Voilà un groupe qui a tout pour devenir, non pas énorme (il ne faut pas rêver) mais d'une taille certaine, prêt à sortir d'une sphère indé beaucoup trop petite pour lui. Et qui n'y arrive pas. Et pourtant, en sept ans, et en autant d'albums, il a prouvé qu'il en avait sous la pédale. ('Bitter Tea', pour ne prendre que celui-là, est un album incroyablement mésestimé).
Duo new-yorkais composé de Matthew et Eleanor Friedberger, respectivement frère et sœur, The Fiery Furnaces est une sorte d'énigme. Ces gens là ont tout: le talent mélodique, les signatures sur des labels importants (hier Rough Trade, aujourd'hui Thrill Jockey) et même la touche hype qui peut vous changer une carrière (Eleanor est la compagne d'Alex Kapranos, chanteur des Franz Ferdinand). Et pourtant, non, ça ne veut pas.
Il faut donc chercher ailleurs. Et à bien y réfléchir, la cause en reviendrait à l'exigence stylistique du groupe, toujours prompt à l'expérimentation, aux retournements de vestes en plein morceau, aux idées qui jaillissent par dizaines à chaque nouvel accord. Je ne vois que cela.
Oui, The Fiery Furnaces est un groupe exigeant, qui ne s'apprivoise pas si facilement que cela. Et même si 'I'm Going Away' est sans doute leur album le plus "léger" et le plus "simple", il en va de même ici.
Car si The Fiery Furnaces radoucissent le ton et soignent les contours de leur chansons pop déjantées, après deux albums moyens, expérimentaux à souhait et longs comme un jour sans Sufjan, le duo continue à proposer des morceaux aux mélodies certes accrocheuses mais toujours (des)équilibristes et distordues.
Car oui, ici, pas de pop music sirupeuse aussitôt écoutée, aussitôt avalée, aussitôt rejetée (genre dont je me délecte cependant régulièrement). Plutôt de l'exigence à tous les étages: ce 'I'm Going Away' est assez long en bouche et on n'y rentre pas si facilement que cela. Il faut plusieurs écoutes pour en apprécier les contours, les mélodies cachées et les idées essaimes un peu partout.
Matthew, aux compos, virevolte en proposant à chaque chanson des idées nouvelles, des retournements de situations, des arrivées impromptues de guitares, des affolements de rythmes inattendus. Eleanor, quant à elle, prouve une fois de plus qu'elle est une sacrée chanteuse rock.
Ce 'I'm Going Away' ne devrait pas changer la donne quant à la popularité de The Fiery Furnaces. Les fans aimeront, les autres passeront sans doute à côté, ratant vraiment quelque chose, malheureusement. Et pourtant, leur pop music mérite toujours autant le détour. En plus, ils ont eu le bon gout de joindre sorti à cet album une pochette rappelant furieusement le 'Olé' de John Coltrane. Une preuve supplémentaire de bon goût. Décidément, ce groupe a vraiment tout pour être aimé. (sortie: 21 juillet 2009)
Duo new-yorkais composé de Matthew et Eleanor Friedberger, respectivement frère et sœur, The Fiery Furnaces est une sorte d'énigme. Ces gens là ont tout: le talent mélodique, les signatures sur des labels importants (hier Rough Trade, aujourd'hui Thrill Jockey) et même la touche hype qui peut vous changer une carrière (Eleanor est la compagne d'Alex Kapranos, chanteur des Franz Ferdinand). Et pourtant, non, ça ne veut pas.
Il faut donc chercher ailleurs. Et à bien y réfléchir, la cause en reviendrait à l'exigence stylistique du groupe, toujours prompt à l'expérimentation, aux retournements de vestes en plein morceau, aux idées qui jaillissent par dizaines à chaque nouvel accord. Je ne vois que cela.
Oui, The Fiery Furnaces est un groupe exigeant, qui ne s'apprivoise pas si facilement que cela. Et même si 'I'm Going Away' est sans doute leur album le plus "léger" et le plus "simple", il en va de même ici.
Car si The Fiery Furnaces radoucissent le ton et soignent les contours de leur chansons pop déjantées, après deux albums moyens, expérimentaux à souhait et longs comme un jour sans Sufjan, le duo continue à proposer des morceaux aux mélodies certes accrocheuses mais toujours (des)équilibristes et distordues.
Car oui, ici, pas de pop music sirupeuse aussitôt écoutée, aussitôt avalée, aussitôt rejetée (genre dont je me délecte cependant régulièrement). Plutôt de l'exigence à tous les étages: ce 'I'm Going Away' est assez long en bouche et on n'y rentre pas si facilement que cela. Il faut plusieurs écoutes pour en apprécier les contours, les mélodies cachées et les idées essaimes un peu partout.
