Foxygen est décidément un duo à part dans le monde de la musique actuel, qui ne semble pas avoir de vrai plan de carrière écrit et qui ne semble surtout que suivre son instinct et ses envies. La preuve avec leur cinquième album 'Hang', une des premières grosses sorties de 2017.
Un disque qui contraste totalement avec le précédent '... And Star Power', album gargantuesque au possible (24 morceaux en 82 mns) et adoré dans ces pages, foutraque, fourre-tout de rock sixties, de psychédélisme débridé, de glam-rock lo-fi et de chansons folk vacillantes.
'Hang' prend le complet contre-pied. Cette fois, Foxygen fait court (8 chansons en 32 mns) et remise son lo-fi et un Do It Yourself qui lui allait bien au teint (leur premier album enregistré dans un vrai studio, forcément ça aide) pour pondre un disque extrêmement - bien - produit, plein de cordes, de cuivres et d'ambitions léchées qui plonge la tête la première dans les années 70, entre soul, glam, pop très orchestrée et euro-pop.
On ne s'étonnera donc pas de croiser du Stevie Wonder (ces toutes premières notes de Follow The Leader), une mélodie qui rappelle le My Sweet Lord de George Harrison (Avalon), un peu d'ABBA (toujours Avalon), un peu d'americana (On Lankershim), des mouvements glam à la Bowie (un peu sur tous les titres), des ambiances théâtrales ou tout droit sorties d'un cabaret (America, parmi d'autres), quelques idées à la Burt Bacharach, du 'American Gothic' de David Ackles, des moments guitar hero (formidable Rise Up) ou des tonalités vocales qui rappellent aussi bien Bowie, Jagger qu'Iggy Pop.
Oui, 'Hang' est un peu tout cela à la fois. Mais pour autant, n'est-ce qu'un hommage appuyé feignant et où la patte de Foxygen n'apparaît pas ? Bien au contraire ! En consacrant une certaine idée de la chanson à tiroirs, en multipliant les idées et les directions au sein d'un même morceau (America sans doute la plus marquante à ce niveau là, mais loin d'être la seule), en passant de l'emphase à la discrétion, d'un chant maniéré à une voix plus pop, Foxygen marque de son empreinte de 'Hang' foisonnant.
Entouré par un véritable orchestre (où l'on trouve de tout, jugez plutôt : saxo (alto ou ténor), clarinettes, flûtes, trompettes, bugles, trombones, violons, violoncelles, tuba, hautbois ou une harpe) composé de pas moins de 35 membres, pour leur permettre de mettre en musique leurs grandioses idées, Foxygen compose ici 8 titres vibrant, qui parlent aussi bien de cinéma, de lieux mythiques que d'accomplissement personnel, toujours avec ce côté perché et psychédélique.
Reste la question qui divise - car 'Hang' divise, oui : les Foxygen se foutent-ils de nous ? Et sont-ils vraiment sincères ? N'ont-ils pas eu la folie des grandeurs ? Tout est tellement poussé à l'extrême, tout est tellement à l'opposé de leurs dernières livraisons que l'on peut se poser la question. Ne font-ils que singer une époque disparue depuis longtemps pour mieux se moquer de ses élans parfois pompeux ? Ou ont-ils simplement eu envie et le talent pour se plonger corps et âmes dans une période qu'ils affectionnent particulièrement ('... And Star Power' allait déjà piocher, mais de manière plus brute, dans ces années là ?) et n'en ressortir que le meilleur ?
Ces pages trancheront évidemment pour la seconde option tant 'Hang' respire les mélodies travaillées, les mouvements parfaits. Et la musique plus simplement.
Et puis pourquoi se seraient-ils embêtés à inviter les Lemon Twigs (dont Jonathan Rado a produit le premier album 'Do Hollywood' sorti l'an dernier), Steven Gregory Drozd des Flaming Lips ; ou encore Matthew E. White pour s'occuper des arrangements ? Non, décidément, Foxygen ne se fout pas de nous. Non, Foxygen vient juste de sortir un album magistral, ambitieux de bout en bout, bourré de références et rempli d'idées et de mélodies remarquables. Un 'Hang' dont on reparlera, et pas que cette année. Diable que ces deux là ont vraiment beaucoup trop de talent pour leurs coreligionnaires. (Sortie : 20 janvier 2017)
Un disque qui contraste totalement avec le précédent '... And Star Power', album gargantuesque au possible (24 morceaux en 82 mns) et adoré dans ces pages, foutraque, fourre-tout de rock sixties, de psychédélisme débridé, de glam-rock lo-fi et de chansons folk vacillantes.
