jeudi 14 novembre 2024

[Track of The Day] Myriam Gendron - Long Way Home

On ne peut pas dire qu'en tant que lyonnais, on ait à se plaindre niveau programmation musicale. Il faut dire que depuis une vingtaine d'années et, notamment, l'émergence de l'association Grrrnd Zero qui a revitalisé une ville passablement somnolente, l'offre concerts entre Saône et Rhône n'a jamais cessé de progresser et d'être foisonnante, avec des salles de toutes les tailles et de tous les formats (je ne vais pas les lister, elles sont bien trop nombreuses)

Pourtant, tout ceci ne m'empêche pas d'être grognon. La faute à ce vendredi 15 novembre 2024, frustrant au possible pour le lyonnais que je suis. Ce soir là sont programmés deux groupes que je tiens en haute estime et que j'aurais aimé pouvoir revoir sur scène une nouvelle fois. D'un côté, les Beak> de Geoff Barrow qui se produiront à L’Épicerie Moderne. De l'autre, la québécoise Myriam Gendron qui elle sera sur la scène du Sonic.

Deux atmosphères et deux ambiances distinctes. Mais pas moins de talent. Car si Beak> fait évidemment plus parler de lui (Geoff Barrow est « l'autre » de Portishead et il vient d'annoncer qu'il quitterait le groupe à l'issue de cette tournée), Myriam Gendron a elle aussi du talent à revendre. Elle vient sur Lyon pour présenter son troisième album 'Mayday', le successeur du merveilleux 'Ma délire - Songs of Love, Lost & Found' en 2021.

'Mayday', qui se pare d'atours verts, est un très bel album, peut-être pas aussi marquant que son prédécesseur rouge (véritable chef d'œuvre de son temps) mais remplis de petites douceurs, délicates ou électriques (superbe Berceuse), intime, où Myriam Gendron raconte ses histoires en français ou en anglais, le tout saupoudré parfois d'un peu field recordings ici et là. Un disque beau comme tout dont il n'est pas à douter une seconde que les chansons prendront une belle ampleur sur la scène du Sonic ce vendredi soir où le temps devrait se suspendre durant une bonne heure.


NB : Myriam Gendron sera également en concert à Rouen (14/11), Mouans-Sartoux (16/11), Paris (17 et 18/11) et Bruxelles (19/11)



Album : Mayday
Année : 2024
Label : Feeding Tube Records / Thrill Jockey

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Autre superbe chanson de 'Mayday' de Myriam Gendron, voilà l'électrique Berceuse :

Le clip de Long Way Home de Myriam Gendron :

mardi 12 novembre 2024

[Track of The Day] Molly Drag - Dogfight

Derrière ce nom féminin de Molly Drag se cache Michael Charles Hansford, canadien qui a ressemble à un David Harbour (le shérif de la série 'Stranger Things') plus jeune, moins massif et qui ne porterait que la moustache. 'Mammoth' est le septième album de Molly Drag. Et une des plus belles découvertes de mon année 2024.

Entre bedroom et chamber pop, avec le piano comme pièce central et majeure (mais qui n'est pas seul, loin de là), plein de mélancolie et de désenchantement que Hansford chante d'une voix d'ange, cet album de Molly Drag est porté par quelques sublimes chansons, de Dogfight en ouverture qui vous happe dès les premières notes de sa mélodie irrésistible (en écoute aujourd'hui) à sa suivante Wild Life et son riff langoureux du refrain en passant par le single Hell Raiser ou le morceau de clôture Knife In The Mud et ses guitares voluptueuses.

Court (trente-deux minutes au compteur), intime et absolument superbe, sorte de rencontre entre Radical Face et Fog Lake (il n'est d'ailleurs pas étonnant de voir ce dernier donner de la voix sur la chanson titre) ou son projet Soft Water, 'Mammoth' est un album d'une beauté implacable, qui tient les mélodies pleines de spleen en haute estime.

