jeudi 30 avril 2020

[Track of The Day] Angelo De Augustine - Santa Barbara

Si Sufjan Stevens a mis de côté son '50 States Album Project' - idée un peu folle de concevoir un album pour chacun des états des États-Unis (deux ont été officiellement réalisés à ce jour : 'Michigan' et 'Illinois') -, et même si l'on peut légitimement considérer que 'Carrie & Lowell' est l'album de l'Oregon et 'The BQE' celui de l’État de New-York (d'autres imaginent même que 'The Age of Adz' est celui de la Louisiane !), il semble que ses compagnons de label (ou « ses artistes » vu que c'est lui le patron) aient décidé de l'aider dans cette quête abandonnée.

A quatre jours d'intervalle, Denison Witmer et Angelo De Augustine sortaient en effet des chansons nommées après deux célèbres villes de Californie, San Francisco pour le premier, Santa Barbara pour le second. Cette dernière est particulièrement jolie, douce mélopée mélancolique jouée au piano et à la guilele (instrument hybride entre la guitare et le ukulélé) où Sufjan Stevens vient apporter - notamment - sa voix en guise de chœurs. 

En 2005, j'avais eu la chance de pouvoir interviewer ce dernier en marge de la sortie d''Illinois'. Amusé et fourmillant d'idées, il m'avait dit qu'il ne s'interdisait pas de sortir un disque de hip-hop pour la Californie. Et pourquoi pas à la place une compilation de chansons ayant trait au Golden State, tirées du catalogue plutôt fourni d'Asthmatic Kitty ? L'ombre de Sufjan Stevens planant un peu sur toutes les sorties du label, il y aurait une certaine cohérence. Et on appellerait ça 'California (with) Love'.

Album : -
Année : 2020
Label : Asthmatic Kitty


En plus des playlists Spotify, Deezer, YouTube et Qobuz, Santa Barbara d'Angelo De Augustine est également en écoute ci-dessous :


Le clip de Santa Barbara d'Angelo De Augustine :



mercredi 29 avril 2020

[Track of The Day] Bertrand Burgalat - Vous êtes ici

Commencer à teaser la sortie de son nouvel album six mois avant la date officielle n'est pas chose courante, surtout lorsqu'il s'agit d'artistes indépendants. Pour autant, difficile de ne pas comprendre la démarche de Bertrand Burgalat, qui a hier révélé Vous êtes ici, chanson à la résonance particulière en ces temps de confinement - quand bien même le texte (de Marie Möör) a été écrit avant la crise actuelle.

Premier extrait d'un album qui n'a pas encore de nom (quand on vous dit que la sortie n'était pas prévue), Vous êtes ici, sa mélodie mélancolique et Burgalienne en diable et sa production tout ronde, parle de ces voyages que l'on se contente de faire sans bouger de chez nous et de notre ordinateur ; ces paysages que l'on découvre au gré de quelques clics, arrivant à être là-bas tout en étant ici.
Le clip de la chanson, étourdissant voire carrément épileptique par moments, mais très beau par ailleurs, offre quant à lui une autre lecture, celle de notre incapacité à disparaître ne serait-ce que quelques jours du regard des autres, des satellites et des puces GPS. Mais quelle que soit votre interprétation, bon voyage (confiné) à vous.

Album : à venir
Année : 2020
Label : Tricatel


En plus des playlists Spotify, Deezer, YouTube et Qobuz, Vous êtes ici de Bertrand Burgalat est également en écoute via son clip ci-dessous :



mardi 28 avril 2020

[Track of The Day] Arandel - Bluette (feat. Barbara Carlotti)

Alexandre Astier lui consacra un de ses spectacles ('Que ma joie demeure !' en 2012). Aujourd’hui, c'est au tour d'Arandel de mettre en lumière ses compositions. Décidément, il se passe quelque-chose entre Lyon et Jean-Sébastien Bach.

