mercredi 31 juillet 2024

[Track of The Day] Peel Dream Magazine - Wish You Well

Après un premier album plutôt psyché ('Modern Meta Physic'), un second shoegaze ('Agitprop Alterna'), un troisième faisant dans la pop minimaliste ('Pad'), Joe Stevens change encore de direction avec 'Rose Main Reading Room', le quatrième album à venir fin août de son projet Peel Dream Magazine.

C'est en tout cas ce qui est annoncé. Et ce que laissent transparaitre les deux premiers extraits déjà parus. Notamment Wish You Well, courte mais très belle chanson pop à la production nineties, et à l'ambiance qu'on situera entre Air (beaucoup) et Stereolab (et notamment pour cette voix qui a ce je ne sais quoi de Laetitia Sadier). Joliment troussé et qui tombe pile pour affronter ces premières nuits de canicule de l'année.

Album : Rose Main Reading Room
Année : 2024
Label : Topshelf Records

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En plus des playlists Spotify, Deezer et YouTube, Wish You Well de Peel Dream Magazine est également en écoute ci-dessous :

Le premier extrait de 'Rose Main Reading Room', le prochain album de Peel Dream Magazine, s'appelle Lie In The Gutter et est tout aussi recommandable que Wish You Well :

Le clip de Wish You Well, second extrait de 'Rose Main Reading Room', prochain album de Peel Dream Magazine :

lundi 29 juillet 2024

[Track of The Day] Bashy - How Black Men Lose Their Smile

Vendredi soir, moi qui étais prêt à dézinguer comme jamais ces Jeux Olympiques de Paris 2024 en commençant par cette cérémonie d'ouverture que je présageais, comme toutes ses devancières (ou quasi), chiante et longue comme la pluie, à ma plus grande surprise, je suis tombé des nues. Et j'ai été subjugué par ce moment de plus de 3h30, grandiose, prodigieux, extraordinaire, plein d'allant, de modernité, d'inventivité, de beauté et de classe. Une cérémonie d'ouverture absolument incroyable dont il est difficile de savoir quel moment a été  le plus marquant : Aya Nakamura et la Garde Républicaine ? Le tableau « Synchronicité » avec ces danseurs entourés d'or ? Gojira qui fait exploser la Conciergerie ? Les dix femmes en or ? La Marseillaise d'Axelle Saint-Cirel ? Le catwalk transformé en Dj Set de l'Olympe ? L'arrivée du bateau français sur un duo Que Je T'Aime / Lettre à France ? Le cheval qui galope sur la Seine ? La Tour Eiffel qui scintille au son de Supernature de Cerrone ? Les derniers relais ? La vasque d'une beauté folle qui s'élève dans le ciel de Paris après avoir été allumée par deux légendes ? L'apothéose de L'Hymne à l'Amour chantée par Céline Dion à vous donner des frissons comme jamais ? Faites votre choix, moi j'en suis bien incapable tant j'ai succombé à cette cérémonie à nulle autre pareille et qui n'est pas prêt de sortir de ma mémoire.

Pas encore totalement remis pour être tout à fait honnête, c'est, dans un autre genre, un morceau tout aussi fort qui ouvre cette semaine dans ces pages. Il s'appelle How Black Men Lose Their Smile et est l’œuvre de Bashy, rappeur anglais qui après dix ans à faire l'acteur vient de revenir à ses premières amours ce début juillet en publiant son troisième album - le premier depuis 2011. Une chanson puissante (son titre en dit déjà beaucoup) en forme de manifeste qui, sur une prod dub aux trompettes comme ivres, raconte comment nos sociétés occidentales ont réussi à casser les espoirs de la population noire, comment par leur racisme elles ont tout fait pour réduire son histoire à la portion congrue, comment elles ont tout fait pour l'invisibiliser et ne lui donner que peu d'échappatoire et comment elles ont réussi (« That’s how Black men lose their life, the world has made me hate myself, I’m scared of men that look like me, self hatred rooted so deep, him or I, I must protect myself, I’m going grave or I’m going jail, that’s How Black Men Lose Their Smile »). Le flow de Bashy, qui rappelle sur quelques intonations celui de Roots Manuva, est racé, précis, percutant et rend parfaitement justice à ses paroles ciselées et sans faux semblant. Immense chanson et sommet d'un album qui n'en manque pourtant pas.

