Entre noël et le jour de l’an dernier, alors que ma petite cousine Stella, avec une guitare-jouet électronique, se prenait pour Hendrix au niveau de la gestuelle et pour Lee Ranaldo pour le riff tortueux (cette jeune fille sera fan de Sonic Youth, foi de -Twist-) et qu’une grand-mère merveilleuse préparait le traditionnel repas du 25, je m’échenillais à finir mon top 50 de l’année. Un vrai sacerdoce. Un travail de titan. Ou de gros débile. Ou un peu des deux. Il n’empêche, ce (que dis-je, ces) top de l’année 2007, m’a pris du temps, entre réécoute, choix difficiles et sélection interminable.
Alors que j’arrivais à la fin de ma tâche et vu qu’il m’est impossible (ou quasi) de travailler sans musique, j’ai lancé un disque dont on m’avait vanté les mérites et que j'avais laissé de côté pour je ne sais quelles obscures raisons : ‘All Hours Cymbals’ de Yeasayer. Après avoir tant bien que mal tenté de trouver une prononciation adéquate au nom du groupe, je suis tombé sous le choc. Une écoute m’aura fallu pour me dire que «oula, ça, c’est du lourd, ça va me plaire. Et pas qu’un peu». J’ai même failli en manger mon chapeau, que j’ai toujours malheureusement paumé, et remettre en cause ce classement qui m’avait pris tant de temps à monter.
Mais comme l’affaire était lancée et comme je suis un garçon soucieux d’une certaine cohérence, je me suis dit qu’il me faudrait bien plus qu’une écoute, même attentive, pour savoir si oui ou non, cet album était un des grands disques de 2007.
Quinze jours plus tard, une seule réponse possible : oui. Mais alors un grand oui, de ceux qu’ont surligne avec le pouce le levé et quelques «fouyayas» estomaqués. Car ‘All Hours Cymbals’ est renversant, sorte d’Animal Collective (et surtout Panda Bear) en beaucoup moins barré et en bien plus accessible, très mélodique, auquel viendrait se mêler clappings, chœurs gospels, ambiances orientales et rythmiques entêtantes.
Ajoutez à cela un peu de Tv On The Radio par ci (Sunrise), un brin de Jane’s Addiction par là (Wintertime), un peu de Battles aussi (dont ils sont presque frères de label) et quelques riffs circa-1980s (No Need to Worry) pour parfumer le tout et vous obtenez un groupe (et un disque) qui regorge de références, totalement assumées et assimilées.
‘All Hours Cymbals’ est un album qui passe d’un genre à l’autre, de la pop au rock, du folk décharné à l’expérimental soft, sans qu’il y ait le moindre souci de cohérence dedans. Au contraire même. Ce disque est d’une qualité folle, d’une richesse incroyable qui se nourrit du passé pour mieux composer la musique du futur. Des titres comme Red Cave (un canon à tomber, voir plus bas), Sunrise (qui ouvre l’album) ou 2080 (peut-être le tube du disque) envoient ce ‘All Hours Cymbals’ au firmament des grands albums des années 2000. Puissant. Déroutant. Les qualificatifs d’enthousiasme ne manquent pas pour décrire ce petit bijou de Yeasayer.
Je ne sais pas si ma petite cousine aimera ce disque, mais même à 3 ans, elle l’écoutera, je me le promets. Quant à moi, quand je remettrais mon classement 2007 à jour, cet album là intégrera sans problème mon top 5. Voire même encore plus haut. (Sortie le 23 octobre 2007)
Son :
Myspace (4 titres en écoutes)
Site Officiel
Deux titres en écoute, avec un Red Cave tout en canon et un Wait For The Summer aux sonorités orientales (malheureusement, plus en écoute).
J'ai lu énormément de bonnes critiques, mais les morceaux écoutés ne m'ont pas convaincu.
RépondreSupprimerSans doute faut-il écouter l'album en entier plusieurs fois...
C'est sans doute le meilleur demi-album de l'année, rien que pour les trois premiers titres, terribles,
RépondreSupprimeraprès ça s'essoufle et ça devient brouillon je trouve. Je l'ai depuis sa sortie et il n'a pas trouvé sa place dans mon top 2007...
Je suis tombé accro assez récemment aussi, après l'avoir gentiment écouté deux ou trois fois, jusqu'à l'addiction totale. En concert au Nouveau Casino à Paris en février.
RépondreSupprimerSinon, excellent blog, c'était l'occasion de le dire! ^^
En concert également à La Route du Rock à Saint-Malo le 22 février...
RépondreSupprimerMerci pour cette découverte ! Trés bon disque !
RépondreSupprimerAhah pour une fois je vais faire mon aigrie comme Lyle.
RépondreSupprimerJ'ai vu Yeasayer en première partie d'Electrelane en décembre à Londres et je me suis royalement fait chier. Comme disait une copine : ils ont pris ce qui marche en ce moment moitié eighties/moitié hyppie mais c'est nul.
Tout ça me rappelle Malajube, que j'avais vu à l'Olympia en janvier en première partie d'Arcade Fire et où je m'étais royalement ennuyée également et dont je n'ai jamais compris toutes les excellentes cirtiques ensuite.
@ Cecile: Oui, clairement, c'est blindé de références. Mais BLINDE hein, soyons clair. Mais je trouve qu'ils assimilent ca vachement bien et qu'ils pondent un truc vraiment "neuf".
RépondreSupprimerEt puis, histoire de voir qu'on est d'accord sur qqch (autre que sur The Homosexuals ^^), j'ai jamais compris non plus toutes les critiques positives sur Malajube, groupe qui a le bon gout de provoquer soit de l'ennui soit un agacement poli (enfin au début). :)