Arandel, découvert par le beau et novateur 'In D' en 2010, revient donc avec un nouvel album, conceptuel encore une fois, le lyonnais aimant créer des œuvres à l'unité profonde. Un disque enregistré (en partie) à la Cité de la Musique, avec des instruments anciens (« viole de gambe, clavicorde, ondioline, violoncelle Zach, orgue expressif Müller, violon à pavillon » comme le détaille le papier très complet du Petit Bulletin au sujet de l'album, voir plus bas) et joués par des spécialistes.
Arandel approche l’œuvre du compositeur allemand avec une vision de son époque, plus électronique, en ajoutant des voix ici et là (notamment le sublime Bluette, qui porte bien son nom, avec Barbara Carlotti, en écoute aujourd'hui), triturant, transformant et adaptant sonates et autres adagios vieux de 300 ans, avec un respect et une finesse peu surprenante concernant notre homme. Séduisant et onirique, ce 'InBach' est autant d'une beauté très actuelle que d'un autre âge.

NB : Cet article du Petit Bulletin vous en apprendra beaucoup sur ce 'InBach' d'Arandel. Très détaillé et intéressant sur la fabrication, l'interprétation et le sens de ce disque.

Album : InBach
Année : 2020
Label : InFiné


En plus des playlists Spotify, Deezer, YouTube et Qobuz, Bluette d'Arandel (basé sur Ich ruf zu dir, Herr Jesu Christ (BWV 639) de Bach et avec Barbara Carlotti au chant) est également en écoute ci-dessous :



Autre extrait d''InBach' d'Arandel, voilà Hysope (basé sur Erbarm’ Dich Mein, O Herre Gott, BWV 721 de Bach) :


Le clip de Bluette d'Arandel :



lundi 27 avril 2020

[Track of The Day] Squarepusher - The Paris Track

Ne m'en demandez pas beaucoup : de Squarepusher, je ne connais que 'Ultravisitor' sorti en 2004, avec sa tête en gros plan sur la pochette - un bien bel album par ailleurs. A part ça, rien.

Reste donc ce 'Lamental Ep', 16 ans plus tard. Un cinq titres qui fait suite à un nouvel album, sorti début 2020. Un disque plein de claviers  puissants et profonds, autant mélodique que mélancolique, qui s'ouvre sur The Paris Track, un long morceau aux faux-airs de messe électro, qui ne fait qu'accélérer et rajouter des couches de texture tout du long.

Album : Lamental Ep
Année : 2020
Label : Warp


En plus des playlists Spotify, Deezer et SoundsGood (YouTube, Qobuz), The Paris Track de Squarepusher est également en écoute ci-dessous :



vendredi 24 avril 2020

[Track of The Day] Bicep - Atlas

Découvert par l'entremise d'Olivier Clairouin, jamais à court de belles trouvailles électroniques, voilà donc Bicep, duo anglais de dj/producteurs, dont Atlas est le dernier single en date.

Un titre élégiaque mais qui ne manque pas d'efficacité (ce rythme, cette mélodie, ces couches qui s'accumulent progressivement), à la structuration faite de respirations, où viennent planer quelques synthétiseurs avant que le beat ne reprenne le dessus.

Album : Atlas 12"
Année : 2020
Label : Ninja Tune


En plus des playlists Spotify, Deezer et SoundsGood (YouTube, Qobuz), Atlas par Bicep est en écoute ci-dessous :


Le clip d'Atlas de Bicep :



jeudi 23 avril 2020

[Track of The Day] Les Marquises - Head As A Scree

Clip saisissant, morceau totalement hypnotique et puissant : le premier extrait du quatrième album de Les Marquises ne fait pas dans la demi-mesure.

Difficile de reconnaitre ici ceux qui avaient donné le sombre et presque feutré 'A Night Full of Collapses'. Car Head As A Scree est une mise en bouche des plus prenante et enivrante. Une transe tribale et électro de 5 mns absolument magnétique, presque mouvante et produite à merveille, sur laquelle la voix de Jean-Sébastien Nouveau vient se poser, qu'on dirait être celle de Bertrand Burgalat - d'où cette impression d'entendre un morceau de ce dernier, qui aurait fait s'acoquiner ses AS Dragons avec Animal Collective et James Holden dans une sorte d'orgie électro. Impressionnant de bout en bout.

Album : La Battue
Année : 2020
Label : Les Disques Normal


En plus des playlists Spotify, Deezer et SoundsGood (YouTube, Qobuz), Head As A Scree de Les Marquises est également en écoute ci-dessous :


Le clip fascinant de Head As A Scree de Les Marquises :



EDIT : Les Marquises ont sorti en début de semaine un nouvel extrait, The Trap :




mercredi 22 avril 2020

[Track of The Day] Girlpool - Like I'm Winning It

Ceux qui avaient aimé leur 'What Chaos Is Imaginary' de l'an passé en seront pour leur argent : le nouveau single du duo Girlpool change de cap et abandonne son indie-rock 90s style et sa propension à rappeler Elliott Smith (qui faisait merveille sur une chanson comme Hire).

