Deuxième partie de ce bilan 2014, partie Albums s'entend. Après les disques classés de la 50è à la 31è place, voilà donc les 20 disques suivant, avant que dimanche, je ne vienne mettre un terme définitif à mon année 2014 avec le top dix.
Mais avant ça, comme toujours, voici quelques liens pour aller découvrir la sélection d'autres blogs ou site :
Quant à moi, ces 20 nouveaux disques présentés ci-dessous présentent des artistes perdus de vue depuis longtemps, des américains qui ne sont jamais aussi bons que quand ils ne sont pas sérieux, l'incarnation de la beauté musicale, des vieux toujours bruyants, des rescapés, des australiens sans raisin ni colère et deux bandes originales épatantes. Notamment.
Bref, c'est à découvrir et surtout à écouter (une chanson de chaque album présenté est en écoute en bas de l'article) ici.
Pour rappel :
Bande originale d'un film à la diffusion quasi-inexistante en France (9 salles à sa sortie, dont l'immense majorité à Paris), 'God Help The Girl' est le reboot de l'album de Stuart Murdoch de 2009, avec des passages du film entre chaque titre. Bien que l'original est très réussi, celui-ci, plus punchy et simplement plus pop, l'est tout autant. Et Emily Browning est impeccable dans un rôle de chanteuse.
Dans un silence assourdissant, James Yorkston aura sorti un nouvel album. Et il est une nouvelle fois très beau. Folk délicat produit par Alexis Taylor d'Hot Chip, il se dégage de cet album une ambiance que James Yorkston sait rendre lumineuse que ce soit en quelques notes ou avec sa douce voix. Tout le monde ou presque s'en fout, comme à chaque fois, mais il faudra quand même un jour qu'on prenne le temps de s'arrêter sur les nouvelles sorties de James Yorkston, artiste dont le temps n'a - et n'aura sans doute jamais - de prise.
Alvvays ou sûrement ma révélation de l'année. Si comparaison n'est pas raison, celui qui m'a présenté le groupe comme la rencontre entre The Pains of Being Pure at Heart et Camera Obscura avait vu juste. Shoegaze et pop (presque twee) à la fois, ce premier album des canadiens (sorti l'an passé sur cassette, réédité à plus grande échelle cette année) a tout ce qu'il faut de mélodies, de guitares coquines et de mélodies impeccables.
Découvert via '1000', il aura fallu 3 ans pour voir les français de Cheveu rajouter un troisième album à leur discographie. Et si l'ensemble est toujours aussi noisy, rock, il y a ce côté branleur (et qui leur va bien) qui a un peu disparu. Ici, on sent un 'Bum' carré, percutant, composé et produit à la perfection. Une histoire de maturité ? A dire vrai, on s'en fout un peu. Les chansons (et même les tubes !) sont là. Le reste...
Discrètement mais sûrement, le canadien Barzin continue son petit bonhomme de chemin dans l'indifférence la plus complète. Cinq ans après 'Notes to an Absent Lover' et toujours chez Monotreme, Barzin revient distiller son folk lumineux rempli de pop en composant des chansons belles à pleurer, le tout avec une production toujours très délicate.
Il aura fallu donc 44 ans pour que Linda Perhacs sorte son 2è album, après son fabuleux 'Parallelograms', dont l'arrivée d'Internet lui aura permis de sauter aux oreilles du plus grand nombre, dont votre serviteur. 'The Soul of All Natural Things' reprend globalement les choses là où elle les avait laissées, continuant à chanter de cette si belle voix des chansons folk totalement habitées de fantômes du passé. Retour magnifique autant qu'inattendu.
Dernièrement, je parlais avec un fan de Mark Kozelek et donc de Sun Kil Moon. Et il me disait que « Pour moi ce n'est pas le meilleur Sun Kil Moon et encore moins le meilleur Kozelek. Mais le gars est très inspiré en ce moment ». Pas assez fan de l'américain pour débattre à ce sujet, mais plutôt confiant quant à l'avis de mon ami, il n'en reste pas moins que 'Benji' est un album qui m'aura fait frissonner cette année. Longues mélopées folk, très introspectives, le disque est un bijou sombre. A écouter d'urgence.
