mardi 10 mars 2009

Emmy The Great – First Love [Close Harbour]

Si j’ai souvent fait l’éloge d’artistes féminines dans la partie Oldies (de Millie Jackson à Evie Sands en passant par Syreeta), je n’ai que trop rarement évoqué (au moins à mon gout et à quelques Nina Nastasia, Rosie Thomas, Delphine Dora ou Mira Calix près) dans ces pages des albums récents d’artistes du, soit disant, sexe faible.

Alors quand je suis tombé sur le premier album d’Emmy The Great (de son vrai nom Emma-Lee Moss), je me suis dit qu’il était temps de rattraper mon retard en la matière. Car cette anglaise de 25 ans a du talent à revendre et son premier album, ‘First Love’, un sacré charme qui ne cesse croître au fur et à mesure des écoutes.

Emmy The Great, pour peu que l’on ait suivi l’actualité musicale de début 2008, n’est pas une nouvelle venue. Elle était en effet une des guests vocales du premier album de Lightspeed Champion, ‘Falling Off the Lavender Bridge’.

Après une presque dizaine de singles, la belle brunette saute donc le pas et sort son premier album, ‘First Love’. Un disque apparemment anodin au départ mais qui s’avère rapidement bien plus que cela. Car derrière son apparence épurée, cet album est un voyage au pays du doux et du beau, entre folk, americana et country, porté par des accords de guitare acoustique, des chœurs doucereux, des cordes et une mandoline délicates; et surtout par cette voix délicieuse, presque timide par moment, qui a le bon goût de ne jamais s’échapper dans d’improbables montées lyriques chères à tant de ses consœurs.

‘First Love’ n’est pas à proprement parler un disque qui respire la joie de vivre. On sent derrière quelques élans enjoués une tension, de vraies déchirures et de grandes souffrances, symbolisées par des paroles douce-amères et d’excellentes tenues.

Sorte de mélange de Nina Nastasia, Kimya Dawson, Jenny Lewis et Nickel Creek, Emmy The Great est une songwriter qui possède un talent fou pour dépeindre un quotidien pas toujours rose et des souffrances qui ne veulent pas s’atténuer. Et quand elle rend hommage ou simplement évoque Bob Dylan, MIA ou Leonard Cohen (et son Hallelujah via un vibrant First Love: «Now the thought of you is burnt // on my body from the first time you did rewind that line from Hallelujah // The original Leonard Cohen version»), elle n’en est que plus touchante. (sortie: 2 février 2009)


Son :
Myspace (un titre de ce ‘First Love’ en écoute)
Site officiel
Deux titres en écoute, très représentatif de l’album. Absentee, qui ouvre ce ‘First Love’, et son refrain divin, et Dylan, une chanson qui évoque le grand Bob de façon inhabituelle («And you say Dylan is a sentiment // That no one else will ever understand // And you say Dylan is a sentiment to you // But you are only just a man»), malheureusement plus en écoute.


Trois beaux clips de la demoiselle à regarder également : First Love (où elle s’amuse à rendre hommage à l’Hallelujah de Leonard Cohen), Easter Parade (qui rappelle Nina Nastasia) et un We Almost Had A Baby qui semble avoir été composé dans les années 60 :


Emmy the Great- First Love 



Emmy The Great - Easter Parade




Emmy The Great - We Almost Had A Baby


4 commentaires:

  1. En fait je la préfère à Nina Nastasia, je la trouve plus touchante. "We almost had a baby" est impeccable.

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  2. La musique d'Emmy The Great est plus bigarée, plus diverse, alors que celle de Nina Nastasia est beaucoup plus froide.
    Il y a quand même des passages qui font vraiment penser à Nina.
    Content que tu aimes en tout cas. A choisir moi c'est Easter Parade qui me tue.

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  3. Sinon, pour l'avoir vue récemment à Indietracks elle s'en sort très bien sur scène (même si elle a l'air d'avoir 15 ans).
    Et elle a la tête dans le cul le matin avant de prendre sa douche, comme vous et moi.

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  4. Si elle pouvait faire un détour par Lyon, même si je suis tout seul dans la salle, je lui en serais gré.
    J'ai vu que tu avais chopé aussi un joli Ep si je ne m'abuse...

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