mercredi 26 novembre 2025

[Track of The Day] Tulpa - Transfixed Gaze

Quelle belle année pour Skep Wax Records. Après 'Looking Back at the World' de The Gentle Spring, après le très bon premier album - éponyme - de The Cords (dont il faudra bien un jour parler dans ces pages), voilà que le label anglais s'apprête à clôturer 2025 par le premier album - lui aussi - de Tulpa.

Tulpa, quatuor originaire de Leeds totalement inconnu à mon bataillon mais dont les quelques chansons écoutées jusque-là aiguisent ma curiosité. Notamment Transfixed Gaze (en écoute aujourd'hui), deuxième des trois extraits publiés en amont de la sortie de 'Monster Of The Week' ce vendredi. Un morceau pop à la mélodie mélancolique, à l'aura noisy délicieuse, et aux guitares généreuses, toutes de fuzz vêtues. Très prometteur.

Album : Monster Of The Week
Année : 2025
Label : Skep Wax Records

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, Transfixed Gaze de Tulpa est également en écoute ci-dessous :

Le clip de Transfixed Gaze de Tulpa, un des singles extraits de leur premier album 'Monster Of The Week' :

 

lundi 24 novembre 2025

[Track of The Day] The Orchestra (For Now) - Amsterdam

Si comme moi, vous avez été dépités de la tournure qu'ont pris les Black Country, New Road depuis le départ d'Isaac Wood, alors jetez-vous sur The Orchestra (For Now), nouveau venu sur la scène musicale anglaise. Un septet (tiens, comme Black Country, New Road) originaire de Cambridge mais relocalisé à Londres, qu'on rattache à la Windmill Scene (cette scène née autour d'un bar de Brixton, qui mêle post-punk, rock expérimental, post-rock et que sais-je encore, que des groupes comme Black Country, New Road donc, black midi, Tapir!, Treeboy & Arc ou Heartworms représentent fièrement) et qui vient en six mois et deux Ep d'enthousiasmer son monde. Et accessoirement de se faire un nom.

Deux disques aux facettes finalement assez différentes : 'Plan 75 Ep' (sorti en mars dernier), romantique et lumineux à bien des égards mais où le feu couvait sous la glace, et sa suite publié le 31 octobre, 'Plan 76 Ep' qui reprend les mêmes éléments mais les triture, les torture et y ajoute une touche post-hardcore, rendant une grande partie du disque beaucoup plus tendue, nerveuse et furieuse. Et si Deplore You / Farmers Market en conclusion (qui laisse entrevoir de nouveaux horizons pour le groupe) aurait fait une très belle Track of The Day, le cœur (on ne se refait pas) ira toutefois vers Amsterdam - seconde chanson (sur neuf !) du répertoire de The Orchestra (For Now) à évoquer le nom d'une ville après Escape From New-York, beauté de 'Plan 75 Ep' - qui oscille entre art-rock, post-punk, indie-rock, orchestration grandiloquente et ruptures brutales. Un grand morceau de la part d'un groupe dont on devrait assurément reparler en 2026 : vu leur productivité, on imagine sans mal que leur premier album est déjà dans les tuyaux.

Album : Plan 76 Ep
Année : 2025
Label : -

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, Amsterdam de The Orchestra (For Now) est également en écoute ci-dessous :

Autre chanson tout à fait recommandable de 'Plan 76 Ep' de The Orchestra (For Now), voilà Impatient qui ouvre le disque :

Le clip de Hattrick, le single extrait de 'Plan 76 Ep' de The Orchestra (For Now) :

jeudi 13 novembre 2025

Damien Jurado - Private Hospital [Maraqopa Records / This Is A Test]