'Hang' prend le complet contre-pied. Cette fois, Foxygen fait court (8 chansons en 32 mns) et remise son lo-fi et un Do It Yourself qui lui allait bien au teint (leur premier album enregistré dans un vrai studio, forcément ça aide) pour pondre un disque extrêmement - bien - produit, plein de cordes, de cuivres et d'ambitions léchées qui plonge la tête la première dans les années 70, entre soul, glam, pop très orchestrée et euro-pop.
On ne s'étonnera donc pas de croiser du Stevie Wonder (ces toutes premières notes de Follow The Leader), une mélodie qui rappelle le My Sweet Lord de George Harrison (Avalon), un peu d'ABBA (toujours Avalon), un peu d'americana (On Lankershim), des mouvements glam à la Bowie (un peu sur tous les titres), des ambiances théâtrales ou tout droit sorties d'un cabaret (America, parmi d'autres), quelques idées à la Burt Bacharach, du 'American Gothic' de David Ackles, des moments guitar hero (formidable Rise Up) ou des tonalités vocales qui rappellent aussi bien Bowie, Jagger qu'Iggy Pop.
Oui, 'Hang' est un peu tout cela à la fois. Mais pour autant, n'est-ce qu'un hommage appuyé feignant et où la patte de Foxygen n'apparaît pas ? Bien au contraire ! En consacrant une certaine idée de la chanson à tiroirs, en multipliant les idées et les directions au sein d'un même morceau (America sans doute la plus marquante à ce niveau là, mais loin d'être la seule), en passant de l'emphase à la discrétion, d'un chant maniéré à une voix plus pop, Foxygen marque de son empreinte de 'Hang' foisonnant.
Entouré par un véritable orchestre (où l'on trouve de tout, jugez plutôt : saxo (alto ou ténor), clarinettes, flûtes, trompettes, bugles, trombones, violons, violoncelles, tuba, hautbois ou une harpe) composé de pas moins de 35 membres, pour leur permettre de mettre en musique leurs grandioses idées, Foxygen compose ici 8 titres vibrant, qui parlent aussi bien de cinéma, de lieux mythiques que d'accomplissement personnel, toujours avec ce côté perché et psychédélique.
Reste la question qui divise - car 'Hang' divise, oui : les Foxygen se foutent-ils de nous ? Et sont-ils vraiment sincères ? N'ont-ils pas eu la folie des grandeurs ? Tout est tellement poussé à l'extrême, tout est tellement à l'opposé de leurs dernières livraisons que l'on peut se poser la question. Ne font-ils que singer une époque disparue depuis longtemps pour mieux se moquer de ses élans parfois pompeux ? Ou ont-ils simplement eu envie et le talent pour se plonger corps et âmes dans une période qu'ils affectionnent particulièrement ('... And Star Power' allait déjà piocher, mais de manière plus brute, dans ces années là ?) et n'en ressortir que le meilleur ?
Ces pages trancheront évidemment pour la seconde option tant 'Hang' respire les mélodies travaillées, les mouvements parfaits. Et la musique plus simplement.
Et puis pourquoi se seraient-ils embêtés à inviter les Lemon Twigs (dont Jonathan Rado a produit le premier album 'Do Hollywood' sorti l'an dernier), Steven Gregory Drozd des Flaming Lips ; ou encore Matthew E. White pour s'occuper des arrangements ? Non, décidément, Foxygen ne se fout pas de nous. Non, Foxygen vient juste de sortir un album magistral, ambitieux de bout en bout, bourré de références et rempli d'idées et de mélodies remarquables. Un 'Hang' dont on reparlera, et pas que cette année. Diable que ces deux là ont vraiment beaucoup trop de talent pour leurs coreligionnaires. (Sortie : 20 janvier 2017)
Son :
'Hang' est à l'achat sur le bandcamp de Foxygen
'Hang' est (partiellement) à l'écoute sur le bandcamp de Foxygen
'Hang' de Foxygen est en écoute chez Spotify et Deezer
Exceptionnellement quatre titres en écoute. Tout d'abord Trauma (uniquement disponible dans les lecteurs Deezer et Spotify à gauche), grandiose et plus épique chanson de 'Hang'. Puis ci-dessous America, longue chanson qui voit Foxygen passer par pleins de tiroirs. Follow The Leader, qui ouvre l'album ; et enfin On Lankershim, qui n'aurait pas dépareillé sur les radios FM américaines de 1974 :
Pour finir, deux clips tirés de 'Hang' de Foxygen. Celui de Follow The Leader. Puis celui de On Lankershim :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire