vendredi 3 août 2018

jeremy messersmith - Late Stage Capitalism [Glassnote]

Les années passent et la reconnaissance semble fuir Jeremy Messersmith. Chouchou de ses pages depuis la sortie de son deuxième album, l'américain a pourtant tout ce qu'il faut de pop pour devenir, si ce n'est un acteur majeur de la scène actuelle, au moins un outsider plus que crédible.

Surtout que depuis 'The Silver City' en 2008, Jeremy Messersmith n'a eu de cesse de faire progresser sa musique. Et de la rendre encore plus orchestrée à chaque fois, et d'autant plus belle. 'The Reluctant Graveyard' (2010) changeait déjà de braquet. Et sa signature chez Glassnote en 2014 pour 'Heart Murmurs' (première sortie internationale) le voyait creuser ce sillon, porté qui plus est par quelques singles de haute volée. Pourtant, rien ou pas grand-chose, en tout cas en France, à quelques disques près vendus pour trois fois rien dans quelques bacs à soldes.

Depuis 2014, celui que l'on doit désormais appeler jeremy messersmith (sans majuscule donc) n'a pas chômé, a pas mal tourné (mais aux États-Unis) et a sorti l'an passé un '11 Obscenely Optimistic Songs For Ukulele: A Micro Folk Record For The 21st Century And Beyond' (tout ça oui), un album au ukulélé donc, et dont il était possible de télécharger le songbook pour que tous puissent proposer leurs versions des 11 chansons en question.

En février dernier, jeremy messersmith est arrivé avec son cinquième album, 'Late Stage Capitalism'. Un disque sombre et sans doute plus sarcastique que son prédécesseur, qui continue de suivre la trajectoire musicale que l'américain originaire de Caroline du Sud semble s'être fixé. Et sans aucun doute celui le plus orchestré de sa discographie. 
S'ouvrant sur une pétaradante orchestration (Purple Hearts, single évident), il plonge la tête la première dans une certaine idée de la pop de la fin des années 60. Cachant des paroles aigres-douces sur le monde actuel derrière des orchestrations ciselées et emballantes, 'Late Stage Capitalism' voit jeremy messersmith rendre hommage à ce jour maudit de tous qu'est le lundi (« Saturday is overrated Friday night is a drag Sunday mornin's heavy comin' down Don't be sad Monday, you're not so bad »), rappeler les fantômes des Beach Boys (ce piano sur Happy), un rockabilly disparu (Jim Bakker) et convie à la table des festivités une pop 60s à la française (Postmodern Girl et la voix française de Charlotte Savary)

Avec ses intentions mélodiques et musicales toutes Burt Bacharach-iennes, ses paroles ironiques et sa très belle voix, jeremy messersmith vient en tout cas de présenter avec 'Late Stage Capitalism' un disque en tous points remarquables. Puisse-t-il être célébré comme il se doit. (Sortie : 9 mars 2018)

Plus :
'Late Stage Capitalism' est en écoute sur le soundcloud de jeremy messersmith
'Late Stage Capitalism' de jeremy messersmith est à l'achat un peu partout ici
'Late Stage Capitalism' de jeremy messersmith est en écoute sur Spotify et Deezer (notamment)


Trois chansons de ce 'Late Stage Capitalism' de jeremy messersmith en écoute. D'abord, l'évident single, Purple Hearts et son intro tonitruante (également en écoute dans les lecteurs Spotify et Deezer dans la colonne de gauche de ce blog). Ensuite le très beau Monday, You're Not So Bad. Et pour finir Postmodern Girl :





Pour finir, le clip de Purple Hearts, titre d'ouverture et premier single de ce 'Late Stage Capitalism' de jeremy messersmith :




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