Album : Mammoth
Année : 2024
Label : I’m Into Life Records

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Autre chanson remarquable de 'Mammoth' de Molly Drag, voilà la chanson de clôture Knife In The Mud :

Le clip de Hell Raiser, le single extrait de 'Mammoth' de Molly Drag :

lundi 11 novembre 2024

[Track of The Day] Amyl and the Sniffers - Bailing On Me

Sur 'Comfort To Me', Amyl and The Sniffers n'y allait pas par quatre chemins : en ligne droite, à fond tout du long, aussi punk que garage, avec du gabba gabba hey dans l'esprit. Trois ans après l'album de la révélation (des tubes comme Hertz aident il faut dire), les australiens reviennent avec un troisième album, 'Cartoon Darkness', toujours aussi punk dans l'âme (et au cas où vous en doutiez, la crétine pochette est là pour le rappeler), mais avec quelque-chose en plus : deux balades. Enfin « balade »... Pour Amyl and The Sniffers s'entend. Disons si vous préférez qu'ils ralentissent le tempo. Et que cela leur va - très - bien.

Si Big Dreams a de faux-airs de Fontaines D.C. des débuts et fait poindre une fureur contenue, c'est surtout Bailing On Me (en écoute aujourd'hui) qui est la plus intéressante. Une chanson aux effluves plus pop que punk (c'est sans doute la plus pop de leur répertoire d'ailleurs) où Amy Taylor chante tout en retenue et désinvolture, avec de la mélancolie dans la voix (est-ce que ce cœur brisé est le sien ?) avant d'être suppléée par quelques sifflements du meilleur effet. On ne peut plus charmant.

Album : Cartoon Darkness
Année : 2024
Label : Rough Trade Records

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vendredi 8 novembre 2024

[Track of The Day] Nightshift - Mellow Baby

Il y a de jolies choses sur le quatrième album des glaswégiens de Nightshift (leur troisième pour les américains de Trouble In Mind Records) dont le 'Zöe' en 2021 avait eu son petit succès - d'estime tout au moins. Un disque plus lent que par le passé, qui s'éloigne de l'étiquette post-punk qu'on leur colle depuis leurs débuts (et que plus globalement, et moi le premier, on colle à à peu près n'importe quel groupe à guitares aujourd'hui) pour mieux continuer d'embrasser à pleine bouche une voie plus art-rock (voire carrément pop par moments).

De 'Homosapien' de Nightshift, en plus du single évident Sure Look, on ressortira notamment Mellow Baby (en écoute aujourd'hui), sorte de rencontre nonchalante entre Pavement et le Velvet Underground. Une chanson belle comme tout, au flegme tout britannique.

Album : Homosapien
Année : 2024
Label : Trouble In Mind Records

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Single évident de 'Homosapien' de Nighshift, voilà Sure Look :

jeudi 7 novembre 2024

[Track of The Day] No Drama - A City Within

No Drama est un quatuor guitares/basse/batterie originaire de Toulouse, composé d'Amandine Rué, Daniel Selig, Iso Couderd et Manon Raupp. Et pour son nouveau single, ils n'ont pas fait les choses à moitié vu que pas moins de huit labels sont impliqués dans sa sortie : cinq français (dont l'indispensable Hidden Bay Records, fondé et géré par Manon Raupp), un allemand, un américain et un japonais. Un disque à la visée internationale donc.

Et il ne faut attendre d'avoir écouté les deux chansons de ce nouveau 45-tours pour comprendre pourquoi. Une écoute même partielle de la face-A Papershop suffit amplement : chant en anglais, influences 90s, guitares tantôt acérées, tantôt lourdes, gimmick accrocheur, il y a tout ici pour plaire au-delà de nos frontières. Et histoire de faire bien les choses, No Drama pose en face-B A City Within, superbe morceau à la langueur électrique et aux explosions exquises. Bref, n'en jetez plus, un des tous meilleurs 45-tours de l'année vient de Toulouse (et au tarif tout à fait décent de 6€, ce qui est à noter dans cette période d'inflation toujours galopante des prix des disques vinyles).

