C’est fou le nombre de groupes qui après un long silence sont de retour en ce début d’année 2010. Tunng, Seabear, Archie Bronson Outfit, j’en passe et pas forcément des moindres (The Kissaway Trail, au hasard). Des retours assez surprenant d’ailleurs ; comme si beaucoup avaient voulu éviter la fin de la décennie pour on ne sait qu’elle raison. Peut-être pour être sur qu’on n’allait pas s’arrêter à neuf et surtout vérifier que Roland Emmerich et ses amis les Incas s’étaient plantés de trois bonnes années.
Au-delà de ces pseudos considérations temporelles, le retour des anglais de Nottingham, Souvaris est une grande joie. Premièrement car j’aime vraiment ce qu’a sorti ce groupe jusque là (‘I Felt Nothing At All’ que ‘A Hat’ sont de très beaux disques). Et deuxièmement parce que Souvaris est un groupe de potes, absolument adorable et mené par le plus francophile des artistes anglais, John Simson aka Simmo.
Cette fois, ce n’est pas par le biais d’un nouvel album que Souvaris fait à nouveau parler de lui, mais par un ‘Clown Jazz 12''’, que le groupe partage avec Sincabeza, combo bordelais porté sur le noise-rock aguicheur.
Pourquoi avec Sincabeza ? Parce que les deux groupes, ces quatre dernières années, ont beaucoup tourné ensemble et qu’il leur a semblé intéressant de partager plus que l’affiche d’un concert.
Ce ‘Clown Jazz 12''’ est un split album d’un fort beau gabarit (c’est de saison), composé de 5 titres, deux échouant à Souvaris, et trois autres à Sincabeza. Et pendant 33 mns, les deux groupes, chacun de leur côté, vont s’efforcer de faire vivre les sillons du vinyle sur lequel leurs chansons sont gravées tout en gardant une cohérence d’ensemble surprenante et peu courante pour ce genre de format.
Souvaris, qui ouvre le bal, continue de s’émanciper de ses premières aventures musicales et s’éloigne encore plus du post-rock de ses débuts pour mieux aller se lover dans les bras d’une musique toujours instrumentale, mais plus diverse, plus rock, plus math voire plus noise ou même plus jazz. Une orientation des plus intéressantes pour la bande à Simmo, que l’on pouvait déjà percevoir sur la fin de leur deuxième album ‘A Hat’. Les anglais maitrisent bien leur sujet et envoient balader leurs mélodies dans un tombereau d’instrumentations échevelés.
Vu que Sincabeza est une découverte pour moi, difficile de dire si les trois titres qu’ils s’offrent sur ce ‘Clown Jazz 12''’ montre une nouvelle évolution du groupe. Mais à l’écoute des trois morceaux, on peut imaginer que cela soit une sacrée porte d’entrée dans leur univers, qui semble sacrément rock, carrément punk, à l’atmosphère très tendue.
Totalement instrumental, ce ‘Clown Jazz 12''’ est une belle réussite. Le genre de split album qu’on aimerait entendre plus souvent, avec une vraie vision d’ensemble et une unité artistique intéressante de la part de deux groupes aux univers, à la base, pas forcément si proches que cela. Un grand cru, indéniablement. (sortie : 22 février 2010)
Pour acheter ce ‘Clown Jazz 12''’, pour même pas 10€, il suffit d’aller faire un tour chez Gringo Records, tout simplement en cliquant ici.
Son :
Myspace de Souvaris (Une chanson de ce ‘Clown Jazz 12''’ en écoute)
Myspace de Sincabeza (Une chanson de ce ‘Clown Jazz 12''’ en écoute)
Site officiel de Gringo Records
Deux titres en écoute aujourd’hui, un pour chacun des groupes. Pour Souvaris, Hello, Antelope, un morceau plutôt nerveux mais au contour pas si linéaire que cela. Et pour Sincabeza, Bacalacola, très bon morceau échevelé, presque bruitiste par moments et au break assez terrible (malheureusement plus en écoute).
Myspace de Souvaris (Une chanson de ce ‘Clown Jazz 12''’ en écoute)
Myspace de Sincabeza (Une chanson de ce ‘Clown Jazz 12''’ en écoute)
Site officiel de Gringo Records
Deux titres en écoute aujourd’hui, un pour chacun des groupes. Pour Souvaris, Hello, Antelope, un morceau plutôt nerveux mais au contour pas si linéaire que cela. Et pour Sincabeza, Bacalacola, très bon morceau échevelé, presque bruitiste par moments et au break assez terrible (malheureusement plus en écoute).
