Découverte tardive de 2017, le All My Friends de Lens Mozer (aucun lien avec le faramineux titre de LCD Soundsystem) avait fait mon début d’année 2018. Ce qui n'aurait pu être qu'un simple et épatant single ouvrira finalement le premier album du californien, 'Don’t Stop' et qui devrait sortir d’ici la fin de l’année selon Plastic Jurassic, maison des débuts de Lens Mozer.
En deuxième place de l'album, on trouvera Cut My Heart in Two, single mis en orbite pour annoncer la suite. Une chanson dans la lignée d'All My Friends, de la belle psych-pop, avec ce qu'il faut de reverb et de nonchalance pour en faire un vrai tube d'été indien. A suivre de très très près.
Conor O’Brien, l’homme derrière Villagers ne m’avait jamais vraiment touché. Jusqu’à cette soirée de novembre 2013, où il est venu défendre son deuxième album sur la scène de l’Épicerie Moderne (et où Lee Ranaldo and The Dust avait ouvert la voie pour lui). Un concert touchant et beau où le villageois et ses voisins m’avaient renversé, me permettant de redécouvrir de façon sublime certaines de ses premières chansons (Twenty-Seven Strangers avait littéralement éteint les derniers murmures d’une salle qui lui était un peu plus acquise à chaque nouveau morceau).
Marquante, Again, la chanson qui ouvre le quatrième album de Villagers, 'The Art of Pretending to Swim', est de cette veine là. Une chanson au gimmick malin - qui fait un temps hésiter l’auditeur entre agacement et emballement - à la mélodie aussi simple que travaillée et qui ne cesse d'évoluer.
Mais au-delà de ces considérations purement musicales, et quand bien même ses cheveux sont devenus gris, Conor O’Brien a toujours pour lui cette voix et ce phrasé impeccable (et un régal pour un non-anglophone) qui en font un artiste à part - au moins de ce point de vue.
Difficile de dire si le reste de 'The Art of Pretending to Swim' est à l’avenant (mes quelques écoutes n'ont pas pas été aussi marquantes que cela, même si l'accent synthétique qu'il essaie de donner à ses chansons et ses idées pop rappelant feu les Guillemots (des débuts) sont bien vues) ; on verra donc sur la longueur si ce disque de Villagers reste dans les mémoires - ne serait-ce que d’ici la fin de l’année. Mais on devrait réentendre parler de Again. Au moins dans ces pages.
Elle est fan de lui et de son groupe depuis son adolescence (elle s'est même occupée du merch de certains de ses concerts). Il est fan de son premier album. D’un côté, Phoebe Bridgers, auteure d'une petite merveille sortie l'an passé, 'Stranger in the Alps'(voir aussi là). De l'autre, Noah Gundersen, indie-folkeux de Seattle et leader, notamment, de The Courage, groupe dont je n’ai jamais entendu parler et où officie aux chœurs et au violon sa petite sœur Abby.
A eux deux, pas d’album en vue (madame s’est lancée avec Julien Baker et Lucy Dacus dans un nouveau super groupe, boygenius, dont on reparlera sans doute bientôt), juste un single sorti à l’orée de l’été qui vient de s’achever. Près de 8 mns qui mêlent une chanson de l'une (Killer) et de l'autre (The Sound).
Un ensemble des plus réussis où Phoebe Bridgers et Noah Gundersen (rejoints par Abby sur la seconde partie, qui amène avec elle son violon) se partagent les couplets, et marient leurs voix sur les refrains. Doux, mené au piano, ce medley transpire la mélancolie derrière laquelle semble se cacher une tristesse insondable.
En plus des playlists Spotify et Deezer (colonne de gauche de ce blog), Killer + The Sound de Phoebe Bridgers + Noah & Abby Gundersen est également en écoute ci-dessous :
Et le clip de Killer + The Sound de Phoebe Bridgers, Noah & Abby Gundersen :
Leur pop teintée de twee avait à sa sortie quelque-chose de rafraichissant, de pur et de fondamentalement sincère. Le groupe, loin des quelques radars de ses débuts, enchainaient les albums sympathiques, même si leur dernier en date (janvier 2018) était un disque sans saveur particulière, tournant gentiment en rond.