Définitivement ? Nul ne le sait. Mais au moins le temps d'un single (celui-ci n'annonçant pour l'instant pas de nouvel album) : Like I'm Winning It. Ici, le duo part dans des contrées plus eighties, à l'ambiance poisseuse et au chant coquin. Totalement validé.

Album : -
Année : 2020
Label : ANTI-


En plus des playlists Spotify, Deezer et SoundsGood (YouTube, Qobuz), Like I'm Winning It de Girlpool est également en écoute ci-dessous :


Le clip de Like I'm Winning It de Girlpool :



mardi 21 avril 2020

[Track of The Day] The Avalanches - Running Red Lights (feat. Pink Siifu & Rivers Cuomo)

Pendant longtemps, The Avalanches fut un groupe « mythique ». Le genre de ceux coupables d'un extravagant et brillant premier album aux 3500 samples, à la beauté incontestée. Leur chef d’œuvre s'appelait 'Since I Left You', était sorti au début du millénaire, et avait marqué son époque.

Seize ans plus tard, après d'innombrables annonces en forme de promesses toujours déçues, les australiens, alors qu'on n'y croyait plus, revenaient aux affaires avec un disque réussi mais - forcément - moins marquant. 

Il n'est donc pas si étonnant que l'annonce de la sortie prochaine de leur troisième album ne remue pas les foules. En brisant l'attente, The Avalanches a perdu en magie et est rentré dans le rang en sortant des disques à un rythme - presque - régulier. Pour autant, on aurait tort de les délaisser. Car à l'écoute des deux premiers extraits, ils ont encore la patte, des samples plein la besace et des invités en pagaille.

Mi-février, ils publiaient We Will Always Love You, avec le featuring de Dev Hynes (ici sous son alias Blood Orange), tout en samplant, notamment, Smokey Robinson et The Roches, un trio féminin de New-York dont la Hammond Song de 1979 est plus que présente ici.

Mais il y a mieux. Car il y a Running Red Lights. Une petite merveille, écrite en hommage à Los Angeles, mais surtout à David Berman, le leader de Silver Jews et auteur l'an passé d'un album terrifiant de beauté et de tristesse sous l'entité Purple Mountains. Un Berman qui aura frayé un peu avec The Avalanches (sur 'Wildflower'), les aura aidés (« David wrote to me often through some dark, dark years and really pulled me through » raconte Robbie Chater. Pas rien tant on sait à quel point l'américain était mal dans sa peau) et à qui les australiens rendent un vibrant hommage en faisant slammer à Pink Siifu quelques vers de sa chanson Darkness and Cold. L'entêtante mélodie, la construction de l'ensemble et le chant - exquis ici - de Rivers Cuomo, un temps libéré de ses obligations d'avec Weezer, font le reste.

Album : -
Année : 2020
Label : Modular Recordings


En plus des playlists Spotify, Deezer et SoundsGood (YouTube, Qobuz), Running Red Lights (avec donc les participations de Pink Siifu et Rivers Cuomo) est également en écoute ci-dessous :


Premier single de ce nouvel album à venir de The Avalanches, voilà We Will Always Love You (feat. Blood Orange) :



Le clip de Running Red Lights (feat. Pink Siifu & Rivers Cuomo) de The Avalanche, entre celui Happy de Pharrell Williams et Weapon of Choice de Fatboy Slim :



lundi 20 avril 2020

[Track of The Day] Becky and The Birds - Wondering

Pour ouvrir cette sixième semaine de confinement général (ou presque), allons donc voir ce qu'il se trame du côté du seul pays européen qui n'a pas fermé boutique et qui a préféré tabler sur l'immunité de groupe : la Suède.

C'est de là-bas que nous vient Thea Gustafsson et son Becky and The Birds. Un projet qui compte déjà deux singles (tous deux sortis chez 4AD), dont le dernier en date se nomme Wondering Un titre smooth au possible, une voix r'n'b qui monte haut et qui « hum hum » plus souvent qu'à son tour, une production ronde, le tout dans une ambiance nu-soul délectable.

