Autre chanson réussie de 'Deep States' de Tropical Fuck Storm, voilà Legal Ghost :
Le clip de New Romeo Agent de Tropical Fuck Storm :
Autre chanson réussie de 'Deep States' de Tropical Fuck Storm, voilà Legal Ghost :
Le clip de New Romeo Agent de Tropical Fuck Storm :
Placée idéalement au milieu de 'Hologram Ep', la dernière sortie en date d'A Place to Bury Strangers, Playing The Part est presque une sorte de respiration dans un disque qui ne manque pas de shoegaze, de noise et de disto. Un disque une nouvelle fois très réussi et qui confirme que si les new-yorkais ont perdu de leur jusqu'au boutisme des débuts, s'ils ont mis un peu de pop dans leur moteur, leur intransigeance et leur talent restent intacts.
Le clip de Playing The Part d'A Place to Bury Strangers :
Trois ans plus tard, les Screaming Females sont au point mort et avec rien dans le radar. Mais Marissa Paternoster n'est pas en reste elle avec un Ep de son projet parallèle Noun. Et surtout la sortie de son premier album solo 'Peace Meter', toujours chez Don Giovanni Records. Un disque annoncé (et qui s'ouvrira) par White Dove, une belle mélopée électrique, un rien lugubre et qui prend une sacrée ampleur tout du long, où Marissa Paternoster enchante son monde avec une voix calme et posée, comme elle le fait lorsqu'elle est furieuse et en train de maltraiter sa guitare. Prometteur en tout cas. En espérant que, malgré sa date de sortie (3 décembre), ce disque puisse arriver à exister en pleine période de bilans de fin d'année.
Si 'Retired Boxer' comptait neuf chansons, 'Strange Boy' lui en compte le double. Ici, chaque titre est précédé d'un court interlude vocal où des amis de Kate Davis racontent leur Daniel Johnston à eux. Neuf plages pas forcément passionnantes mais qui sont ce qui se rapproche finalement le plus (tout est relatif) de l'album original.
Car musicalement, les neuf reprises de Kate Davis n'ont pas grand chose à voir avec les morceaux de 1984. Ici, tout est plus clair, plus orchestré, plus ample, plus produit. Plus « propre » en somme. Un peu comme si l'américaine avait passé les chansons de Daniel Johnston dans une sorte de lessiveuse Grandaddy.
Toutefois, s'il manque un peu d'âme à l'ensemble, l'exercice n'est pas vain et plutôt réussi ; et les reprises de I’ll Do Anything But Break Dance for Ya, Darling (en écoute aujourd'hui) et évidemment True Love Will Find You in the End, valent largement le détour.
Et on en revient donc à la question initiale : reprendre Daniel Johnston en s'émancipant du lo-fi inhérent à ses premières productions a-t-il du sens ? Oui, cent fois oui. Pour mieux montrer à quel point le résumer à « légende du lo-fi » est réducteur tant il était avant tout un compositeur
génial, dont les chansons, qu'elles soient jouées nues ou habillées, étaient avant tout de grandes chansons.
Difficile de ne pas également proposer la reprise de True Love Will Find You in the End, le « tube » de Daniel Johnston que Kate Davis s'approprie joliment :
Un disque particulièrement réussi de bedroom pop synthétique, touchante et nostalgique. Du genre qui fait penser à la rencontre entre les méconnus - et pourtant si délicieux - A Weather et The Postal Service (tiens, deux duos là aussi). Si on se félicitera de la grande qualité de l'ensemble et de chansons comme You Want Everyone To Love You ou Does It Matter?, on retiendra avant tout Good To See You, sublime point final qui voit dans sa deuxième partie, et sans crier gare, débarquer des choeurs vibrants de nombre de leurs amis ; et Hannah In The City (en écoute aujourd'hui), chanson joliment énergique autant que désabusée sur un amour voué à ne jamais être vécu.
Un duo à suivre donc. En espérant que leur futur Ep, qui pourrait s'intituler 'Places I've Left' et sortir prochainement, soit du niveau de ce 'Places I've Lived', parfaitement troussé.
Le clip/paroles de Hannah in the City de Bestfriend :
Singulier ce 'Vol. 1' car derrière la froideur de ces dix titres (et 28 minutes au compteur), derrière ces morceaux assez déstructurés qui pourraient être difficile d'accès, il y a quelque-chose de très hypnotique et de vite évident. Sans doute grâce à ces mélodies plutôt immédiates qui se déploient dans une ambiance si ce n'est lugubre au moins dépressive, minimaliste sans l'être réellement, au son d'un post-punk désabusé, heurté et presque langoureux, et des parties plus expérimentales - comme si JJULIUS cherchait un chemin dans des détours sinueux et peuplés de synthés profonds et de guitares agitées et désaccordées - qui se confrontent à quelques éclaircies pop et lumineuses (Andetag).