Neuf mois plus tard, les Math and Physics Club viennent d’annoncer que James Werle a passé la guitare à gauche, après une bataille perdue contre le cancer. La maladie qui n’a jamais perdu un match emporte avec lui un musicien à l’image de son groupe, talentueux, discret (c’est son souhait de ne rien révéler de sa maladie) et qui, s’il n’aura pas renversé l’histoire de la musique, aura quand même eu le chic de mettre un peu de chouettes accords pop dans nos vies. La chanson du jour dit « je vais vous manquer ». Sans aucun doute James, oui.
Sans faire de bruit, la formidable Marissa Nadler continue son petit bonhomme de chemin et présentera dans une dizaine de jours son huitième album, 'For My Crimes'. Un disque où il sera question d’amour compliqué et de la difficulté de s’aimer quand la distance est si grande entre deux personnes.
Marissa Nadler a commencé à dévoiler des premières chansons de 'For My Crimes'. Et si à l'image de sa très belle pochette (comme souvent avec elle) le disque ne va pas respirer le bonheur et la joie de vivre, le moins que l'on puisse dire, c'est que cela augure du meilleur. Notamment Blue Vapor, splendide titre mélancolique de blues-rock ténébreux, superbement mis en musique. Je disais en 2014 que Marissa Nadler était l'incarnation musicale de la beauté. Je n'en change pas un mot.
Album : For My Crimes Année : 2018 Label : Bella Union / Sacred Bones
Les années qui passent, le poids de celles-ci sur les épaules qui n’aident pas. Sans être jamais infamant, Sam Beam et son Iron & Wine continue de ne plus être aussi passionnant qu’il l’a été. On ne lui en voudra pas. Brillantes, touchantes, enchantantes il y a une dizaine d’années, ses ritournelles sont devenues quelconques, presque sans intérêt. La flamme n’y est plus.
'Beast Epic'en 2017 n’avait pas provoqué de sursaut sur une carrière discographie qui devenait sans saveur. Ce 'Garden Weed Ep', six chansons tirées des sessions du précédent album, ne change pas de trajectoire. Pour autant, et c’est à cela qu’on reconnaît un compositeur de talent, fut-il mis en sourdine, Sam Beam retrouve le temps d’une chanson presque son éclat passé (Waves of Galveston). C’est peu me direz-vous. Mais c’est déjà.
Album : Garden Weed Ep Année : 2018 Label : Sub Pop
A l'origine était deadflagblues.net, un site consacré à Godspeed You ! Black Emperor et un forum rempli de jeunes gens passionnés par les longues mélopées des canadiens. Le meneur de cette joyeuse bande était Julien Ledru.
Rencontré sur les Internet par ce biais là (et à de trop rares occasions dans le monde réel véritable), suivi sur un forum sur Sufjan Stevens (sayyestosufjan.net), je ne suis pas sur d'avoir imaginé un jour le voir se lancer dans la musique. Qu'il soit passionné de belles mélodies est une chose, arriver à en composer en est une autre.
Sa présence derrière les fûts du groupe qui monte The Ready-Mades était déjà une surprise, mais le voir partir en solo en enregistrant cet été une dizaine de chansons qu'ils se gardaient sous le coude depuis quelque temps déjà est inattendu.
Car oui, Julien Ledru, sort donc son premier album solo le 1er octobre prochain. Celui-ci s'intitulera 'Along The Road I Had Traveled' et comptera 10 chansons, dont les noms viennent tous de « Louons maintenant les grands hommes », livre de James Agee et Walker Evans. Dix chansons totalement instrumentales avec, il le dit lui-même, « un peu de field recording sur un morceau, d’un prêtre maltais, un peu de slide guitar. Et beaucoup de fingerpicking ».
Et effectivement, à l'écoute du premier extrait prometteur The Torsion of the Engined Firmament, on est dans ce registre là. Pas très étonnant pour quelqu'un qui parlait de John Fahey avec passion dans le premier numéro de Paperhouse Zine, fanzine papier qu'il a lancé en 2017 (l'autre influence annoncée de ce 'Along The Road I Had Traveled' étant Glenn Jones). Bref, monsieur a du goût. Et il en profite pour mettre ce premier album solo à prix libre pour une version uniquement digitale.