Album : -
Année : 2020
Label : 4AD


En plus des playlists Spotify, Deezer et SoundsGood (YouTube, Qobuz), Wondering de Becky and The Birds est également en écoute, via son clip, ci-dessous :


Le second single de Becky and The Birds, Do U Miss Me :




vendredi 17 avril 2020

[Track of The Day] girl in red - midnight love

Après deux Ep compilés en un album épatant ('begginings'), la jeune norvégienne Marie Ulven, qui officie sous le nom de girl in red et qui n'aime pas les majuscules, vient de publier son nouveau single, midnight love.

Une sorte d'anti bad idea! (son formidable single de 2019) à tous les points de vue. Musical déjà, vu que les guitares ont été remplacées par un piano et une ambiance dream-pop. Mais aussi au niveau du texte. Car si là aussi girl in red évoque les plans d'un soir ou les relations sans - trop - de lendemains, elle se met cette fois dans la position de la personne qu'on appelle à chaque fois qu'on veut tirer son coup. Une personne qui prend soudainement conscience de sa position (« I can't be your second best close but not your favorite », « i’m not your consolation prize ») et qui décide de mettre un terme à ces appels de fin de soirée (« I can’t be your midnight love when your silver is my gold in this light »). Une très belle chanson une nouvelle fois pour la norvégienne qui prouve, s'il en était encore besoin, qu'elle a un sacré talent de compositrice.

Album : -
Année : 2020
Label : -


En plus des playlists Spotify, Deezer et SoundsGood (YouTube, Qobuz), midnight love de girl in red est également en écoute ci-dessous :


Le clip (si l'on peut dire) de midnight love de girl in red :


jeudi 16 avril 2020

[Track of The Day] Deerhoof - Future Teenage Cave Artists

Un temps tête de proue dans les années 2000 d'une pop indie américaine autant noise qu’expérimentale, les californiens de Deerhoof ne m'ont jamais plus transcendé que cela avant de disparaître totalement de mes radars depuis une dizaine d'années. Les voir encore en activité en 2020 (et pas qu'un peu, les albums se succèdent à un rythme plutôt soutenu) est donc une surprise.

Tout comme Future Teenage Cave Artists, chanson d'ouverture de leur nouvel album (du même nom) à venir fin mai et premier extrait. Un titre très réussi, autant par sa mélodie que ses répétitions et son côté bancal.

Album : Future Teenage Cave Artists
Année : 2020
Label : Joyful Noise


En plus des playlists Spotify, Deezer et SoundsGood (YouTube, Qobuz), Future Teenage Cave Artists de Deerhoof est également en écoute ci-dessous :


Le clip (avec les paroles) de Future Teenage Cave Artists de Deerhoof :



mercredi 15 avril 2020

[Track of The Day] Superwolf (Matt Sweeney & Bonnie 'Prince' Billy) - You'll Get Eaten, Too

Je me souviens qu'en 2005, quand le premier et seul album de Superwolf (soit la rencontre Matt Sweeney / Bonnie 'Prince' Billy) était sorti, j'avais trouvé cette association assez vaine. Quinze ans après, l'avis n'a pas vraiment changé, même si je lui trouve quelques qualités supplémentaires.

Car j'ai réécouté ce 'Superwolf' pas plus tard qu'hier matin. Pourquoi me direz-vous ? Parce que Matt Sweeney et Bonnie 'Prince' Billy semblent décidés à remettre ça et viennent de partager un nouveau single, You'll Get Eaten Too. Et comme celui-ci m'a beaucoup plu, j'ai voulu me rafraichir la mémoire.

Avec une pochette reprenant le visuel de 2005, un hamburger en plus, cette chanson est blues-rock à souhait, expliquant à l'auditeur que nous ne sommes qu'un chaînon dans la chaine alimentaire et qu'au final, « nous nous ferons mangés, nous aussi ». Une chanson dont toutes les recettes iront, notamment, à Drag City et à son staff, qui comme beaucoup de labels, sont sur la tangente en cette période de confinement mondial prolongé.

