3 tops et un podcast chez Rock It To The Moon
Le bilan de l'année rap 2019 chez l'abcdr du son
Le bilan d'IndieRockMag par Elnorton

Un classement évidemment subjectif de 20 albums, dont les deux premières places sont occupées par des disques bouleversants. Mais aussi quelques habitués de ces bilans de fin d'année (on ne se refait pas), des vieux pas croisés depuis 15 ans, du rock furieux (ou non), de l'ambiant toujours épatant, du folk lumineux et à deux. Et derrière tout ça, et sans forcément le vouloir - mais c'est ainsi - beaucoup de mélancolie. Que voulez-vous, on ne se refait pas là non plus.
Et pour rappel, au bas de ce papier, vous trouverez un lien vers des « players » pour écouter une chanson de chacun des albums chroniqués ci-dessous. Bonne lecture et bonne(s) écoute(s) !

Bilan 2019 :
Top 50 « Chansons »
Top 40 « Albums » (40-21)
20. Bazooka - Zero Hits [Inner Ear Records]
Dans la lignée de 'Useless Generation', 'Zero Hits' voit les Bazooka rendre leur musique plus touffue voire complexe, mais tout aussi énergique ; et y intégrer cor, saxophone, trombone et trompette en se faisant tantôt proto-punk, ska, garage, pop que psyché, et parfois tout ceci à la fois. Produit avec soin, doté d'un mix délectable, il est gorgé de tubes potentiels (quoiqu'en dise son titre), qui ne demandent qu'à faire bouger les foules.
19. Pan American - A Son [Kranky]
De Pan American, je me souviens de 'Quiet City', sublime album contemplatif et ô combien rêveur. Les retrouver 15 ans après sur 'A Son' est une surprise autant qu’un bonheur élégiaque. Un disque d’une délicatesse folle, merveilleusement produit, où les voix se mêlent à ces ambiances folk/slowcore qui n’hésitent pas à flirter avec le post-rock.
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18. Surf Curse - Heaven Surrounds You [Danger Collective]
Groupe de Reno aux États-Unis, le duo Surf Curse fait dans l'indie-pop, parfois jangle, et compose des morceaux mélancoliques et mélodieux qui, s'ils ne révolutionnent rien, tapent très juste (les chansons Hour of The Wolf et Opera me retournent complètement), avec toujours une tension qui ne cesse de s'immiscer. Superbe découverte.

17. Froth - Duress [Wichita]
Ensemble moins clinquant que claquant, 'Duress' aligne guitares de haute volée, riffs qui ne recherchent jamais la facilité, boucles instrumentales et mélodies implacables. Noisy, shoegaze, post-punk, électronique brinquebalant également, faisant penser parfois à Wilco, Froth apporte au disque une production des plus soignée, qui laisse avant tout à la musique être maîtresse d’œuvre de l'ensemble.
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16. Swans - Leaving Meaning. [Young Gods Records]
Retour de la (nouvelle) bande de cygnes de Michael Gira, pour un album somptueux, entre lumière et langueur, aux quelques atours pop, qui rappelle plus que tout Angels of Light (mais aussi 'The Glowin Man') et est porté par deux chansons incroyables, It’s Coming, It’s Real et What is This?.
15. The Gotobeds - Debt Begins at 30 [Sub Pop]
Sous ses faux-airs de concept album (un invité différent sur chaque titre), ce disque des Gotobeds garde une ligne directrice entre punk, post-punk, lo-fi et indie-rock très marqué US - évidemment - où les guitares sont à la fête, tout en s’échappant un peu de partout, pour aller piocher l’inspiration chez les Pixies (2:15), Parquet Courts (Poor People Are Revolting) et Pavement, sous le saint patronage de Sonic Youth et Wire.
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14. Nick Cave & The Bad Seeds - Ghosteen [Bad Seed]
Conclusion d’une trilogie peut-être pas pensée comme ça au départ, voilà le disque le plus douloureux de l’année. Écrit après la disparition de son fils Arthur, 'Ghosteen' est un album où il est plus que jamais question de mort, d’absence, de douleur, le tout sur nappes de synthés, de mélodies évanescentes et de la voix de Nick Cave qu’on n'a sans doute jamais entendue si sincère et bouleversée.
13. Mannequin Pussy - Patience [Epitath]
Et Mannequin Pussy décida d'étirer ses chansons, de s'éloigner du punk et du garage de ses premières amours pour mieux se lover dans un grunge mélodique du plus bel effet, en rappelant aussi bien les Dinosaur Jr. que les Screaming Females. Et vous savez quoi ? Cela leur va très bien au teint.