NB : No Drama sera en concert à Lyon ce vendredi 8 novembre à Grrrnd Zero.

Album : Papershop / A City Within 7"
Année : 2024
Label :
Hidden Bay Records / Araki Records / Bus Stop Press / Seitan's Hell Bike Punks / Stonehenge Records (FR) - Brainwasher Records (DE) - Anything Bagel (US) - Wood of Heart (JP)

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Absent des plateformes streaming (sauf YouTube), A City Within de No Drama est toutefois en écoute ci-dessous :

La face-A de ce 45-tours de No Drama, Papershop :

mercredi 6 novembre 2024

[Track of The Day] EggS - At The End Of The Road

Mardi, j'évoquais 'Night Palace' de Mount Eerie via I Saw Another Bird. Un disque qui a eu le « malheur » de sortir le même jour que le premier album de The Cure depuis seize ans. Mais il n'est - évidemment - pas le seul. Le nouvel album des français de EggS fait partie de ceux-ci.

Il s'appelle 'Crafted Achievement' et confirme toutes les promesses - plus qu' - entrevues sur leurs premiers singles et Ep et sur leur premier album ('The Glitter Year' en 2022). Un disque très américain, au rythme échevelé, et qui voit les EggS prendre une épaisseur nouvelle avec un son plus ample, des mélodies toujours plus fournies. Pas étonnant quand on apprend à la lecture de la chronique de Section 26 que le quintet de base a invité sur 'Crafted Achievement' la Special Friend Erica Ashleson, Cyprien Vandenbussche, Come Ranjard et deux En Attendant Ana Margaux Bouchaudon et Camille Fréchou (et cela s'entend d'ailleurs) à venir jouer et chanter avec eux.

Tous ces invités font la force de ce 'Crafted Achievement', disque absolument remarquable de bout en bout, enivrant, passionnant, plein de cuivres, de guitares énergiques, de rythmiques imparables, de chœurs qui sonnent comme des cerises sur le gâteau, et de chansons mémorables quand elles ne sont pas des tubes évidents (Head In Flames ou At The End Of The Road, pour ne citer qu'eux, deux morceaux immenses qui en d'autres lieux et d'autres époques seraient déjà des tubes certifiés).

Sans doute quelques esprits chagrins regretteront la durée de ce 'Crafted Achievement' (huit titres pour à peine 24 minutes). Mais ils auront tort. Car si on aurait évidemment bien pris quelques chansons en plus de cette indie-pop exaltée, ce nouvel album d'EggS aux faux-airs d'Ep se suffit à lui même. Pour tout dire, cela le rend même encore plus addictif et parfait tant il n'y a strictement, mais vraiment strictement rien, à jeter. Assurément un des disques de l'année.

Album : Crafted Achievement
Année : 2024
Label : Howlin Banana Records

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Autre très grande chanson voilà Head In Flames, qui ouvre de manière splendide ce nouvel album d'EggS 'Crafted Achievement' :

Le clip de At The End Of The Road de EggS :

mardi 5 novembre 2024

[Track of The Day] Mount Eerie - I Saw Another Bird

Vendredi 1er novembre, le monde entier n'avait d'yeux et d'oreilles que pour le dernier album de The Cure, 'Song Of A Lost World', leur premier en seize ans. N'étant pas ni un immense fan, ni même un grand connaisseur de The Cure, et mes deux seules écoutes m'ayant laissé sur ma faim, je laisserais les spécialistes évoquer bien mieux que moi ce disque que beaucoup considèrent comme un des meilleurs de la bande à Robert Smith, pour mieux embrayer sur un autre album sorti vendredi dernier : 'Night Palace' de Mount Eerie, le successeur du divin 'Lost Wisdom pt. 2' réalisé en compagnie de Julie Doiron en 2019.