Album : -
Année : 2020
Label : Drag City


En plus des playlists Spotify, Deezer, YouTube et Qobuz, You'll Get Eaten, Too de Matt Sweeney et Bonnie 'Prince' Billy est également en écoute ci-dessous :



mardi 14 avril 2020

[Track of The Day] Surfer Blood - Karen

Dois-je y voir un signe quelconque ? Depuis le début de l'année, je ne fais que croiser des chansons nommées après de jeunes (ou non) femmes. Il y a eu Serafina chez Bambara, Leslie chez Kiwi Jr, Emily chez Clem Snide, Mathilda chez Nada Surf, entre autres. A croire que la mode est en train de revenir.

Dernier exemple en date, les floridiens de Surfer Blood qui pour le lancement de leur nouvel album 'Carefree Theatre', ont dévoilé Karen, une courte et belle déclaration d'amour pop où l'on peut entendre ce genre de jolies choses : « Birds fly for hours, all through the night, just to sleep outside your house on power lines ».

Album : Carefree Theatre
Année : 2020
Label : Kanine Records


En plus des playlists Spotify, Deezer et SoundsGood (YouTube, Qobuz), Karen de Surfer Blood est également en écoute ci-dessous :



Le clip de Karen de Surfer Blood :



lundi 13 avril 2020

[Track of The Day] Country Westerns - Anytime

« From Nashville, Tennessee, please welcome... » les Country Westerns, la nouvelle signature de Fat Possum. Un trio composé de Joseph Plunket et Sabrina Rush, accompagné de Brian Kotzur, batteur de la dernière mouture des feu Silver-Jews. Et un groupe qui fait un rock fiévreux aux accents blues, où la voix rocailleuse de Plunket donne un cachet supplémentaire à l'affaire.

Ces - plus si - jeunes gens sortiront leur premier album le 1er mai prochain (vous saurez comment occuper votre jour férié de confinement), qui débutera par Anytime. Une chanson que Country Westerns avait déjà sorti en 2018 pour un 45-tours chez  Soft Junk, mais sous un autre nom (At Any Time à l'époque). Plus produite (Matt Sweeney est aux commandes), la mouture 2020 gagne en nervosité, en riffs et en devient diablement efficace.

Album : Country Westerns
Année : 2020
Label : Fat Possum


En plus des playlists Spotify, Deezer et SoundsGood (YouTube, Qobuz), Anytime de Country Westerns est également en écoute ci-dessous :


Autre extrait de ce premier album de Country Westerns, voilà Gentle Soul :


vendredi 10 avril 2020

Kiwi Jr. - Football Money [Mint Records / Persona Non Grata]

Demain nous serons le samedi 11 avril 2020. Nous fêterons alors les 25 ans de 'Wowee Zowee', troisième chef d’œuvre consécutif de Pavement, chose loin d'être anodine, surtout lorsque l'on vient de publier 'Slanted & Enchanted' et 'Crooked Rain, Crooked Rain'.

Autre évènement : aujourd'hui sort 'The New Abnormal', le sixième album de The Strokes, groupe qui m'a perdu depuis très longtemps mais dont il faut reconnaitre l'aura, toujours aussi intacte 20 ans après.

Pourquoi parler de ces deux groupes en ouverture de ce papier ? Parce qu'autant Pavement que The Strokes (mais aussi Parquet Courts voire REM, entre autres) sont au cœur de 'Football Money', premier album de Kiwi Jr., groupe, comme son nom ne l'indique pas, canadien et au sein duquel figure Brian Murphy d'Alvvays. Un disque sorti l'an passé chez Mint Records et qui connaît un écho plus mondial avec sa ressortie début janvier chez Persona Non Grata. Une bonne chose qui d'une part m'aura permis de découvrir le disque, et qui surtout lui aura donné une nouvelle - et meilleure ? - exposition, qu'il mérite amplement.

Il y a sur 'Football Money', en dix titres et 27 mns, tout ce que l'indie-rock et l'indie-pop, qu'elle soit power ou jangle, ont de meilleur : des hymnes à fredonner, des mélodies qui accrochent l'oreille, de l'énergie à revendre, des couplets épatants, des refrains qui le sont doublement, des arrivées impromptues de gimmick qui font repartir chaque chanson encore plus haut. Et puis il y a ces paroles ubuesques, délirantes et brillantes, cyniques et sarcastiques, avec ses références à la pop culture (sans que cela soit forcé), avec un vers d'ouverture drôle, qui donne le ton de l'album (« When the SS crashed the party, my favorite band was setting up onstage») et qui n'est pas sans rappeler les premiers mots de We Dance sur 'Wowee Zowee' (« There is no castration fear »).

