jeudi 30 décembre 2021

Bilan 2021 : « Albums » (20-01)


Après vingt premiers albums, et avant le top 50 des meilleurs chansons de l’année, comme le veut la tradition le premier jour de l’année, finissons donc d’établir la liste de quarante albums qui auront animé mon année avec, comme disent les anglais, la crème de la crème, en tout cas selon mes oreilles.

Mais avant ça, allons faire un tour du voisinage :
- Pop News a demandé à quelques artistes de marque (Julien Ribot, Pascal Bouaziz, Olivier Rocabois, Maxwell Farrington & Le SuperHomard, Raoul Vignal et d’autres) de venir faire un bilan de l’année écoulée
- Les 100 albums de l'année des indispensables The Quietus
- "The Year's Essential Releases" de Bandcamp Daily
- Les 50 albums de 2021 pour The Revue
- Les 10 meilleurs albums de 2021 chez La Musique à Papa
 
Revenons donc à nos moutons. Vingt nouveaux albums. Et assurément les meilleurs que j'ai pu écouter tout au long de cette année très riche. Une année pleine de coups de cœur, de disques mémorables et qui vont m'accompagner longtemps. Vingt disques avec un artiste de plus en plus habitué de ces tops, de belles découvertes pop, un disque merveilleux où l'ombre d'Elliott Smith plane tout du long, du jazz qui s’acoquine à la pop, des disques enregistrés au débotté, des vieux de la vieille de retour et pas pour faire semblant, et l'album de l'année dantesque et foisonnant. Entre autres. C'est tout cela qu'il y aura eu au programme de mon année 2021.
Et pour mieux découvrir ces vingt albums, au bas de ce papier se trouvent deux lecteurs (Spotify et Deezer) vous proposant un morceau de chacun des disques chroniqués. Bonne lecture et bonne(s) écoute(s) !



20. Dummy - Mandatory Enjoyment [Trouble In Mind Records]

Premier album du quatuor californien Dummy, 'Mandatory Enjoyment' est un disque épatant, dans lequel on décèlera du Stereolab, mais pas que. Trop Trouble In Mind pour être résumé à cela, il fait aussi la part belle à la noise-pop, à l’indie-pop et au psyché, tout en laissant planer l’ombre de Broadcast. Avec toujours ces guitares qui ne semblent jamais en avoir marre.


19. Clap Your Hands Say Yeah - New Fragility [CYHSY, Inc]

Les années passent et Alec Ounsworth continue d’emballer son monde. Désormais seul à la tête du groupe dont tout le monde parlait il y a quinze ans, il aura sorti un des tous meilleurs albums de Clap Your Hands Say Yeah (si ce n’est le meilleur). 'New Fragility' est un disque ambitieux, au chant toujours aussi affecté (mais qui est une des forces et signatures du groupe) très bien arrangé, à la production parfaite, où l’émotion affleure sur chaque chanson.
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18. Torres - Thirstier [Merge]

Entre tubes pop et rock, bluette irrésistible et balade rock tuante, 'Thirstier' est le genre d’album brillant qui n’aurait pas dépareillé dans la production d’il y a 25 ans. Chansons aux élans mainstream et rock estampillé nineties, le tout saupoudré de pop, la floridienne rend une copie parfaite avec ce disque séduisant de bout en bout.


17. Danny George Wilson - Another Place [Loose Music]

Avec un timbre et un chant où l'on jurerait entendre Bob Dylan, Jonathan Donahue de Mercury Rev et surtout le regretté Vic Chesnutt, Danny George Wilson aura réussi son retour pour son deuxième album solo, le premier en seize ans. Pop où country et folk ne s'en laissent jamais compter, 'Another Place' est un vrai beau voyage où les mélodies volettent au bras tantôt de guitares électriques nerveuses, tantôt de guitares acoustiques et délicates, où violoncelle, piano et bruits en tous genres sont de la partie.


16. The Notwist - Vertigo Days [Morr Music]

Quatrième album en vingt ans (et le premier pour Morr Music), 'Vertigo Days' voit The Notwist continuer son quasi sans-faute. Un vrai beau voyage, à la diversité certaine et à l'unité impeccable, où les chansons entrelacées s'enchaînent avec une classe folle tout en oubliant ni la mélancolie, ni les mélodies accrocheuses. Un disque mis en orbite par un trio d’ouverture parfait, sans doute le meilleur de 2021.


15. Amyl and the Sniffers - Comfort To Me [Rough Trade Records]

Il y aura eu peu de disques aussi immédiats que celui d’Amyl and the Sniffers en 2021. Démarrant pied au plancher, sans jamais ralentir le tempo. A fond tout le temps, du punk dans l'esprit, du garage dans l'exécution, du gabba gabba hey aussi et surtout, des guitares qui n'aiment rien de plus que riffer dans tous les sens, descendre des manches et festoyer avec rage en déballant des tubes par poignées.