Album : Being Poor is Expensive
Année : 2024
Label : Bish Bash Bosh Music

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Autre morceau de grande qualité de 'Being Poor is Expensive' de Bashy, voilà Lost in Dreams, avec le featuring de Roses Gabord :

jeudi 25 juillet 2024

[Track of The Day] Joe Goddard - Ghosts (feat. Tom McFarland)

A trop écouter de disques, à trop balayer d'un revers de la main quelques chansons qui ne nous marquent pas de prime abord, il est assez facile de passer à côté d''Harmonics', le troisième album de Joe Goddard. C'est ce qui a failli m'arriver. Une première écoute assez quelconque, mais avec cette sensation bizarre au final de devoir y retourner.

A l'évidence, 'Harmonics' est du genre à s'imposer dans votre subconscient. Ses mélodies electro-pop, quand elles ne sont pas dance-pop, au vernis house ne payent pas de mine, les très nombreux featuring (quasiment un à chaque piste, de Ibibio Sound Machine à ses copains de Hot Chip Alexis Taylor et Al Doyle) ne bouleversent pas immédiatement, mais tout cela s'immisce, imprègne votre oreille, votre cerveau, votre mémoire. Et très vite, on se rend compte qu'on est à dix écoutes, que Moments Die avec Barrie est une formidable chanson d'ouverture, que Revery (avec le saxophoniste Alabaster DePlume) l'est tout autant en clôture, qu'il y a du Four Tet dans On My Mind ou que le synthétique Summon avec Hayden Thorpe est un bonheur eighties à lui tout seul.

Certes, Joe Goddard perd un peu la main en chemin (une heure, c'est beaucoup trop), s'oublie le temps de quelques longueurs au milieu de l'album, mais c'est toujours pour mieux se reprendre et repartir de plus belle, avant de finir sur un triptyque épatant, qui s'ouvre par la balade electro-soul Ghosts (en écoute aujourd'hui), chantée par Tom McFarland de Jungle et qui s'envole vers une ampleur qu'on ne soupçonnait pas.

Album : Harmonics
Année : 2024
Label : Domino Records

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En plus des playlists Spotify, Deezer et YouTube, Ghosts de Joe Goddard, avec Tom McFarland de Jungle au chant est également en écoute ci-dessous :

Autre chanson très réussie de 'Harmonics' de Joe Goddard, voilà Moments Die, avec Barrie en featuring, qui ouvre l'album : 

mardi 23 juillet 2024

[Track of The Day] Dummy - Nine Clean Nails

Trois ans après 'Mandatory Enjoyment', premier album plus que convaincant fait de noise, de psyché et d'indie-pop, les américains de Dummy sont de retour chez Trouble In Mind Records après une rapide escapade chez Sub Pop le temps d'un single.
 
Prévu pour la rentrée prochaine, 'Free Energy' promet déjà beaucoup à l'écoute des deux premiers singles. Et notamment du plus récent. Car si Nullspace reste dans la veine de 'Mandatory Enjoyment' (avec des guitares qui ont ce je ne sais quoi de Disco 2000 de Pulp), Nine Clean Nails (en écoute aujourd'hui) montre que le groupe semble plus ambitieux. Cette chanson est une des plus carrées composées par Dummy, guidée qu'elle est par une rythmique motorik à souhait, une basse essentielle qui tient l'ensemble et une mélodie efficace autant que dansante. Ces gens là ont tout compris et portent très mal leur nom.

