vendredi 8 décembre 2017

[Track of The Day] Sufjan Stevens - Tonya Harding (in Eb major)

Mercredi, alors que la France perdait son héros national, Sufjan Stevens sortait deux versions d’une même chanson consacrée à Tonya Harding, la patineuse américaine à l’origine du plus gros scandale de ce sport lorsqu’elle avait envoyé quelqu'un tenter de fracasser à coups de barre à mines les jambes de Nancy Kerrigan, son équipière (et concurrente) d’alors en sélection nationale, ce juste avant les Jeux Olympiques de Lillehammer de 1994.

Dernièrement, dans le monde merveilleux de l'Internet, nous étions d'ailleurs quelques uns à deviser sur le sujet à l’occasion de la future sortie d’un biopic consacré à Tonya Harding (bande-annonce plus bas). Et nous nous étonnions que, pour un pays si enclin à mettre sur pellicule le moindre moment de gloire ou de descente aux enfers de ses concitoyens, il n’y avait pas eu à ce jour un film retraçant l’histoire tumultueuse (car l’histoire de Tonya Harding ne s’arrête évidemment pas au cassage de jambes de sa compatriote) de cette patineuse pas comme les autres.

Ce film va donc voir le jour et s’appellera ‘I, Tonya’. Sufjan Stevens, qui semble sincèrement aimer la patineuse de l’Oregon, a offert au producteur du film deux versions d’une chanson, simplement nommée Tonya Harding. Mais il semblerait que l’équipe du film ne lui ait pas trouvé de place. Pourtant (et le clip le prouve, voir plus bas), cette chanson, en plus d’être une vraie déclaration d’amour à la patineuse («  So fight on as you are My American princess May God bless you with incense You’re my shining American star »), possède une vraie force cinématographique.

Que ce soit dans sa version D Major ou Eb Major, Sufjan Stevens continue ici de tracer le sillon de ‘Carrie & Lowell’. Délicat, chanté d'une voix presque aérienne, Tonya Harding est une belle composition, dont la sincérité de Sufjan Stevens transpire de toutes parts.
Ces deux morceaux s'accompagnent aussi d'un long texte intitulé « Tonya Harding, My Star » revenant sur la vie de la championne américaine et sur les raisons de l'attachement de Sufjan Stevens à la star déchue (à lire ici), lui qui avoue essayer d'écrire sur elle depuis l'âge de 15 ans.

Ce Tonya Harding (qui sortira en 45-tours début 2018) prouve en tout cas que plus les années passent et plus Sufjan Stevens aime à sortir des chansons comme ça, au débotté. Ne suivant que son instinct et souhaitant autant partager ses nouveaux albums, des disques live, des compilations de chutes de studios que des inédits vieux de 10 ans. Qu'il en soit remercié à nouveau.

Album : Tonya Harding 7''
Année : 2017
Label : Asthmatic Kitty

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En plus des playlists Spotify et Deezer (colonne de gauche de ce blog), Tonya Harding (in Eb major) de Sufjan Stevens, très dépouillée, est également en écoute ci-dessous :



Tonya Harding (in D Major), l'autre version de ce 45-tours, plus orchestrée et plus lente, est également en écoute ci-dessous :


Le clip de Tonya Harding (in D Major), sur des images de la patineuse en 1990 lors des championnats de patinage des États-Unis :




Pour finir, la bande-annonce de ‘I, Tonya’, le film à venir sur Tony Harding, sans chanson de Sufjan Stevens donc :



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