12. Tim Hecker - Anoyo [Kranky]
Complément acoustique de 'Konoyo' de l’an passé plus que son opposé, ce nouvel album de Tim Hecker est, comme souvent avec le canadien, onirique à souhait et fait la part belle aux mélodies. Et s’il s’échappe parfois vers des contrées plus expérimentales, il le fait sans jamais perdre son auditeur. Artiste chouchou de ces pages depuis quasiment ces débuts. Mais surtout artiste majeur.
11. Guided By Voices - Warp and Woof [Guided By Voices Inc.]
Suite échevelée de chansons très courtes, comme un medley ou un mix haletant et efficace, cet album des Guided By Voices est sans doute le meilleur des trois sortis cette année par la bande à Pollard. Power-rock quand il n'est pas psychédélique, garage quand il n'est pas simplement pop, il regorge de mélodies soignées que le groupe ne fait jamais tourner en rond.
10. Josienne Clarke - In All Weather [Rough Trade Records]
Deuxième album de Josienne Clarke, 'In All Weather' est le diamant caché de l’écurie Rough Trade Records qui aura eu un très beau retour de flamme cette année. Un disque où l’écossaise est très bien entourée (harpiste, batteur, pianiste de jazz notamment) et où chaque mélodie, chaque arrangement semble avoir été délicatement pensé pour mieux mettre en valeur sa voix (elle chante merveilleusement bien) et ses paroles, pleines de remises en questions et de traits à tirer sur le passé. Un disque à écouter souvent. Par tous les temps.
09. The Stroppies - Whoosh [Tough Love]
Sous ses atours anodin, le premier album des australiens de The Stroppies est un disque qui se dévoile lentement. Et rapidement, le mélange slacker/lo-fi couplé à une version pop de Sonic Youth fait son effet. Sans conteste le grower de 2019.
08. Elva - Winter Sun [Tapete Records]
Nouveau projet d'Elizabeth Morris, chanteuse de feu Allo Darlin', Elva est un duo qu’elle partage avec son mari. Balades folk, moments pop, 'Winter Sun' ne révolutionne rien. Mais tout ici est d'une telle justesse, sensibilité et sincérité que cela en devient une des choses indispensables de cette année 2019.
 07. Kishi Bashi - Omoiyari [Joyful Noise]
Avec pour toile de fond ces camps d'internement japonais suite à l’attaque de Pearl Harbor en 1941, 'Omoiyari' est un très beau disque de pop, parfois flamboyant, souvent touchant et surtout empreint d'une douce mélancolie qui ne tombe jamais dans une tristesse surjouée et fabriquée.
06. The Murder Capital - When I Have Fears [Human Season Records]
Nouveau phénomène de la scène rock irlandaise, The Murder Capital aura fait très fort avec ce premier album, en tous points parfait, mariant balades crépusculaires, post-punk furieux et élans post-rock. Le tout avec une musicalité intense et une très grande maturité. Impressionnant premier album, finalement assez loin de l'étiquette post-punk qu'on veut uniquement leur attribuer.

