jeudi 27 novembre 2008

Willard Grant Conspiracy – Pilgrim Road [Loose]

Depuis quelques jours, les tops de fin d’année tombent les uns après les autres. Mojo, Paste Magazine, Q. Nous ne sommes même pas fin novembre, que ça y est ; chaque année un peu plus tôt que la précédente. Si tout va bien, en 2015, on aura les listes des meilleurs albums de l’année en août!

Connerie assez insupportable, surtout quand on sait combien on peut tomber amoureux d’un disque en un rien de temps. ‘Pilgrim Road’, dernier album en date des Willard Grant Conspiracy, en est le meilleur exemple. Voilà un disque sorti à la fin de l’hiver dernier et qui ne vient d’arriver dans mes oreilles qu’aujourd’hui, mis de côté pendant six mois pour je ne sais quelles raisons.

Et puis, en cette période de fin d’année, je l’ai enfin écouté. Et m’en suis voulu de ne pas en avoir parlé plus tôt. Il faut dire que je restais sur leur ‘Let It Roll’ de 2006, un disque naviguant entre blues et rock’n’roll. Un bel album mais pas franchement transcendant, trop long pour être honnête et loin de leurs élans passés.

Pour ce ‘Pilgrim Road’, Robert Fischer, tête de proue du bateau Willard Grant Conspiracy, a décidé de remiser les guitares au placard. A la place, il en a ressorti le piano, convoqué un ensemble de cuivres, de bien belles cordes et une chorale pour lui donner le la. Et le bougre a bien fait.

Avec ses faux airs de Robert Wyatt et sa voix matinée de Nick Cave et Stuart Staples, Robert Fischer emmène ses Willard Grant Conspiracy pour un voyage entre ombre et lumière, dans un monde ténébreux, un brin lugubre même (écouter Vespers et comprendre). Tout au long des onze morceaux de ce ‘Pilgrim Road’, le groupe aligne les morceaux pleins de mélancolie, où les arrangements font merveille.
A chaque titre, son lot de touches mélodiques. A chaque morceau, d’accords lumineux. Jamais Willard Grant Conspiracy ne laisse retomber une chanson: à chaque fois, il sait la remonter, la faire décoller et atteindre des cimes assez improbables, faites de chœurs somptueux et à l’unisson (The Great Deceiver, voir plus bas). Miracle on 8th Street avec son mélange de cordes, de cuivres, de batterie et de piano, avec pour lumière dans la nuit la voix de Fischer, en est l’exemple le plus frappant.

‘Pilgrim Road’ est un album qui vit et qui marque une rupture dans la discographie du groupe. Avec ces compositions et ce travail d’écriture, Willard Grant Conspiracy crée une sorte d’opéra pop, où l'on imagine Robert Fischer et sa voix profonde, raconter des histoires, au milieu d’une scène, un piano à queue dans un coin, son orchestre à ses pieds. Un très bel album donc (peut-être leur meilleur), ambitieux, et qui rappelle par moment l’œuvre de David Ackles. On a vu pire compliment. (sortie: 3 mars 2008)


Son :
Myspace (trois titres de ‘Pilgrim Road’ en écoute)
Site officiel

Deux titres en écoute. Un premier, The Great Deceiver, avec sa montée progressive qui finit par l’arrivée de chœurs majestueux, puis un second avec Painter Blue et son côté opéra-pop délicieux (malheureusement plus en écoute).

4 commentaires:

  1. C'est vraiment très bien. Je vais essayer de trouver l'album. Thanks.
    (Oui je sais, c'est une illustration parfaite de ce que tu disais avec les pépites qu'on ne découvre qu'en fin d'année)
    ;)
    Biz

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  2. Héhé! Tu m'fras un retour dis Msieur?

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  3. Je l'ai découvert la semaine passée. J'adore la voix du gars. On dirait un peu Nick Cave et Warren Ellis, mais ce n'est pas grave si on en a deux pareils.

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  4. Ils ont sortis un autre album récemment je crois.
    Et chouette blog. je poste le lien ici, ca sera plus simple:
    http://between-the-lines-of-age.blogspot.com/

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