mercredi 26 novembre 2025

[Track of The Day] Tulpa - Transfixed Gaze

Quelle belle année pour Skep Wax Records. Après 'Looking Back at the World' de The Gentle Spring, après le très bon premier album - éponyme - de The Cords (dont il faudra bien un jour parler dans ces pages), voilà que le label anglais s'apprête à clôturer 2025 par le premier album - lui aussi - de Tulpa.

Tulpa, quatuor originaire de Leeds totalement inconnu à mon bataillon mais dont les quelques chansons écoutées jusque-là aiguisent ma curiosité. Notamment Transfixed Gaze (en écoute aujourd'hui), deuxième des trois extraits publiés en amont de la sortie de 'Monster Of The Week' ce vendredi. Un morceau pop à la mélodie mélancolique, à l'aura noisy délicieuse, et aux guitares généreuses, toutes de fuzz vêtues. Très prometteur.

Album : Monster Of The Week
Année : 2025
Label : Skep Wax Records

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, Transfixed Gaze de Tulpa est également en écoute ci-dessous :

Le clip de Transfixed Gaze de Tulpa, un des singles extraits de leur premier album 'Monster Of The Week' :

 

lundi 24 novembre 2025

[Track of The Day] The Orchestra (For Now) - Amsterdam

Si comme moi, vous avez été dépités de la tournure qu'ont pris les Black Country, New Road depuis le départ d'Isaac Wood, alors jetez-vous sur The Orchestra (For Now), nouveau venu sur la scène musicale anglaise. Un septet (tiens, comme Black Country, New Road) originaire de Cambridge mais relocalisé à Londres, qu'on rattache à la Windmill Scene (cette scène née autour d'un bar de Brixton, qui mêle post-punk, rock expérimental, post-rock et que sais-je encore, que des groupes comme Black Country, New Road donc, black midi, Tapir!, Treeboy & Arc ou Heartworms représentent fièrement) et qui vient en six mois et deux Ep d'enthousiasmer son monde. Et accessoirement de se faire un nom.

Deux disques aux facettes finalement assez différentes : 'Plan 75 Ep' (sorti en mars dernier), romantique et lumineux à bien des égards mais où le feu couvait sous la glace, et sa suite publié le 31 octobre, 'Plan 76 Ep' qui reprend les mêmes éléments mais les triture, les torture et y ajoute une touche post-hardcore, rendant une grande partie du disque beaucoup plus tendue, nerveuse et furieuse. Et si Deplore You / Farmers Market en conclusion (qui laisse entrevoir de nouveaux horizons pour le groupe) aurait fait une très belle Track of The Day, le cœur (on ne se refait pas) ira toutefois vers Amsterdam - seconde chanson (sur neuf !) du répertoire de The Orchestra (For Now) à évoquer le nom d'une ville après Escape From New-York, beauté de 'Plan 75 Ep' - qui oscille entre art-rock, post-punk, indie-rock, orchestration grandiloquente et ruptures brutales. Un grand morceau de la part d'un groupe dont on devrait assurément reparler en 2026 : vu leur productivité, on imagine sans mal que leur premier album est déjà dans les tuyaux.

Album : Plan 76 Ep
Année : 2025
Label : -

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, Amsterdam de The Orchestra (For Now) est également en écoute ci-dessous :

Autre chanson tout à fait recommandable de 'Plan 76 Ep' de The Orchestra (For Now), voilà Impatient qui ouvre le disque :

Le clip de Hattrick, le single extrait de 'Plan 76 Ep' de The Orchestra (For Now) :

jeudi 13 novembre 2025

Damien Jurado - Private Hospital [Maraqopa Records / This Is A Test]