14. Middle Kids - Today We’re The Greatest [Lucky Number]

Sans doute la face-A la plus réussie de l’année. Tout dans les six premiers titres de cet album des australiens de Middle Kids confine à la perfection avec notamment, deux des chansons de mon 2021, Questions et R U 4 Me. De la pop ultra-efficace à prendre en intraveineuse, avec des cuivres à faire fondre en bandoulière et un rythme souvent échevelé.


13. Painted Shrines - Heaven and Holy [Woodsist]

Premier album de Painted Shrines (duo composé de Jeremy Earl de Woods et Glenn Donaldson de The Reds, Pinks And Purples), 'Heaven and Holy' fait dans le folk-rock pysché lové dans les bras d'une indie-pop de belle facture, où les guitares s'en donnent à cœur joie sur un tempo lent et où les élans de voix sont saisissants de beauté. Une sorte de parenthèse enchantée. Un petit délice d'indie-pop. Et un des disques les plus écoutés cette année.


12. Rien Virgule - La Consolation des Violettes [La République Des Granges / Murailles Music / Permafrost / Zamzam Records]
Ce troisième album de Rien Virgule (et le premier sur mes oreilles) est un voyage dans un monde brinquebalant, inquiétant, où ça craque, ça crispe, ça martèle et où ça part ici pour mieux finir là. Mais le (désormais) trio ne laisse jamais les mélodies en chemin ou en retrait, fussent-elles concassées. Pour ainsi dire, celles-ci sont même fascinantes de beauté.
 
11. Arab Strap - As Days Get Dark [Chemikal Underground]

Il y a des groupes qui se reforment parce qu’ils sont en manque de liquidités, et préfèrent tabler sur leur passé pour vendre de nouvelles chansons pas abouties mais qui feront mouche en usant de la carte nostalgie jusqu'à la lie. Et puis il y a Arab Strap. Malcolm Middleton avait annoncé que s’ils refaisaient un album, c’est qu’ils auraient les chansons pour. Spoiler alert : ils ont tenu parole. Préparé à être déçu de voir deux idoles se brûler les ailes dans une reformation convenue, j’en suis pour mon argent tant Arab Strap avec 'As Days Get Dark' aura publié un de ses tous meilleurs albums (ce qui n’est pas rien vu leur discographie), influencé par leurs diverses collaborations (Aidan Moffat) et expériences solos (Malcolm Middleton). Quels hommes !


10. Jack Ingram, Miranda Lambert & Jon Randall - The Marfa Tapes [Vanner Records]

Trois acteurs phares de la country music américaine actuelle se sont donnés rendez-vous dans un vieux ranch perdu dans le désert, autour d’un feu de camp ou l’arrière d’un pickup pour enregistrer un des albums les plus simples de l’année. Deux guitares, trois voix, des chansons belle à pleurer, et une ambiance incroyable qui s’en dégage. Un disque au temps suspendu et touché par la grâce.


09. Airelle Besson - Try! [Papillon Jaune]

Avec la trompette d'Airelle Besson en maîtresse du temps et du tempo, 'Try!' fait partie de ces albums dont la beauté vous explose à l'oreille instantanément. Jazz dans sa couleur et sa conception, il respire la pop par tous les pores. Un voyage gracile et élégant, aérien et sensuel, ardent et allègre. Le genre de disque qui vous fait vous demander pourquoi vous ne mettez pas plus de jazz dans votre vie.


08. Richard Dawson & Circle - Henki [Domino Records]
Richard Dawson est fan de Circle, groupe finlandais de trente ans d’âge, depuis longtemps. C’est donc sans doute un rêve d’adolescent qu’il a réalisé en publiant 'Henki' avec eux. Et quel album ! Baroque, rock et folk, métal dans l'inspiration, très habillé et porté par des choeurs et la voix qui part dans tous les sens de Richard Dawson. Un Dawson qui confirme album après album qu'il est un des artistes les plus passionnants de ces dernières années.
07. Julien Ribot - Do You Feel 9? [December Square]
Entièrement chanté en anglais, composé autour de la personnalité et de l'histoire d'un certain Neon Juju, 'Do You Feel 9?' est un disque qui va puiser son inspiration chez David Bowie, Air, MGMT ou Foxygen. De la pop orchestrale, léchée et lettrée, du glam-rock, pour un résultat ambitieux et grandiose. Un album majuscule de la part d’un compositeur génial.
 
