mardi 31 mars 2009

[Track of The Day] Bob Dylan - Beyond Here Lies Nothin'

Après une longue traversée du désert dans les années 80 et au début des années 90, Bob Dylan est revenu en grâce, notamment via trois albums ('Time Out of Mind', 'Love and Theft' et 'Modern Times'), tous plus réussis les uns que les autres.
Moins de 3 ans après ce dernier, Zimmerman revient une nouvelle fois aux affaires. On attendait le tome 2 de son autobiographie 'Chronicles', on a le droit à un nouvel album, 'Together Through Life'. Un disque à paraitre le 27 avril prochain.
Pour le moment, un seul titre à se mettre sous la dent, Beyond Here Lies Nothin'. Une chanson parfaite dans son rôle de mise-en-bouche, avec son instrumentation rétro et dynamique où se mêlent cuivres et accordéon (!). On rechignera toutefois à parler des paroles, assez décevantes pour un écrivain/poète/songwriter (rayez les mentions inutiles) comme lui, mais on se rassurera en lisant l'interview qu'il donne sur son site officiel, où selon ce qu'on peut y comprendre il n'a rien perdu de sa plume.
Bref, Dieu est de retour. Et ça suffit à faire de ce mois d'avril qui va s'ouvrir un mois réussi. 

Album: Together Through Life 
Année: 2009 
Label: Columbia

lundi 30 mars 2009

[Track of The Day] Broken Records - If Eilert Loevborg Wrote A Song It Would Sound Like This

Voilà un des albums les plus attendus de l'année en ce qui me concerne: 'Until The Earth Begins To Part' des Broken Records dont j'avais appris l'existence au détour de quelques fraiches ruelles d'Edimbourgh, ville dont ils sont originaires.
Un album prévu pour le 1er juin prochain, et pas moins que chez 4AD. Et si ce 'Until The Earth Begins To Part' est du même niveau que le premier titre en écoute If Eilert Loevborg Wrote A Song, It Would Sound Like This (pop mélodieuse et mélancolique, au rythme enlevé qui leur donne un petit côté Jack The Ripper écossais), on tiendra là assurément un des plus beaux disques de l'année. C'est mbfsc2 et moi. 

Album: If Eilert Loevborg Wrote A Song, It Would Sound Like This 
Année: 2009 
Label: 4AD

Vu qu'il n'est pas de bon ton aujourd'hui de publier des posts avec un lien mp3, même quand ceux-ci sont légaux et disponibles gratuitement (Erwan pourrait vous en parler), je m'en tiendrai à un simple lien vers le site de 4AD, où ce If Eilert Loevborg Wrote A Song It Would Sound Like This est disponible gratuitement. Ici donc.

vendredi 27 mars 2009

[Track of The Day] David Fakenahm - Lulie

Et si, en guise de titre de fin de semaine, je vous proposais une berceuse? Histoire de rentrer sereinement dans un week-end que l'on espère ensoleillé? C'est David Fakenahm qui s'y colle. L'auteur du récent - et très réussi - 'Here and Now', a participé dernièrement au volume 4 de la série de compilation de berceuses 'Have a Good Night', organisée et gérée par le site Blog Up.
Une compilation, disponible gratuitement ici ou physiquement chez Les Petites Emplettes (tous les fonds récoltés serviront à l'association Junior Solidarité (qui tend à rompre l'isolement des enfants atteints de cancer).
Une fois encore, le projet a fédéré et ce sont pas moins de 24 artistes au total qui ont répondu présents et ont participé à cette compilation, de Julien Ribot à François Virot en passant par Benjamin Fincher. Et David Fakenahm donc, qui a composé spécialement pour l'occasion Lulie, une belle bluette en anglais, tout au piano. Une jolie berceuse de deux minutes, à se passer en boucle avant de s'endormir donc. Et pas que. 

Album: Have a Good Night 4 
Année: 2009 
Label: BlogUp

jeudi 26 mars 2009

Vandaveer – Divide & Conquer [Alter K]

Quatuor éparpillé aux États-Unis, The Apparitions avait été ma révélation indie-rock de 2006 (et mon 8è album de l'année). Un disque complètement et honteusement passé inaperçu. Et pourtant, enlevé, tubesque, avec de vraies chansons, aux voix et guitares attachantes, aux balades bien torchées et mémorables (She Burned Out Their Eyes dans son genre était mémorable), As This Is Futuristic était – et reste – un disque d'une très grande qualité. Je pensais que s’il arrivait en France, il écraserait tout sur son passage. Cela n’a malheureusement pas été le cas - mais je me défendrai en disant qu’il n’a pas trouvé de distributeur hexagonal, ni même européen si j’ai bien suivi; Non mais.

Mais, me diras-tu coquin de lecteur, «pourquoi nous parle t-il de The Apparitions alors qu'il a nommé son article "Vandaveer"?». Bonne et perspicace question l’ami. Tout simplement parce qu’une des deux voix de ce groupe s’est lancée depuis 2007 dans une carrière solo (même si elle reste bien entourée), sous le nom de Vandaveer. Loin du rock et de la pop échevelée de son ancienne formation, Mark Charles Heidinger (son vrai nom) se plonge dans une musique folk et plus acoustique. En résulte un premier album assez sublime, dont la blogosphère se fait l'écho, ‘Grace & Speed’.