'Abandoned City' a des airs de disque d'un autre temps. Composé autour - évidemment - d'un piano que l'allemand Hauschka maitrise par dessus tout, ce disque fait l'étalage de sonorités répétitives, aux cordes de piano souvent heurtées mais jamais salies. Mélancolique autant que mélodieux, ce disque raconte musicalement les histoires de ces villes abandonnées. Quelle beauté.
Le groupe d'Elizabeth Morris change de braquet. Et passe du twee-pop de ses débuts à une tonalité plus indie-pop. Alternant les chansons « à la Belle and Sebastian » et les titres plus enlevés (l'évident Bright Eyes), 'We Come From The Same Place' est une nouvelle belle réussite de la part des anglais d'Allo Darlin'. A priori, c'est sympa d'être amoureux.
Disons le tout de go : 'Close to the Glass' est peut-être le meilleur album à ce jour de The Notwist. Oui, même devant 'Neon Golden'. Rien de bien neuf sous le soleil, The Notwist continue à faire du Notwist. Mais le fait très bien : mélodies synthétiques, electro-pop joliment emballée, portée par la voix toujours éthérée de Markus Acher. Cerise sur le gâteau, ils en profitent pour composer un tube indie en puissance, le formidable Kong. Du tout bon.
Si l'on ne prend en compte que sa discographie personnelle, Ty Segall a sorti (à l'âge de 27 ans) sept albums « officiels », auxquels il faut ajouter une pelletée de cassettes et d'autres projets parallèles. 2014 aura pourtant été assez calme vu que 'Manipulator' est le seul album de Ty Segall de l'année. Plus concis que ses prédécesseurs, ne laissant rien au hasard sur chacune des 17 plages, mélangeant aussi bien moments nerveux que plus pop, avec toujours comme comme métronome un psychédélisme que Ty Segall maitrise à merveille, 'Manipulator' est sans doute le meilleur album de l'américain.
Grand fan de John Steinbeck devant l'éternel, je ne pouvais qu'aimer un groupe qui s'appelle The Steinbecks. Originaire d'Australie, le groupe sort avec 'Kick to Kick' son 4è album... en 20 ans, le premier qui atteint mes oreilles. Rock brinquebalant et pleins de ruptures, pop aux accents anglais, 'Kick to Kick' est le genre d'album qui semble avoir été écrit en 1992. Délicieux en tous points.
Découvert via le beau 'Post-Empire', Will Stratton confirme sur 'Gray Lodge Wisdom' tout le bien que je pouvais penser de lui. Cet album de folk travaillé, qui rappelle aussi bien The Tallest Man on Earth que David Ackles, s'ouvre d'ailleurs par une de mes chansons de l'année, sublime mise en bouche avant que notre homme déroule ses chansons avec doigté et d'une voix touchante. Peut-être le fait que Will Stratton a vaincu l'an passé un cancer confère encore plus de beauté à cet album. Et encore, ces 8 chansons n'ont pas besoin de cela pour toucher au plus profond.
Passé à côté de 'The Seer', album monstrueux que je n'ai jamais réellement su apprivoiser, 'To Be Kind' est une belle occasion de renouer avec les Swans de ce furieux de Michael Gira. Un album une nouvelle fois très long (plus de 2h) et qui lorgne plus du côté d'Angels of Light (un des projets parallèles de Michael Gira, qui n'a pas été réanimé depuis le superbe 'We Are Him') que précédemment. Plus « pop » (on est chez Swans), mais pas forcément moins sombre ou bruyant, l'ensemble est totalement enivrant.
Après quelques albums moyens portés par des singles ravageurs, Sage Francis retrouve de la consistance avec 'Copper Gone', cinquième album du barbu américain. Un disque percutant et lettré, porté par le flow le plus incisif du rap actuel, des mélodies piochant beaucoup dans la pop - tout en rendant tout de même hommage au hip-hop des années 90 (Thank You) - et un discours politique fort, comme souvent (le formidable Vonnegut Busy). 'Copper Gone' retourne aux bases de ce que Sage Francis a fait de mieux jusque là ('A Healthy Distrust'). Tant mieux.
