Pour ceux qui ne seraient pas, comme moi, des cinéphiles assidus, sachez que Caleb Landry Jones n’est pas un inconnu et ne sort pas de nulle part. Il n’est peut-être pas (encore ?) l’acteur le plus connu des plateaux de cinéma, mais sa filmographie compte quelques films, si ce n'est majeurs, au moins remarqués : des apparitions dans 'No Country For Old Men' des frères Coen ou 'The Social Network' de David Fincher, et des rôles plus importants dans 'Three Billboards', 'Get Out', 'The Florida Project', la troisième saison de 'Twin Peaks' ou encore 'X-Men : Le Commencement'. En 2019, il tourne dans 'The Dead Don’t Lie' de Jim Jarmusch. Et cette rencontre va s’avérer décisive dans la production du disque dont il est question aujourd’hui, 'The Mother Stone'.
C’est lui qui va mettre en relation le jeune texan de 30 ans et le label new-yorkais Sacred Bones. Une maison de disque défricheuse, à la discographie de haute volée et qui ne fait pas dans la compromission. Et où 'The Mother Stone' de Caleb Landry Jones trouve toute sa place.
Car le résultat est déroutant. Une œuvre gargantuesque, dérangée, déjantée, mais qui ne lâche jamais son fil d’Ariane mélodique. Si tout est ici extravaguant, rien n’est expérimental. 'The Mother Stone' est un disque pop et de folk, de rock, de psychédélisme et de glam, fait de rupture, d’orchestrations travaillées, de refrains alambiqués, de chants extatiques et de cris perturbés. Caleb Landry Jones y conte (et en bon acteur, y joue) des histoires cryptiques, difficiles à suivre, sans doute celles d’un homme seul, faites de souvenirs, de choix regrettés, de digressions impromptues et de désespoirs éternels.
Ici, on entend tour à tour les Beatles (référence mélodique évidente et revendiquée), Syd Barrett, les Foxygen de 'Hang' ou Joanna Newsom dans cette façon d’agréger ses chansons, de faire vivre ses longues mélopées, et de raconter des histoires, fussent-elles torturées et difficilement compréhensibles. Et plus que Jim Jarmusch, 'The Mother Stone' est une sorte de version musicale de 'Mulholland Drive' de David Lynch, un disque où rien n’est totalement vrai, où tout est partiellement faux et où Caleb Landry Jones emmène l’auditeur dans des recoins pas aussi reluisants que veut le faire croire sa musique.
C’est lui qui va mettre en relation le jeune texan de 30 ans et le label new-yorkais Sacred Bones. Une maison de disque défricheuse, à la discographie de haute volée et qui ne fait pas dans la compromission. Et où 'The Mother Stone' de Caleb Landry Jones trouve toute sa place.
Car le résultat est déroutant. Une œuvre gargantuesque, dérangée, déjantée, mais qui ne lâche jamais son fil d’Ariane mélodique. Si tout est ici extravaguant, rien n’est expérimental. 'The Mother Stone' est un disque pop et de folk, de rock, de psychédélisme et de glam, fait de rupture, d’orchestrations travaillées, de refrains alambiqués, de chants extatiques et de cris perturbés. Caleb Landry Jones y conte (et en bon acteur, y joue) des histoires cryptiques, difficiles à suivre, sans doute celles d’un homme seul, faites de souvenirs, de choix regrettés, de digressions impromptues et de désespoirs éternels.
Ici, on entend tour à tour les Beatles (référence mélodique évidente et revendiquée), Syd Barrett, les Foxygen de 'Hang' ou Joanna Newsom dans cette façon d’agréger ses chansons, de faire vivre ses longues mélopées, et de raconter des histoires, fussent-elles torturées et difficilement compréhensibles. Et plus que Jim Jarmusch, 'The Mother Stone' est une sorte de version musicale de 'Mulholland Drive' de David Lynch, un disque où rien n’est totalement vrai, où tout est partiellement faux et où Caleb Landry Jones emmène l’auditeur dans des recoins pas aussi reluisants que veut le faire croire sa musique.
'The Mother Stone' est un disque impressionnant dans sa capacité autant à émouvoir qu’à intriguer. Une sorte de balade dans le Desolation Row de Bob Dylan : un monde (de) freak, des histoires banales mais tristes, des peines qu’on arrive pas à dépasser. Et au-dessus de tout cela, une musique baroque, chaotique, qui exagère parfois autant qu’elle prend son temps pour distiller ses mélodies. De la grandeur et beaucoup de décadence en somme. (Sortie : 1er mai 2020)
Plus :
'The Mother Stone' de Caleb Landry Jones est en écoute sur son bandcamp
'The Mother Stone' de Caleb Landry Jones est à l'achat sur son bandcamp
Trois chansons de 'The Mother Stone' de Caleb Landry Jones en écoute aujourd'hui : I Did Your Dog (en écoute également dans les playlists Spotify, Deezer, Youtube et Qobuz). Puis I Want to Love You et You're So Wonderfull, deux chansons baroques à souhait :
Le clip de Flag Day / The Mother Stone, premier « single » tiré de 'The Mother Stone' de Caleb Landry Jones :
Pour finir, le court-métrage de Jacqueline Castel, autour de 'The Mother Stone' de Caleb Landry Jones :
Plus je l'écoute, plus j'entends un grand album et non pas un collage de références ou un patchwork de titres vintage.
RépondreSupprimerOui, tout à fait. J'ai lu des critiques qui attaquaient le disque là dessus, et je les trouve très dures justement. Il y a une vraie cohésion de l'ensemble. Le meilleur album que j'ai écouté sur ces 6 premiers mois de 2020.
RépondreSupprimer