En plus des playlists Spotify et Deezer (colonne de gauche de ce blog), The Torsion of the Engined Firmament de Julien Ledru est également en écoute ci-dessous (au format que vous souhaitez) :
A bien y réfléchir, commencer la semaine par une chanson comme Lazy River de Jerry David DeCicca n’est sans doute pas la meilleure façon d’ouvrir un lundi. Elle aurait sans doute plus eu sa place un dimanche soir, pour dire au-revoir au week-end.
A l’image de 'Time The Teacher', album dont elle est extraite, Lazy River est une très belle chanson au piano, sur laquelle viennent se poser quelques cuivres discrets et des chœurs presque soul. Jerry David DeCicca, lui, chante de cette voix belle et un peu trainante des textes joliment troussés.
Rappelant aussi bien Leonard Cohen, le premier Chris Garneau qu'Over The Rhine ou permettant d'imaginer la rencontre entre Bob Dylan et Nick Cave, 'Time The Teacher' est un bien bel album, apaisant et touchant.
Album : Time The Teacher Année : 2018 Label : Impossible Ark Acheter
En plus des playlists Spotify et Deezer (colonne de gauche de ce blog), Lazy River de Jerry David DeCicca est également en écoute ci-dessous :
Autre chanson extraite de 'Time The Teacher' de Jerry David DeCicca, voilà Grandma's Tattoo :
Les gens qui ont de la suite dans les idées : au tout début 2009, quand sort 'Dark Was The Night', la compilation la plus impressionnante qui soit compilant des inédits de beaucoup de groupe majeurs de la scène indé (ou non) de l’époque, il y a un titre dont on ne sait pas qu’il nous mènera, neuf ans plus tard, vers le groupe d’aujourd’hui.
La chanson s’appelle alors Big Red Machine, est composée et interprétée par Aaron Dessner (The National) et Justin Vernon (Bon Iver).
Neuf années ont donc passé. Et la suite, que nous attentions pas, vient de voir le jour. Le groupe s’appelle désormais Big Red Machine, et Dessner et Vernon sont toujours à la baguette.
Un disque dont je n’attendais rien (et dont je ne soupçonnais pas un seul instant la sortie) et qui est plutôt une jolie surprise. Du R&B lascif, de la digital soul comme disent certains (et c’est sans doute la meilleure définition), presque froide, dont la voix de Justin Vernon est évidemment un des grands atouts. Le point fort de ce 'Big Red Machine' reste sa force hypnotique et délicate qui rend l’écoute assez addictive et arrive à éluder les quelques défauts du disques (parfois trop longs, pas toujours follement passionnant).
Moins « soul » dans sa dernière partie, le disque se termine par un triptyque de toute beauté, dont People Lullaby est le sommet (en écoute aujourd'hui. Vernon et Dessner y font venir les fantômes de Sigur Ros). Finalement, à l’écoute de 'Big Red Machine', on se demande encore pourquoi Sufjan Stevens n’a pas participé à cette aventure, surtout qu'on sent sa présence sur quelques moments.
Album : Big Red Machine Année : 2018 Label : PEOPLE / Jagjaguwar
Découvert grâce à Mathieu Gandin de Random Songs, qui les a lui même découvert lors de leur prestation en première partie de A Place to Bury Strangers il y a peu (lire ici), Numb.er est sans doute un groupe à écouter et à suivre.
Projet de David Fribourg (si j'en crois ce que j'ai pu rapidement lire sur lui, ancien membre de groupes kraut-rock, mais aussi photographe), mais bien entouré (ils sont cinq musiciens crédités) Numb.er plonge les deux mains, les bras, et finalement le corps tout entier dans un mélange de post-punk, de shoegaze, de cold-wave et de distorsion sombre mais réjouissant.
Aucun des 10 titres de ce 'Goodbye' (le premier album de Numb.er) ne déroge de cette ligne : c'est dark au possible, et la basse est tellement belle, la production et les chansons sont si soignées qu'il serait dommage de passer à côté. En plus, c'est bientôt l'automne. Va falloir penser à se préparer.
Il y a des chansons qui vous font prendre conscience de la force d’un disque. Oh, pas celles qui sont tellement au-dessus qu’elles écrasent le reste des compositions. Non, celles qui subjuguent, celles qui ont ce petit quelque-chose un plus, un rien, ce moment où tout bascule, et qui font passer un album de « réussi » à « mémorable ».