Deux ans plus tard, et pour le moment uniquement en Europe, le voilà de retour avec ‘Divide & Conquer’. Un album qui démarre par une pièce de monnaie qui roule sur elle-même avant de finir à plat. Une rythmique lourde et une note de piano répétitive prennent la suite. Et la voix de Vandaveer apparaît, vite rejoint par celle de Rose Guerin. Et l’affaire semble entendue.

Elle l’est, le reste de l'album confirmant rapidement l’impression de ce Fistful of Swoon: ‘Divide & Conquer’ enchaîne les élans mélodiques susurrés, les douceurs simples, les balades plus travaillées et les harmonies touchantes. Un petit travail d’orfèvre où la voix de Vandaveer y est pour beaucoup, tant elle évoque la rencontre entre celle de Tom McRae et de Chris Martin, pleine de douceur et de force avec ce grain si particulier.

Mélangeant tour à tour guitare électrique, piano, clarinette, guitare folk, ukulélé et clappings éparses, ‘Divide & Conquer’ reste toutefois et avant tout un disque inspiré par le folk. D’ailleurs, Beverly Cleary's 115th Dream (voir plus bas), la chanson qui clôt ce petit bonheur d'album, semble rendre hommage au grand Bob et son Bob Dylan's 115th Dream . Musicalement, les deux morceaux n’ont rien à voir, certes. Mais entre le titre et les paroles qui évoquent une certaine Ramona (dont le Zim avait chanté les louanges en 1964), il est difficile de penser que ce n’est qu’une coïncidence.

De toutes façons, coïncidence ou pas, hommage discret ou non, ‘Divide & Conquer’ reste un très beau disque, à la durée parfait (42’), où mélodies lunaires se frottent à des harmonies célestes. Un second bijou à saluer, qui plus est venant d’un homme capable de passer d’un indie-rock des plus efficaces à un folk racé en un claquement de doigt. Plus qu’une apparition, plus qu’une révélation, 'Divide & Conquer' est une confirmation. (sortie: 6 avril 2009)


(Nb: Vandaveer est en tournée dans toute la France en avril: de Bordeaux à Tours, de Tulles à Orléans, de Nantes à Paris en passant par Le Havre.
Pour les lyonnais, il sera à l'Epicerie Moderne le 15 avril prochain.
Toute les dates de la tournée sont disponibles ici).

Son :
Myspace (Deux titres de ce ‘Divide & Conquer’ en écoute)
Site officiel

Deux titres en écoute. Divide & Conquer, à la mélodie imparable avec les voix de Rose Guerin et de Vandaveer entre murmure et apaisement, et Beverly cleary's 115th Dream, une balade déchirante menée par un piano beau mais bien triste (malheureusement, plus en écoute).

Le premier clip de cet album vient de voir le jour. La chanson s'appelle Fistful of Swoon, elle ouvre ce 'Divide & Conquer' et le tout est visible ici:




Le second clip de ce 'Divide & Conquer' de Vandaveer, Woolgathering :


mercredi 25 mars 2009

[Track of The Day] Bruce Springsteen - The Wrestler

C'est l'histoire d'un homme détruit qui surfe sur un passé révolu. L'histoire d'un homme qui a tout perdu, sa vie, sa fille, son corps. C'est l'histoire d'un homme qui a tout d'un beautiful loser: un mec qu'on a envie d'aimer, malgré ses immenses travers, malgré son incapacité chronique à se prendre en main, malgré sa grande naïveté. C'est l'histoire d'un catcheur. C'est l'histoire de Randy The Ram.
Quand le film d'Aronofsky tire sa révérence, quand Mickey Rourke monte une dernière fois sur les cordes et que résonne The Wrestler de Bruce Springsteen, tout devient d'une clarté sans faille: ce texte, cette voix, ces accords de guitare prouvent plus que jamais que seul le Boss était capable de composer le titre qui sublimerait ce grand moment de cinéma. Comme il a déjà su le faire dans le passé. Comme il saura encore le faire dans le futur.

Cette chanson là se trouve à la fin de son dernier album en date, 'Working On a Dream'. Un disque auquel je n'avais porté qu'une oreille distraite jusqu'alors, décontenancé que j'étais à chaque nouvelle écoute du premier titre, Outlaw Pete, grand moment de rock Springsteen-ien à la manière de Thunder Road ou Born to Run mais à la mélodie tellement pompée sur le I Was Made For Loving You des peinturlurés Kiss qu'elle gâchait tout. Et puis *Kris est passé par là. Et m'a rappelé ce sublime titre. Que je lui pique honteusement aujourd'hui.

"Then you've seen me, I come and stand at every door // Then you've seen me, I always leave with less than I had before // Then you've seen me, bet I can make you smile when the blood, it hits the floor // Tell me, friend, can you ask for anything more? // Tell me can you ask for anything more?"

Album: Working On A Dream
Année: 2009
Label: Columbia


Et pour faire les choses et pour donner, sait-on jamais, envie à ceux qui ne sont pas allés voir ce petit bijou de cinéma, le clip de The Wrestler (malheureusement plus en ligne).

mardi 24 mars 2009

[Track of The Day] MSTRKRFT - Heartbreaker (feat. John Legend)

Et le chapeau d'or de la déception de ce début d'année est attribuée à... MSTRKRFT. Remixeurs hors pair (leur travail sur le D.A.N.C.E de Justice est toujours une tuerie dancefloor sans pareil, même 2 ans plus tard. En écoute ici), Jesse F. Keeler et Al-P déçoivent avec ce 'Fist of God' qui tombe à plat tout du long (ou presque).
Un album encore plus pute que le premier - mais du mauvais côté de la force cette fois - sabordé par des featurings dégueux et qui rendent le tout encore plus indigeste (mention spéciale à E-40 et au pourtant généralement très bon Ghostface Killah). Bref, MSTRKRFT se plante dans les grandes largeurs. Et c'est assez triste tant ces mecs là sont des petits génies des platines.
Deux titres à peine vienne tenter de sauver l'affaire: It Ain't Love en ouverture, avec Lil Mo en featuring, et Heartbreaker, poperie dopée aux beats très réussie, avec le soulman John Legend au micro (en écoute aujourd'hui). A part ça? Rien. 

