Si on faisait un petit calcul statistique rapide - et au doigt mouillé -, je pense qu'en Europe, 90% des disques appréciés, écoutés, chroniqués et classés dans un top musical de l'année viennent des États-Unis, du Royaume-Uni et du Canada. Les 10% d'albums restant venant sans doute du pays d'origine de l'auditeur, avec parfois quelques disques scandinaves (mais chantés en anglais) qui arrivent à s'immiscer en timides joker de luxe.
Ces pages ne font évidemment pas exception, vu qu'à quelques disques italien, russe ou japonais, toutes mes écoutes se concentrent sur la chanson française mais surtout sur les productions anglo-saxonnes.
Prenons donc le contre-pied pour une fois en parlant d'un disque qui aurait du faire parler de lui depuis bien longtemps dans nos contrées : 'Useless Generation' (ou 'Άχρηστη Γενιά' en version originale) de Bazooka.
Bazooka est un groupe grec, originaire de la ville de Volos en Thessalie. Une cité fondée par Créthée et qui serait le point de départ de l'aventure de Jason et des Argonautes, partis chercher la Toison d'Or ; c'est également la ville qui a vu naître Vangelis. Le point wikipédia étant terminé, retournons à nos moutons - noirs.
Bazooka est un quintet rock qui n'a qu'un seul défaut : son nom. Car Bazooka est un patronyme peu avenant et surtout déjà utilisé à de multiples reprises depuis 40 ans par de nombreux groupes (Rate Your Music compte à lui seul une quinzaine d’occurrences).
Mais à part cela, il n'y a rien de négatif à dire sur ce combo hellène qui compte deux (!) batteries en son sein et qui chante dans sa langue natale (ce qui, pour l'auditeur français que je suis, est une nouveauté). Car leur 'Useless Generation' est un disque épatant, formidable, incroyable et qui, j'ose le dire, s'il venait de Brooklyn ou de Los Angeles, aurait déjà été monté au pinacle par tous les Pitchfork, Stereogum ou Inrocks du monde.
Car bien que chanté dans la langue - mise à jour - d'Aristote, 'Useless Generation' va piocher ses influences aussi bien dans le garage-rock américain que le punk anglais, le blues-rock ou le psychédélisme le plus fameux. Il y a de tout ici, des Stooges (formidable Lie (Ψέμα en version-originale) en écoute aujourd'hui) aux Clash (Magic Fingers (Μαγικά Δάχτυλα)) en passant par Led Zeppelin ou les Flaming Sideburns (et leur bien trop méconnu 'Hallelujah Rock'n'Rollah').
Alors évidemment, il est difficile de comprendre un traitre mot de ce que racontent les Bazooka quand on ne connait pas le grec - et c'est mon cas, ma mère étant plus latiniste à l'époque de mon adolescence. Il se peut donc que tout au long des 37 minutes de cet album, les Bazooka alignent poncifs gênants, vulgarité misogyne, propos homophobes, racistes ou reprises de chants nazis. Il se peut oui.
Ces pages ne font évidemment pas exception, vu qu'à quelques disques italien, russe ou japonais, toutes mes écoutes se concentrent sur la chanson française mais surtout sur les productions anglo-saxonnes.
Prenons donc le contre-pied pour une fois en parlant d'un disque qui aurait du faire parler de lui depuis bien longtemps dans nos contrées : 'Useless Generation' (ou 'Άχρηστη Γενιά' en version originale) de Bazooka.
Bazooka est un groupe grec, originaire de la ville de Volos en Thessalie. Une cité fondée par Créthée et qui serait le point de départ de l'aventure de Jason et des Argonautes, partis chercher la Toison d'Or ; c'est également la ville qui a vu naître Vangelis. Le point wikipédia étant terminé, retournons à nos moutons - noirs.
Bazooka est un quintet rock qui n'a qu'un seul défaut : son nom. Car Bazooka est un patronyme peu avenant et surtout déjà utilisé à de multiples reprises depuis 40 ans par de nombreux groupes (Rate Your Music compte à lui seul une quinzaine d’occurrences).
Mais à part cela, il n'y a rien de négatif à dire sur ce combo hellène qui compte deux (!) batteries en son sein et qui chante dans sa langue natale (ce qui, pour l'auditeur français que je suis, est une nouveauté). Car leur 'Useless Generation' est un disque épatant, formidable, incroyable et qui, j'ose le dire, s'il venait de Brooklyn ou de Los Angeles, aurait déjà été monté au pinacle par tous les Pitchfork, Stereogum ou Inrocks du monde.
