mardi 9 décembre 2008

Eugene McGuiness – st [Domino]

Il est quand même assez surprenant que le premier vrai album d’Eugene McGuiness (son premier effort, ‘The Early Learnings Of’, n’était qu’un mini-lp) ne fasse pas plus parler de lui que cela. Pourtant, derrière sa belle gueule et sa ressemblance avec Alex Turner, le leader des Arctic Monkeys et des Last Shadow Puppets, notre homme laisse percevoir à travers ce premier album, sobrement intitulé ‘Eugene McGuiness’, un certain de nombre de qualités et un songwriter qui ne s’ignore plus.

Ce disque là est un concentré assez énergique de 12 morceaux, qui émergent tous dans un format classique de trois à quatre minutes. Au programme, une plongée dans les années 60, aussi bien du côté anglais (ça tombe bien, lui qui déclare avoir «toujours aimé les Kinks») que du côté américain.
Entre rock, pop, glam, rockabilly, balades touchantes et belles orchestrations, Eugene McGuiness sort de sa besace un disque où chaque titre à sa couleur, chaque morceau est vraiment différent du précédent ; mais, et c’est sûrement son plus grand talent, il en résulte pourtant un album des plus homogène. Que Nightshift – superbe titre urgent et court, emmené par une guitare sautillante – précède une chanson à la mélodie aussi fine qu’Atlas n’est pas choquant : bien au contraire, tout coule de source.

Signé chez Domino, pourvoyeur de talents par excellence, Eugene McGuiness me fait penser à une sorte d’Elliott Smith version 2010 (toutes proportions et tous styles gardés bien sûr): un même don pour la composition, une même voix pas anodine et un touché mélodique assez imparable (son Moscow State Circus en est l’exemple type, voir clip plus bas).

Toutefois, avant de rejoindre le cercle fermé des artistes au talent aussi grand qu’Elliott Smith, il reste encore du chemin à parcourir à Eugene McGuiness. Mais ce départ est des plus réussi. Car à 22 ans et en même pas quarante minutes, l’Irlandais prouve et assure par son songwriting qu’il faudra compter sur lui dans les prochaines années. (sortie : 12 octobre 2008)


Son :
Myspace (Trois titres de ce ‘Eugene McGuiness’, ainsi qu’une version alternative de Nightshift)


Deux titres en écoute : Wendy Wonders, bluette pop aux jolis chœurs et God In Space, qui ferme l’album, dans le luxe, le calme et la volupté (malheureusement plus en écoute).
 

Et pour finir, le clip du premier single extrait de ce ‘Eugene McGuiness’, Moscow State Circus : une joyeuseté pop qui a le bon goût de s’emballer à chaque nouvelle mesure. Euphorique :


10 commentaires:

  1. Marrant, j'en ai pas entendu parler non plus, pourtant je réside en Irlande. Mais faut dire que j'ai été nolifer tendance ermite ces derniers temps.
    La musique me plait bien, très pop, très classe (sans faire excessivement précieux). Et je doit te confesser que ça fait du bien, je commençais à faire une overdose de folk sur tes derniers posts.

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  2. Oui, j'étais dans mon trip folk, toussa. :)
    Pour le Eugene, il est Irlandais mais réside à Londres (ou Liverpool) depuis qqs années. Ceci explique surement cela.
    On sent vraiment un gros potentiel chez ce jeune homme là... :)

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  3. Ah le McGuinness commence à faire le tour de la blogosphère française on dirait bien !

    Et c'est bien mérité je pense. Mais pour moi, le concentré ultime des qualités de McGuinness, c'est Fonz. En deux minutes, il y a toute l'étendue de son talent.

    2008 est l'année des debut albums en tout cas.

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  4. C'est marrant quand meme ce "non-interet" pour cet artiste non? Parce que ce disque est vraiment excellent.
    Tout juste pour le Monz, même j'avais pas forcément pensé à lui.

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  5. Peut-être parce qu'il ne distribue aucune image, il est auto-didacte et ne se rattache à aucune "école".

    Il est super simple, il aime juste la musique. Il ne pense rien de la politique, rien de la société, rien sur Bush, rien sur la jeunesse anglaise. Forcément, ça attire peut-être moins les gratte-papiers qui n'écoute plus les disques qu'ils chroniquent.

    Mais c'est vrai que du coup, il n'attire pas assez lumière sur lui. Il fait juste de la très bonne zik en tout cas ; moi ça me suffit !

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  6. Oui mais sur le net... quand même quoi! M'enfin bon. Quand il explosera dans un ou deux disques aux yeux du grand public, on se dira "j'y étais". :))

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  7. Ca y'eeeest, j'ai le 33-tours. Finalement on peut encore trouver de belles choses à la Fnac bastille.

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  8. Dis moi que c'est un simple et pas un double?
    Moi il arrive début janvier chez mon Gibert.

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  9. Vivi, c'est un simple. La pochette a de la gueule en grand format.

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  10. Cool. Les LP avec 4 faces quand l'album fait 40 mns et a 12 titres, je trouve ca particulièrement chiant. Donc c'est good. ^^

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