mardi 28 décembre 2021

Bilan 2021 : « Albums » (40-21)


Après les quinze Ep, 45-tours et autres compilations/rééditions qui auront rythmé mon 2021, place aux quarante albums qui auront égayé de bien mornes journées tout au long de cette année d’enfer. Une année d’ailleurs très réussie, où j’aurais trouvé mon bonheur plus souvent qu’à mon tour. Quarante disques donc qui m’auront plus qu’emballé et qui me semblent plutôt assurés de devenir des classiques chez moi dans les années qui viennent.
 
Avant de détailler vingt premiers disques de ce classement, alors voir ce qu’il se passe chez nos voisins et amis, car il y a de belles choses à prendre chez eux :
- Le meilleur des Ep et des albums de 2021 pour Marc Mifune chez Esprits Critiques
- Le top albums de Austin Town Hall
- Les top individuels de la rédaction de Pop News
- Le Bilan de l'année chez Mind Riot Music
- Les 20 meilleurs albums selon For The Rabbits

Mais place à cette première sélection de vingt disques. Vingt albums classés de la 40è à la 21è place. Avec au programme la relève de l’indie-pop, deux légendes qui s’unissent pour faire un album aussi psyché qu’entêtant, de la messe noire, du Abba en moins clinquant, du rock noise, des voix belles à pleurer, un habitué de ces bilans de fin d’année, j'en oublie et pas des moindres.
Et comme lire c’est bien mais écouter c’est mieux, en bas de ce papier se trouvent deux lecteurs Deezer et Spotify dans lesquels vous trouverez une chanson de chacun des albums cités ci-dessous. Bonne lecture, bonne(s) écoute(s) !




40. Pearl Charles - Magic Mirror [Kanine Records]

Pearl Charles, américaine venue de Los Angeles, aime les productions toute en rondeur, les seventies, et les slides guitares délicieuses. Et elle le fait savoir sur 'Magic Mirror', son troisième album, à la pochette dans le ton, qui fait penser à du ABBA, mais sans le clinquant et la grandiloquence des compositions.
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39. The Reds, Pinks & Purples - Uncommon Weather [Tough Love / Slumberland Records]

Le second album de The Reds, Pinks & Purples continue de creuser le sillon de 'You Might Be Happy Someday'. Porté par une pochette aux couleurs pastel aussi belles que celle du premier opus, les chansons sont ici mélancoliques à souhait, habillées de guitares jangle-pop aussi lumineuses que déprimées. Et ce n’est sans doute pas la dernière fois que l’on retrouvera le groupe dans ces bilans de fin d’année, Glenn Donaldson ayant annoncé il y a quelques semaines un troisième album de The Reds, Pinks & Purples pour la fin janvier prochain.
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38. Jay-Jay Johanson - Rorschach Test [29Music]

Treizième album de Jay-Jay Johanson, 'Rorschach Test' est, pour ce que j'en sais, sans doute un de ses plus beaux. Un disque qui hésite et navigue entre ambiance jazzy et trip-hop, tantôt marqué, tantôt évasif et mélancolique, que le suédois porte de sa belle voix pleine de spleen.
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37. Sufjan Stevens & Angelo De Augustine - A Beginner's Mind [Asthmatic Kitty Records]

Voir Sufjan Stevens et Angelo De Augustine sortir un album ensemble n’est en rien surprenant. Ils sont sur le même label et le second est un peu le fils musical du premier. Ce qui est encore moins surprenant, c’est de voir la beauté des compositions qui ressort de cette collaboration en quatorze titres, avec le cinéma comme base principal. Du folk délicat et lumineux, qui voit Sufjan Stevens revenir à nouveau à ses premières amours, que le duo chante de voix diaphanes.
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36. Husband - Cut The Light [-]

Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Difficile à dire tant les informations à leur sujet sont parcellaires. Tout juste sait-on qu’ils sont londoniens. Alors contentons nous de musique. Husband présente celle-ci comme inspirée de The National, Radiohead, Nick Cave ou PJ Harvey. On rajouterait bien The Twilight Sad, Puressence et Get Well Soon à la liste. Mais l’idée est là. Au programme donc, de belles chansons aux mélodies corsetées dans des ambiances sombres et lourdes que viennent éclaircir quelques guitares lumineuses et un piano des plus justes. Un disque qui alterne morceaux de bravoure et balades noires, porté par une voix qui flirte régulièrement avec un chant crooner. Et un ensemble qui, s’il manque d’une production à la hauteur du reste, fait montre d’un sacré talent de composition et d'écriture.
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35. Rat Columns - Pacific Kiss [Tough Love]