Et voilà donc Damien Jurado qui ouvre une nouvelle voie. Peut-être a-t-elle déjà ouverte pas d'autres, mais sans doute pas, à ma connaissance, de la part d'un artiste de cette envergure. Damien Jurado donc, auteur-compositeur qu'on ne présente plus (carrière longue de déjà trente ans, folkeux admirable et conteur formidable) vient d'annoncer, à l'occasion de la sortie de son nouvel album 'Private Hospital' (le second de l'année) que désormais, dans un souci de préservation de l'environnement, il ne presserait plus aucun de ses albums, aussi bien en vinyle (raison évidente) qu'en cd. Mais pour ne pas proposer que du digital, Damien Jurado va publier ce disque en book form comme il dit. A savoir que le support sera un livre, dans lequel on pourra trouver une carte postale (dessinée par Damien Jurado lui même), les paroles écrites à la main, des photos choisies par l'auteur, ainsi que deux codes pour télécharger l'album (évidemment) mais aussi un disque bonus (et disponible nulle part ailleurs) contenant toutes les démos de 'Private Hospital'. Et s'il est revenu dans un plus récent post substack sur son ambition de ne plus publier ses disques qu'en digital (« Not to worry, I plan on going to back to physical releases again. No timeline as to when though », lire ici), cela reste tout un programme donc.

Il faut admettre que si la démarche tout à fait respectable, très égoïstement, je suis un peu frustré tant j'aime posséder une version physique d'un disque que j'aime. Et ce 'Private Hospital', je l'aime. Et beaucoup. Un album court (onze chansons dont deux skits, 32 minutes), qui s'éloigne de son folk (rock, psyché, indie, traditionnel) habituel pour embrasser une synth-pop aux nappes profondes, aux contours folktronica et indietronica, un rien arty-pop, qui lorgne parfois vers une sorte de r'n'b léger, pour un ensemble plein de mélancolie. Et tout cela lui va très bien au teint. En sortant de sa zone de confort, Damien Jurado séduit étonnamment, et sans doute plus que sur ses derniers albums. Là, tout est brillant, de la belle ouverture Celia Weston, aux engageants Heaven's a Drag ou Howard Morton, en passant par Vic Tayback que Damien Jurado accompagne d'une simple piano qui donnerait presque des frissons, et le morceau de clôture Call Me, Madam, superbe version noire et synthétique d'une chanson aux deux visages qu'il avait publié l'an dernier dans des ambiances beaucoup plus orchestrées, léchées et enjouées (que ce soit dans sa version smoking ou non smoking) qui conte la réalité d'une fumeuse (ou d'un fumeur), et dont on ressent qu'elle n'est pas anodine et qu'elle veut dire beaucoup pour lui. 

Dernier épisode d'une pentalogie débutée avec 'Reggae Film Star' en 2022 (et complétée depuis par 'Sometimes You Hurt The Ones You Hate', 'Motorcycle Madness' et 'Passing The Giraffes'), 'Private Hospital' est un album magnifique et presque déroutant de la part de Damien Jurado, à côté duquel il serait dommage de passer, aussi bien pour sa réalité uniquement digitale que parce qu'il pourrait se retrouver noyer dans la profusion d'inédits et de démos que l'américain publie régulièrement. Car c'est sans doute un des meilleurs disque de Damien Jurado depuis quelques temps déjà, tout empreint de sincérité et de beauté qu'il est. (Sortie : 30 octobre 2025)

Plus :
'Private Hospital' de Damien Jurado est à l'écoute sur sa page bandcamp
'Private Hospital' de Damien Jurado est à l'achat sur sa page bandcamp
'Private Hospital' de Damien Jurado est à l'achat au format livre ici
'Private Hospital' de Damien Jurado est à l'écoute, notamment, sur Spotify, Deezer ou Tidal


Trois chansons de 'Private Hospital' de Damien Jurado en écoute aujourd'hui. Call Me, Madam (
en écoute également dans les playlists Spotify, Deezer, Tidal, YouTube et dans la colonne de gauche du blog)son texte répétitif, ses nappes sublimes et sa longue montée en puissance. Puis Heaven's a Drag, presque un tube indietronica. Et enfin la chanson d'ouverture de 'Private Hospital', Celia Weston :

mardi 11 novembre 2025

[Track of The Day] King Hannah - This Hotel Room

Jamais deux sans trois. Charmé par leur précédent album 'Big Swimmer', tombé amoureux lorsqu'ils étaient venus le présenter sur la scène du Marché Gare il y a de cela un an, le duo King Hannah fait une nouvelle fois mouche dans mes oreilles avec sa nouvelle chanson, This Hotel Room. Une très belle balade noire, aux accointances mélodiques country mais à la saveur blues-électrique, qui voit Hannah Merrick et Craig Whittle mêler leurs voix tandis que les guitares, tapies dans l'ombre et prenant peu à peu de l'aplomb, attendent leur heure pour venir finalement vrombir en pleine lumière - noire. Une chanson superbe qui sera la face-A du prochain 45-tours de King Hannah (tiré à seulement 500 exemplaires) tandis que la face-B proposera, elle, une reprise de Look At Miss Ohio de Gillian Welch en face-B, dont on a hâte d'écouter la relecture qu'ont pu en faire ces si doués liverpuldiens.