Canary Yellow est de celles-ci. Elle se trouve sur le dernier album de Deafheaven, quatuor de San Francisco, auteur en 2013 de 'Sunbather', disque absolument fascinant, incroyable maelström musical de post-rock, guitares shoegaze, black métal et voix d’outre-tombe.
Canary Yellow est le troisième morceau de 'Ordinary Corrupt Human Love' et le plus long de ce quatrième effort de Deafheaven. C’est surtout une chanson en trois temps. Un début post-rock avec une lente montée progressive qui amène à un déferlement de guitares et de hurlements. Et puis arrive cette huitième minute. La fureur se calme sur quelques accords de guitares ; ce sont ces accords là qui font passer la chanson - et donc l’album - dans une autre dimension. Car si le feu des guitares et le martèlement de la batterie reprennent de plus belle, la mélodie, elle, reste et va mener les 4 dernières minutes à la baguette. Mieux, sur la fin, Deafheaven rajoute encore des couches de guitares, augmente la puissance du son et amène des chœurs inattendus et à faire frissonner d’émoi. Et quand les dernières notes de guitares s’évanouissent, le choc est total. Canary Yellow est sans doute la chanson de l'année. Une sorte de The Pecan Tree mais puissance 10.
C’est donc cette deuxième partie qui envoie 'Ordinary Corrupt Human Love' parmi le sommet des disques écoutés ces derniers temps - et par « derniers temps » je ne parle pas de quelques semaines ou de quelques mois. Car le reste est au même niveau que Canary Yellow. Sans doute plus facile d’accès que ses prédécesseurs, il tranche avec le reste de la discographie de Deafheaven. Post-rock, black-metal, hard-rock, presque prog par moments, limite pop (You Without End qui ouvre notre affaire ou Night People pour un duo avec Chelsea Wolfe tout en retenue) et toujours avec ce «chant » guttural et hurlé, 'Ordinary Corrupt Human Love' est surtout un album clair-obscur incroyablement mélodieux, à la puissance époustouflante. Jamais guitares et hurlements n’auront été aussi lumineux et mélancoliques. (Sortie : 13 juillet 2018)
Trois titres en écoute de 'Ordinary Corrupt Human Love' de Deafheaven, et pas les plus courts évidemment. Forcément, à tout seigneur tout honneur, Canary Yellow et ses 12'17" est essentielle. You Without End, presque pop, est une très belle porte d'entrée pour un album comme celui-ci. Et tant qu'à faire, finissons par Worthless Animal, la chanson qui clôt le disque :
Et pour finir, voilà le clip de Night People, sans doute la chanson la plus calme jamais enregistrée par Deafheaven, et, ce qui ne gâche rien, avec la participation de Chelsea Wolfe. Et premier single de 'Ordinary Corrupt Human Love' :
Et Liars devint un projet solo. C’était l'an passé quand Angus Andrew, tête pensante du groupe, continuait sans ses derniers acolytes pour lancer 'TFCF', très beau disque, totalement à l'opposé de sa pochette grotesque, qui semble parodier un groupe nu-métal qui se serait mis au gangsta-rap.
Quatorze mois plus tard, il revient avec un nouvel album, toujours seul, et prêt à poursuivre la jusque-là très réussie discographie de Liars. Car oui, sorti de la quadrette d’albums merveilleuse ('They Threw Us All in a Trench and Stuck a Monument on Top', 'They Were Wrong, So We Drowned', 'Drum’s Not Dead' et 'Liars') sortie pendant les années 2000 et faisant du groupe une référence incontournable de la première décennie du siècle, Liars a continué à sortir des albums, toujours différents, souvent culottés, continuellement ambitieux et jamais ennuyeux.
Le premier extrait de 'Titles With The World Fountain' prouve en tout cas que Liars en a encore sous le pied, mais s’il est seul. Très entêtant, avec ce jeu de batterie hypnotique, Murdrum est une chanson en tous points remarquables. Ce groupe n'est décidément pas fait pour la médiocrité.
Album : Titles With The World Fountain Année : 2018 Label : Mute
Slumberland a une ligne de conduite musicale et s’y tient. Prenez Smokescreens, quatuor de Los Angeles, composé notamment de Corey Cunningham de Terry Malts, groupe dont il avait été question il y a quelques mois ici. Il est exactement un groupe que sans le savoir on peut estampillé Slumberland.