06. James Yorkston and The Second Hand Orchestra - The Wide, Wide River [Domino Records]

'The Wide, Wide River' est un disque absolument majestueux. Du genre de ceux qui respirent le talent, évidemment, le plaisir aussi. Et surtout la liberté. Un album incroyablement généreux et vivant, genre de miracle inattendu, enregistré sans idée préconçue, live et au débotté (en trois jours, l’affaire était pliée). Et qui est plein de superbes chansons que The Second Hand Orchestra habille avec un doigté rare. Comme le dit James Yorkston : « this fast-footed, free-wheeling album ». En roue libre. Mais quelle belle roue libre.


05. Tele Novella - Merlynn Belle [Kill Rock Stars]

Vintage sans être en rien daté, pas vraiment d'aujourd'hui sans être totalement d'hier, 'Merlynn Belle' du duo Tele Novella est un des disques que j’aurais le plus écouté en 2021. Mélodies pop soignées qui se baladent au bras d’une country-folk de cent ans d’âge quand ce n’est pas à celui de Stephin Merritt des Magnetic Fields ; chant divin de Natalie Ribbons, conteuse et pleine d’harmonies dans la voix ; tout est réuni pour en faire un des disques les plus beaux de l’année. Un album hors du temps et pour autant incroyablement moderne.


04. Floating Points, Pharoah Sanders & The London Symphony Orchestra - Promises [Luaka Bop]

Avec pour canevas sept notes de piano jouées et répétées tout du long, comme un mantra, cet album et ses neuf titres n’en formant qu’un est le disque le plus cohérent de tous ceux que j’ai pu écouter cette année. L’alchimie entre le « trio » Floating Points, Pharoah Sanders et The London Symphony Orchestra est évidente et le résultat totalement envoûtant. Une petite merveille onirique et quasiment instrumentale de quarante-six minutes.


03. Sam Forrest - Aeroplane Days [Hidden Bay Records]
Une âme toute Elliott Smith-ienne se promène de par en par de ce 'Aeroplane Days' de l'anglais Sam Forrest. Un album qui aligne les chansons soyeuses, mélancoliques, élancées. En un mot comme en cent merveilleuses. Et même lorsqu'il s’échappe vers des horizons plus synthétiques, Sam Forrest séduit son monde. Sans doute un des plus beaux disques de l’année 2021 et un très grand album.
02. Little Simz - Sometimes I Might Be Introvert [Age 101]

Alors qu’il aurait du être écrasé par Introvert, sa chanson d’ouverture, 'Sometimes I Might Be Introvert' arrive à se départir de ce titre majuscule pour mieux s’en servir comme rampe de lancement. Car la suite ne va pas baisser la garde et laisser filer. Entre hip-hop, jazz, soul/neo-soul, r'n'b, pop, rap et afrobeat, le tout sous couvert d’orchestrations chiadées et ambitieuses, et d'un flow puissant, Little Simz tape fort et juste avec cet album grandiose. Pour ainsi dire, même la pochette est splendide ici. Masterpiece, ni plus ni moins.


01. Kìzis - Tidibàbide / Turn [Tin Angel Records]
 

Sans conteste possible, l’album monstre de l’année. 3h23 de musique au programme. 'Tidibàbide / Turn' s’ouvre et se referme par un chant traditionnel. Au milieu, 34 autres morceaux protéiformes qui balaient tout un pan de la musique (actuelle ou non), du folk shamanique à la pop, du trip-hop à la techno, du spoken-word au jazz, du r'n'b aux chants traditionnels (donc) en passant par l'electro-pop ou d’ambiance plus techno, que Kìzis mêle de voix célestes, de violons qui volettent comme du néo-classique, et d'arrangements soyeux - quand ils ne sont pas bricolés.
Alors oui, tenir la longueur sur 3h23 n’est pas que difficile, c’est impossible. Et il faut reconnaître que le cœur de l’album est un peu moins emballant. Pour autant, Kìzis n’en a cure, tient son cap et arrive au final à faire passer les titres plus faibles pour des respirations pour mieux continuer d’embarquer son monde.
Et de toutes façons, cela ne change rien à notre affaire. S'il n'est pas sans défauts, 'Tidibàbide / Turn' est assurément l'album le plus passionnant de l’année, lui qui arrive à ne pas s’écrouler sous le poids de son ambition démesurée. Un disque monde, rien de moins.
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Et comme promis, ci-dessous (ou sur les liens ci-contre), vous trouverez dans les lecteurs Spotify et Deezer une chanson de dix-neuf albums chroniqués ci-contre. Le vingtième extrait, celui de 'La Consolation des Violettes' de Rien Virgule (absent des plateformes de streaming), il est disponible via bandcamp :

mardi 28 décembre 2021

Bilan 2021 : « Albums » (40-21)


Après les quinze Ep, 45-tours et autres compilations/rééditions qui auront rythmé mon 2021, place aux quarante albums qui auront égayé de bien mornes journées tout au long de cette année d’enfer. Une année d’ailleurs très réussie, où j’aurais trouvé mon bonheur plus souvent qu’à mon tour. Quarante disques donc qui m’auront plus qu’emballé et qui me semblent plutôt assurés de devenir des classiques chez moi dans les années qui viennent.
 