Album : This Hotel Room / Look At Miss Ohio 7"
Année : 2025
Label : City Slang

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, This Hotel Room de King Hannah est également en écoute ci-dessous :

Le clip de This Hotel Room de King Hannah :

lundi 10 novembre 2025

[Trakc of The Day] Midlake - The Calling

J'évoquais il y a quelques jours Midlake pour parler de 'The Making', le nouvel album de Lavinia Blackwall, qui allait chercher quelques unes de ses inspirations chez les américains et surtout dans leur disque le plus marquant 'The Trials of Van Occupanther'. Et quelle ne fût pas ma surprise vendredi dernier d'apprendre la sortie de 'A Bridge To Far', le nouvel album du sextet texan, son sixième - seulement serait-on tenté d'ajouter.

Pas dit que le monde ait besoin ou soit dans l'attente d'un nouvel album de Midlake en 2025, tant le groupe a tout dit en 2006 et a su marquer son époque avec des chansons comme Roscoe ou Head Home. Mais sans être attendu, sans être renversant pour un sou, sans être un disque majeur, ni du mois ni même de la semaine, 'A Bridge To Far' s'écoute sans déplaisir. Parce qu'il y a quelques mélodies soignées. Parce que la voix d'Eric Pulido, si elle n'a pas le charme de celle de Tim Smith, a aussi ce petit truc que d'autres non pas. Et parce que The Calling (en écoute aujourd'hui) est un sacré single, aux guitares magnifiques, et qui rappelle pourquoi, il y a de cela vingt ans, nous sommes beaucoup à avoir follement aimé Midlake et ses chansons.

Album : A Bridge To Far
Année : 2025
Label : Bella Union

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, The Calling de Midlake est également en écoute ci-dessous :

Le clip de The Calling, un des singles extraits de 'A Bridge To Far' de Midlake :

jeudi 6 novembre 2025

[Track of The Day] Lavinia Blackwall - The Art of Leaving

Avec sa pochette qui semble autant être un hommage - champêtre - au 'Who's Next' des Who qu'à l'imaginaire folk des années 70, l'écossaise Lavinia Blackwall promet d'emblée une certaine esthétique musicale sur son nouvel album, 'The Making'. Et elle ne ment pas sur la marchandise. A mi-chemin entre une pop orchestrale des 70s (donc), pleine de guitares aux riffs également d'époque, et 'The Trials of Van Occupanther' de Midlake (We All Get Lost ou The Will To Be Wild qui pique le piano de Roscoe), voilà donc un second album très solide pour l'ancienne chanteuse des Trembling Bells, groupe qu'elle a quitté voilà sept ans.

Un disque très réussi, mené par une voix, si ce n'est de tête, particulièrement haut perchée, entre pop, rock et folk, qui multiplie les jolies mélodies, les emballements au piano, les orchestrations fournies, les chansons classieuses (The Damage We Have Done, My Hopes Are Mine avec la voix de Maggie Reilly, la voix du Moonlight Shadow de Mike Oldfield) quand elles ne sont pas tout simplement grandes (The Art of Leaving, en écoute aujourd'hui, sa fougue et ses riffs délicieusement efficaces en conclusion).

Album : The Making
Année : 2025
Label : The Barne Society

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, The Art of Leaving de Lavinia Blackwall est également en écoute ci-dessous :

Autre chanson très réussie de 'The Making', voilà The Damage We Have Done, single sorti il y a de cela deux ans déjà :

Le clip de The Making, la chanson qui donne son nom à ce nouvel album de Lavinia Blackwall :

mardi 4 novembre 2025

[Track of The Day] Milton Nascimento & Lô Borges - Um Girassol Da Cor Do Seu Cabelo


Pendant peut-être quinze ans, j'ai vu passer cette pochette dans les feeds de mes différents réseaux sociaux. Elle m'intriguait : deux jeunes garçons, un blanc et un noir, dépenaillés, assis sur bord de piste, l'un souriant, l'autre étant trop sérieux pour son jeune âge. Et aucune mention du nom de l'album, ni du groupe ou de l'artiste en question. Juste la photo de ces deux gamins, belle et puissante.