Et voilà donc Damien Jurado qui ouvre une nouvelle voie. Peut-être a-t-elle déjà ouverte pas d'autres, mais sans doute pas, à ma connaissance, de la part d'un artiste de cette envergure. Damien Jurado donc, auteur-compositeur qu'on ne présente plus (carrière longue de déjà trente ans, folkeux admirable et conteur formidable) vient d'annoncer, à l'occasion de la sortie de son nouvel album 'Private Hospital' (le second de l'année) que désormais, dans un souci de préservation de l'environnement, il ne presserait plus aucun de ses albums, aussi bien en vinyle (raison évidente) qu'en cd. Mais pour ne pas proposer que du digital, Damien Jurado va publier ce disque en book form comme il dit. A savoir que le support sera un livre, dans lequel on pourra trouver une carte postale (dessinée par Damien Jurado lui même), les paroles écrites à la main, des photos choisies par l'auteur, ainsi que deux codes pour télécharger l'album (évidemment) mais aussi un disque bonus (et disponible nulle part ailleurs) contenant toutes les démos de 'Private Hospital'. Et s'il est revenu dans un plus récent post substack sur son ambition de ne plus publier ses disques qu'en digital (« Not to worry, I plan on going to back to physical releases again. No timeline as to when though », lire ici), cela reste tout un programme donc.

Il faut admettre que si la démarche tout à fait respectable, très égoïstement, je suis un peu frustré tant j'aime posséder une version physique d'un disque que j'aime. Et ce 'Private Hospital', je l'aime. Et beaucoup. Un album court (onze chansons dont deux skits, 32 minutes), qui s'éloigne de son folk (rock, psyché, indie, traditionnel) habituel pour embrasser une synth-pop aux nappes profondes, aux contours folktronica et indietronica, un rien arty-pop, qui lorgne parfois vers une sorte de r'n'b léger, pour un ensemble plein de mélancolie. Et tout cela lui va très bien au teint. En sortant de sa zone de confort, Damien Jurado séduit étonnamment, et sans doute plus que sur ses derniers albums. Là, tout est brillant, de la belle ouverture Celia Weston, aux engageants Heaven's a Drag ou Howard Morton, en passant par Vic Tayback que Damien Jurado accompagne d'une simple piano qui donnerait presque des frissons, et le morceau de clôture Call Me, Madam, superbe version noire et synthétique d'une chanson aux deux visages qu'il avait publié l'an dernier dans des ambiances beaucoup plus orchestrées, léchées et enjouées (que ce soit dans sa version smoking ou non smoking) qui conte la réalité d'une fumeuse (ou d'un fumeur), et dont on ressent qu'elle n'est pas anodine et qu'elle veut dire beaucoup pour lui. 

Dernier épisode d'une pentalogie débutée avec 'Reggae Film Star' en 2022 (et complétée depuis par 'Sometimes You Hurt The Ones You Hate', 'Motorcycle Madness' et 'Passing The Giraffes'), 'Private Hospital' est un album magnifique et presque déroutant de la part de Damien Jurado, à côté duquel il serait dommage de passer, aussi bien pour sa réalité uniquement digitale que parce qu'il pourrait se retrouver noyer dans la profusion d'inédits et de démos que l'américain publie régulièrement. Car c'est sans doute un des meilleurs disque de Damien Jurado depuis quelques temps déjà, tout empreint de sincérité et de beauté qu'il est. (Sortie : 30 octobre 2025)

Plus :
'Private Hospital' de Damien Jurado est à l'écoute sur sa page bandcamp
'Private Hospital' de Damien Jurado est à l'achat sur sa page bandcamp
'Private Hospital' de Damien Jurado est à l'achat au format livre ici
'Private Hospital' de Damien Jurado est à l'écoute, notamment, sur Spotify, Deezer ou Tidal


Trois chansons de 'Private Hospital' de Damien Jurado en écoute aujourd'hui. Call Me, Madam (
en écoute également dans les playlists Spotify, Deezer, Tidal, YouTube et dans la colonne de gauche du blog)son texte répétitif, ses nappes sublimes et sa longue montée en puissance. Puis Heaven's a Drag, presque un tube indietronica. Et enfin la chanson d'ouverture de 'Private Hospital', Celia Weston :

mardi 11 novembre 2025

[Track of The Day] King Hannah - This Hotel Room

Jamais deux sans trois. Charmé par leur précédent album 'Big Swimmer', tombé amoureux lorsqu'ils étaient venus le présenter sur la scène du Marché Gare il y a de cela un an, le duo King Hannah fait une nouvelle fois mouche dans mes oreilles avec sa nouvelle chanson, This Hotel Room. Une très belle balade noire, aux accointances mélodiques country mais à la saveur blues-électrique, qui voit Hannah Merrick et Craig Whittle mêler leurs voix tandis que les guitares, tapies dans l'ombre et prenant peu à peu de l'aplomb, attendent leur heure pour venir finalement vrombir en pleine lumière - noire. Une chanson superbe qui sera la face-A du prochain 45-tours de King Hannah (tiré à seulement 500 exemplaires) tandis que la face-B proposera, elle, une reprise de Look At Miss Ohio de Gillian Welch en face-B, dont on a hâte d'écouter la relecture qu'ont pu en faire ces si doués liverpuldiens.