Avant de détailler vingt premiers disques de ce classement, alors voir ce qu’il se passe chez nos voisins et amis, car il y a de belles choses à prendre chez eux :
- Le meilleur des Ep et des albums de 2021 pour Marc Mifune chez Esprits Critiques
- Le top albums de Austin Town Hall
- Les top individuels de la rédaction de Pop News
- Le Bilan de l'année chez Mind Riot Music
- Les 20 meilleurs albums selon For The Rabbits

Mais place à cette première sélection de vingt disques. Vingt albums classés de la 40è à la 21è place. Avec au programme la relève de l’indie-pop, deux légendes qui s’unissent pour faire un album aussi psyché qu’entêtant, de la messe noire, du Abba en moins clinquant, du rock noise, des voix belles à pleurer, un habitué de ces bilans de fin d’année, j'en oublie et pas des moindres.
Et comme lire c’est bien mais écouter c’est mieux, en bas de ce papier se trouvent deux lecteurs Deezer et Spotify dans lesquels vous trouverez une chanson de chacun des albums cités ci-dessous. Bonne lecture, bonne(s) écoute(s) !




40. Pearl Charles - Magic Mirror [Kanine Records]

Pearl Charles, américaine venue de Los Angeles, aime les productions toute en rondeur, les seventies, et les slides guitares délicieuses. Et elle le fait savoir sur 'Magic Mirror', son troisième album, à la pochette dans le ton, qui fait penser à du ABBA, mais sans le clinquant et la grandiloquence des compositions.
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39. The Reds, Pinks & Purples - Uncommon Weather [Tough Love / Slumberland Records]

Le second album de The Reds, Pinks & Purples continue de creuser le sillon de 'You Might Be Happy Someday'. Porté par une pochette aux couleurs pastel aussi belles que celle du premier opus, les chansons sont ici mélancoliques à souhait, habillées de guitares jangle-pop aussi lumineuses que déprimées. Et ce n’est sans doute pas la dernière fois que l’on retrouvera le groupe dans ces bilans de fin d’année, Glenn Donaldson ayant annoncé il y a quelques semaines un troisième album de The Reds, Pinks & Purples pour la fin janvier prochain.
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38. Jay-Jay Johanson - Rorschach Test [29Music]

Treizième album de Jay-Jay Johanson, 'Rorschach Test' est, pour ce que j'en sais, sans doute un de ses plus beaux. Un disque qui hésite et navigue entre ambiance jazzy et trip-hop, tantôt marqué, tantôt évasif et mélancolique, que le suédois porte de sa belle voix pleine de spleen.
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37. Sufjan Stevens & Angelo De Augustine - A Beginner's Mind [Asthmatic Kitty Records]

Voir Sufjan Stevens et Angelo De Augustine sortir un album ensemble n’est en rien surprenant. Ils sont sur le même label et le second est un peu le fils musical du premier. Ce qui est encore moins surprenant, c’est de voir la beauté des compositions qui ressort de cette collaboration en quatorze titres, avec le cinéma comme base principal. Du folk délicat et lumineux, qui voit Sufjan Stevens revenir à nouveau à ses premières amours, que le duo chante de voix diaphanes.
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36. Husband - Cut The Light [-]

Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Difficile à dire tant les informations à leur sujet sont parcellaires. Tout juste sait-on qu’ils sont londoniens. Alors contentons nous de musique. Husband présente celle-ci comme inspirée de The National, Radiohead, Nick Cave ou PJ Harvey. On rajouterait bien The Twilight Sad, Puressence et Get Well Soon à la liste. Mais l’idée est là. Au programme donc, de belles chansons aux mélodies corsetées dans des ambiances sombres et lourdes que viennent éclaircir quelques guitares lumineuses et un piano des plus justes. Un disque qui alterne morceaux de bravoure et balades noires, porté par une voix qui flirte régulièrement avec un chant crooner. Et un ensemble qui, s’il manque d’une production à la hauteur du reste, fait montre d’un sacré talent de composition et d'écriture.
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35. Rat Columns - Pacific Kiss [Tough Love]

Jangle, power et indie pop au programme de 'Pacific Kiss', quatrième album des australiens de Rat Columns. Un disque solaire, plein de belles guitares, dont s'échappent de temps à autre le genre de chansons qui vous font une année entière (I Can’t Live On Love).
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34. Naked Days - My Head Hz [-]

Découvert via son ami Will Toledo, Naked Days est le projet Degnan Smith où, de façon peu surprenante, on entend beaucoup de Car Seat Headrest (Toledo est à la production, mais pas que). Folk mais aux quelques éruptions rock, soigné avec de belles constructions sachant faire monter la sauce, 'My Head Hz' fait partie de ces albums anodins de prime abord mais qui finalement vous accompagnent toute une année.