Un ensemble sacrément lo-fi, d'où émane un chant en suédois qui accentue l'effet d'un disque finalement assez hors du temps, du moins hors de ce temps là. Le petit frère serait sur les rails (« VOL. 2 will hopefully come out late this year or early next » dit il sur sa page bandcamp). Et c'est tant mieux.
NB : Pour en savoir plus et en longueur sur ce 'Vol. 1' de JJULIUS, on lira cette très bonne critique de Musique Journal, l'émanation de la toujours curieuse et indispensable revue Audimat
Autre belle réussite de 'Vol. 1' de JJULIUS, voilà Andra Takter :
C'est peut-être cela qui m'a le plus marqué (ou plu) sur 'Flux Flou de la Foule', son septième et nouvel album. Un disque parmi ses tous meilleurs entre finesse d'écriture, mélodies synthétiques, production ciselée, ambiance langoureuse ; et au sein duquel on trouve quelques très
belles réussites comme le duo avec Jawhar (qu'on croirait être Bertrand
Belin au départ) sur La Fissure, le presque enlevé Comme des lapons, le doucereux Mes péchés s'accumulent ; ou Juste de Passage,
chanson d'ouverture qui, comme son nom pourrait le laisser croire, n'est pas la petite sœur de 'Vingt à
trente mille jours' écrite 20 ans plus tôt, mais évoque le sort de ces migrants qui ont tout quitté pour
arriver dans nos cités européennes et qui sont accueillis moins bien que
des chiens, sur fond de rythmique alerte et de belles nappes que Françoiz Breut couvre de sa voix, haute en ton et qui pourtant semble presque susurrée.
Cette voix, Ada Lea la balade sur des textes qui racontent des histoires (sans doute les siennes), pleines de douleurs et d'espoir, de tristesse et de nostalgie, de violence et d'amertume. Elle les conte comme si elle ouvrait son journal intime et décidait à nous dévoiler son contenu.
Il faut l'entendre raconter ces soirées ratées, ses passions, ses blessures intimes et physiques (« If there’s one thing I’ve learned there’s a term called resilience and I hope to recognize it next time in the face of violence » sur Violence), ses amours passées (« I just found the letter dated august 2nd the one you sent that summer saying this is how you see it we’re either growing apart or growing together » sur Saltspring) ou perdues (« My love for you is real not like any other love and I wanted so badly for you to feel it like I did » sur My Love 4 U Is Real), ses pertes d'espoirs (« every year is just a little bit darker, then the darker gets darker, then it's dark as hell » sur Damn) ou ses projets pleins d'espoirs (Writer In NY).
Ces textes, Ada Lea sait aussi les mettre en musique. Entre folk et pop, rock et presque wave (Can't Srop Me From Dying) avec quelques guitares qui slide doucement, une ambiance soulful par moment et même l'ombre de Jackson C. Frank qui plane sur le très simple Saltpring, cet album s'avère être une bien belle découverte, et qu'on pourra aisément rapprocher de ceux de quelques grandes artistes féminines de ces dernières années, et placer dans le même panier.
D'ailleurs, ces rapprochements avec la fine fleur de la scène actuelle n'ont rien d'étonnant quand on sait que le producteur de 'One Hand On The Steering Wheel The Other Sewing A Garden' (Marshall Vore), la batteuse (Tasy Hudson) et le bassiste (Harrison Whitford) travaillent avec Phoebe Bridgers ; que Burke Reid (qui s'est occupé du mixage) a travaillé sur les albums de Courtney Barnett et Julia Jacklin (on pourra d'ailleurs rapprocher le Body de cette dernière au Hurt d'Ada Lea) ; que Johanna Samuels (dont l'album 'Excelsior!' sorti au printemps vaut plus que l'écoute) vient faire quelques choeurs sur trois titres (Damn, Writer In NY et Hurt). Et c'est pour ne citer qu'eux, tant le personnel qui a participé à cet album est important.