Un jour, j'ai appris qu'il s'agissait de la pochette de 'Clube da Esquina', disque de 1972 de deux brésiliens, Milton Nascimento et Lô Borges, dont je n'avais jamais entendu parler. J'ai lu les avis dithyrambiques le concernant. J'ai compris qu'il avait été une influence majeure - et pas qu'au Brésil. J'ai lu les déclarations enflammées à ce que beaucoup - en fait tous - considéraient comme un chef d’œuvre absolu, de la musique brésilienne bien sûr, mais surtout de la musique tout court. Mais j'en suis resté là. Allez comprendre.

Le 12 janvier dernier (oui, c'est précis, mais on se souvient toujours de la première écoute d'un disque marquant), pour la première fois, j'ai lancé 'Clube da Esquina'. J'ai découvert cette musique brésilienne, inventive, poétique et d'une beauté rare, pleine de folk, de variations pop baroques, portée par des voix absolument sublimes. Et j'ai réalisé que tout ce que j'avais pu lire ou entendre à son propos n'était pas exagéré. Que c'était bien l'album merveilleux attendu. Et que le terme de chef d’œuvre n'était pas du tout galvaudé.

La première écoute a été une immense claque. Les suivantes ont peut-être été encore plus intenses. Et depuis, c'est devenu un compagnon sûr. Alors, à l'annonce de la mort de Lô Borges à 73 ans, ce dimanche à Belo Horizonte, la ville qui l'a vu naître, j'avoue avoir un petit pincement au cœur. Et c'est humain : on est toujours triste quand un artiste qui nous a bouleversé - qui plus est à 45 ans passés - s'en va, quand bien même on ne sait finalement rien de lui.

Fait rare dans ces pages, la photo illustrant ce papier hommage n'est pas une photo de Lô Borges mais la pochette de 'Clube da Esquina', avec ces deux gamins, si beaux et si touchants. Parce qu'il y a tout dans cette image. Parce qu'il y a tout dans cet album.

 

 
 

lundi 3 novembre 2025

[Track of The Day] Legss - Eversince

A bien regarder la belle pochette du premier album de Legss, une question surgit : mais qui est donc cette personne habillée d'un pull rouge, qui, floue, semble marcher plus vite que le monde qui l'entoure ? D'autant plus qu'elle était déjà présente sur le précédent Ep du groupe, 'Fester', il y a de cela deux ans. Est-ce Ned Green, le chanteur de Legss ? Un des trois autres membres, le batteur Louis Grace, le bassiste Jake Martin ou le guitariste Max Oliver ? Et surtout, que fait-elle à passer de pochette en pochette ?

A ce jour, pas de réponse, mais l'idée est plutôt sympathique, maline et donne, s'il était besoin, un intérêt supplémentaire à suivre ce quatuor londonien, qui aime prendre son temps et qui après trois Ep (étalés sur trois ans) passe enfin au long format. Celui-ci s'appelle 'Unreal', n'est signé nulle part (mais distribué par The State51 Conspiracy) et confirme les espoirs placés en Legss. Mélange de post-rock, art-rock et post-punk, d'élans noise-rock et de quelques touches slowcore, ce disque, consistant du début à la fin et remarquablement produit, alterne chaud et froid, calme et tempête, murmures et éclats de voix, sur fond de mélodies particulièrement bien tournées. Et si l'on tombera en pâmoison devant la construction de Gloss, l'ouverture Broadcast, American Flowers, See No Evil ou le post-punk de Sleepers, Awake (avec son chant plein de détachement qui tranche avec l'énergie déployée autour), on mettra en avant aujourd'hui le superbe et touchant Eversince, pas flou pour un sou, petit diamant de balade au piano, à l'ambiance parfois rêveuse, aux cordes mélancoliques et aux guitares acérées et nerveuses.