33. Shame - Drunk Tank Pink [Dead Oceans]

Après un premier album lambda et dont il ne reste pas grand chose, les anglais de Shame remettent tout à plat, changent de braquet et d'ambition avec 'Drunk Tank Pink'. A tous les niveaux, cet album est plus fort, plus malin, plus homogène, plus torturé, plus déroutant aussi, avec un post-punk qui se fait cabosser dans tous les sens par du math-rock et des moments hardcore, qui ne laisse pas vraiment l’auditoire respirer mais qui n’oublie son côté pop.  Avec leur premier album ils jouaient le ventre mou de Ligue1. Là, ils sont en quart de Ligue des Champions.


32. Massage - Still Life [Bobo Integral]

Quintet californien, Massage et son deuxième album 'Still Life' est un vrai plaisir indie-pop/jangle-pop, porté par In Gray & Blue, superbe chanson qui contient plus de New Order que tous les albums de New Order depuis 20 ans. Et si vous y entendez un peu de The Pains of Being Pure at Heart, ne soyez pas surpris : un des compositeurs faisait partie de la bande à Kip Berman.


31. Squid - Bright Green Field [Warp Records]

Des trois albums très attendus en 2021 du côté de l’Angleterre, ce sont finalement les Squid qui coupent l’herbe sous le pied de Black Country, New Road et Black Midi. Plus abouti que ceux de leurs confrères, 'Bright Green Field' est un disque qui ne déçoit pas et qui est même impressionnant. Très bien construit, avec des titres forts (Narrator, incroyable fait d’armes post-punk) intelligemment placés pour mieux relancer la machine, et porté par une pochette somptueuse, ce premier album de Squid fera sans doute date.


30. Dry Cleaning - New Long Leg [4AD]

Il était évident que leurs deux premiers excellents Ep allaient attirer du monde. Et il n’est pas étonnant de les voir signer sur une structure telle que 4AD. Car Dry Cleaning le mérite. Car son post-punk arty, son trio guitare/basse/batterie et la voix monocorde de Florence Shaw, qui parle plus qu'elle ne chante, comme complètement détachée de son environnement proche, le mérite. L’album très attendu après d’aussi bons débuts ne déçoit aucunement. Et ils sont finalement vraiment à part sur la scène actuelle.


29. Chime School - Chime School [Slumberland Records]

Pour ceux qui, comme moi, aiment une indie-pop à guitares des années 80, entre jangle et twee-pop, avec une vibe C86, ce premier album de Chime School est fait pour vous. Entre influence américaine et anglaise, il a tout (mélodies, guitares, rythme échevelé) pour plaire. Le meilleur album du genre de 2021.


28. It It Anita - Sauvé [Vicious Circle]

Groupe belge dont 'Sauvé' est le troisième album, It It Anita aura été un méchant coup de poing en 2021. Du rock énervé, à la batterie puissante, qui aime le noise et des envies de destructuration (tout en restant toujours en ligne). Un disque qui vous chope au colbac dès la chanson d’ouverture Ghost pour ne vous relâcher que 45 minutes plus tard.


27. The Limiñanas & Laurent Garnier - De Pelicula [Because]

De prime abord, cet album de The Limiñanas et Laurent Garnier ne m’a pas convaincu. Passé trop vite dessus, je trouvais que les perpignanais se répétaient trop, tombaient dans le cliché, un peu à l’image du 'Diabolique' sorti il y a deux ans sous l’entité L’Épée. Et puis, il y a eu quelques réécoutes et tout s’est installé, enclenché. Le mariage entre les deux est évident et est la rencontre parfaite pour raconter l’histoire de ces deux gamins perdus, partis dans un road trip destructeur. Un disque aussi psychédélique, cinématique qu’enivrant.
 
 
26. JJULIUS - Vol. 1 [Mammas Mysteriska Jukebox]

Album singulier que ce 'Vol. 1' du suédois JJULIUS. Une ambiance minimaliste, dépressive voire lugubre où post-punk désabusé (et dans le même temps langoureux), éléments plus expérimentaux et éclaircies pop et lumineuses se cotoient dans un ensemble hypnothique et qui devient très vite évident.


25. Colleen - The Tunnel and The Clearing [Thrill Jockey]

Nouvel album de la française Colleen. Qui réussit une nouvelle fois son coup. Enregistré à Barcelone et dans les tuyaux depuis un moment, il est de ces albums à l’atmosphère unique: soyeuse, cotonneuse, où virevolte ses mélodies répétitives et sa voix qu’on dirait chuchotante. Un disque qui aura accompagné beaucoup de mes fins de soirée, quand le lit vous appelle mais que vous tentez de résister pour on ne sait quelle raison.
 