'Football Money' est en tout cas un disque plein de personnalité, aussi concis qu'efficace, échevelé et fun, réussi et marquant, autant par la qualité de ses chansons et de ses mélodies que par le côté branleur qui s'en dégage. Et à son écoute, je ne peux m'empêcher de penser qu'avec lui, Kiwi Jr. vient sortir le disque que rêvait d'écrire Stephen Malkmus à la séparation de Pavement. (Sortie : 29 mars 2019 / 17 janvier 2020)

Plus :
'Football Money' de Kiwi Jr est en écoute sur la page bandcamp du groupe
'Football Money' de Kiwi Jr est à l'achat sur la page bandcamp du groupe
'Football Money' de Kiwi Jr est également en écoute sur Spotify et Deezer (notamment)

Trois chansons en écoute de 'Football Money' de Kiwi Jr. Gimme More et son shot de pop culture pour débuter (en écoute dans les playlists Spotify, Deezer et Youtube). Puis Murder in the Cathedral (qui ouvre l'album). Et Swimming Pool où les Kiwi Jr. rendent un hommage à Brian Jones :





Trois clips ont été produits pour ce 'Football Money' de Kiwi Jr : Gimme More, Salary Man et Leslie :





jeudi 9 avril 2020

[Track of The Day] The Beths - Dying to Believe

Je ne sais pas si le 10 juillet prochain, nous serons « déconfinés » et si l'on pourra vaquer normalement à nos occupations. Mais ce dont je suis sûr par contre, c'est que ce même jour sortira le deuxième album de The Beths, chouchous de mes chouchous actuels.

Leur premier, 'Future Hates Me', était épatant à bien des niveaux. C'est donc peu dire que la suite est très attendue. Et là aussi, si leur power-pop endiablée et leurs mélodies imparables seront encore de la partie (Dying to Believe, en écoute aujourd'hui, vous en persuadera), les textes de Elizabeth Stokes, remarqués sur le précédent, devraient être toujours aussi introspectifs et pleins de questionnements. Plus que hâte.

Album : Jump Rope Gazers
Année : 2020
Label : Carpark Records


En plus des playlists Spotify, Deezer et SoundsGood (YouTube, Qobuz, etc), Dying to Believe de The Beths est également en écoute ci-dessous :


Le clip de Dying to Believe de The Beths :



mercredi 8 avril 2020

[Track of The Day] Melenas - No Puedo Pensar

Plus ça va, plus les américains de Trouble In Mind font de la place aux groupes étrangers en allant chercher leur bonheur à l'international. Après les français Limiñanas et En Attendant Ana, voilà que le label s'entiche de Melenas, un quatuor féminin espagnol originaire de Pampelune.

Le label sortira leur deuxième album le 5 juin prochain (j'ai l'impression que tous les disques sont programmés au 5 juin prochain) qui, à en croire les deux premiers extraits publiés, sera dans une veine indie-garage-pop, aux mélodies catchy et guitares fuzz. Et vu que leur premier album, découvert avec retard, est de qualité, on peut être confiant. Parfait pour fêter la septième prolongation du confinement.

Album : Dias Raros
Année : 2020
Label : Trouble In Mind Records


En plus des playlists Spotify, Deezer et SoundsGood (YouTube, Qobuz, etc), No Puedo Pensar de Melenas est également en écoute ci-dessous :


Autre extrait de 'Dias Raros', le deuxième album à sortir de Melenas, voilà 3 Segundos :


Le clip de No Puedo Pensar de Melenas :



mardi 7 avril 2020

[Track of The Day] Rolling Blackouts Coastal Fever - Cars in Space

Après le premier album coup de cœur de l'année (tout du moins le premier évoqué dans ces pages) avec 'Stray' de Bambara hier, parlons donc aujourd'hui d'un des meilleurs singles écoutés depuis le début de cette année ô combien compliquée et inattendue : Cars in Space de Rolling Blackouts Coastal Fever.