Mais n'allez pas croire qu'il faille résumer Ada Lea à une simple copie de Phoebe Bridgers ou Julia Jacklin. Il y a trop de talent dans ses compositions, trop de beauté dans son timbre et trop de personnalité dans ses textes pour ça. 'One Hand On The Steering Wheel The Other Sewing A Garden' en est la plus belle preuve. (Sortie : 24 septembre 2021)
Plus :
'One Hand On The Steering Wheel The Other Sewing A Garden' d'Ada Lea est en écoute sur sa page bandcamp
'One Hand On The Steering Wheel The Other Sewing A Garden' d'Ada Lea est à l'achat sur sa page bandcamp
'One Hand On The Steering Wheel The Other Sewing A Garden' d'Ada Lea est en écoute, notamment, sur Spotify et Deezer
Trois chansons de 'One Hand On The Steering Wheel The Other Sewing A Garden' d'Ada Lea en écoute. Le soulful Damn (en écoute également dans les playlists Spotify, Deezer et Youtube), le magnifique Partner et le simple et optimiste Writer In NY :
Quatre chansons de 'One Hand On The Steering Wheel The Other Sewing A Garden' d'Ada Lea ont été clippées. En voilà trois : Damn, Hurt et Can't Stop Me From Dying :
L'histoire de Run to Stay, c'est un peu l'histoire de la vie de beaucoup ces dernières années. Celle de vouloir réaliser beaucoup de choses pour au final ne rien faire, ou pas grand chose. De la procrastination qui ne dit pas son nom. Par facilité parfois, souvent par lassitude, ennui et fatalisme. Une situation encore plus accentuée par la crise du Covid évidemment (ces longues semaines passées seul à partager avec les autres uniquement par, au mieux, écrans interposés) mais à laquelle on s'habitue et dans laquelle on finit par se complaire et prendre ses aises.
Mais au-delà de son thème et de son jugement très juste, Run To Stay reste avant tout un morceau de premier ordre qui donne sacrément envie d'en savoir plus sur 'Paragons' à venir. Une très belle chanson d'indie-pop de 2'30", joliment troussée et bien achalandée, à la mélodie et la mélancolie implacable. Et c'est tout de même bien là le principal.
Après quelques recherches, il s'agit d'un certain Danny Passmore, vivant entre Oakland et Seattleet dont Agave Tongue est le dernier projet (ou pseudonyme) en date. Et qui vient de publier en quelques semaines deux bien belles chansons.
Si la première, Fallin, a un certain charme joliment rétro, c'est surtout la dernière en date, Yellow Moon (en écoute aujourd'hui) qui est la plus marquante avec sa mélodie toute simple, une mélancolie douce qui s'en échappe et une bien belle vibe toute Sixto Rodriguez qui parcourt tout le morceau. Très séduisant.
Seconde chanson d'Agave Tongue, voilà Fallin :
C'est donc trois ans plus tard que ces douze morceaux (sept chansons, cinq instrumentaux) de l'époque voient le jour. Tout juste ont-ils été embellis de la basse de Jeff Moller (Papercuts) a postériori. Et le résultat est bluffant.
En moins de trente minutes, les deux comparses proposent une sorte de folk-rock pysché lové dans les bras d'une indie-pop de belle facture, où les guitares s'en donnent à cœur joie sur un tempo lent et où les élans de voix de Jeremy Earl sont saisissants de beauté. On pense ici beaucoup à la musique de la fin des années 60 et au début des années 70. On pense aussi beaucoup à Love, le groupe de feu-Arthur Lee, sur quelques passages (formidable Fool). Et malgré ces évidences, difficile de dire qu''Heaven and Holy' est anachronique dans le panorama musical actuel tant cet album est avant tout intemporel.
Pugnace autant que touchant, sensible et dans le même temps nerveux, remplis de mélodies merveilleuses à bien des égards (Gone ou Moon Will Rise pour ne citer qu'elles), et à la production ample et dont l'écho donne à l'ensemble une consistance imposante, ce premier album des Painted Shrines est en tout cas une sorte de parenthèse enchantée et un petit délice d'indie-pop. Le monde étant ainsi fait, pas dit que
l'époque s'entiche de ce 'Heaven and Holy'. Mais il y a fort à parier qu'il deviendra un de ces trésors cachés ou oubliés qu'on aime à déterrer des années plus tard, en s'enthousiasmant à raison de ses mélodies et de ses chansons, et en se demandant comment on a bien pu passer à côté. (Sortie : 5 mars 2021)
Plus :
'Heaven and Holy' de Painted Shrines est à l'écoute sur leur bandcamp
'Heaven and Holy' de Painted Shrines est à l'achat sur leur bandcamp
'Heaven and Holy' de Painted Shrines est disponible en vinyle sur le site de Woods
'Heaven and Holy' de Painted Shrines est à l'écoute, notamment, chez Deezer et Spotify
Trois chansons de 'Heaven and Holy' de Painted Shrines en écoute aujourd'hui. Fool pour ouvrir le bal (en écoute également dans les playlists Spotify, Deezer et Youtube). Puis Moon Will Rise. Et enfin, Gone :