Jangle, power et indie pop au programme de 'Pacific Kiss', quatrième album des australiens de Rat Columns. Un disque solaire, plein de belles guitares, dont s'échappent de temps à autre le genre de chansons qui vous font une année entière (I Can’t Live On Love).
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34. Naked Days - My Head Hz [-]

Découvert via son ami Will Toledo, Naked Days est le projet Degnan Smith où, de façon peu surprenante, on entend beaucoup de Car Seat Headrest (Toledo est à la production, mais pas que). Folk mais aux quelques éruptions rock, soigné avec de belles constructions sachant faire monter la sauce, 'My Head Hz' fait partie de ces albums anodins de prime abord mais qui finalement vous accompagnent toute une année.


33. Shame - Drunk Tank Pink [Dead Oceans]

Après un premier album lambda et dont il ne reste pas grand chose, les anglais de Shame remettent tout à plat, changent de braquet et d'ambition avec 'Drunk Tank Pink'. A tous les niveaux, cet album est plus fort, plus malin, plus homogène, plus torturé, plus déroutant aussi, avec un post-punk qui se fait cabosser dans tous les sens par du math-rock et des moments hardcore, qui ne laisse pas vraiment l’auditoire respirer mais qui n’oublie son côté pop.  Avec leur premier album ils jouaient le ventre mou de Ligue1. Là, ils sont en quart de Ligue des Champions.


32. Massage - Still Life [Bobo Integral]

Quintet californien, Massage et son deuxième album 'Still Life' est un vrai plaisir indie-pop/jangle-pop, porté par In Gray & Blue, superbe chanson qui contient plus de New Order que tous les albums de New Order depuis 20 ans. Et si vous y entendez un peu de The Pains of Being Pure at Heart, ne soyez pas surpris : un des compositeurs faisait partie de la bande à Kip Berman.


31. Squid - Bright Green Field [Warp Records]

Des trois albums très attendus en 2021 du côté de l’Angleterre, ce sont finalement les Squid qui coupent l’herbe sous le pied de Black Country, New Road et Black Midi. Plus abouti que ceux de leurs confrères, 'Bright Green Field' est un disque qui ne déçoit pas et qui est même impressionnant. Très bien construit, avec des titres forts (Narrator, incroyable fait d’armes post-punk) intelligemment placés pour mieux relancer la machine, et porté par une pochette somptueuse, ce premier album de Squid fera sans doute date.


30. Dry Cleaning - New Long Leg [4AD]

Il était évident que leurs deux premiers excellents Ep allaient attirer du monde. Et il n’est pas étonnant de les voir signer sur une structure telle que 4AD. Car Dry Cleaning le mérite. Car son post-punk arty, son trio guitare/basse/batterie et la voix monocorde de Florence Shaw, qui parle plus qu'elle ne chante, comme complètement détachée de son environnement proche, le mérite. L’album très attendu après d’aussi bons débuts ne déçoit aucunement. Et ils sont finalement vraiment à part sur la scène actuelle.


29. Chime School - Chime School [Slumberland Records]

Pour ceux qui, comme moi, aiment une indie-pop à guitares des années 80, entre jangle et twee-pop, avec une vibe C86, ce premier album de Chime School est fait pour vous. Entre influence américaine et anglaise, il a tout (mélodies, guitares, rythme échevelé) pour plaire. Le meilleur album du genre de 2021.


28. It It Anita - Sauvé [Vicious Circle]

Groupe belge dont 'Sauvé' est le troisième album, It It Anita aura été un méchant coup de poing en 2021. Du rock énervé, à la batterie puissante, qui aime le noise et des envies de destructuration (tout en restant toujours en ligne). Un disque qui vous chope au colbac dès la chanson d’ouverture Ghost pour ne vous relâcher que 45 minutes plus tard.