 
24. April Magazine - If The Ceiling Were A Kite: Vol. 1 [Tough Love Records]

Ne nous contorsionnons pas : cet album aurait du se retrouver dans le Top 15 « 7", Ep, Réédition & Compilation ». Car s'il accompagne beaucoup de mes fins de soirées, quand j’ai besoin d’une pop langoureuse et ouatée (on appellerait cela même de la « fog pop » dit-on), au-dessus de laquelle flotte comme un vent de Velvet Underground, c'est en écrivant cette bafouille que je me rends compte que 'If The Ceiling Were A Kite: Vol. 1' est en fait une compilation d’enregistrements des deux dernières années de ce quatuor californien, dont j’aurais découvert en 2021 le talent. Alors, va pour une compilation si tel est le cas. Mais va aussi pour album. Car tout de même, il y a une telle cohérence et une telle homogénéité dans ce disque que j’ai du mal à le voir autrement.
 
 
23. Curtis Harding - If Words Were Flowers [Anti-]

Souvent, il faut quelques écoutes pour tomber raide d’un disque. Pour ce troisième album de Curtis Harding, il aura fallu une minute de la chanson titre If Words Were Flowers. Orchestration ample, cuivre emballant, choeurs au diapason. Tout y est, sauf la voix de Curtis Harding, qui arrive dès le second morceau. Et qui ne fait que confirmer cette première impression. Oui, 'If Words Were Flowers', entre passé et présent, soul et hip-hop, avec une production délicieuse de bout en bout, est un régal de chaque instant, au charme immédiat.
 
 
22. Ada Lea - One Hand On The Steering Wheel The Other Sewing A Garden [Saddle Creek]

Entre folk et pop, rock et presque wave avec quelques guitares qui slide doucement, une ambiance soulful par moment et même l'ombre de Jackson C. Frank qui plane ici et là, cet album est autant une belle découverte qu’un vrai coup de coeur pour une artiste à la vraie personnalité et au timbre délicieux.
  
 
21. Lingua Ignota - Sinner Get Ready [Sargent House]

Son précédent 'Caligula' n’avait pas réussi à séduire mes oreilles. Trop puissant, trop habité, trop tout en fait. Rien de tout cela avec 'Sinner Get Ready', qui ne fait pour autant pas dans la facilité. Un disque sombre et sur lequel repose bien des souffrances réelles (Kristin Hayden, qui officie donc sous le nom de Lingua Ignota, les raconte dans ce très long post éprouvant). Une vraie messe noire, terrifiante, où rien n'est feint et où Lingua Ignota habite véritablement ses chansons.


 
Afin de mettre des sons sur les disques présentés ci-dessus, une chanson de chacun se trouve dans les lecteurs Spotify et Deezer ci-dessous (de la place 21 à 40) :

 

dimanche 26 décembre 2021

Bilan 2021 : Top 15 « 7", Ep, Réédition & Compilation »


Nous sommes le 26 décembre, 2021 est sur le point de tirer sa révérence et
si je suis ravi de la voir disparaitre, je ne suis pas pour autant sûr d'avoir hâte de découvrir 2022 tant celle-ci devrait être, vu les dernières nouvelles assommantes qui se répètent, un copié-collé pas forcément enviable.
Pour autant, si 2021 vu à bien des égards détestables, elle n’en reste pas moins une bien formidable année musicale. On le verra dans ce premier papier et les trois qui suivront, elle aura même été de très haute volée, avec des albums mémorables, des découvertes incroyables, des confirmations implacables et des disques que je sais d’ores et déjà entrés dans mon panthéon personnel.

Mais avant d’aller plus loin et de détailler ces quinze premiers disques, entre 45-tours, Ep, compilations et autres rééditions, quelques liens vers les sites amis et/ou voisins qui eux aussi ont tiré le meilleur de l’année écoulée :
- Les 10 albums de l’année selon la rédaction de Benzine
- Les meilleurs Ep de 2021 des précieux For The Rabbits
- Les 20 meilleurs Ep de l’année selon The Revue
- Le bilan 2021 d’Addict Culture
- Les choix de la rédaction de Section 26

Mais revenons en à nos moutons et démarrons donc ce bilan musical 2021 par, comme le veut la tradition, les formats courts, les rééditions et autres compilations. Un sacré cru comme je le disais plus haut, avec son lot d’Ep épatants, ces compilations qu’on poncera jusqu’à plus soif et ces rééditions d’albums incroyables et jusque là passés sous mon radar. Tout est à lire, brièvement, ci-dessous. Et pour bien faire les choses, en bas de page se trouve des lecteurs Spotify et Deezer pour écouter un morceau de chacun des disques présentés. Bonne lecture et bonne écoute !