 
05. Mount Eerie with Julie Doiron - Lost Wisdom pt. 2 [P.W. Elverum & Sun]
Suite d’un album de 2008, ces retrouvailles entre Mount Eerie et Julie Doiron est un ravissement folk de chaque instant. D’une élégance simple, le mélange des deux fait merveille, rendant le moindre accord dénudé d’une grâce folle. Sans conteste le plus bel album folk de l’année.
04. Lankum - The Livelong Day [Rough Trade]
Quatuor irlandais, Lankum fait dans le folklore traditionnel. Mais pas du genre plan-plan, à réciter ses gammes et à tomber dans les clichés. Des reprises de traditionnels, quelques chansons originales et surtout un son, une ambiance noisy-parfaite. Comme si un drone menait la barque tout du long, et sur lequel venaient se greffer des instruments plus classiques, pour former un tout très mélodique, très langoureux, très sombre aussi, et assez lancinant.
03. Entracte Twist - Entracte Twist [Requiem Pour Un Twister]
Disque court, entièrement chanté en français et d'une classe à en faire pâlir plus d’un. Du rock et du punk d’obédience new-yorkaise, de la wave aussi dans un coin, du synthé par-ci, des lignes de basses profondes et classieuses par là, beaucoup de riffs diaboliques, des répétitions mélodiques et textuelles pour appuyer le propos et, pour mieux enfoncer le clou, une production chiadée sur laquelle viennent se poser des paroles aussi cryptiques qu’hypnotiques. Avec un côté dandy certain et un certain côté branleur, les Entracte Twist réussissent là un démarrage des plus éclatant, symbiose ambitieuse de visions rock finalement plus que jamais actuelles. Depuis combien de temps n'avions-nous pas eu entre les oreilles un disque de rock « à la française » d'une aussi grande qualité ?
02. Purple Mountains - Purple Mountains [Drag City]
Passé à côté de chacun des disques de Silver Jews, il aura fallu que je rate aussi celui de Purple Mountains, avant que David Berman ne passe de vie à trépas et que je m'y plonge enfin, interloqué par la tristesse infinie qui semblait tomber sur toutes les personnes ayant eu l'occasion d'écouter sa musique. Et j'ai compris pourquoi. Disque indie-pop aux accents country d'une beauté transcendante, 'Purple Mountains' est plein d'histoires de désespoir et de fatalisme. Un disque qui préfigure en quelque sorte les évènements futurs, sans que nous ne nous en rendions vraiment compte sur l'instant. Le genre de révérence sublime, à la 'You Want It Darker' de Leonard Cohen.  Et qui fait de David Berman un artiste pour lequel on ressent rapidement un amour immodéré. Album somptueux et majeur.


01. Joseph Fisher - Chemin Vert [-]
Trente-cinq minutes, neuf chansons, un trio guitare, basse, batterie, plutôt brut, parfois ascète, d'où s'échappent de belles compositions, montées sur des structures qui de temps à autre s'extirpent judicieusement du carcan traditionnel de la chanson : Joseph Fisher livre avec 'Chemin Vert' un panorama intense de l'amour et des relations qui lui ont trait, plein de doutes, d'espoirs, de renonciations, de souvenirs, de manque de courage aussi, le tout porté par de très belles mélodies qui n'arrivent pas à ne pas être mélancoliques. On n'a jamais aussi bien décrit et chanté les affres de l'amour. Sans conteste le disque le plus marquant de cette année 2019, et celui auquel je me suis le plus identifié.

Comme promis, voilà quelques players vous permettant d'écouter une chanson issue de chacun des vingt disques présentés ci-dessus : Spotify et Deezer. Bonne(s) écoute(s) ! 





Bilan 2019 :
Top 50 « Chansons »
Top 40 « Albums » (40-21)

vendredi 3 janvier 2020

Bilan 2019 : « Albums » (40-21)


On est déjà le 3 janvier, et il est temps de finir ces bilans de fin d'année. Alors, faisons vite et bien avec la première partie du traditionnel top albums, avec les disques classés de 21 à 40. Les 20 premiers arriveront bien assez tôt (dimanche si tout va bien).

Mais avant cela, plongeons nous une nouvelle fois dans d'autres classements :
Le bilan des rééditions de l'année chez POPnews
Les 10 albums de l'année de Mind Riot Music
La playlist 2019 des rédacteurs de Playlist Society
La cuvée 2019 des chroniqueurs de Pinkushion
Le bilan 2019 (et son mix) chez Random Songs

Vingt disques donc. Pas mal de découvertes (et le plus souvent d'artistes déjà confirmés, certains depuis 25 ans), quelques révélations (dont une norvégienne dont on devrait entendre parler pendant un moment), quelques habitués et surtout beaucoup d'albums torturés. Et bien sûr, au bas de ce papier, des liens vers des « players » pour écouter une chanson de chacun des albums chroniqués ci-dessous. Bonne lecture et bonne(s) écoute(s) !

Bilan 2019 :
Top 50 « Chansons »
Top 40 « Albums » (20-01)
Top 15 « 7", Ep, Compilations & Rééditions »


40. The Horsebites - Shadows [Dangerhouse Skylab / Future Folklore Records]
Garage autant que power-rock, psyché autant que pop, n'oubliant jamais les mélodies, ce premier album des lyonnais de The Horsebites ne fait pas dans la fioriture, resserre son propos autour de 8 chansons, d'une petite trentaine de minutes énergiques et de guitares fuzz à n’en plus finir.
39. Ilgen Nur - Power Nap [Euphorie Records]
« Sad songs about growing up » dit Ilgen-Nur Borali sur le premier album du quatuor d'Hambourg qui porte son nom, Ilgen-Nur. Et il n’y a pas tromperie sur la marchandise, elle qui est pleine d’indie-rock et de power pop, aux guitares à la belle nervosité. Et derrière tout ça, une jolie mélancolie.
En savoir plus
38. Fun Fun Funeral - Everything Is Ok [October Tone Records / Araki Records]
Premier album de freak folk/weird/pop assez impressionnant pour ce duo anglo-lyonnais, qui convie au festin aussi bien Animal Collective qu’Arcade Fire (des débuts), MGMT et autres The Dodos. Le tout porté par une production aux mille et un détails - organiques -, au canevas mouvant et aux mélodies qui fourmillent d'idées.

37. Panda Bear - Buoys [Domino]
Sans doute son disque le plus abouti depuis le merveilleux 'Person Pitch' en 2007, 'Buoys' est un album simple, peu joyeux mais pas torturé, où Panda Bear, sa guitare folk sous le bras, invite reverb, boucles, mélodies qui divaguent, samples incongrus et produit un gros travail sur sa voix, qui a rarement été aussi belle, rappelant plus que jamais Brian Wilson.


36. Clipping. - There Existed an Addiction to Blood [Sub Pop] 
Découverte de ce trio de Los Angeles qui pour cet album plonge la tête la première dans le monde de l'horreur, que celle-ci vienne de faits divers ou du cinéma. Hip-hop trituré, presque expérimental parfois, 'There Existed an Addiction to Blood' distille tout du long une ambiance macabre et pesante, heurtée et abstracte.
35. Richard Dawson - 2020 [Domino]
Si Richard Dawson propsait un voyage folk dans l’Angleterre du Moyen-Âge sur 'Peasant' en 2017, l’anglais embarque son monde pour la même Angleterre, mais en 2020 cette fois, comme pour mieux mettre en parallèle les deux époques. Ce qui nous donne un disque faramineux de folk, souvent bruitiste voire noise, aussi engagé par les thèmes qu’il aborde que juste dans les situations qu’il décrit.
34. The Cinematic Orchestra - To Believe [Ninja Tune]
D'aucuns diront qu'ils ont le truc et qu'ils en usent et en abusent. Mais tout de même, ce premier album en 12 ans est d'une beauté folle, d'une force émotionnelle et évocatrice assez incroyable. Il y a à chaque piste de 'To Believe' des plans cinématographiques qui se créent comme si The Cinematic Orchestra était le metteur en scène de nos pensées. Le groupe n'a peut-être jamais aussi bien porté son nom.


33. Lispector - Small Town Graffiti [Teenage Menopause]
Active depuis bientôt un quart de siècle, Julie Margat (son nom dans le civil), sa bedroom-pop un peu chancelante, sa basse gérant le tempo, ses claviers puissants et sa voix légère ont un côté plus qu'attachant. Une des découvertes de l'année, avec beaucoup, beaucoup trop de retard.


32. Fennesz - Agora [P-Vine / Touch]
Réalisé au casque comme à l’époque de ses premiers disques, il se dégage de cet 'Agora' une beauté vaporeuse où Fennesz accumule les couches sonores et laisse chacune vivre sa vie, rendant sa musique plus organique et vivante que jamais. Un voyage brumeux et hypnotique.
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31. Sambassadeur - Survival [European Records]
Dix ans après leur dernier album, les suédois de Sambassadeur auront fait leur retour en 2019.  Au programme, huit chansons, 30 petites minutes et de l’indie-pop légère, mélancolique, rêveuse et mélodieuse, pour un tout d’un divin ravissement.
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30. Omni - Networker [Sub Pop] 
Derrière un côté art-punk qui prend son temps, 'Networker' n'est pas le genre d'album immédiat. Fait de rupture de mélodies, de renversements de tempo, de riffs répétitifs, de guitares à la Television, d'une drôle de langueur et d'une production toute cotonneuse, il ne révèle ses saveurs qu'au fur et à mesure. Mais une fois qu'elles sont libérées, il devient vite une drogue à l'accoutumance.
29. Jeffrey Lewis & The Voltage - Bad Wiring [Don Giovanni Records]
Derrière ses quelques balades folk et des titres plus enlevés lorgnant vers un certain (post) punk, sur lesquels il conte ses histoires avec un débit toujours échevelé, le nouvel album de Jeffrey Lewis n’est pour autant pas un disque très optimiste, tant le pape de l’anti-folk y étale ses doutes, ses questionnements, son ennui voire une dépression latente. Mais c’est sans doute un de ses meilleurs albums à ce jour. 
28. Freddie Gibbs & Madlib - Bandana [Keep Cool]
Cinq ans après 'Piñata', voilà donc le deuxième album de l’association Freddie Gibbs/Madlib (on se demande d’ailleurs pourquoi ils n’ont pas un nom de « groupe », comme ce fut le cas avec Jaylib ou Madvillain), et difficile de dire que celui-ci déçoit. Hip-hop, soul et samples venus de partout, sur lesquels le flow de Freddie Gibbs se conjugue parfaitement aux samples (donc) et au mix de Madlib, avec en bonus des interventions extérieures pertinentes (mention spéciale à Anderson .Paak).