 
Album : Free Energy
Année : 2024
Label : Trouble In Mind Records

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En plus des playlists Spotify, Deezer et YouTube, Nine Clean Nails de Dummy est également en écoute ci-dessous :

Le premier extrait de ce nouvel album 'Free Energy' de Dummy, Nullspace :

Le clip de Nine Clean Nails de Dummy, nouvel extrait de leur second album 'Free Energy' :

lundi 22 juillet 2024

[Track of The Day] King Hannah - Somewhere Near El Paso

En 2022, j'étais passé totalement à côté du premier album de King Hannah, un duo liverpuldien formé de Hannah Merrick et Craig Whittle. Histoire de bien faire les choses, ne répétons pas l'erreur en 2024 avec leur second, 'Big Swimmer', sorti fin mai dernier. Construit autour de deux pièces maitresses (Suddenly, Your Hand et Somewhere Near El Paso, en écoute aujourd'hui) qui naviguent entre slowcore et blues-rock du meilleur effet (chaque chanson sachant lâcher les chevaux sur la dernière partie), ce disque ne manque pas d'ambiances pesantes, de mélodies noires, pleine de spleen, d’effluves post-rock et de guitares qui ne demandent rien de mieux que de soliloquer comme jamais.

Mené par la voix d'Hannah Merrick (entre Cassandra Jenkins et le spoken-word de Florence Shaw de Dry Cleaning), aidé par celle de Sharon Van Etten sur deux chansons (et pas les plus laides), 'Big Swimmer' est une belle découverte. Dont au final le seul défaut (en plus de se languir un peu trop parfois) est peut-être sa pochette, même si le duo n'y est pour rien : depuis le 17 juillet dernier, à chaque fois que je la regarde, je pense à la baignade dans la Seine d'Anne Hidalgo et à la photo qui en a résulté.


Album : Big Swimmer
Année : 2024
Label : City Slang

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Autre chanson réussie de 'Big Swimmer' de King Hannah, voilà la chanson titre, avec la participation de Sharon Van Etten :

Dernier single en date extrait de 'Big Swimmer' de King Hannah, voilà le clip de New York, Let's Do Nothing :

mercredi 17 juillet 2024

[Track of The Day] Tele Novella - Marry Me (Suburban Kids with Biblical Names cover)

La chanson du jour devrait faire remonter à la surface quelques souvenirs chez les plus vieux d'entre vous. Celle de l'époque où Soulseek était notre matrice. Où l'univers musical s'ouvrait à nous comme jamais auparavant. Où l'on découvrait des pans entiers de champs musicaux dont nous n'avions pas connaissance. Où l'on tombait au débotté sur un artiste qui n'avait pas connu le succès qu'il aurait mérité à son époque ; sur un disque mineur qui se révélait être au fil des écoutes majeur ; sur des multitudes de groupe qui venaient de sortir un nouvel album dont, sans Soulseek, nous n'aurions sans doute jamais entendu parler.

Parmi ceux-ci, il y avait les Suburban Kids with Biblical Names, un duo suédois qui après deux Ep avait publié son premier et unique album, '#3'. Un disque à la pochette kitsch au possible (elle parlera sans doute à beaucoup d'ailleurs : le duo y est photoshopé dans des hautes herbes et tient comme une Ostie un disque vinyle baigné d'une lumière divine) et surtout plein de petites douceurs indie et twee-pop, sacrément bien composées et qui regorgeaient de petits détails qui avaient le bon goût de se dévoiler un peu plus à chaque écoute.

Quasiment vingt ans plus tard, les Tele Novella rendent hommage au duo suédois en reprenant Marry Me, la chanson qui ouvrait leur album '#3'. Une version avec un peu plus de corps que l'originale (mais tout aussi belle, voir plus bas), dans une veine toujours hors du temps qui leur va si bien, et que Natalie Ribbons chante merveilleusement, son tambourin à la main, pendant Jason Chronis s'attelle à faire jouer ses doigts sur guitare, basse, batterie, clavier farfisa quand il n'est pas occupé à faire les choeurs.

Est-ce qu'avec cette reprise de Marry Me, les Tele Novella vont octroyer un petit retour de flammes aux Suburban Kids with Biblical Names ? Rien n'est moins sûr, tant les méandres des algorithmes et du succès musical sont devenus illisibles. Mais la chanson le mériterait, dans sa version américaine ou suédoise. Les deux duos le mériteraient aussi.

D'ici là, vous me trouverez sans doute en train de réécouter '#3' de Suburban Kids with Biblical Names, disque qui ne nous rajeunit pas mais qui, lui, a très bien vieilli. La marque des grands disques.