Bilan 2021 :
Top 50 « Chansons »
Top 40 « Albums » (20-01)

Top 40 « Albums » (40-21)


7"

Pale Blue Eyes - Motionless / Chelsea 7" [-]
Il n’aura suffit que d’un 45-tours pour que le trio Pale Blue Eyes séduise son monde - et surtout ses compatriotes de Full Time Hobby chez qui ils vont poursuivre leurs aventures discographiques. Et ce deux titres en dit beaucoup sur le talent de ces anglais de Totnes : une envie de dream-pop aux guitares shoegaze sur Chelsea et un Motionless en face-A, indie-pop aérienne, catchy au possible, aux touches synthétiques et qui ne cesse de monter en puissance pour mieux éclater sur un refrain qu'on dirait robotique.
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Emma Tricca - It Don't Bother Me / Good Morning Diner 7" [Dell'Orso Records]

Italienne désormais domiciliée à Londres, Emma Tricca aura été un de ces immenses coup de cœur qui arrivent sans crier gare. La faute à une composition magnifique en face-B et à une reprise splendide de It Don't Bother Me de Bert Jansch, à la relecture ample et à la belle orchestration (et où, pour info, Steve Shelley officie derrière les fûts).
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EP

A Place to Bury Strangers - Hologram Ep [Dedstrange]

Si les new-yorkais d’A Place to Bury Strangers ont perdu de leur jusqu'au boutisme des débuts, s'ils ont mis un peu de pop dans leur moteur, leur intransigeance et leur talent restent intacts. Preuve en est avec ce 'Hologram Ep', qui ne manque ni shoegaze, de noise ou de disto et encore moins de tube (Playing The Part, où A Place to Bury Strangers sonneraient presque comme Blonde Redhead).
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Bestfriend - Places I’ve Lived Ep [-]

Premier Ep du duo canadien Bestfriend, composé à distance, à la bedroom pop synthétique, touchante et nostalgique, comme une rencontre entre A Weather et The Postal Service. Très prometteur. Et heureusement, la suite serait déjà dans les tuyaux (et le titre tout trouvé : 'Places I've Left').
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Cub Scout Bowling Pins - Heaven Beats Iowa Ep [Guided By Voices Inc. / Rockathon Records]

Si à l’écoute de ce premier Ep de Cub Scout Bowling Pins vous entendez beaucoup de Guided By Voices, pas d’inquiétude, c’est tout à fait normal : c’est bien la bande à Robert Pollard qui est derrière. Nouvelle itération pour ce groupe plus que prolifique, et une sacrée réussite pour une première sortie, courte, nerveuse, aux relents 70s et qui se conclue par la chanson titre, le genre de chansons qui vous font une année.
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Kishi Bashi - Emigrant Ep [Joyful Noise Recordings]

Deux reprises (une de Dolly Parton, une des Regina Spektor) et quatre nouvelles compositions, qui n’auraient pas dépareillées sur son 'Omoiyari' de 2019 : Kishi Bashi ne se sera pas foutu de nous pour faire patienter pour son prochain album. Un artiste qui prouve qu’il semble savoir mieux que beaucoup comment composer des chansons pop mélancoliques et aux arrangements délicats.
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Lumer - Disappearing Act Ep [Beast Records / Bleakhaus Records]

Quartet originaire de Leeds, aux quelques Ep disséminés ici et là, aura sorti sans doute - jusque là - son coup de maitre avec 'Disappearing Act Ep', disque à la grande efficacité et au post-punk certes, mais qui ne se départit pas d’un certain côté pop. Et au-dessus plane un chant so british et que l’on aura du mal à ne pas aimer.
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Mannequin Pussy - Perfect Ep [Epitath]

Après un épatant 'Patience' en 2019, les américains de Mannequin Pussy n’auront pas fait de détail avec ce 'Perfect Ep', indie-rock marqué du sceau des nineties jusqu’au bout des ongles et portés par deux chansons qui en d’autres temps auraient connu un bien autre succès : Control et To Lose You.
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Sprints - Manifesto Ep [Nice Swan Recordings]

Daniel Fox, le bassiste des furieux ex-Girl Band et nouveau Gilla Band, ce premier Ep des irlandais de Sprints est une grosse claque, punk en diable et à l'urgence revigorante. Le genre de disque qui ne pouvait que sortir chez les toujours aussi parfaits Nice Swan Recordings.
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REEDITION


Karate - Karate [Numero Group]