Album: Fist of God 
Année: 2009 
Label: Dim Mak

lundi 23 mars 2009

[Track of The Day] Ghostface Killah & DOOM - Chinatown Wars

Et une nouvelle collaboration Ghostface Killah et DOOM (il a perdu son MF ces derniers temps), une! Et ce, pour la bande originale de Grand Theft Auto: Chinatown Wars, la nouvelle mouture du jeu vidéo à sortir sur Nintendo DS. Produit par Oh No (rien que cela), le petit frère de Madlib, le titre est un morceau de hip-hop puissant, où les deux se partagent trois couplets, avec une préférence pour le passage de Doom, dont le flow, moins sur le vif, moins hargneux, est plus "léger". Du bon son brut pour les truands. 

Jeu: Grand Theft Auto: Chinatown Wars 
Année: 2009 
Label: -

vendredi 20 mars 2009

[Track Of The Day] Jeremy Jay - In This Lonely Town

L'an dernier, il parait que son 'A Place Where We Could Go' était un de ces disques à écouter. Vu que je ne l'ai pas fait, je me baserai donc uniquement sur ce 'Slow Dance', a priori son quatrième album (et dernier en date).
Songwriter américain qui aime le post-punk et les synthés dans tous les sens, Jeremy Jay sera peut-être à suivre dans le futur. Peut-être. Car cet album, s'il est plutôt réussi dans son genre - porté qu'il est par quelques titres très nerveux (We Were There, Will You Dance With Me) voire carrément énergique, comme l'excellent In This Lonely Town, en écoute aujourd'hui - a tout de même quelques longueurs. Problématique pour un disque qui fait 32 mns...

Album: Slow DanceAnnée: 2009Label: K

jeudi 19 mars 2009

Handsome Furs – Face Control [Sub Pop]

S’ils sont les leaders de Wolf Parade, un des groupes les plus passionnants qui soit (et auteur l’an passé d’un album épatant, ‘At Mount Zoomer’), Dan Boeckner et Spencer Krug sont, à l'instar de leur ami Dan Bejar, du genre hyperactifs. Des auteurs qui ne savent pas rester en place et dont le manque d’activité semble être pour eux quelque chose auquel ils n’ont pas envie de se frotter. En tout cas pas pour le moment.

Plutôt que de se limiter à une seule et même entité, les deux en créent d’autres pour pouvoir alimenter leur soif infinie de musique. Ainsi, Spencer Krug est à la tête de pas moins de quatre autres groupes, dont Sunset Rubdown, Frog Eyes ou encore Swan Lake. Des entités aux albums sympathiques mais assez inégaux finalement, où le père Kruger se perd régulièrement en expérimentations pas toujours bienvenues.

Le cas de Dan Boeckner est différent. Lui préfère tabler sur un seul groupe parallèle: Handsome Furs. Et force est de constater qu’il a plutôt raison de ne pas s’éparpiller plus que de raisons tant ce side-project est le plus intéressant de ceux ayant émergés de Wolf Parade.

Après un premier album (‘Plague Park’) aux prises de risques minimes mais au résultat étonnant, le groupe, formé par le couple Boeckner (lui à la guitare et au micro, elle au synthé et à la rythmique), revient donc aux affaires, une nouvelles fois chez Sub Pop, avec ‘Face Control’ d’un tout autre acabit.

Enregistré principalement en Europe de l’Est en Russie, on jurerait pourtant qu’il a été conçu sous les projos de l’Haçienda, avec Bernard Sumner et Peter Hook en chef d’orchestre. Car si les premières secondes de l’album (Legal Tender), rappellent Lcd Soundsystem (impression qui revient régulièrement tout au long de l’album), très vite on se rend compte que c’est surtout New Order qui est la principale influence de ce ‘Face Control’. Toutes les pistes de cet album respirent le groupe mythique de Manchester, aussi bien pour le côté dancefloor synthétique, pour la rythmique froide et robotique que pour la guitare acérée et agressive de Dan Boeckner.

A tel point qu’on frôle parfois le plagiat, notamment à deux moments: All We Want, Baby, Is Everything a plus qu’un peu de Temptation dans les veines. Quant à Nyet Spasiba (voir plus bas), il se permet de rendre hommage (ou pomper c’est selon) à Blue Monday en reprenant son beat, peut-être le plus célèbre de l’histoire. Rien que cela.

Toutefois, malgré son manque de tube planétaire (tout le monde n’a pas dans sa besace un Age of Consent ou un Ceremony), 'Face Control' s'impose largement quand même comme un excellent album (seule la pochette est ratée. Mais Peter Saville ne peut pas être partout). Plus cohérent que certains des albums de New Order, il est le mix réussi d’electro-pop synthétique aux relents de new-wave, le tout à la sauce canadienne. En quelque sorte, l’album que pourrait sortir la bande à Sumner si James Murphy s’attelait à la production. (sortie : 9 mars 2009)

Son :
Myspace (‘Face Control’ y est en écoute complète!)