27. Action Dead Mouse - Il Contrario Di Annegare [È Un Brutto Posto Dove Vivere / To Lose La Track / Floppy Dischi / Ideal Crash]
'Il Contrario Di Annegare' fait encore mieux que ses prédécesseurs. S’éloignant encore un peu plus du math-rock des débuts, ce nouvel album des Action Dead Mouse est peut-être le mieux construit, le plus mélodique mais pas le moins furieux. Post à bien des égards (punk, hardcore et même rock sur certaines montées), il est sans doute la symbiose la plus parfaite des différentes inspirations des italiens.


26. Moddi - Like in 1968 [Propeller Recordings]
Quoiqu'en dise son titre, 'Like in 1968' n'est pas un disque à la sauce des années 60. Le point de départ est plus une réflexion sur cette année charnière et des ponts que l'on peut trouver avec notre époque actuelle (« Sometimes it feels like we've forgotten how to dream » dit-il sur la chanson titre). Le tout sur une très belle pop, pleine de piano, de glockenspiel, de banjo, de guitare acoustique ou d'accordéon.
25. Hand Habits - Placeholder [Saddle-Creek]
Croisée il y a deux ans lors de son premier album, Meg Duffy sur ce second opus y est beaucoup plus consistante. Une pop déprimée, langoureuse, un chant presque désabusé, le tout mis en lumière par une guitare du même acabit et quelques solos électriques à la longueur calibrée.
24. Angelo De Augustine - Tomb [Asthmatic Kitty]
Premier coup de cœur de 2019 (le disque est sorti le 11 janvier), ce troisième album du californien ne respire pas la joie de vivre (comme beaucoup de disques de ce top finalement). La mélancolie est disséminée un peu de partout par sa voix si haut perchée, et est appuyée par de délicates mélodies, entre folk et pop, et des arrangements soyeux ne faisant jamais dans l’esbroufe..
23. Tyler, The Creator - Igor [Columbia]
C'est donc lui Tyler, The Creator. Je ne m'étais jusque là jamais penché sur son cas, m'étant (sans le vouloir) éloigné des sorties rap/hip-hop au fil des années. Et il était temps vu la qualité de cet album. Pour autant, peut-on résumer cet 'Igor' à du hip-hop tant il malaxe des genres, du r'n'b au funk en passant par la pop, le tout avec une production aux oignons (ce disque au casque est un régal) ?


22. Dan Oxenberg, Bear Galvin + Friends (Pillow Mt. Conspiracy) - Early Abstractions, Vol. 1 [three:four Records]
Ultime découverte de 2019, ce disque d’une belle simplicité mélodique est plein de chansons folk, cabossées, lumineuses, susurrées, aux accents parfois blues, qui croisent et se mêlent avec des morceaux plus expérimentaux, mais tout autant mélancoliques. Un très bel album que n'aurait sans doute pas renié publier feu Alien8 Recordings.
21. girl in red - beginnings [Awal]
Marie Ulven, aka girl in red, n’aime pas trop les majuscules. Pourtant, il faut écrire en gros et en gras que 'beginnings', son premier album (compilation de ses deux premiers Ep), est extrêmement prometteur, avec sa bedroom pop, sa collection de chansons pleines de tourments (bad idea!), d’idées noires et de mélancolie.


Comme promis, voilà quelques players vous permettant d'écouter une chanson issue de chacun des vingt disques présentés ci-dessus : Spotify et Deezer. Bonne(s) écoute(s) ! 






Bilan 2019 :
Top 40 « Albums » (20-01)
Top 50 « Chansons »
Top 15 « 7", Ep, Compilations & Rééditions »