L’histoire de Rita Wright, plus connue sous le nom de Syreeta, est intimement liée à celle de Stevie Wonder, le génie multi-instrumentiste qui sortira chef-d’œuvres sur chef-d’œuvres durant les années 70. Et l’histoire de cet album ‘Syreeta’ l’est encore plus.
Pourtant, rien ne prédestinait Rita Wright à une telle rencontre. Née en 1946, elle voit le jour à Pittsburgh, en Pennsylvanie, à plus de 5h de route de Detroit, la ville qui verra la naissance de Tamla Records, ancêtre de Motown, label qui régnera presque sans partage sur la musique noire américaine durant près de deux décennies.
Sauf que le destin va la rapprocher de Motor City. Alors qu’elle n’a que 11 ans, ses parents déménagent et embarquent toute la famille direction le Michigan ! Une chance qu’elle ne laissera pas passer.
Ainsi, à 19 ans, elle rentre chez Motown Records… comme secrétaire. Un an à peine plus tard, Brian Holland (célèbre compositeur à qui l’on doit, en partie, le «son Motown»), impressionné par sa voix, la repère et Berry Gordy, fondateur du label, la signe. A 20 ans et sans expérience réelle, voilà donc Rita Wright qui passe du poste de secrétaire à celui d’artiste maison chez Motown!
A la même époque, elle fait la connaissance de Stevie Wonder, de quatre ans son cadet, qui va être pour elle un vrai pygmalion. Membre du célèbre label depuis 1962 et ses 12 ans, Wonder est un artiste phare. Tombant sous le charme de Rita Wright, il la prend sous son aile, lui conseille de changer son nom en Syreeta et décide même de l’épouser en septembre 1970.
I Can’t Give Back the Love I Feel for You, un morceau composé par le triptyque Holland-Ashford-Simpson et originellement destiné à Diana Ross, est son premier succès. Un succès très relatif aux États-Unis mais qui connaît un joli succès d’estime en Europe.
Alors qu’il faut s’atteler à son premier album, et après 18 mois de vie conjugale, le couple Wonder-Wright décide d’en rester là et divorce. Heureusement, cette rupture n’est qu’amoureuse. Les deux restent en bons termes et vont continuer pendant de longues années à travailler ensemble.
Leur première collaboration débouche sur ‘Syreeta’, un album considéré par beaucoup comme un des plus beaux des années 70 du label. Rien de moins. Sorti sur MoWest, une subdivision de Motown, le disque est produit par Wonder. Et le tout sonne comme du Wonder.
‘Syreeta’ dure quarante minutes. Quarante minutes de grande classe. La production est aux oignons, la voix de Syreeta, qui rappelle celle de Minnie Riperton, est un régal de justesse et de douceur, et les morceaux, pleins de soul lorgnant vers le funk avec pour choriste VIP l’auteur de ‘Songs In The Key of Life’, d’une beauté terrifiante.
Si le premier single exploité est forcément le plus beau (un duo avec Stevie Wonder, To Know You Is To Love You), il faut également mentionner la reprise de Smokey Robinson, What Love Has Joined Together (où la voix sensuelle de Syreeta fait des merveilles), un I Love Every Little Thing About You (titre qui ouvre l’album où le maître du r’n’b y applique, comme sur nulle autre chanson de l’album, ses recettes presque expérimentales pour l’époque, avant de le reprendre quelques semaines plus tard sur son album ‘Music of My Mind’) où la très douce How Many Days, aux cordes délicates.
‘Syreeta’ sort en juin 1972. Et sans faire de vague, il termine dans les 40 premiers des charts black – mais cinq fois plus loin dans les charts pop. Deux ans plus tard, les ex mari et femme remettent le couvert pour ‘Stevie Wonder presents Syreeta’, un disque que beaucoup considèrent comme aussi bon que le premier.
Puis, les années passent. Syreeta, plus pour son histoire avec Motown que pour ses succès, continue de sortir quelques nouveaux albums. En 1980, pour la bande originale de ‘Fast Break’, elle enregistre un duo avec Billy Preston et le titre fait un carton. Un disque et quelques collaborations – certaines classes comme Smokey Robinson ou George Harrison, d’autres beaucoup moins, dont une avec Michael Bolton – plus tard, la belle se range des voitures.
Si elle n’a jamais connue de vrai et grand succès discographique, Syreeta reste l’égérie de la période faste de Stevie Wonder, et une voix d’une très grande beauté. Elle demeure surtout une des artistes de l’époque dorée de Motown, dont le nom figurera à jamais sur la pochette d’un des plus beaux disques du catalogue de la célèbre maison de disque noire américaine.
C’est en 2004 qu’elle décède, des suites d’un double cancer des os et du sein, à l’âge de 59 ans. Sûrement prête à reprendre sa balade sur la plage, toute de blanc vêtue.
Pourtant, rien ne prédestinait Rita Wright à une telle rencontre. Née en 1946, elle voit le jour à Pittsburgh, en Pennsylvanie, à plus de 5h de route de Detroit, la ville qui verra la naissance de Tamla Records, ancêtre de Motown, label qui régnera presque sans partage sur la musique noire américaine durant près de deux décennies.
Sauf que le destin va la rapprocher de Motor City. Alors qu’elle n’a que 11 ans, ses parents déménagent et embarquent toute la famille direction le Michigan ! Une chance qu’elle ne laissera pas passer.