Deux titres en écoute: un Legal Tender, qui ouvre l'album, où l'on croise Lcd Soundsystem et New Order, puis Nyet Spasiba et son beat Blue Monday (malheureusement plus en écoute).

Et pour finir, le clip de I’m Confused, hommage du groupe à Resident Evil :

Handsome FursI’m Confused


mercredi 18 mars 2009

[Track of The Day] Casiotone for The Painfully Alone - Streets of Philadelphia (Bruce Springsteen cover)

En attendant son prochain album, l'attendu mais très long à venir 'Vs Children' (à sortir finalement cette année chez Tomlab), Owen Ashworth et son Casiotone for the Painfully Alone mettent à jour quinze raretés, enregistrées de 2004 à 2007, dont 4 reprises (celle de Graceland de Paul Simon est surprenante).
Si l'ensemble est plutôt réussi (quoique disparate, il y a quelques bien ici et là quelques titres inutiles), on retiendra quand même la cover très réussie de Streets of Philadelphia de Bruce Sprinsgsteen, dans la plus pure tradition Ashworthienne, avec production foutraque, claviers et ambiance synthétique. Bref, le cheap, c'est chic. 

Album: Advance Base Battery Life 
Année: 2009 
Label: Tomlab

mardi 17 mars 2009

M. Ward – Hold Time [Merge]

Il y a des gens exaspérant. Des gens qui ont un talent fou, un touché de velours et qui, comble du bonheur, transforment nos désirs d’anciens collégiens en réalité.
M. Ward fait partie de ces gens là, le cuistre. Premièrement, il a du talent. Et énormément. Ses cinq premiers albums sont de véritables trésors de folk, country et blues songs racées et aux contours usés. Et même quand il vient prêter main forte à des amis (ou pas) comme Alain Bashung (sur ‘Bleu Pétrole’ où il apparaît, sa guitare scotchée à la main) ou Jenny Lewis (sur ses deux albums, mais notamment sur le premier, ‘Rabbit Fur Coat’, où il vient donner de la voix sur Handle With Care, en compagnie de Conor Oberst et Ben Gibbard), il le fait avec classe.

Deuxièmement, il est du genre à batifoler avec une des plus belles femmes de la planète, l’actrice Zooey Deschanel, brunette au charme ravageur et aux courbes envoûtantes. Tout ceci est pour le moment strictement professionnel (il ne manquerait plus que ça tient) vu qu’ils ont enregistré l’an passé un disque à deux, sous le nom de She & Him, ‘Volume 1’. Un bel album doux, jazzy et rétro, qui rappelle le duo que formait (feu) Lee Hazelwood et Nancy Sinatra.

Bref, énervant. Exaspérant. La sortie de son nouvel album, ‘Hold Time’ allait-elle être l’occasion de dire enfin du mal de ce M. Ward à qui tout sourit ? Presque. Mais en fait non. Car, et disons le tout de suite histoire de soulager ta nervosité bien légitime ami lecteur, ce ‘Hold Time’ n’est pas le meilleur album de l’américain. Le souci, c’est qu’il reste néanmoins un beau disque, une nouvelle fois.

Sans changer de veine, M. Ward propose un disque dans la lignée de ses prédécesseurs, avec folk et country songs de haute volée (For Beginners, Jailbird) et cette voix toute droit sortie d’un vieux transistor des années 50.

La seule différence notable reste quand même que, contrairement autres albums, M. Ward semble… heureux. Oui, heureux ! ‘Hold Time’ n’est pas aussi noir que ‘Transfiguration of Vincent’ ou ‘Post-War’. Et c’est assez déstabilisant au premier abord.

Histoire de faire les choses bien, il a aussi profité de l’occasion pour inviter quelques ami(e)s à venir donner de la voix : on retrouve notamment Jason Lytle (ex-Grandaddy) sur To Save Me, Lucinda Williams sur Oh Lonesome Me (le plus beau titre de l’album, sombre et envoutant à la fois) et bien sûr la belle Zooey Deschanel sur le rugueux Never Had Nobody Like You où le mélange de leur deux voix fait merveille.

Au final donc, M. Ward reste donc exaspérant. Si ‘Hold Time’ n’a pas la classe de ses prédécesseurs, s’il lui manque un je-ne-sais-quoi pour en faire un grand disque marquant (même si les 20 dernières minutes sont de très haut niveau), il faut avouer que cet album est quand même une belle réussite. Une de plus. Je l’aurai un jour, je l’aurai ! (sortie: 16 février 2009)


Son :
Myspace (un seul titre de ‘Hold Time’ en écoute)
Site officiel

En écoute, deux titres : le sublime duo avec Lucinda Williams, tout en cordes, Oh Lonesome Me (une reprise d’un standard country, écrit par Don Gibson et Chet Atkins en 1958) et Epistemology, déjà un classique de sa discographie (malheureusement plus en écoute).