Est-ce une critique ? Bien au contraire, qui plus est quand on est capable de sortir un second album aussi solide que ce 'Used to Yesterday'. Un disque de pop à guitares qui s'échappe de la masse du genre par la qualité de son écriture, de ses guitares, sa basse et de ses mélodies sur lesquelles il serait insultant de ne pas se déhancher.
Court (27 mns), ne cédant jamais à la facilité,merveilleusement produit (laissée aux bons soins de Kyle Mullarky des Allah-lahs), la production est franchement remarquable), 'Used to Yesterday' (orné d'une pochette en forme de négatif du 'The Queen is Dead' des Smiths) est de très haute tenue et fera sans nul doute parti du haut de mon panier de cette cuvée 2018. Le genre de disque, en cette époque où les albums disparaissent des mémoires aussi vite qu'ils y sont arrivés avec une production toujours plus grande (et j'ai bien conscience de participer à cela dans ces pages en multipliant les posts), qu'on ressortira de notre discothèque tout en se demandant à
chaque fois pourquoi on ne l'écoute pas plus souvent.
Trouble in Mind a décidément quelque-chose avec la France. Fondé en 2009, après une flopée de singles, c'est en effet The Limiñanas qui avait eu l'honneur d'être le premier album publié sur le label chicagoan
Neuf ans plus tard, voilà un autre groupe français qui vient enrichir le catalogue américain. Sorti en France chez Buddy Records et Montagne Sacrée en avril dernier, le premier album d'En Attendant Ana vient en effet de débarquer en distribution US chez Trouble In Mind.
Pas étonnant ceci dit, tant il correspond assez bien à leur terreau : pop presque garage (ce n'est pas moi qui le dit mais En Attendant Ana directement), production presque agressive, guitares dans tous les sens, formidablement relevées par une trompette qui confirme les idées mélodiques du quatuor parisien, ce 'Lost and Found' mérite totalement la carrière internationale qu'il voit s'ouvrir devant lui (En Attendant Ana lance une tournée marathon de 15 dates en 15 jours mi-septembre prochain).
NB : Bien que disponible sur le bandcamp d'En Attendant Ana (voir plus bas), 'Lost and Found' est également à l'achat chez Buddy Records et Montagne Sacrée. Soutenons les labels indépendants !
Album : Lost and Found Année : 2018 Label : Montagne Sacrée / Buddy Records
La vie d’un label n’est qu’un éternel recommencement. Prenons Rough Trade Records, entité chère à mon cœur et mes oreilles mais surtout mythique structure à l’importance capitale. Née d’une envie de produire des disques à eux suite au succès du magasin londonien lancé en 1976 et qui permis à toute une scène indépendante d’obtenir une visibilité qui lui était refusée jusque là, le label de Geoff Travis ne va en effet pas connaître trajectoire rectiligne.
Rough Trade va passer par tous les états, signer des disques et des groupes majeurs et connaître plusieurs vies. La première s’éteint fin 1991 quand le label couple gestion calamiteuse et virage raté des années 90.
Mort, enterré et nom vendu, Rough Trade revient pourtant à la vie en 2000, quand Geoff Travis et Jeanette Lee décident de relancer l’affaire, et de signer coups sur coups le premier album des Strokes et le premier des Libertines, succès mondiaux s’il en est.
Depuis, et malgré l’incroyable succès de Duffy (seul numéro 1 de l’histoire du label), Rough Trade est retombé dans un anonymat certain, bien que les sorties continuent de s’enchainer à un rythme régulier.
Peut-être que le prochain succès du label de Geoff Travis viendra des Starcrawler, jeune (Arrow de Wilde la chanteuse a terminé le lycée il y a un an tout juste) quatuor californien qui aime aussi bien le rock, qu'il soit hard ou grunge, dont le premier album (court, 27 mns) sobrement intitulé 'Starcrawler' est une réussite.
Certains parlent d'un groupe de poseurs. Peut-être, je ne me suis pas intéressé à autre chose que leur musique les concernant. Et elle est emballante. Et même si l'époque n'est plus au rock, Rough Trade a sans doute tiré un gros lot.