Normalement, si tout tournait rond dans ce monde de foufou, 'Music For Tourists', le premier album de Chris Garneau, enfant de Big Apple, aurait du être un album rasoir. Il avait tout pour lui. Treize morceaux (et un caché) pour 60 minutes de musique, essentiellement composée d’un piano (craquant), agrémenté de, au choix, un violoncelle, une batterie discrète, quelques cuivres et autres légères backing-voices. Bref, un disque qui allait nous en toucher une sans bouger l'autre. Ou inversement.
Oui, mais voilà, le hic dans toute l’histoire c’est que Chris Garneau, avec sa voix aux relents de Chan Marshall, qui hésite entre intonations féminines et masculines, très androgyne, a du talent. Un talent fou.
Ce qui aurait pu être un album de plus qui n’a rien à dire remporte finalement l’adhésion après quelques morceaux seulement. Le new-yorkais enfile les titres magistraux comme des perles, avec cette voix si proche et une production qui donne une vraie l’ampleur à l’ensemble.
Et que dire des paroles, profondes et torturées juste comme il faut. L’ombre de Cat Power volette un peu partout, celle de Jude de temps à autres, le Tom Mc Rae des débuts n’est pas très loin, les scandinaves Hederos & Hellberg non plus. Il y a même (allez osons) un peu d’Elliott Smith, dont il reprend (le fameux morceau caché) Between The Bars, en s’en sortant plus qu’honorablement. Bref, on navigue entre très bon et grandiose.
Être américain (et new-yorkais de surcroît) et sortir un disque à la pochette présentant le dessin d’un avion qui s’écrase relève de la gageure. Et donc d’un artiste pétri de talent. Ce qu’est Chris Garneau qui a sorti ici un vrai petit chef d’œuvre mélancolique et sombre, d’une beauté parfaite.
Pour on ne sait quelle raison, il n'est pas devenu la marotte de certains news culturel français (suivez mon regard), alors qu'il avait tout pour. Mais on s'en fout au final. Et puis on aime bien garder quelques petits bijoux, comme ça, rien que pour nous.
Près de dix mois d'écoute de ce disque. Et aucune lassitude. Juste des frissons qui parcourent assez souvent mon échine. Et c'est bien cela qui m'importe le plus. (Sortie : 23 janvier 2007)
Près de dix mois d'écoute de ce disque. Et aucune lassitude. Juste des frissons qui parcourent assez souvent mon échine. Et c'est bien cela qui m'importe le plus. (Sortie : 23 janvier 2007)
Son:
Myspace (à défaut de mieux pour le moment)
Site Officiel
Deux morceaux parmi les plus beaux de l'album, Castle Time et Halloween (plus en écoute).
Et le clip, typiquement new-yorkais, de Relief :
100% d'accord.
RépondreSupprimerBravo pour ce blog.
0% d'accord de mon côté. Je trouve cet album médiocre, et ça encore c'est quand je n'avais pas écouté la reprise d'elliott smith ! A la belle torture que cette reprise. Pleurnichements, chuchotements, chuintements...sans moi.
RépondreSupprimerEt il fait son difficile... ^^
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