Et pour finir, le clip (au diapason) du premier single extrait de ‘Hold Time’, Hold Time le bien nommé (un choix de single surprenant d’ailleurs) :



M. Ward - Hold Time


lundi 16 mars 2009

[Track of The Day] Arnaud Cathrine et Florent Marchet - Ce Qui N'est Pas Permis

La nouvelle d'hier soir m'a bouleversé. Je vous avoue avoir eu les yeux bien mouillés et le cœur gros. Je sais que c'est con de se mettre dans des états pareils pour un artiste dont, certes, on aime beaucoup les albums et qu'on a déjà vu sur scène, mais qu'on ne connait qu'à travers le prisme du disque. Mais c'est comme ça.
Vu que je ne vais pas mettre un titre de Bashung chaque jour pendant la semaine qui vient (et pourtant, j'ai presque failli), je reste dans le registre de la chanson française avec le disque-concept 'Frère Animal' d'Arnaud Cathrine et Florent Marchet. Un disque dont j'ai souvent parlé dans ces pages.
Mais en ces heures de tristesse, tournons nous vers ceux qui, comme Bashung il y a encore quelques semaines, font vivre la musique française. C'est le cas de ces gars là (et notamment de Florent Marchet).
Un titre inédit donc, Ce Qui N'est Pas Permis (avec les deux compères et Valérie Leulliot au micro), de ce 'Frère Animal', un album dont il faut parler. Un disque qu'il faut écouter. Un livre qu'il faut lire. Un roman-musical qu'il faut posséder dans sa bibliothèque. Et dans sa discothèque.

A noter que la joyeuse bande vient d'enregistrer une White Session, que l'on peut écouter ici et ce jusqu'à mardi prochain (nb: il faut avoir real player, la raison pour laquelle je n'ai pas encore posé mes oreilles sur la choses).

Pour info: ce roman-musical est disponible pour 15€ ici. Quant à la chronique que j'avais consacrée à 'Frère Animal' l'an passé, elle se trouve ici. 

Album: Frère Animal 
Année: 2008 
Label: Nodiva

dimanche 15 mars 2009

[Track of The Day] Alain Bashung - La Nuit Je Mens


On l'a vu dans le Vercors... sauter à l'élastique ... voleur d'amphores au fond des criques ... il a fait la cour à des murènes ... il a fait l'amour... il a fait le mort...

vendredi 13 mars 2009

[Track of The Day] Bishop Allen - The Ancient Commonsense Of Things

Voilà un des albums les plus attendus de l'année: 'Grrr...' de Bishop Allen. Enfin, attendu. Au moins chez Erwan et Cécile disons. Et moi donc. Car leur deuxième album, 'The Broken String', était ni plus ni moins un manifeste d'indie-pop classieuse, rafraichissante et revigorante.
Depuis 2007, rien ou pas grand chose de la part de ces new-yorkais (signés sur l'excellent Dead Oceans). Leur retour est donc une excellente nouvelle.

Le hic dans tout cela, c'est que trop d'attente tue l'attente. Et qu'il faut bien se rendre à l'évidence: ce 'Grrr...' est une déception. Non pas que ce soit l'album le plus mauvais de ce début d'année, non. Juste que c'est raté: les mélodies ne décollent pas, le groupe semble s'ennuyer profondément à jouer ses morceaux. Des chansons toutes étouffées par une production qui ne leur laisse pas la chance de décoller et de prendre de l'ampleur. Mais où sont passés les orfèvres pop de 'The Broken String' où chaque titre était composé d'une foultitude de petits riens qui rendaient le tout très beau?
Quelques chansons à sauver ceci dit, notamment The Ancient Commonsense of Things, en écoute aujourd'hui.

Album: Grrr...
Année: 2009
Label: Dead Oceans

Deux titres (dont The Ancient Commonsens of Things) sont à télécharger, légalement et gratuitement ici et (click-droit et enregistrer-sous)
D'autres mp3 - des albums précédents - sont à télécharger sur leur site officiel.

jeudi 12 mars 2009

[Track of The Day] Hauschka – Ginsterweg

Hauschka (de son vrai nom Volker Bertelmann) est un compositeur allemand originaire de Düsseldorf, dont tout le talent s’exprime via un piano qu’il aime chambouler et titiller. Tirés de son album 'Fendorf' de l'an passé, les 7 titres qui composent ce 'Snowflakes and Carwrecks Ep' continuent de suivre une nouvelle voie: toujours autant de piano, désincarné tout en étant céleste, toujours ces touches d'électro, mais plus de cordes.
Un Ep (de 40 mns!) merveilleux, comme toutes les œuvres (le mot s'applique plus que jamais ici) de Haushcka, symbolisé par ce Ginsterweg au rythme entêtant.

Album: Snowflakes and Carwrecks Ep
Année: 2009
Label: Fat Cat

mercredi 11 mars 2009

[Track of The Day] Maxïmo Park - Wraithlike

Combo anglais post-punk auteur d'un premier album 'A Certain Trigger' tout à fait recommandable (bien plus que, au hasard Balthazar, le 'Silent Alarm' des Bloc Party ou l'éponyme de Franz Ferdinand) et d'un second plus boursoufflé et un peu décevant, les Maxïmo Park sont de retour avec un troisième opus, 'Quicken The Heart', à paraitre en mai prochain.
Un premier titre, Wraithlike, en écoute aujourd'hui, est disponible sur le site du groupe ici (nb: il faut toutefois se créer un compte pour pouvoir le télécharger). Une chanson qui montre un petit retour au source pour le groupe, avec moins de grandiloquence et de production ampoulée. Rien d'exceptionnel au final, mais une bonne nouvelle d'un groupe injustement sous-estimé ou méconnu. 