Album : Unreal
Année : 2025
Label : -

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, Eversince de Legss est également en écoute ci-dessous :
 

Autre chanson remarquable de 'Unreal' de Legss, voilà Sleepers, Awake :

Le clip de Gloss, le single extrait (à ce jour) de 'Unreal' de Legss :

 

mercredi 29 octobre 2025

[Track of The Day] Humour - Plagiarist

Le groupe dont il est question aujourd'hui a pour lui deux choses : avoir publié un très prometteur premier album, 'Learning Greek'. Et l'avoir orné d'une des plus belles pochettes de l'année, dessinée par le chanteur, Andreas Christodoulidis (qui est aussi derrière tous les artworks des singles du disque). Ce qui n'est pas rien pour une formation qui essaie de se faire une place au soleil dans une scène britannique toujours plus effervescente.

Humour donc. Un quintette (Andreas Christodoulidis, Ruairidh Smith, Lewis Doig, Ross Patrizio, Jack Lyall) venu de Glasgow qui après deux Ep est passé au long format - plutôt court d'ailleurs (11 morceaux, tout juste 30 mns). Un disque à la recherche des racines du frontman du groupe (grecques donc), qui fait dans le post-punk nerveux qui file à toute vitesse (Memorials, single évident) saupoudré de post-hardcore (la chanson d'ouverture Neighbours comme meilleur exemple), qui crie plus souvent qu'à son tour et mélange mélodies presque mélancoliques, sonorités plus radicales où les deux guitares ne sont pas loin de faire merveille et que Plagiarist (en écoute aujourd'hui) résume complètement.

Album : Learning Greek
Année : 2025
Label : So Young Records

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTubePlagiarist de Humour est également en écoute ci-dessous :

Autre chanson remarquable de 'Learning Greek' de Humour, voilà Neighbours :

Le clip de Plagiarist de Humour, un des singles extraits de 'Learning Greek' :

mardi 28 octobre 2025

[Track of The Day] Library Card - Days of Clay (feat. Axender)

Découvert avec retard en début d'année (ce Well, Actually démentiel), les néerlandais de Library Card continue leur petit bonhomme de chemin. Pas avec un premier album (gageons que celui-ci ne va plus trop tarder) mais un nouveau 45-tours, 'Art School / Days of Clay 7"'

Deux chansons qui confirment tout le potentiel du quatuor de Rotterdam, la face-A Art School dans un post-punk pur et dur, et surtout la face-B, Days of Clay (en écoute aujourd'hui), enregistrée avec un certain Axender (le groupe dit de lui qu'il est « one of the best in the game »). Une fausse balade superbe de plus de cinq minutes où Library Card joue le froid (superbe mélodie sur les couplets) et le chaud (la rage du refrain) avec beaucoup de talent.

Album : Art School / Days of Clay 7"
Année : 2025
Label : At Ease Records

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lundi 27 octobre 2025

[Track of The Day] Tunng - Anoraks

Les années ont passé, les albums se sont succédé et le fait est implacable : Tunng ne fera jamais aussi bien que ses premiers albums (surtout 'Comments of the Inner Chorus' en 2006) et ne publiera sans doute jamais plus une chanson aussi puissante que Bullets, grand tubes des années 2000 s'il en est - aussi bien en VO qu'en VF d'ailleurs.

Pourtant, force est de constater qu'après vingt ans de carrière, les anglais semblent connaître une nouvelle jeunesse. Pour preuve leur 'Love You All Over Again', sorti en début d'année où le groupe retrouvait l'inspiration de ses débuts, faite de folktronica, de mélanges de voix délicates, de collages et de sonorités organiques. Dix chansons auxquelles Tunng aurait pu ajouter sans problème Anoraks (en écoute aujourd'hui), single inédit que le groupe vient de publier. Une chanson qui reprend aussi bien les codes visuels de leur album de janvier que son esthétique musicale. Et qui est surtout diablement belle.

Album : -
Année : 2025
Label : Full Time Hobby

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vendredi 24 octobre 2025

The Telephone Numbers - Scarecrow II [Slumberland Records]

Une fois n'est pas coutume, évoquons un album déjà discuté dans ces pages. Enfin, « album ». Disons plutôt qu'en juillet dernier, le disque en question, 'Scarecrow II' de Telephone Numbers, n'était qu'un album à venir de plus dans une année encore une fois très chargée en nouveautés. Mais l'annonce avait éveillé mon intérêt. Le premier album du groupe de Thomas Rubenstein, Morgan Stanley (The Umbrellas), Phil Lantz (Chime SchoolNeutrals) et Charlie Ertola m'avait charmé en 2021 ; leur Ep de 2023 encore plus. En bonus, les californiens annonçaient avoir signé chez Slumberland Records, gage de qualité s'il en est. Et cerise sur le gâteau, voilà que leur premier single Be Right Down était du genre « wahou », une chanson racée et incroyablement catchy, indie/jangle-pop infernale que quelques cordes venaient embellir sur le refrain. Un morceau parmi les tous meilleurs écoutés cette année - et même au-delà pour ainsi dire.