Album : This Hotel Room / Look At Miss Ohio 7"
Année : 2025
Label : City Slang

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, This Hotel Room de King Hannah est également en écoute ci-dessous :

Le clip de This Hotel Room de King Hannah :

lundi 10 novembre 2025

[Trakc of The Day] Midlake - The Calling

J'évoquais il y a quelques jours Midlake pour parler de 'The Making', le nouvel album de Lavinia Blackwall, qui allait chercher quelques unes de ses inspirations chez les américains et surtout dans leur disque le plus marquant 'The Trials of Van Occupanther'. Et quelle ne fût pas ma surprise vendredi dernier d'apprendre la sortie de 'A Bridge To Far', le nouvel album du sextet texan, son sixième - seulement serait-on tenté d'ajouter.

Pas dit que le monde ait besoin ou soit dans l'attente d'un nouvel album de Midlake en 2025, tant le groupe a tout dit en 2006 et a su marquer son époque avec des chansons comme Roscoe ou Head Home. Mais sans être attendu, sans être renversant pour un sou, sans être un disque majeur, ni du mois ni même de la semaine, 'A Bridge To Far' s'écoute sans déplaisir. Parce qu'il y a quelques mélodies soignées. Parce que la voix d'Eric Pulido, si elle n'a pas le charme de celle de Tim Smith, a aussi ce petit truc que d'autres non pas. Et parce que The Calling (en écoute aujourd'hui) est un sacré single, aux guitares magnifiques, et qui rappelle pourquoi, il y a de cela vingt ans, nous sommes beaucoup à avoir follement aimé Midlake et ses chansons.

Album : A Bridge To Far
Année : 2025
Label : Bella Union

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, The Calling de Midlake est également en écoute ci-dessous :

Le clip de The Calling, un des singles extraits de 'A Bridge To Far' de Midlake :

jeudi 6 novembre 2025

[Track of The Day] Lavinia Blackwall - The Art of Leaving

Avec sa pochette qui semble autant être un hommage - champêtre - au 'Who's Next' des Who qu'à l'imaginaire folk des années 70, l'écossaise Lavinia Blackwall promet d'emblée une certaine esthétique musicale sur son nouvel album, 'The Making'. Et elle ne ment pas sur la marchandise. A mi-chemin entre une pop orchestrale des 70s (donc), pleine de guitares aux riffs également d'époque, et 'The Trials of Van Occupanther' de Midlake (We All Get Lost ou The Will To Be Wild qui pique le piano de Roscoe), voilà donc un second album très solide pour l'ancienne chanteuse des Trembling Bells, groupe qu'elle a quitté voilà sept ans.

Un disque très réussi, mené par une voix, si ce n'est de tête, particulièrement haut perchée, entre pop, rock et folk, qui multiplie les jolies mélodies, les emballements au piano, les orchestrations fournies, les chansons classieuses (The Damage We Have Done, My Hopes Are Mine avec la voix de Maggie Reilly, la voix du Moonlight Shadow de Mike Oldfield) quand elles ne sont pas tout simplement grandes (The Art of Leaving, en écoute aujourd'hui, sa fougue et ses riffs délicieusement efficaces en conclusion).

Album : The Making
Année : 2025
Label : The Barne Society

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, The Art of Leaving de Lavinia Blackwall est également en écoute ci-dessous :

Autre chanson très réussie de 'The Making', voilà The Damage We Have Done, single sorti il y a de cela deux ans déjà :

Le clip de The Making, la chanson qui donne son nom à ce nouvel album de Lavinia Blackwall :

mardi 4 novembre 2025

[Track of The Day] Milton Nascimento & Lô Borges - Um Girassol Da Cor Do Seu Cabelo


Pendant peut-être quinze ans, j'ai vu passer cette pochette dans les feeds de mes différents réseaux sociaux. Elle m'intriguait : deux jeunes garçons, un blanc et un noir, dépenaillés, assis sur bord de piste, l'un souriant, l'autre étant trop sérieux pour son jeune âge. Et aucune mention du nom de l'album, ni du groupe ou de l'artiste en question. Juste la photo de ces deux gamins, belle et puissante.