Album: Quicken The Heart 
Année: 2009 
Label: Warp

mardi 10 mars 2009

Emmy The Great – First Love [Close Harbour]

Si j’ai souvent fait l’éloge d’artistes féminines dans la partie Oldies (de Millie Jackson à Evie Sands en passant par Syreeta), je n’ai que trop rarement évoqué (au moins à mon gout et à quelques Nina Nastasia, Rosie Thomas, Delphine Dora ou Mira Calix près) dans ces pages des albums récents d’artistes du, soit disant, sexe faible.

Alors quand je suis tombé sur le premier album d’Emmy The Great (de son vrai nom Emma-Lee Moss), je me suis dit qu’il était temps de rattraper mon retard en la matière. Car cette anglaise de 25 ans a du talent à revendre et son premier album, ‘First Love’, un sacré charme qui ne cesse croître au fur et à mesure des écoutes.

Emmy The Great, pour peu que l’on ait suivi l’actualité musicale de début 2008, n’est pas une nouvelle venue. Elle était en effet une des guests vocales du premier album de Lightspeed Champion, ‘Falling Off the Lavender Bridge’.

Après une presque dizaine de singles, la belle brunette saute donc le pas et sort son premier album, ‘First Love’. Un disque apparemment anodin au départ mais qui s’avère rapidement bien plus que cela. Car derrière son apparence épurée, cet album est un voyage au pays du doux et du beau, entre folk, americana et country, porté par des accords de guitare acoustique, des chœurs doucereux, des cordes et une mandoline délicates; et surtout par cette voix délicieuse, presque timide par moment, qui a le bon goût de ne jamais s’échapper dans d’improbables montées lyriques chères à tant de ses consœurs.

‘First Love’ n’est pas à proprement parler un disque qui respire la joie de vivre. On sent derrière quelques élans enjoués une tension, de vraies déchirures et de grandes souffrances, symbolisées par des paroles douce-amères et d’excellentes tenues.

Sorte de mélange de Nina Nastasia, Kimya Dawson, Jenny Lewis et Nickel Creek, Emmy The Great est une songwriter qui possède un talent fou pour dépeindre un quotidien pas toujours rose et des souffrances qui ne veulent pas s’atténuer. Et quand elle rend hommage ou simplement évoque Bob Dylan, MIA ou Leonard Cohen (et son Hallelujah via un vibrant First Love: «Now the thought of you is burnt // on my body from the first time you did rewind that line from Hallelujah // The original Leonard Cohen version»), elle n’en est que plus touchante. (sortie: 2 février 2009)


Son :
Myspace (un titre de ce ‘First Love’ en écoute)
Site officiel
Deux titres en écoute, très représentatif de l’album. Absentee, qui ouvre ce ‘First Love’, et son refrain divin, et Dylan, une chanson qui évoque le grand Bob de façon inhabituelle («And you say Dylan is a sentiment // That no one else will ever understand // And you say Dylan is a sentiment to you // But you are only just a man»), malheureusement plus en écoute.


Trois beaux clips de la demoiselle à regarder également : First Love (où elle s’amuse à rendre hommage à l’Hallelujah de Leonard Cohen), Easter Parade (qui rappelle Nina Nastasia) et un We Almost Had A Baby qui semble avoir été composé dans les années 60 :


Emmy the Great- First Love 



Emmy The Great - Easter Parade




Emmy The Great - We Almost Had A Baby


lundi 9 mars 2009

[Track of The Day] Tim Hecker - Currents of Electrostasy

Après un détour avec Aidan Baker pour 'Fantasma Parastasie' (clairement un des grands disques de l'an passé), revoilà Tim Hecker, toujours chez Kranky, qui vient donner suite à son 'Harmony in Ultraviolet' de 2006 avec ce 'An Imaginary Country', son sixième album.
Comme toujours, de l'ambiant et du drone au programme. Comme toujours, tout est de très grande qualité, tout y est excellemment "orchestré", plein de grâce. Comme toujours, tout n'est que vapeur, grands espaces et ambiances éthérées. Le tout avec quelques touches de noise plus prononcées que par le passé.
Bref, comme toujours, un bel album de la part de Tim Hecker, certainement un des canadiens les moins connus du pays à la feuille d'érable, mais assurément un des plus importants de la musique contemporaine. 

Album: An Imaginary Country 
Année: 2009 
Label: Kranky

vendredi 6 mars 2009

[Track of The Day] Grand Duchy - Black Suit

Je n'ai jamais été un grand fan de l'œuvre solo de sieur Frank Black (Catholics ou non) ou Black Francis. Dans le même temps, je dois avouer ne pas avoir poussé plus que cela les écoute. Ce 'Petits Fours' change singulièrement la donne.
Car c'est bien l'ancien leader des Pixies qui est derrière ce projet Grand Duchy. Lui et sa femme, Violet Clark. Un disque indie-rock circa 89/90, excellemment produit, qui sonne comme jamais (cette guitare, cette ambiance!). Un disque dont le Black Suit en écoute aujourd'hui est le point central, la clé de voute, et pas seulement parce qu'il est situé en plage 5 (sur un total de 9 titres). Sombre, torturé, il me rappelle d'ailleurs par certains côtés le Watching Me Fall de The Cure, sur 'Bloodflowers'. En deux mots: un régal. 

Album: Petits Fours 
Année: 2009 
Label: Cooking Vinyl

jeudi 5 mars 2009

The Lonely Island - Incredibad [Universal Republic]

Certains (beaucoup?) d’entre vous regardent peut-être régulièrement les élucubrations de trois joyeux drilles dans une émission américaine diffusée chaque semaine sur NBC. Son nom : The Saturday Night Live Show.