Début octobre, 'Scarecrow II' est finalement sorti. Dix titres, 37 minutes. Et ce qui est fascinant avec lui, c'est que Be Right Down n'est même pas sa meilleure chanson. Car oui, les titres majeurs se bousculent au portillon de cet album des Telephone Numbers. De Goodbye Rock n Roll en ouverture avec sa mélodie qui nous ferait presque chanter « I want to see my family, My wife and child waiting for me » tant elle a du Love Vigilantes de New Order en elle, à la douce beauté de The Job Is Killing Me, de la mélancolie comme Velvet-ienne de Falling Dream à Ebb Tide et ses arpèges de guitare dans sa conclusion, il y a des concurrents sérieux. Et le principal est Pulling Punchlines. Positionné en cinquième position de 'Scarecrow II', il a tout ce qu'on attend d'un morceau pop. Une basse en intro qu'on dirait piquée aux Cure, un rythme soutenu, une énergie à revendre et à la fin du deuxième refrain, comme si elle sentait que notre journée manquait de cuivres, voilà que la trompette d'Anna Hillburg envoie la chanson dans une autre sphère. Mieux, plutôt que de s'arrêter là, les Telephone Numbers renchérissent avec la guitare de Tony Molina, venu lui aussi prêter main forte au gang californien. Cela ne suffit pas ? Ajoutons un peu d'orgue d'Andy Pastalaniec de Chime School pour finir dans une sorte d'orgie pop qui ne semble pas jamais vouloir s'arrêter (et qui rappelle le REM des débuts), où les chants de Thomas Rubenstein et Morgan Stanley se croisent, se joignent, se répondent et se renvoient des « wouhou » irrésistibles.

Pulling Punchlines est l'apothéose de 'Scarecrow II', disque déjà inoubliable dont les grands moments ne manquent pas. Si l'on voulait motiver le débat, on pourrait dire Telephone Numbers Theme tranche presque avec ses neuf congénères et sonne plus comme The Umbrellas (c'est d'ailleurs Morgan Stanley qui chante ici) que comme The Telephone Numbers. Mais ce serait ergoter pour pas grand chose, tant la chanson est belle et ne dépareille pas avec le reste. 

Ce qui est sûr et certain, c'est qu'on a ici à faire à de la pop de haute volée, si ce n'est de haute-voltige tant elle est maitrisée de bout en bout, nerveuse comme mélancolique, au touché mélodique incomparable et au chant de Thomas Rubenstein qui rappelle celui de Kip Berman de The Pains of Being Pure at Heart. Un disque qui recèle de merveilles, qui n'ont de cesse de se réinventer, comme si elles ne voulaient jamais tomber dans la redite ou l'ennui. Je sais qu'on utilise ce mot à tort et à travers - moi le premier - mais 'Scarecrow II' est un vrai chef d’œuvre. De pop. D'indie-pop. De jangle-pop. De power-pop. De The Telephone Numbers. De musique en général. Et de 2025 en particulier. (Sortie : 10 octobre 2025)

Plus :
'Scarecrow II' de The Telephone Numbers est à l'écoute sur bandcamp
'Scarecrow II' de The Telephone Numbers est à l'achat sur bandcamp
'Scarecrow II' de The Telephone Numbers est à l'achat et à l'écoute un peu de partout

Trois chansons de 'Scarecrow II' de The Telephone Numbers sont en écoute aujourd'hui. Pulling Punchlines, dont j'ai dit au-dessus tout l'amour déjà que j'avais pour elle (en écoute également dans les playlists Spotify, Deezer, Tidal, YouTube et dans la colonne de gauche du blog). Ensuite Goodbye Rock n Roll, à sa mélodie qui n'est pas sans rappeler Love Vigilantes de New Order. Et enfin, pour le plaisir, Be Right Down, déjà publié dans ces pages en juillet dernier, et toujours aussi imparable :

mercredi 22 octobre 2025

[Track of The Day] Lùlù - Lùlù

Ce mercredi soir, le Marché Gare accueillera les irlandais de Sprints. « Enfin ! » ai-je envie de crier tant j'attends de les voir depuis leur 'Manifesto Ep' en 2021. Et quand bien même leur dernier album 'All That Is Over' m'a moins emballé que beaucoup, j'ai hâte d'en prendre plein les oreilles.  Mais nous y reviendrons (peut-être). Car le sujet du billet du jour n’est pas Sprints mais sa première partie du soir, Lùlù.