Un jour, j'ai appris qu'il s'agissait de la pochette de 'Clube da Esquina', disque de 1972 de deux brésiliens, Milton Nascimento et Lô Borges, dont je n'avais jamais entendu parler. J'ai lu les avis dithyrambiques le concernant. J'ai compris qu'il avait été une influence majeure - et pas qu'au Brésil. J'ai lu les déclarations enflammées à ce que beaucoup - en fait tous - considéraient comme un chef d’œuvre absolu, de la musique brésilienne bien sûr, mais surtout de la musique tout court. Mais j'en suis resté là. Allez comprendre.

Le 12 janvier dernier (oui, c'est précis, mais on se souvient toujours de la première écoute d'un disque marquant), pour la première fois, j'ai lancé 'Clube da Esquina'. J'ai découvert cette musique brésilienne, inventive, poétique et d'une beauté rare, pleine de folk, de variations pop baroques, portée par des voix absolument sublimes. Et j'ai réalisé que tout ce que j'avais pu lire ou entendre à son propos n'était pas exagéré. Que c'était bien l'album merveilleux attendu. Et que le terme de chef d’œuvre n'était pas du tout galvaudé.

La première écoute a été une immense claque. Les suivantes ont peut-être été encore plus intenses. Et depuis, c'est devenu un compagnon sûr. Alors, à l'annonce de la mort de Lô Borges à 73 ans, ce dimanche à Belo Horizonte, la ville qui l'a vu naître, j'avoue avoir un petit pincement au cœur. Et c'est humain : on est toujours triste quand un artiste qui nous a bouleversé - qui plus est à 45 ans passés - s'en va, quand bien même on ne sait finalement rien de lui.

Fait rare dans ces pages, la photo illustrant ce papier hommage n'est pas une photo de Lô Borges mais la pochette de 'Clube da Esquina', avec ces deux gamins, si beaux et si touchants. Parce qu'il y a tout dans cette image. Parce qu'il y a tout dans cet album.

 

 
 

lundi 3 novembre 2025

[Track of The Day] Legss - Eversince

A bien regarder la belle pochette du premier album de Legss, une question surgit : mais qui est donc cette personne habillée d'un pull rouge, qui, floue, semble marcher plus vite que le monde qui l'entoure ? D'autant plus qu'elle était déjà présente sur le précédent Ep du groupe, 'Fester', il y a de cela deux ans. Est-ce Ned Green, le chanteur de Legss ? Un des trois autres membres, le batteur Louis Grace, le bassiste Jake Martin ou le guitariste Max Oliver ? Et surtout, que fait-elle à passer de pochette en pochette ?

A ce jour, pas de réponse, mais l'idée est plutôt sympathique, maline et donne, s'il était besoin, un intérêt supplémentaire à suivre ce quatuor londonien, qui aime prendre son temps et qui après trois Ep (étalés sur trois ans) passe enfin au long format. Celui-ci s'appelle 'Unreal', n'est signé nulle part (mais distribué par The State51 Conspiracy) et confirme les espoirs placés en Legss. Mélange de post-rock, art-rock et post-punk, d'élans noise-rock et de quelques touches slowcore, ce disque, consistant du début à la fin et remarquablement produit, alterne chaud et froid, calme et tempête, murmures et éclats de voix, sur fond de mélodies particulièrement bien tournées. Et si l'on tombera en pâmoison devant la construction de Gloss, l'ouverture Broadcast, American Flowers, See No Evil ou le post-punk de Sleepers, Awake (avec son chant plein de détachement qui tranche avec l'énergie déployée autour), on mettra en avant aujourd'hui le superbe et touchant Eversince, pas flou pour un sou, petit diamant de balade au piano, à l'ambiance parfois rêveuse, aux cordes mélancoliques et aux guitares acérées et nerveuses.

Album : Unreal
Année : 2025
Label : -

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, Eversince de Legss est également en écoute ci-dessous :
 

Autre chanson remarquable de 'Unreal' de Legss, voilà Sleepers, Awake :

Le clip de Gloss, le single extrait (à ce jour) de 'Unreal' de Legss :