Ami lecteur, je me vois dans l'obligation de te mettre en garde. Si tu suis bien tout ce qu'il se passe sur ce blog depuis septembre 2007 (et particulièrement depuis avril 2008), tu te rendras compte que I Left Without My Hat est rentré dans une sphère pop-rock-folk-esque totale, à peine troublée par quelques morceaux electro voire hip-hop chez Tatie Tracks of The Day. Bref, du son plutôt traditionnel et dans l’air du temps.
Aujourd'hui, changeons les bonnes habitudes et parlons d'un groupe que d'aucuns trouveront bruyant : Fuck Buttons. Et qui a choisi comme ligne artistique le noise mâtiné de drone.
Ah, le noise... Ce genre musical qu’il est assez difficile de mettre entre toutes les oreilles mais qui est cependant bien fascinant – une fois qu’on a passé la barrière du «bon il va finir par la régler sa radio là ?». Il existe une scène assez importante (Sunn O))) ou Wolf Eyes en sont deux des têtes de proue) et qui a carrément explosée avec l’arrivée d’Internet (car oui, cela peut sembler bizarre, mais ce n’est pas un genre qui se retrouve souvent en couverture de Télérama).
S’il est aujourd’hui un groupe qui pourrait faire le pont entre une musique plus «classique» (comme celle développée dans ces pages) et une musique plus difficile d’accès, je mettrais bien une pièce sur Fuck Buttons pour y arriver.
Un groupe mené par deux anglais de Bristol qui, en six titres, impressionnent et affolent les compteurs. Leur premier album, ‘Street Horrrsing’, est un mélange de noise, de drone (ces notes qui n’en finissent pas de durer), de nappes, de psychédélisme, de cris tribaux, le tout avec un sens de la mélodie et une subtilité dingue. C’est même là leur point fort
Et Sweet Love For Planet Earth, le titre qui ouvre l’album, en est l’illustration parfaite et une rampe de lancement rêvée. Ce morceau débute par quelques notes de musique et sont une petite mise en bouche délicieuse, avant que le «bruit» s’installe, doucement, insidieusement. Sauf que, quand c’est le cas, et que vous commencez à vous demander ce que vous êtes en train d’écouter, il est déjà trop tard : hypnotisés, scotchés, vous êtes dedans, vous êtes pris et vous ne pouvez vous en détacher.
Cinquante minutes plus tard, vous n’avez plus que deux envies : réenclencher ‘Street Horrrsing’ dans votre lecteur. Et crier «Thank Buttons» au monde entier. Comme quoi, le noise, y a rien de plus beau finalement. (sortie le 11 février 2008)
Son :Myspace (deux titres de ‘Street Horrrsing’ en écoute)Site Officiel
Comme à l'accoutumée, deux titres en écoute de ce premier album des Fuck Buttons: Sweet Love For Planet Earth, le titre qui ouvre 'Street Horrrsing' et Race You To My Bedroom/Spirit Rise, hypnotisant jusqu’au bout du drone (malheureusement plus en écoute).
Pfioulala cet album. Incroyable. Généralement peu fan de ce genre, là, la puissance est sidérante. C'est riche, c'est impressionnant, c'est presque un chef-d'oeuvre.
RépondreSupprimerMais pourquoi dis tu "presque"?
RépondreSupprimerParce que je suis avare en compliments ^^
RépondreSupprimerCe disque m'a déroutée, donc intriguée, donc je suis charmée. Pas complètement fascinée non plus, peut être justement parce que je suis assez loin en théorie de ce genre musical.
RépondreSupprimerMais la théorie...
@ Kris: c'est pas bien d'être avare... :p
RépondreSupprimer@ Cecile: Plus les écoutes vont passer, plus... En tout cas, ce disque me donne envie de les voir en live tiens.
Quand je pense qu'ils sont passés à Lyon ce printemps et que je les ai raté... :(
RépondreSupprimerEt ils repassent même pas à Lyon... :(
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