27. The Limiñanas & Laurent Garnier - De Pelicula [Because]

De prime abord, cet album de The Limiñanas et Laurent Garnier ne m’a pas convaincu. Passé trop vite dessus, je trouvais que les perpignanais se répétaient trop, tombaient dans le cliché, un peu à l’image du 'Diabolique' sorti il y a deux ans sous l’entité L’Épée. Et puis, il y a eu quelques réécoutes et tout s’est installé, enclenché. Le mariage entre les deux est évident et est la rencontre parfaite pour raconter l’histoire de ces deux gamins perdus, partis dans un road trip destructeur. Un disque aussi psychédélique, cinématique qu’enivrant.
 
 
26. JJULIUS - Vol. 1 [Mammas Mysteriska Jukebox]

Album singulier que ce 'Vol. 1' du suédois JJULIUS. Une ambiance minimaliste, dépressive voire lugubre où post-punk désabusé (et dans le même temps langoureux), éléments plus expérimentaux et éclaircies pop et lumineuses se cotoient dans un ensemble hypnothique et qui devient très vite évident.


25. Colleen - The Tunnel and The Clearing [Thrill Jockey]

Nouvel album de la française Colleen. Qui réussit une nouvelle fois son coup. Enregistré à Barcelone et dans les tuyaux depuis un moment, il est de ces albums à l’atmosphère unique: soyeuse, cotonneuse, où virevolte ses mélodies répétitives et sa voix qu’on dirait chuchotante. Un disque qui aura accompagné beaucoup de mes fins de soirée, quand le lit vous appelle mais que vous tentez de résister pour on ne sait quelle raison.
 
 
24. April Magazine - If The Ceiling Were A Kite: Vol. 1 [Tough Love Records]

Ne nous contorsionnons pas : cet album aurait du se retrouver dans le Top 15 « 7", Ep, Réédition & Compilation ». Car s'il accompagne beaucoup de mes fins de soirées, quand j’ai besoin d’une pop langoureuse et ouatée (on appellerait cela même de la « fog pop » dit-on), au-dessus de laquelle flotte comme un vent de Velvet Underground, c'est en écrivant cette bafouille que je me rends compte que 'If The Ceiling Were A Kite: Vol. 1' est en fait une compilation d’enregistrements des deux dernières années de ce quatuor californien, dont j’aurais découvert en 2021 le talent. Alors, va pour une compilation si tel est le cas. Mais va aussi pour album. Car tout de même, il y a une telle cohérence et une telle homogénéité dans ce disque que j’ai du mal à le voir autrement.
 
 
23. Curtis Harding - If Words Were Flowers [Anti-]

Souvent, il faut quelques écoutes pour tomber raide d’un disque. Pour ce troisième album de Curtis Harding, il aura fallu une minute de la chanson titre If Words Were Flowers. Orchestration ample, cuivre emballant, choeurs au diapason. Tout y est, sauf la voix de Curtis Harding, qui arrive dès le second morceau. Et qui ne fait que confirmer cette première impression. Oui, 'If Words Were Flowers', entre passé et présent, soul et hip-hop, avec une production délicieuse de bout en bout, est un régal de chaque instant, au charme immédiat.
 
 
22. Ada Lea - One Hand On The Steering Wheel The Other Sewing A Garden [Saddle Creek]

Entre folk et pop, rock et presque wave avec quelques guitares qui slide doucement, une ambiance soulful par moment et même l'ombre de Jackson C. Frank qui plane ici et là, cet album est autant une belle découverte qu’un vrai coup de coeur pour une artiste à la vraie personnalité et au timbre délicieux.
  
 
21. Lingua Ignota - Sinner Get Ready [Sargent House]

Son précédent 'Caligula' n’avait pas réussi à séduire mes oreilles. Trop puissant, trop habité, trop tout en fait. Rien de tout cela avec 'Sinner Get Ready', qui ne fait pour autant pas dans la facilité. Un disque sombre et sur lequel repose bien des souffrances réelles (Kristin Hayden, qui officie donc sous le nom de Lingua Ignota, les raconte dans ce très long post éprouvant). Une vraie messe noire, terrifiante, où rien n'est feint et où Lingua Ignota habite véritablement ses chansons.


 
Afin de mettre des sons sur les disques présentés ci-dessus, une chanson de chacun se trouve dans les lecteurs Spotify et Deezer ci-dessous (de la place 21 à 40) :

 

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