Dans cette émission, Andy Samberg, Akiva Schaffer et Jorma Taccone s’amusent à partir en vrille complet avec quelques guests de renom, la plupart du temps via des chansons aux paroles aussi débiles qu’hilarantes.

Devenus incontournables dans le paysage audiovisuel américain, les trois compères passent aujourd’hui au format album en compilant le meilleur des morceaux composés pour le show et en en intégrant d’autres. La plupart du temps, ce genre d’initiative se révèle souvent d’une inutilité crasse. Sauf ici.

Car ‘Incredibad’ des Lonely Island (leur nom de scène), s’il est un disque ovni, est surtout un album réussi où se mélangent hilarité générale et esthétique hip-hop mainstream pleine de fuck, dick, motherfuckers et autre bitch, produit, entres autres, par Sly & Robbie et Dj Nu-Mark. Rien de moins.

En 19 titres, Andy Samberg, Akiva Schaffer et Jorma Taccone emmènent dans leurs bagages des stars à faire pleurer d’envie plus d’un producteur : Natalie Portman (qui fait montre d’une hargne et d’une vulgarité irrésistible: «What you want Natalie? (To drink and fight!) What you need Natalie? (To fuck all night!)»), T-Pain (qui part sur un bateau avec les trois lurons et n’en reviens toujours pas avec sa voix autotunée à mort «Yeah, never thought I'd be on a boat // It's a big blue watery road //Poseidon, look at me, all hands on deck //Never thought I'd see the day // When a big boat coming my way // Believe me when I say I fucked a mermaid»), Julian Cassablancas (The Strokes), Norah Jones, Jack Black (qui nous présente un saxophoniste du Tennessee un peu timide). Bref, du délire à toutes les pistes.

Et surtout sur une. Celle qui a fait du trio des célébrités : Dick in a Box, avec Justin Timberlake en featuring (et à mourir de rire). Un titre et une vidéo qui a fait le tour du monde. L’histoire de deux mecs un peu débiles qui, dans une ambiance à la Santa Barbara, expliquent à leurs copines que le meilleur cadeau qu’ils puissent leur offrir, c’est... leurs bites dans une boite:

«Not gonna get you a diamond ring // That sort of gift don't mean anything // Not gonna get you a fancy car // Girl ya gotta know you're my shining star // Not gonna get you a house in the hills // A girl like you needs somethin' real // Wanna get you somethin' from the heart // Somethin' special girl // It's my dick in a box, my dick in a box babe»
.

Un titre qui prend toute son ampleur en vidéo. Car oui, ne le cachons pas, accompagné d’un clip (voir plus bas), ces titres là multiplient par dix leur potentiel d'hilarité.

Mais attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit: le disque se suffit à lui-même. Car en mariant hip-hop explosif (nerd et bas du front) et paroles stupides mais délirantes The Lonely Island font de cet ‘Incredibad’ une franche réussite.
Cet album tient musicalement la route tout du long (même leurs interludes sont funky comme ce Shrooms qui rend hommage à Super Mario) et voit l’auditeur s'esclaffer plus souvent qu’à son tour (certes à condition de comprendre un minimum l’anglais). Surtout, il consacre trois américains pétris d’humour et talent et amoureux de musique. Un Comedy-album crétin et de grande qualité en résumé. (sortie : 10 février 2009)

Son :
Myspace (tous les titres de ce 'Incredibad' sont en écoute. Mais vu que nous sommes ici chez Universal, ce ne sont que des extraits)
Site officiel

Nb : ‘Incredibad’ est disponible en version cd+dvd compilant 8 clips de chansons tirées de l’album. Rien de moins qu’un must-have.

Contrairement à d’habitude, il n’y aura pas de morceaux en écoute. Mais quatre clips. Le célébrissime Dick In a Box avec Justin Timberlake, I’m On a Boat avec T-Pain, l’hargneux Natalie's Rap et – peut-être – le meilleur des 19 titres, Jizz In My Pants (littéralement : «j’ai joui dans mon fut»). Un régal tout du long. Que vous pourrez savourer en lisant les paroles en anglais en cliquant ici (histoire aussi de passer outre la censure des mots un peu vulgaires).

The Lonely Island - Dick In a Box (feat. Justin Timberlake)




The Lonely Island - I'm On A Boat (feat. T-Pain)



The Lonely Island - Jizz In My Pants



The Lonely Island - Natalie's Rap


mercredi 4 mars 2009

[Track of The Day] The Weepies - How You Survived The War

Originaire du Massachusetts, les Weepies ont sorti dans l'indifférence quasi-générale un troisième album 'Hideaway'. Une indifférence assez bizarre tant leur 'Say I Am You' de 2006 - un album, certes pas forcément mémorable mais largement charmant - avait fait le bonheur de nombreuses séries américaines à succès.
Ceci dit, ce 'Hideaway' n'est pas aussi réussi que son prédécesseur, la faute à quelques titres en trop. Mais il n'en reste pas moins joli et mignon. Exemple avec ce How You Survived The War, petite bluette qui ne mange pas de pain et qui fait du bien. 

Album: Hideaway 
Année: 2009 
Label: Nettwerk

mardi 3 mars 2009

Patients - Volume 1 [-]

Ben Cooper est un homme plein de ressources. Après la sortie en 2007 du splendide ‘Ghost’ sous le nom de Radical Face (un disque qui a fini chez moi numéro 2 cette année là) et un sympathique deuxième album d’Electric President (le groupe qu’il forme avec son ami Alex Kane), et avant la sortie du deuxième album de Radical Face (dont l’écriture ne cesse de progresser), pour patienter, l’homme aux mille projets (il est également membre de Mother's Basement et d’Iron Orchestra) propose sa dernière idée : Patients.