Album : -
Année : 2024
Label : Kill Rock Stars

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En plus des playlists Spotify, Deezer et YouTube, la reprise de Marry Me de Suburban Kids with Biblical Names par Tele Novella est également en écoute ci-dessous :

Ne boudons pas notre plaisir et écoutons donc la version originale de Marry Me, par les Suburban Kids with Biblical Names : 

Le clip de Marry Me de Tele Novella, reprise de Suburban Kids with Biblical Names :

mardi 16 juillet 2024

[Track of The Day] Anna Tivel - Disposable Camera

Découverte il y a deux ans via Black Umbrella, chanson aussi sublime que touchante, Anna Tivel est déjà de retour, elle qui ne semble jamais vouloir s'arrêter de composer (elle est quasiment à un album par an depuis 2019). Le disque (son huitième) sorti le 31 mai dernier s'appelle 'Living Thing' ; et si, à l'image de son prédécesseur 'Outsiders' il peine à convaincre sur la longueur, il y a là encore de jolies choses à prendre et à chérir.

Comme Disposable Camera, le single de l'album, chanson pop belle comme tout, en forme de leçon de vie (« nobody tells it like it is, they say don't rock the boat and shut up kid, but that big black train is rolling and that deep down scream is growing, a hurricane come howling, a shot heard from the mountain, a blessing and a burden, I swear this will be worth it ») où la voix d'Anna Tivel, d'une douceur et d'une retenue à faire fondre, fait évidemment merveille.

Album : Living Thing
Année : 2024
Label : Fluff and Gravy Records / Missing Piece Records

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En plus des playlists Spotify, Deezer et YouTube, Disposable Camera d'Anna Tivel est également en écoute ci-dessous :

Le clip de Disposable Camera d'Anna Tivel :

lundi 15 juillet 2024

[Track of The Day] Mammoth Penguins - Here

Le nouvel album des Mammoth Penguins ne restera sans doute pas dans les mémoires. Mais il fait partie de ces disques d'où surgit, coincée entre deux morceaux plutôt quelconques, une petite merveille. Du genre qu'on n'attendait pas, qui nous prend par surprise, qui nous fait lever la tête et remet en cause toute votre vision du groupe en question.

Pour le trio anglais du jour, la chanson s'appelle Here (et c'est également elle qui donne son titre à l'album). Balade pop à guitare joliment mélancolique, où quelques belles cordes, enveloppantes puis tendues, sont en soutien de la voix d'Emma Kupa, et de celles de ses deux compères qui assurent les choeurs. Le genre de choses bien composées, exécutées et touchantes comme il faut. Une chanson qui ferme la face-A de ce nouvel album des Mammoth Penguins, mais qui aurait été parfaite en point final.

Album : Here
Année : 2024
Label : Fika Recordings

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vendredi 12 juillet 2024

[Track of The Day] Kishi Bashi - Make Believe (feat. Linqua Franqa)

De l'américain Kishi Bashi, je ne connais qu'un album (son sublime 'Omoiyari' de 2019) et un Ep ('Emigrant EP' en 2021). Deux disques d'une beauté dingue et d'un doigté fou, où tout est juste, et qui déploient une pop-folk comme lettrée, parfois flamboyante mais toujours délicate.

Pourtant, il semblerait que notre homme soit passé à autre chose sur son nouvel album 'Kantos' à venir le 23 août prochain. Déjà, il y a la pochette, clinquante à souhait. Et puis il y a les trois premiers extraits. Sur les deux premiers (Colorful State et Icarus IV), la production se fait - beaucoup - plus excessive, les guitares balourdes, les ambiances plus en toc. Une sorte de mix entre atmosphères eighties et le disque que Coldplay aurait composé entre 'Viva la vida or Death and All His Friends' et 'Mylo Xyloto'. Et s'il faut admettre que c'est plutôt efficace (surtout Colorful State), on est ici plus dans le pêché mignon qu'autre chose.