'Night Palace' est un disque fleuve (quatre-vingt une minutes pour vingt-six chansons), dense, à la structure exigeante à passer par tant d'états à la fois (Mount Eerie sait se faire autant discret dans une balade folk que noisy et bruitiste dans l'instant suivant) et dont il est difficile de faire le tour en seulement quelques écoutes (même si les avis à son égard sont plutôt dithyrambiques). Alors plutôt que donner un avis tranché que je n'ai toujours pas, écoutons I Saw Another Bird, la chanson qui ouvre la seconde partie de 'Night Palace'. Un morceau qui dès la première écoute m'a titillé l'oreille, aiguisé ma curiosité et rassasié, malgré sa courte durée, mon désir de guitares lourdes et nerveuses. C'est un - très - bon début.

Album : Night Palace
Année : 2024
Label : P.W. Elverum & Sun

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Autre chanson immédiatement marquante de 'Night Palace' de Mount Eerie, voilà la chanson de clôture I Need New Eyes :

lundi 4 novembre 2024

[Track of The Day] Quivers - Apparition

Derrière le nom curieux de Quivers (enfin curieux, pas tant que ça au final vu qu'il signifie « tremblements » en anglais) se cache un groupe originaire d'Hobart, la capitale de l'état de Tasmanie en Australie, la ville qui se trouve quasiment au confluent des océans Pacifique et Indien. Mais au-delà de toutes ces informations géographiques, Quivers est surtout un quatuor très paritaire vu qu'il est composé de deux femmes (Bella Quinlan à la basse, Holly Thomas à la batterie) et deux hommes (Sam Nicholson à la guitare et aux claviers, Michael Panton, à la guitare également et aux effets).

'Oyster Cuts' est leur quatrième album en six ans et le premier pour Merge Records. Et au contraire d'autres d'Australiens (coucou Girl and Girl), le passage de Quivers sur une si imposante structure est une réussite. Moins jangle ou indie-pop que par le passé (en tout cas comme le laisse croire une écoute très rapide de leurs précédents albums), 'Oyster Cuts' est un disque solide, qui se cherche un peu à partir dans tous les sens et qui, certes, perd de son éclat dans la seconde partie, mais qui a ce que tout amoureux de pop et de guitare peut chercher : des mélodies marquantes, des voix qui participent toutes au chant ou aux chœurs, des gimmicks qui vous rentrent par une oreille pour ne pas en ressortir et quelques chansons qui donnent envie de les fredonner à tue-tête (Pink Smoke, Apparition, en écoute aujourd'hui).

Album : Oyster Cuts
Année : 2024
Label : Merge Records

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Autre chanson très recommandable de 'Oyster Cuts' de Quivers, voilà Never Be Lonely :

Le clip d'Apparition, un des singles extraits de 'Oyster Cuts' de Quivers :

vendredi 1 novembre 2024

[Track of The Day] Starcrawler - Learn to Say Goodbye

Pour tout vous dire, je n'avais pas envisagé que Starcrawler soit une telle météorite. Car au sortir de leur (court) premier album, je les voyais exploser. Il faut dire qu'ils avaient beaucoup de choses pour s'envoler, et notamment Arrow de Wilde, jeune chanteuse qui avait le talent, la rage et le look. Pourtant, les californiens sont très vite retombés dans un anonymat quasi total.

Énième preuve de ce silence médiatique autour de Starcrawler, la publication il y a quelques semaines de Learn to Say Goodbye, leur nouveau single qui n'a pas vraiment renversé les foules, si tant est que celles-ci aient eu vent que le groupe venait de sortir une nouvelle chanson. Et c'est dommage car sans être foncièrement renversante, Learn to Say Goodbye est un single efficace, au son plutôt massif, joué à cent à l'heure, toujours avec ce ton énervé autant qu'énergique.

Album : -
Année : 2024
Label : -

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Le clip de Learn to Say Goodbye de Starcrawler :