Ainsi, à 19 ans, elle rentre chez Motown Records… comme secrétaire. Un an à peine plus tard, Brian Holland (célèbre compositeur à qui l’on doit, en partie, le «son Motown»), impressionné par sa voix, la repère et Berry Gordy, fondateur du label, la signe. A 20 ans et sans expérience réelle, voilà donc Rita Wright qui passe du poste de secrétaire à celui d’artiste maison chez Motown!
A la même époque, elle fait la connaissance de Stevie Wonder, de quatre ans son cadet, qui va être pour elle un vrai pygmalion. Membre du célèbre label depuis 1962 et ses 12 ans, Wonder est un artiste phare. Tombant sous le charme de Rita Wright, il la prend sous son aile, lui conseille de changer son nom en Syreeta et décide même de l’épouser en septembre 1970.
I Can’t Give Back the Love I Feel for You, un morceau composé par le triptyque Holland-Ashford-Simpson et originellement destiné à Diana Ross, est son premier succès. Un succès très relatif aux États-Unis mais qui connaît un joli succès d’estime en Europe.
Alors qu’il faut s’atteler à son premier album, et après 18 mois de vie conjugale, le couple Wonder-Wright décide d’en rester là et divorce. Heureusement, cette rupture n’est qu’amoureuse. Les deux restent en bons termes et vont continuer pendant de longues années à travailler ensemble.
Leur première collaboration débouche sur ‘Syreeta’, un album considéré par beaucoup comme un des plus beaux des années 70 du label. Rien de moins. Sorti sur MoWest, une subdivision de Motown, le disque est produit par Wonder. Et le tout sonne comme du Wonder.
‘Syreeta’ dure quarante minutes. Quarante minutes de grande classe. La production est aux oignons, la voix de Syreeta, qui rappelle celle de Minnie Riperton, est un régal de justesse et de douceur, et les morceaux, pleins de soul lorgnant vers le funk avec pour choriste VIP l’auteur de ‘Songs In The Key of Life’, d’une beauté terrifiante.
Si le premier single exploité est forcément le plus beau (un duo avec Stevie Wonder, To Know You Is To Love You), il faut également mentionner la reprise de Smokey Robinson, What Love Has Joined Together (où la voix sensuelle de Syreeta fait des merveilles), un I Love Every Little Thing About You (titre qui ouvre l’album où le maître du r’n’b y applique, comme sur nulle autre chanson de l’album, ses recettes presque expérimentales pour l’époque, avant de le reprendre quelques semaines plus tard sur son album ‘Music of My Mind’) où la très douce How Many Days, aux cordes délicates.
‘Syreeta’ sort en juin 1972. Et sans faire de vague, il termine dans les 40 premiers des charts black – mais cinq fois plus loin dans les charts pop. Deux ans plus tard, les ex mari et femme remettent le couvert pour ‘Stevie Wonder presents Syreeta’, un disque que beaucoup considèrent comme aussi bon que le premier.
Puis, les années passent. Syreeta, plus pour son histoire avec Motown que pour ses succès, continue de sortir quelques nouveaux albums. En 1980, pour la bande originale de ‘Fast Break’, elle enregistre un duo avec Billy Preston et le titre fait un carton. Un disque et quelques collaborations – certaines classes comme Smokey Robinson ou George Harrison, d’autres beaucoup moins, dont une avec Michael Bolton – plus tard, la belle se range des voitures.
Si elle n’a jamais connue de vrai et grand succès discographique, Syreeta reste l’égérie de la période faste de Stevie Wonder, et une voix d’une très grande beauté. Elle demeure surtout une des artistes de l’époque dorée de Motown, dont le nom figurera à jamais sur la pochette d’un des plus beaux disques du catalogue de la célèbre maison de disque noire américaine.
C’est en 2004 qu’elle décède, des suites d’un double cancer des os et du sein, à l’âge de 59 ans. Sûrement prête à reprendre sa balade sur la plage, toute de blanc vêtue.
Première sortie : Juin 1972 [MoWest]
Dernière réédition : 1995 [Gut Bounce]
Et en écoute, trois titres. Les trois derniers de l’album. La douceur How Many Days, un Baby Don't You Let Me Lose This où Syreeta montre l’étendue de son talent vocal, et To Know You Is to Love You, son duo avec Stevie Wonder, délice de plus de six minutes :
Dernière réédition : 1995 [Gut Bounce]
Et en écoute, trois titres. Les trois derniers de l’album. La douceur How Many Days, un Baby Don't You Let Me Lose This où Syreeta montre l’étendue de son talent vocal, et To Know You Is to Love You, son duo avec Stevie Wonder, délice de plus de six minutes :
Si c'est bien la surprise dont tu parlais plus tôt en méchant teasing (d'ailleurs le post n'aurait-il pas disparu?), et bien tu avais parfaitement raison: j'aime énormément! \o/
RépondreSupprimerJe n'avais jamais entendu parlé d'elle, mais sa voix est effectivement fantastique. Et avec en plus Stevie Wonder dans l'équation, qui est pour le véritable king de la black music U.S. et pas Michael Jackson, alors le résultat a un petit quelque-chose de paradisiaque.
Pour reprendre l'expression a Claude MC.
Hé bien non, ce n'est pas ce disque là dont je voulais parler. Mais bon, content que celui-ci te plaise.
RépondreSupprimerLe titre avec Wonder est quand meme dingo...
C'est fou comme je l'aime elle. Délicieuse.
RépondreSupprimerTu connais le suivant de sa discographie Mémah? Il parait qu'il est aussi bon. Pas pu encore l'écouter.
RépondreSupprimer