Car bien que chanté dans la langue - mise à jour - d'Aristote, 'Useless Generation' va piocher ses influences aussi bien dans le garage-rock américain que le punk anglais, le blues-rock ou le psychédélisme le plus fameux. Il y a de tout ici, des Stooges (formidable Lie (Ψέμα en version-originale) en écoute aujourd'hui) aux Clash (Magic Fingers (Μαγικά Δάχτυλα)) en passant par Led Zeppelin ou les Flaming Sideburns (et leur bien trop méconnu 'Hallelujah Rock'n'Rollah').
Alors évidemment, il est difficile de comprendre un traitre mot de ce que racontent les Bazooka quand on ne connait pas le grec - et c'est mon cas, ma mère étant plus latiniste à l'époque de mon adolescence. Il se peut donc que tout au long des 37 minutes de cet album, les Bazooka alignent poncifs gênants, vulgarité misogyne, propos homophobes, racistes ou reprises de chants nazis. Il se peut oui.
Mais entre son titre 'Useless Generation', sa pochette (un ours en peluche éventré au sol et recouvert de confettis), la situation grecque de ces 5 - au moins - dernières années et les quelques traductions de paroles glanées ici et là, j'ose à croire et espérer qu'il est profondément engagé, intelligent et revendicatif. Ce qui en relèverait encore plus le caractère implacable et parfait (on confirmera en tout cas tout cela en se procurant la version physique de l'album, vinyle ou cd, qui contient les paroles traduites en anglais).
Car c'est cela qui ressort des dizaines d'écoute de 'Useless Generation' : un disque brillant, très bien produit, à la construction parfaite, aux chansons impeccables, aux riffs et à la fougue implacables. Oui, cela fait beaucoup de superlatifs mais cet album des Bazooka le mérite amplement. Depuis dix jours, je n'ai quasiment plus que ça dans les oreilles, mon air-guitare en bandoulière et ma voix de fausset qui hurle du yaourt. Sauf que pour la première fois de ma vie, ce yaourt sonne grec. (sortie : 4 mars 2016)
Car c'est cela qui ressort des dizaines d'écoute de 'Useless Generation' : un disque brillant, très bien produit, à la construction parfaite, aux chansons impeccables, aux riffs et à la fougue implacables. Oui, cela fait beaucoup de superlatifs mais cet album des Bazooka le mérite amplement. Depuis dix jours, je n'ai quasiment plus que ça dans les oreilles, mon air-guitare en bandoulière et ma voix de fausset qui hurle du yaourt. Sauf que pour la première fois de ma vie, ce yaourt sonne grec. (sortie : 4 mars 2016)
Son :
'Useless Generation' ('Άχρηστη Γενιά') de Bazooka est à l'achat sur le bandcamp de Slovenly Recordings (20€ le LP, livraison comprise en France, pour info)
Le même bandcamp de Slovenly Recordings met justement quelques chansons de ce 'Useless Generation' de Bazooka en écoute (6 sur 11 pour être précis).
Ce deuxième album de Bazooka 'Useless Generation' ('Άχρηστη Γενιά') est également en écoute chez Spotify et Deezer.
Comme le veut la tradition, trois titres de 'Useless Generation' ('Άχρηστη Γενιά') de Bazooka en écoute aujourd'hui. A tout seigneur tout honneur, le très Stooges Lie (Ψέμα en vo), également en écoute dans la playlist Spotify à gauche. Suit ensuite le punk Repetition (ou Επανάληψη). Enfin, pour clôturer l'affaire, They Travel (Ταξιδεύουν) aux faux-airs pop et aux guitares tonitruantes :
Histoire d'être complet, les deux clips issus de ce deuxième album de Bazooka. Tout d'abord, celui de la chanson d'ouverture et qui porte le nom de l'album, Useless Generation (Άχρηστη Γενιά) :
Enfin, leur deuxième single, intitulé The Screen (Oθόνη) :
Fort belle découverte.
RépondreSupprimerLie est particulièrement réussi, et de haut vol
Et en concert, dans une cave de 15m2, c'est très bien aussi. Et ca joue TRES fort.
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