Sorti chez Sacred Bones, orné d'une pochette magnifique, 'July' est un album qui voit l'américaine Marissa Nadler continuer à chanter et déployer ses chansons tristes. Folk aux contours psychédéliques, intelligemment produit (pas mal de reverb) qui confère à l'ensemble une atmosphère cotonneuse, 'July' est peut-être son meilleur album. Qui confirme une chose : Marissa Nadler est l'incarnation musicale de la beauté.
Grosse année pour l'islandais avec la sortie de trois bandes originales : 'I Am Here', 'The Theory of Everything' (encensée aux derniers Golden Globes, ) et 'McCanick'. C'est cette dernière qui m'aura le plus séduit, même si les autres sont réussies également. Entre musique de chambre, partie plus ambiante, et montées échevelées, ce disque a même des airs d'album à part entière, tant il est cohérent. Mieux, Jóhann Jóhannsson rappelle sur cette BO de 'McCanick' qu'il est un compositeur formidable, le pendant islandais de Max Richter. On ne l'avait pas oublié certes mais une piqûre de rappel ne fait jamais de mal.
Non content de s'être révélé il y a un an avec 'Light Up Gold', les new-yorkais et leur rock lo-fi ont sorti un nouvel album, 'Sunbathing Animal' à la toute fin du printemps. Un disque de qualité, dans la lignée de 'Light Up Gold', mais presque trop sérieux pour eux. Mieux, sous le nom de Parkay Quarts, le groupe (réduit à 2 membres pour l'occasion) a sorti début décembre 'Content Nausea', un disque beaucoup plus barré que son prédécesseur, punk animé d'une douce folie. Et plus séduisant à mes oreilles. Ces gens là semblent insatiables. Profitons en, la jeunesse n'est pas éternelle.
Entre tubes pop évident (It's Only Dancing, Tourniquet), chansons qui parlent d'amour, de déceptions et de ruptures (You'll Only Break His Heart), avec les fantômes des Beatles, d'Elliott Smith et d'Adam Green qui volent autour, Jeremy Messersmith aura composé 2014 son meilleur album. Sorti enfin sur une structure digne de ce nom, le meilleur semble à venir pour l'américain. Ce n'est que justice.
Damien Rice ou le retour que l'on n'espérait plus. Malgré un succès qui ne se démentait pas vraiment, il aura fallu huit ans à l'irlandais pour sortir son troisième album. Et l'attente valait le coup. Sublime de bout en bout, paré de soyeux arrangements, 'My Favourite Faded Fantasy' est une réussite totale. Beau à en pleurer, très touchant (It Takes a Lot to Know a Man), cet album est aussi et surtout rassurant : non, Damien Rice n'a pas perdu son mojo.
Pour rappel :
Bilan 2014 : « Albums » (10-01)
Comme promis, un lecteur streaming avec une chanson de chacun des albums présentés ci-dessus. Bonne(s) écoute(s) !
Salut, et avec un peu de retard, BONNE ANNÉE A TOI
RépondreSupprimerIl me semble pas que je te l'ai déjà souhaité, et n'ai pas laissé de trace ici depuis....pas mal de temps (contrairement à une période plus lointaine) !!!
Comme chaque année depuis 2007, je viens me délecter de ton top albums. Sacré sélecta, éclectique et à l'image des goûts défendus sur ce blog. Il me semble revoir des artistes/groupes déjà présent par le passé.
Parmi cette partie, je possède 5 disques dont 4 dans mon top perso:
Damien Rice et Barzin : MES préférés 2014 !!!
Marissa Nadler : Envoûtant, un folk quasi chamanique, Dream-folk ??
James Yorkston ; Très bon
The Notwist : seul absent chez moi malgré la qualité du disque. Il faut bien faire un choix.
Allez, je continu d'explorer ce top en détail.
A +
Salut msieur Francky, avec BEAUCOUP de retard (mes excuses).
RépondreSupprimerIl faut que j'aille lire le tien, j'ai pas encore trouvé le temps pour le faire. Je fais ca vite.
Et bon 10 derniers mois à toi (oui, la bonne année, ca serait un peu con un 5 mars). :)