Make Believe, le troisième extrait (en écoute aujourd'hui), change la donne. Une vibe plutôt seventies cette fois, un chant typé années 80 (genre rap, sans l'être évidemment) et surtout une mélodie marquante et immédiate, bien arrangée, sur laquelle Kishi Bashi invite la rappeuse et activiste américaine Linqua Franqa - qui fait d'ailleurs montre d'un flow impeccable sur le dernier couplet. Un Make Believe remarquable donc, qui laisse donc encore espérer sur ce nouvel album et qui, entre vous et moi, a tout d'un tube estival.

Album : Kantos
Année : 2024
Label : Joyful Noise Recordings

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En plus des playlists Spotify, Deezer et YouTube, Make Believe de Kishi Bashi, avec la participation de Linqua Franqa, est également en écoute ci-dessous :

Le clip de Make Believe de Kishi Bashi et Linqua Franqa :

jeudi 11 juillet 2024

[Track of The Day] Public Service Broadcasting - Electra

Après un premier album 'Inform - Educate - Entertain' qui faisait étalage ce qui allait devenir la marque de fabrique du groupe, après 'The Race For Space' centré sur la course aux étoiles entre les deux grandes puissances d'alors, après 'Every Valley' consacré à l'essor puis le déclin de l'industrie minière au Pays de Galles, et après un 'Bright Magic' qui prenait pour thème la ville de Berlin, les anglais de Public Service Broadcasting continuent dans le concept album avec 'The Last Flight'. Sur ce cinquième album qui sortira le 4 octobre prochain, c'est l'histoire d'Amelia Earhart qui sera au centre de leurs compositions. Aviatrice américaine, elle fut notamment la première femme à traverser l'Atlantique en solitaire (1932) avant de disparaitre quelques années plus tard dans le Pacifique, sans que l'on retrouve jamais son corps ni que l'on sache ce qu'il s'était passé.

Bref, une femme de légende que le désormais trio anglais va faire revivre le temps d'un album, au gré de guitares, de samples (évidemment) et d'électronique. Le premier single Electra (du nom de l'avion d'Amelia Earhart) donne le ton entre nappes et rythmique marquée, dans un style pur et tout à fait Public Service Broadcasting.
 
Album : The Last Flight
Année : 2024
Label : So Recordings / Silva Screen Records

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lundi 8 juillet 2024

[Track of The Day] Cold Cave - Hourglass

Si vous aviez besoin d'un shot eighties, alors le nouveau single de Cold Cave est fait pour vous. Cold Cave ? Le projet de Wesley Eisold et Amy Lee, très aimé dans ces pages à la sortie de 'Cherish the Light Years' (un album de tous les excès) et mis en sourdine depuis quelques années déjà (à quelques singles pas forcément mémorables près).

Le duo a publié depuis le début de l'année une série de singles, qui laisse présager un nouvel album (sans pour autant avoir annoncé quoique ce soit à ce propos). Le quatrième - et dernier - en date s'appelle Hourglass et est sans doute le plus réussi de tous. Et surtout la meilleure chanson de New Order des vingt dernières années. Certains crieront au plagiat, d'autres plus mesurés objecteront que c'est quand même très référencé. Qu'importe : ce morceau de Cold Cave se marie bien à ce dimanche soir plein de ouf de soulagement et de nouveaux espoirs. 

Album : -
Année : 2024
Label : Heartworm Press

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vendredi 5 juillet 2024

[Track of The Day] Will Butler & Original Cast of Stereophonic - Bright (Fast)

Alors que depuis les allégations d'agressions sexuelles dénoncées à l'endroit de Win Butler, Arcade Fire s'est fait de plus en plus discret, Will Butler continue lui de mener sa carrière loin de ses anciens comparses (qu'il a quitté juste avant les révélations contre son frère). Déjà trois albums solo au compteur, un autre avec Sister Squares l'an passé. Et deux bande-originales : celle du film de Spike Jonze 'Her' en 2014, avec Owen Pallett (quand bien même Arcade Fire est crédité, le mérite en revient surtout au cadet Butler) et celle de 'Stereophonic'.