Matthew, aux compos, virevolte en proposant à chaque chanson des idées nouvelles, des retournements de situations, des arrivées impromptues de guitares, des affolements de rythmes inattendus. Eleanor, quant à elle, prouve une fois de plus qu'elle est une sacrée chanteuse rock.
Ce 'I'm Going Away' ne devrait pas changer la donne quant à la popularité de The Fiery Furnaces. Les fans aimeront, les autres passeront sans doute à côté, ratant vraiment quelque chose, malheureusement. Et pourtant, leur pop music mérite toujours autant le détour. En plus, ils ont eu le bon gout de joindre sorti à cet album une pochette rappelant furieusement le 'Olé' de John Coltrane. Une preuve supplémentaire de bon goût. Décidément, ce groupe a vraiment tout pour être aimé. (sortie: 21 juillet 2009)
Son:
Myspace (un seul titre en écoute de ce 'I'm Going Away', mais beaucoup d'autres d'albums précédents)
Site officiel
Myspace (un seul titre en écoute de ce 'I'm Going Away', mais beaucoup d'autres d'albums précédents)
Site officiel
Deux chansons en écoute. Deux morceaux qui se suivent sur l'album, Keep Me In Dark et Lost At Sea. Attention: dès que vous serez rentré dedans, il sera impossible de faire machine arrière (malheureusement plus en écoute).
Et pour finir, la vidéo de Charmaine Champagne, toujours tiré de ce 'I'm Going Away':
Et pour finir, la vidéo de Charmaine Champagne, toujours tiré de ce 'I'm Going Away':
Marrant, c'est la chronique que je tourne et retourne dans ma tête depuis les quelques semaines que j'écoute cet album.
RépondreSupprimerEt elle ne veut pas venir.
Mêmes interrogations sur l'absence réelle de succès.
Envie absolue d'encenser mais je ne savais trop comment. Bon ben voilà, comme c'est très bien fait ici, je ferai un lien...
Ah tu me rassures. Hier soir, j'étais devant mon écran en me disant "bon ca fait des semaines que tu veux parler de cet album. Allez hop, go". Et j'ai eu du mal. Je n'en suis d'ailleurs pas satisfait pour être honnête.
RépondreSupprimerVraiment délicat de parler de ce groupe. Je sais jamais par quel bout le prendre.
"je sais jamais par quel bout le prendre " :D ... (t'as pas le droit de me piquer MES phrases )
RépondreSupprimerBon, en tous les cas, tu as réussi à me donner franchement envie de découvrir et d'apprécier.
C'est sans doute leur album le plus accessible.
RépondreSupprimerUne preuve ? Ma femme l'adore...
@ Alhya: Ah mais mademoiselle à SES phrases? :))
RépondreSupprimer@ Lyle: Et c'est bon signe?
Mon corps, défiant toute biologie et bon gout, vient de de se permettre un orgasme auriculaire.
RépondreSupprimerJe suis sur le cul. De la l'excellente pop comme j'en raffole.
Je vais me lancer -non!- me *projeter* a la recherche de cet album des que possible.
Mais avant cela, cigarette. Phew.
Et évidemment, points bonus pour mettre légitimement Colrane dans le post. A quand des reviews de jazz sans couvre-chef? :)
Pour le Jazz, honnêtement, je n'y connais rien, ou preqsue, à qqs classiques près (dont ceux de Coltrane, dont le fabuleux 'Ole' fait partie, ou Miles Davis). Alors je dis pas pour des reviews, mais je suis pas sur d'être capable de raconter grand chose.
RépondreSupprimerMais il faudrait que je creuse plus. J'étais très refractaire y a une dizaine d'année et 'A Love Supreme' a changé ma vision des choses. Parce que quand meme, quel bijou...
En général, non, ce n'est pas bon signe.
RépondreSupprimerMais bon, parfois un éclair de lucidité...
J'avais une ex qui était aussi capable de s'enflammer pour Godspeed que pour Texas et Sharleen Spiteri...
RépondreSupprimerJ'ai écouté l'album, c'est ma came de ces derniers jours, grandiose. J'ai hate de mettre la main sur le reste de leur discographie!
RépondreSupprimerPour la suite: Bitter Tea. Formidable.
RépondreSupprimerEt la chronique chez Benzine:
RépondreSupprimerhttp://www.benzinemag.net/2009/12/09/the-fiery-furnaces-im-going-away/