Qu’est-ce donc que Patients ? Juste une collection de chansons que Ben Cooper a enregistré au fil des années et qu’il a mis de côté pour diverses raisons. Son idée est de partager ces titres là avec le plus grand nombre, sous le format compilation et de façon gratuite (ou, en tout cas, non pécuniaire).

Car avant d’aller plus loin et de parler du disque en lui-même, il faut tout de même savoir que cet album là n’existe et n’existera jamais dans le commerce. Cooper a décidé de presser lui-même 100 copies de cet album, en fabriquant lui-même les 100 artworks. Comme il le dit sur son site officiel : «So they were basically just fancy CD-Rs dolled up with spray paint and markers».
Pour l’obtenir, rien de plus simple: il fallait envoyer un objet à l’auteur (une photo d’un paysage, une compilation homemade gravée sur cd, un paquet de chocolat, etc. En gros, tout… sauf de l’argent) et il vous envoyait le disque.

Le hic, c’est que son idée a eu du succès. Il a du donc proposer une alternative à ceux qui, comme moi, n’avait pas été assez prompt à réagir. Ainsi, en allant sur son site Internet, on peut se procurer ce ‘Patients’. Pour cela, il y a quatre conditions à remplir. Il faudra donc lui envoyer par mail :
1) Un lien vers un article (récent ou non) qui vous a bien plu.
2) Un lien vers une image, une photo, une peinture ou un dessin que vous aimez (Nb : si c’est une photo personnelle, il faut qu’elle soit hébergée sur Internet. Pas de pièce-jointes).
3) Le nom du dernier bon livre que vous avez lu.
4) Une citation ou un proverbe que l’on aime particulièrement.

Ceci fait (ajouter quelques lignes à ses choix ne fait pas de mal), vous recevrez quelques jours plus tard dans votre mailbox un lien pour télécharger l’album ‘Patients’, ainsi que quelques commentaire de Ben Cooper sur chacun de vos quatre choix. Bref, une initiative louable, très intéressante et sympathique comme tout.

En ce qui concerne le contenu à proprement parler de ce ‘Patients’, onze titres au programme qui rappelle tantôt Radical Face, tantôt Electric President. Et à chaque fois, le touché mélodique de Ben Cooper, fait de piano, banjo, guitare acoustique, accordéon et clappings, pour un résultat conviant pop atmosphérique (If You Come Back to Haunt Me, Mind Ur Manners) et folk céleste (Tall Tale No. 5, Leaves).
Certes, la cohérence de cet assemblage n’est pas forcément évidente. Il n'empêche que le tout est de grande qualité, que ce véritable cadeau de la part de Ben Cooper est un vrai bonheur. Et l’idée de le transmettre de cette façon, dans un souci de partage et artistique l'est tout autant. (sortie : février 2009)


Son:
Toutes les informations pour se procurer 'Patients' se trouvent là (et en date du 22 février). Mais comme je suis sympathique, je vais vous les résumer : il suffit donc d’envoyer un mail à patients [at] radicalface [point] com avec en objet Patients E-mail Trade, ainsi que les quatre conditions à remplir dans le corps du mail.
Pour toutes les informations concernant le projet, il suffit d’aller . Ben Cooper a listé tout ce qu’il a reçu en échange des copies physiques de son ‘Patients’ et explique l’histoire de chaque morceau. Passionnant.

Pour patienter avant la réception du lien dans vos boites aux lettres électroniques respectives, voilà deux titres à déguster, encore et encore. Le premier Tall Tale No. 5 ouvre ‘Patients’ et aurait fait une excellente face-b (voire même plus) de ‘Ghost’. Le second, If You Come Back to Haunt Me, est plus atmosphérique, plus planant, mais tout aussi délicieux (malheureusement plus en écoute).

lundi 2 mars 2009

[Track of The Day] Fanfarlo - I'm a Pilot

Ils vivent à Londres mais ça n'empêche pas Fanfarlo de prendre ses racines en Suède. Un groupe de cinq membres qui sort ces jours-ci son premier album, après quelques singles dispatchés ici et là. Un disque où les cuivres et le piano se disputent la plus belle part du gâteau, mandoline et cordes se partageant le reste.
Un 'Reservoir' charmant, plein d'envolées pop, sorte de Arcade Fire (référence évidente, voire même plus sur certains passage) meets Beirut and Ed Harcourt, avec la voix de Simon Balthazar qui rappelle énormément celles des leaders des groupes pré-cités.
C'est bien sûr du déjà entendu. Peut-être seront-ils les Noah and The Whale de 2009 (ils jouent dans la même cour). Ce que je sais c'est que cet album contient quelques très bons morceaux (Comets ou The Walls Are Coming Down). Mais ce I'm a Pilot, qui ouvre l'album, a encore plus de classe. En gros, et pour synthétiser: allez-y, c'est de la bonne.

Album: Reservoir
Année: 2009
Label: -

L'album est disponible pour £10 sur le site du groupe ici (a priori, le groupe n'est pas signé encore). Et vu le cours de la livre en ce moment (à 2.35am ce lundi matin, 1€=£0,884, ce qui fait à peine plus de 11€ l'album, frais de port inclus), vous auriez tort de vous priver.