T'arrêtes de parler de trucs dont j'ai pas entendu parler?
RépondreSupprimerJ'ai autre chose à faire aussi que de suivre!
T'es pas tout seul, hein!!!
:-D
Ah oui, toi, y a moyen que tu aimes bien bien bien. :)
RépondreSupprimerD'accord avec mmarsupilami. Tu parles souvent de groupes qui me sont inconnus. Je découvre sans arret des trucks ici !!! C'est ce qui est cool chez toi.
RépondreSupprimerA + +
Mais mais mais c'est carrément excellent tout cela!
RépondreSupprimerLes deux groupes sont une découverte pour ma part (pour changer), mais, euh, waw quoi. Hello, Antelope en particulier.
C'est marrant je suis dans une grosse période ambient/post-rock/trip-hop, et bizzarement je trouve que ca passe nickel. Ce serait causé par mon sevrage de grosses guitares? En tout cas je vais me pencher sur ces deux groupes plus avant.
@ Francky: Merci :se sent tout géné:
RépondreSupprimer@ Le Roi Fou: Ah! Je suis bien content que tu aimes, notamment Souvaris (mes chouchous). Les autres albums de Souvaris sont pas forcément dans la même lignée mais je me dis que vraiment, 'A Hat' pourrait sacrément te plaire. Si jamais tu peux les écouter et que tu as le temps de faire un petit retour, je suis preneur. :)
Je dois maintenant être à près d'une dizaine d'écoutes de 'A Hat'. C'est pas un album évident à décortiquer (j'y reviendrais), mais laisse moi te rassurer, je l'aime beaucoup.
RépondreSupprimerJ'aime le rejet d'un certain post-rock à la grandiloquence aussi soporifique qu'affectée. Tu sais, avec tout plein de violons bien pompeux qui dégoulinent et de riffs de guitare en mineur exclusivement.
Ici les tempos sont enlevés (et syncopés ce qui est encore mieux), les mélodies entrainantes, peut-être pas joyeuses, mais tout ça ne se prend pas trop au sérieux (suffit de voir le nom des pistes, hein). C'est un album lumineux.
Lumineux, mais pas coloré: l'utilisation des mêmes instruments, mixés de la même manière sur chaque chanson rend l'ensemble monochrome. C'est pas nécessairement un problème en soit, mais c'est ce qui rend en partie l'album difficile à naviguer.
L'autre facteur, c'est un certain manque au niveau de la dynamique: on se retrouve avec des montées en puissance fantastiques, mais les morceaux ne 'respirent' pas des masses. Sur un morceau 13 minutes (c'est à dire quasiment tout ceux de l'album), ça diminue l'impact de certains passages, ce qui est dommage.
Cela étant dit, ce n'est pas une tare majeure: le groupe est trop bon pour cela, et les compositions aussi. L'album semble passer très vite, dans le bon sens. A chaque fois que j'arrive sur ce déchainement de guitares dopées à la distorsion aux 2/3 de 'Puny Go Stompin', mon cœur s'arrête de battre pendant une fraction de seconde. Et impossible de ne pas danser sur les quatre dernières minutes de l'album: le rythme est complètement irrésistible.
Reste que l'extrait de ce 12'' me semble bien encourageant, vu que je trouve 'Hello, Antelope' bien mieux structurée et mise en place que n'importe quelle chanson sur 'A Hat'. Ils auraient pas un nouvel album de prévu par hasard?
:3
O_o Et jamais tu t'es dit que tu pouvais créer un blog (et là il va me dire "non mais j'écris déjà en presse"). Chouette chronique en tout cas. Elle est très vraie.
RépondreSupprimerEn tout cas, content que ca t'ait plu.
Maintenant il te reste à écouter le premier album 'I Felt Nothing At All'. Bon, il est plus dans une veine post-rockienne classique. Enfin c'est pas non plus dégoulinant de violons ou de riffs de guitares (un de mes nbeux péchés mignons), rassure toi. Très beau disque. Encore plus long que 'A Hat'. Mais une sacrée découverte à l'époque.
Je suis beaucoup trop glandu pour me mettre à un blog. Et non je n'écris pas pour la presse, mais c'est gentil de ta part d'y avoir pensé! *toutfier*
RépondreSupprimerRemarque, j'aurais pu m'arrêter à "Je dois maintenant être à près d'une dizaine d'écoutes de 'A Hat'.", ça dit déjà tout. Mais moi et la brièveté...
Ah ben ca aurait été bien dommage!
RépondreSupprimerT'as pu mettre tes oreilles sur IFNAAll ou tu as besoin d'aide? (si oui, mail toussa toussa)