Lùlù, un quintette composé de deux AVIONS (Luc au chant, Simon à la guitare), de deux Irnini Mons (ex-Decibelles, avec Fanny à la batterie, Sabrina à la basse) d'un Flathead / Pogy Et Les Kéfars (Théo à la guitare). Leur credo ? Une power-pop essentiellement chantée en français (trois titres sont en italien), et même à la française tant elle rappelle Starshooter, le Téléphone des débuts, Bijou et toute une génération de groupes hexagonaux de la fin 70s/début 80s.

Un album éponyme, court (dix chansons, trente-trois minutes au compteur), terriblement efficace, de la part d'un groupe qui sait d'où il vient (superbe Sonic Lyon en hommage à la salle du même nom, pilier primordial des musiques actuelles sur Lyon, et où beaucoup des membres de Lùlù ont déjà joué), dont l'insouciance, le fun et la sincérité semblent être les principales lignes de conduite. Un disque qui a l'urgence chevillée au corps, le cool en bandoulière (le clip, génial, de Lùlù en est l'exemple parfait, voir plus bas), qui file à toute vitesse (Sogni d'Oro pour seule balade) le long de riffs de guitares déchainées et de mélodies accrocheuses, où les tubes se ramassent à la pelle (Lùlù en ouverture, en écoute aujourd'hui, Coups bas, Sonic Lyon, Tous Les Étés, Sur La Corde). Immense coup de cœur de l'année.

Album : Lùlù
Année : 2025
Label : Howlin Banana / Dangerhouse Skylab / Taken by Suprise

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, Lùlù de Lùlù qui ouvre 'Lùlù' est également en écoute ci-dessous :

Autre chanson remarquable de 'Lùlù' de Lùlù, voilà Sur La Corde, qui ferme l'album :

 
Le clip de Lùlù, à l'image de l'album : fun, cool et génial :
 

lundi 20 octobre 2025

[Track of The Day] The Gentle Spring - Untouched

Petit retour dans le passé aujourd'hui. Oh, pas très loin, juste au 17 janvier dernier, date de la sortie du premier album de The Gentle Spring, nouvelle itération de Michael Hiscock (The Field Mice) qui s'est adjoint pour se faire les services des français Emilie Guillaumot et Jérémie Orsell (Dorian Pimpernel).

Le disque s'appelle 'Looking Back at the World', a une langueur pop tout à fait délicieuse, un esprit Sarah Records qui le traverse tout du long (la pochette est d'ailleurs un premier indice) et quelques effluves de The Apartments (forcément, beaucoup des chansons de l'album ont été pensées voire écrites lors d'une tournée du groupe de Peter Milton Walsh où Michael Hiscock tenait la basse). De l'indie-pop délicate, mélancolique, presque désuète pour son époque tout en étant à la fois intemporelle, à la basse est ronde et réconfortante, aux mélodies belles et douces, au premier rang desquelles celle d'Untouched (en écoute aujourd'hui), à l'arrivée de cuivres, fussent-ils synthétiques, exquise.
 

Plus : En bonus, deux interviews à lire pour en savoir plus sur 'Looking Back at the World' de The Gentle Spring. Une de Michael Hiscock pour Benzine Mag, une autre de Michael Hiscock et Emilie Guillaumot chez Section 26.