Au début des années 2000, à l'époque où je passais mes journées sur les forums Internet, j'étais arrivé sur le forum de La Caverne, une formidable communauté amoureuse des Arts en général et de musique en particulier. Là, grâce à un des membres éminents des lieux (Piezo pour ne pas le nommer), j'avais découvert Karate, groupe alors inconnu à mes oreilles, dont le dernier effort 'Some Boots' avait eu plus que ses faveurs. De là, j'avais plongé dans la discographie des bostoniens et j'étais tombé amoureux de 'Karate', leur premier album, réédité par Numero Group cette année, vingt-six après sa sortie. Et sachez le, l'effet n'a pas changé : leur slowcore matiné de post-hardcore reste toujours aussi irresistible. Le rock indé à son sommet.
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L’Altra - In The Afternoon [Talitres]

A l’époque des balbutiements d’Internet, l’album d''In The Afternoon' de L’Atra a sans doute été un des premiers albums que j’ai téléchargé sur Soulseek. En moins d’une écoute, je savais que j’allais chérir ce disque pendant des années. Et vingt ans plus tard, cet album des chicagoans continue régulièrement de tourner sur ma platine CD. Et sans doute bientôt sur ma platine vinyle, vu que Talitres a eu l’excellente idée de le rééditer en LP, et en ajoutant quatre très belles chansons au tracklisting d’origine. Pour les amoureux de 2002, rassurez-vous : ce chef d’oeuvre est toujours un chef d’oeuvre.
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My Own - Non Wake Up Clocks [Greed Recordings / Zéro Egal Petit Intérieur / Araki / Pied de biche / Day Off]

Ils se seront mis à cinq labels pour rééditer 'Non Wake Up Clocks' de My Own, rien que ça. Et la pépite oubliée (vendue comme telle par Michel Malégeant de Greed Recordings) méritait bien ça. Car quelle découverte ! Groupe français à la carrière courte ('Non Wake Up Clocks' sera son unique album), My Own aime le noise, les ruptures, les élans presque post-rock et autant Sonic Youth que le Blonde Redhead des débuts. Un disque fracassant et en tous points passionntants.
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Martin Newell - The Off White Album [Captured Tracks]

Sorti en 1995 chez Humbug, il aura fallu une réédition de Captured Tracks vingt-six ans plus tard pour découvrir, totalement par hasard, 'The Off White Album'. Lors d’une première écoute à l’aveugle, pensant qu'il s'agissait d'un album de 2021, et sans connaître ni l’auteur, ses accointances avec la poésie ou avant d’apprendre qu’il avait été formidablement produit par Louis Philippe, je m’étais dit au bout de quelques chansons que si le niveau de la deuxième partie de l’album était du même acabit de la première, alors je tenais indubitablement mon album de l’année. Il n’en est rien donc, mais avec ses chansons pop, romantiques, psyché, lettrées et très Beatles-ienne, 'The Off White Album' est autant la réédition que la découverte de l’année

The Beach Boys - Feel Flows: The Sunflower & Surf's Up Sessions 1969–1971 [Capitol]
A l’instar de Bob Dylan et de son 'Springtime In New-York' (voir plus bas), cette réédition ne plonge pas dans la période faste des Beach Boys, celle dans laquelle ils assommaient le monde de leur voix et du talent de leur génie de meneur, Brian Wilson. Pour autant, la période 'Sunflower' et 'Surf’s Up' est tout sauf anodine et mérite vraiment qu’on s’y attache. Ne serait-ce que pour 'Sunflower', disque diablement aimé par l’auteur de ces lignes. Ce coffret a le bon gout de plonger la tête la première dans les sessions d’époque et de prouver, à qui en doutait encore, que même dédaigné par tout le monde à l’époque, les Beach Boys étaient quand même un groupe hors du commun.
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Bob Dylan - Springtime In New York: The Bootleg Series, Vol.16 (1980-1985) [Columbia]
A chaque année son Bob Dylan. Alors oui, entre 1980 et 1985, nous ne sommes pourtant plus dans l’âge d’or de Dylan qui l’a vu enchainer les chef d’oeuvres comme d’autres enchainent les chansons oubliables. Pourtant, cette compilation, si elle n’est - peut-être - pas aussi passionnante que ses devancières ('The Bootleg Series Vol. 12: The Cutting Edge 1965-1966', 'The Bootleg Series Vol. 14: More Blood, More Tracks' ou 'The Bootleg Series Vol. 5: Live 1975 - The Rolling Thunder Revue', pour n’en citer que trois), ce 'Springtime In New York' n’est pas avare de grands moments, de chansons oubliées. Un coffret qui prouve que même dans sa décennie maudite, il était encore un sacré songwriter. Et qu’on a eu à l’époque un peu trop tendance à l’oublier.
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Bilan 2021 :
Top 50 « Chansons »
Top 40 « Albums » (20-01)
Top 40 « Albums » (40-21)

Pour mieux découvrir les 15 disques dont il est question ci-dessus, une chanson de chacun se trouve dans les lecteurs Spotify et Deezer ci-dessous :