Un quintet australien qui a fait sensation l'an passé (en tout cas, comme on peut faire sensation dans le Landerneau rock indé ces dernières années) avec un premier album qui avait marqué son monde. Moins enthousiaste que beaucoup, malgré quelques sacrés singles, je pourrais me laisser totalement convaincre par le groupe si leur 'Sideways to New Italy' (à venir le 5 juin prochain) est à la hauteur de ses deux premiers extraits, She's There et surtout, donc, Cars In Space

Celui-ci est un tube en puissance, une superbe chanson avec des guitares qui n'en finissent plus de sautiller, de se compléter et de se répondre, le tout dans un rythme effréné qui sait se relancer et semble ne jamais vouloir finir. Une chanson des plus estivales, à qui on aimerait rendre hommage en se déhanchant comme un fou à son écoute. Qu'importe : dans quelques semaines, nul doute que l'effet de ce titre des Rolling Blackouts Coastal Fever sera toujours imparable.

Album : Sideways to New Italy
Année : 2020
Label : Sub Pop


En plus des playlists Spotify, Deezer et SoundsGood (Youtube, Qobuz, etc), Cars in Space de Rolling Blackouts Coastal Fever est également en écoute ci-dessous :


Autre chanson extraite de 'Sideways to New Italy', voilà She's There de Rolling Blackouts Coastal Fever :


Le clip de Cars in Space de Rolling Blackouts Coastal Fever est à voir ici :



lundi 6 avril 2020

Bambara - Stray [Wharf Cat Records]

Le 14 février dernier, alors que les bouquets de fleurs, les boîtes de chocolats, les bracelets plaqués argent et autres pendentifs de cœurs entrelacés encombraient les tables de restaurants alors pris d'assaut par de jeunes couples transis, le groupe originaire de Brooklyn, Bambara, sortait son cinquième album, simplement appelé 'Stray'. Et mettait l'horreur à l'honneur, en 43 mns et 10 chansons.

Car ici, il n'est pas question d'amoureux en goguette, de bluette acidulée ou de cœurs brisés. Non. La mort rôde, la méchanceté la dispute au meurtre, la violence se bat avec le besoin de tuer et de collectionner les dents en or de ses victimes. Rien de moins. 'Stray' est une sorte de roman de 10 chapitres où le diable ne semble jamais très loin, racontant l'histoire de différents personnages, tous liés d'une façon ou d'une autre (mais souvent dans leur mort) à Death, le protagoniste principal qui porte bien son nom et ne semble vivre que pour tuer. Un homme dérangé, aux « two big pale eyes », au pouvoir magnétique (Death Croons) et qui sait attendre son heure pour ajouter une victime à son tableau de chasse (Machete).

Pour habiller ces histoires, Bambara ne fait pas dans les flonflons mais plutôt dans un post-punk habité, aux accents gothique et westerns - plus que country -, sur lequel viennent poindre une trompette qui sublime tout et des chœurs du meilleur effet. Le trio new-yorkais livre ici de sacrés morceaux de bravoure (Miracle en ouverture, Stay Cruel pour ne citer qu'eux), deux tubes évidents (Serafina et son duo de personnages qui n'aime que voir les choses brûler : « I’m gonna buy us an old house, in a big town, where we can start a life and burn it all to the ground ». ; la cavalcade punk Heat Lightning) et infuse une mélancolie sombre, indicible, qui s'infiltre, s'immisce et s'installe au fur et à mesure, aussi bien musicalement que dans les textes de Reid Bateh, qu'il chante autant qu'il les conte.

Orné d'une pochette absolument magnifique, 'Stray' est un formidable concept-album aux histoires qu'on dirait sorties d'un roman - très - noir. Et une sorte de rencontre impromptue entre Nick Cave, Iceage ou le Swans de 'Leaving Meaning.' qu'Ennio Morricone couverait d'un œil. Tremblez pauvres fous. (Sortie : 14 février 2020)

Plus : 
'Stray' de Bambara est en écoute sur la page bandcamp du groupe
'Stray' de Bambara est à l'achat sur la page bandcamp du groupe
'Stray' de Bambara est également en écoute sur Spotify et Deezer (notamment)

Trois chansons de 'Stray' de Bambara en écoute. Serafina, tube évidemment du disque (en écoute dans les playlists Spotify, Deezer et Youtube). Puis Miracle, qui ouvre l'album. Et pour finir le magnifique Stay Cruel :




Deux clips à ce jour pour ce 'Stray' de Bambara : Sing Me to the Street et Heat Lightning :