Album : Looking Back at the World
Année : 2025
Label : Skep Wax Records / Too Good To Be True Records

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, Untouched de The Gentle Spring est également en écoute ci-dessous :
  

vendredi 17 octobre 2025

[Track of The Day] Jimi Tenor, Cold Diamond & Mink - Summer Of Synesthesia

La dernière occurrence de Timmion Records dans ces pages remonte à mai 2009. A l'époque, je rendais les armes devant Cold Game, face-A superbe d'un 45-tours de Myron & E with the Soul Investigators. Totale découverte pour moi, The Soul Investigators, groupe instrumental faisant dans la soul, le funk et ses dérivés, avait pourtant une petite notoriété depuis le milieu des années 90s et encore plus au début des années 2000 quand deux membres du collectif,  Jukka Sarapää et Sami Kantelinen, avaient lancé Timmion Records, et avaient installé le groupe comme membre à part entière du label et avec lequel enregistraient la très grande majorité de leurs artistes maison.

Les années ont passé et depuis, c'est Cold Diamond & Mink qui a repris cette place de groupe de studio de la maison de disque finlandaise. Un trio composé de Seppo Salmi à la guitare et des deux fondateurs Jukka Sarapää et Sami Kantelinen. Très actif, Cold Diamond & Mink avait publié en 2024 'Is There Love in Outer Space?', disque enregistré avec leur compatriote Jimi Tenor. Moins d'un an plus tard, le quatuor remet ça avec 'July Blue Skies', sorti au printemps dernier.

Un album qui porte bien son nom (il siérait très bien à de longues et douces soirées estivales), et avant tout superbe, plein qu'il est de soul cosmique et synthétique, de jazz dub, de funk céleste, de flûte légère comme une plume et de groove tout en rondeur. Un disque aux contours seventies, qui atteint son apogée sur Summer Of Synesthesia (en écoute aujourd'hui), magnifique balade stellaire, smooth au possible et absolument envoûtante, qui ne cesse de se déployer tout du long de ses 4'44".

Album : July Blue Skies
Année : 2025
Label : Timmion Records

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, Summer Of Synesthesia de Jimi Tenor, Cold Diamond & Mink est également en écoute ci-dessous :

Autre chanson remarquable de 'July Blue Skies' de Jimi Tenor, Cold Diamond & Mink, voilà Sky Train Baby :

jeudi 16 octobre 2025

[Track of The Day] clipping. - Forever War

Groupe à part dans le monde du hip-hop américain, le trio clipping. a publié en mars dernier son sixième album, 'Dead Channel Sky', toujours chez Sub Pop. Un disque dans la lignée de ce qu'ils ont toujours fait, plein de hip-hop expérimental et indus quand il n'est pas abstract ou hardcore, où breakbeat, beat electro et acid-house sont légions mais où la destructuration est maîtresse de l'ensemble. Un disque massif (vingt morceaux pour 53 minutes), foisonnant d'idées, pas évident de prime abord (comme toujours avec eux), mais qui petit à petit s’immisce dans votre esprit pour se révéler un peu plus passionnant à chaque écoute.

Comme si cela ne suffisait, les clipping. ont décidé ce début septembre de sortir une version rallongée de l'album, sous le nom 'Dead Channel Sky Plus'. Coup marketing à la Taylor Swift pour vendre encore plus de disques à des fans plus que jamais considérés avant tout comme des vaches à lait ? Pas vraiment, déjà parce que les niveaux de vente n'ont évidemment rien à voir. Surtout parce que derrière 'Dead Channel Sky Plus', il y a au moins une démarche artistique. Au menu de cette extended version, à la pochette en couleur qui remplace le noir et blanc initial, on trouve quatre nouvelles chansons. Et à la différence de beaucoup de ses coreligionnaires, clipping. ne les relègue pas en fin de disque ou sur un CD bonus mais les insère dans le tracklisting, créant ainsi un disque véritablement « augmenté » ; qui gagne (encore) en profondeur et sublime l'original.

De ces quatre titres, on retiendra surtout Forever War (en écoute aujourd'hui). Un morceau politique s'il en est, à la production fantastique, où couplets plein de glitchs et beats electro, et refrain à la mélodie tuante se payent la part du lion, et sur lesquels Daveed Diggs rappe à une vitesse folle (difficile de le suivre même en ayant les paroles sous les yeux). Peut-être la chanson majeure de cet album-et-demi, parmi les meilleurs de 2025 assurément.

Album : Dead Channel Sky Plus
Année : 2025
Label : Sub Pop Records

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, Forever War de clipping. est également en écoute ci-dessous :

Autre chanson de 'Dead Channel Sky' (publié sur sur 'Dead Channel Sky'), voilà Keep Pushing, sans doute le morceau le plus « pop » de l'album :