'Stereophonic', c'est une comédie musicale qui fait l'affiche à Broadway depuis des mois. L'histoire d'un groupe de rock à la fin des années 70, qui en plein enregistrement de son nouvel album, est sur le point d'accéder à la célébrité. Un show qui après avoir battu le record historique de nominations (treize) aux Tony Awards (les Molières américains), vient d'en remporter cinq. Cinq mais pas celle de la meilleure bande originale. 

Et au final, rien de bien scandaleux ici. Car si l'on peut imaginer que tout prend une autre ampleur sur scène, cette BO, entièrement composée par Will Butler et chantée par le cast original (à savoir Will Brill, Sarah Pidgeon, Chris Stack, Tom Pecinka, Juliana Canfield, Andrew R. Butler et Eli Gelb), n'a rien de renversante sur la longueur, malgré ses belles et évidentes effluves des années 70.

Pour autant, on ressortira tout de même quelques chansons (dont l'excellent Masquerade) et surtout Bright (Fast) (en écoute aujourd'hui), qui semble être le fil conducteur de tout le spectacle (il y a trois versions différentes dans l'album). Un morceau pop et chatoyant comme il faut, à la mélodie plutôt imparable, qui montre s'il était besoin que Will Butler est un compositeur doué et qui a de l'avenir (et dont on verra sans doute dans un futur proche comment Arcade Fire arrive à se passer, de lui et de son énergie communicative).

Album : Stereophonic (Original Cast Recording)
Année : 2024
Label : Masterworks Broadway

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mercredi 3 juillet 2024

[Track of The Day] Hermanos Gutiérrez - Abuelita

Hermanos Gutiérrez est un duo de frangins (Alejandro et Estevan) originaire de Zurich, qui aime par dessus tout la guitare et dont le tout dernier album en date (le sixième et le premier pour moi) est un petit ravissement aussi instrumental qu'inattendu.

Intitulé 'Sonido Cósmico', produit et publié par Dan Auerbach des Black Keys, est un voyage onirique dans un monde fait de grandes étendues, qu'on imagine désertiques, et de soleil couchant sur des plaines arides à perte de vue. Et si l'on entend bien un peu de Mark Knopfler (ou de Dire Straits, c'est selon) sur les deux premiers morceaux, cet album est surtout latin jusqu'au bout des ongles, et sait trouver tout du long un bel équilibre entre une guitare qui donne le la, gère le tempo et les affaires courantes, et une seconde beaucoup plus libre, avec en sus quelques arrangements discrets ici et là. Un vrai beau disque de début de soirées estivales, fussent-elles pluvieuses.

Album : Sonido Cósmico
Année : 2024
Label : Easy Eye Sound

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En plus des playlists Spotify, Deezer et YouTube, Abuelita de Hermanos Gutiérrez est également en écoute ci-dessous :

Autre chanson très réussie de 'Sonido Cósmico' de Hermanos Gutiérrez, voilà Low Sun :

lundi 1 juillet 2024

[Track of The Day] Ducks Ltd. - When You're Outside

Non content d'avoir sorti un des excellents disques pop à guitare de ce début d'année ('Harm's Way' en février dernier, très conseillé donc), le duo canadien Ducks Ltd. a publié il y a de cela quelques semaines When You're Outside, une chanson écrite en amont de leur second album mais qui a fini par en être écartée. Et qu'on se le dise, ce n'est nullement à cause de sa qualité mais de son côté trop « country », influence majeure pour le groupe à l'époque, avant qu'il ne change de direction.

Pour être tout à fait honnête, à mon sens, When You're Outside n'aura pas du tout dépareillée sur 'Harm's Way' et lui aurait sans doute donné un cachet encore plus pop. Car voilà une chanson jangle-pop tout à fait estimable et à la mélodie impeccable. Dommage qu'elle en soit aujourd'hui réduite à une chanson bonus ou une simple face-B, elle est bien plus que ça.

Album : -
Année : 2024
Label : Carpark Records / Royal Mountain Records

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En plus des playlists Spotify, Deezer et YouTube, When You're Outside de Ducks Ltd. est également en écoute ci-dessous :

Le clip « paroles » de When You're Outside de Ducks Ltd. :