vendredi 20 décembre 2024

[Track of The Day] Willi Carlisle - The Arrangements

Finissons cette semaine consacrée aux albums « must listen » de 2024 en évoquant 'Critterland', le troisième album de Willi Carlisle, un américain de 35 ans au chapeau de cowboy bien vissé sur la tête (notre homme vient du Kansas et habite dans l'Arizona, alors forcément). Un disque généreux de country-folk, à l'ancienne, avec du bluesgrass par ci et de l'americana par là, du banjo, de l’accordéon, du violon grinçant, de l'harmonica qui couine et de l'acoustique, rien que de l'acoustique (ou presque).

Un très bel album qui s'ouvre par Critterland, parfaite pour donner le ton et qui se referme par un morceau de spoken word (The Money Grows on Trees). Mais la chanson la plus belle et la plus marquante de 'Critterland', c'est The Arrangements. Une chanson folk au possible, qui déroule dans un très simple appareil (il y a bien une guitare qui slice au fond mais c'est bien peu) ; mais surtout un titre très personnel (ou en tout cas, on peut l'imaginer). L'histoire d'un homme qui voit son père mourir alors qu'il le détestait (« He was dead inside my head long before he died ») à cause de sa violence, de son alcoolisme. Et bien que ce sentiment lui ait permis de ne pas perdre de temps à essayer de le sauver de sa maladie (« So making the arrangements felt natural, felt nice, no medicine for saving him from cigs and booze and salt. Feels pretty nice to say, I thought his sadness was my fault »), le narrateur ne peut s'empêcher de ressentir de la tristesse pour sa disparition (« It's still sad when bad men die »). Peut-être parce qu'il ne peut s'empêcher de voir dans ses échecs ses propres défaillances (« So don't ask about blame or forgiveness, It's still sad when bad love dies. Oh, I'm full of shit and you're over it, take the last word in my pride ») et de se rendre compte à quel point il est la propre image détestable de son père (« I'm my father's spitting image and I spit upon the mirror I see the old man's still here (...) I'm my own father now  »).

Bien que sonnant très personnelle, est-ce que cette chanson est inspirée de la propre vie de Willi Carlisle ? Je n'en ai aucune idée. Et à dire vrai, je m'en fiche un peu. Car si comme l'américain le dit lui-même (voir clip plus bas), The Arrangements est une chanson pour les mauvais pères, elle raconte surtout une tranche de vie, avec autant de justesse que de sincérité, et nous interroge sur qui nous étions, qui nous sommes, qui nous serons. Du folk sublime dans sa plus pure tradition.

Album : Critterland
Année : 2024
Label : Signature Sounds

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En écoute dans les playlists Spotify, Deezer, Tidal, YouTube et dans la colonne de gauche du blog

En plus des playlists Spotify, Deezer et YouTube, The Arrangements de Willi Carlisle est également en écoute ci-dessous :

Autre très belle chanson de 'Critterland' de Willi Carlisle, voilà Higher Lonesome :

Une version live de The Arrangements de Willi Carlisle :

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