samedi 30 décembre 2023

Bilan 2023 : « Albums » (01-20)


Après les 45-tours et tous les disques hors formats, après vingt premiers albums, passons donc aux vingt meilleurs, ceux qui auront plus que squatté mes journées, mes soirées et mes longs trajets en voiture. Mais avant de dévoiler tout cela, allons comme d'habitude voir ce que les voisins, français ou étrangers, ont pensé de cette année 2023 :
- Le top 50 des albums 2023 pour la rédaction de Stars Are Underground
- Les meilleurs albums de 2023 selon Raven Sings The Blues
- Le toujours épatant bilan d’Aquarium Drunkard
- Le Top des rédacteurs de Benzine et de ses lecteurs 
- Les 20 albums de l’année de Sonne Qui Peut
 
Vingt albums donc. La crème de la crème selon mes oreilles. Une année particulièrement faste à mon sens, avec des disques pour certains pas loin d'être prodigieux et notamment un sextet difficile à départager. Au programme donc, du drone hypnotique, du post-punk furieux, des voix merveilleuses, de la pop dépressive ou seventies, de la pop ensoleillée, de la songwriteuse divine, de l'électro-soul de très haut niveau, le retour d'un vieux de la vieille, un disque écrit avec des larmes, un autre disparu depuis 25 ans, une formidable confirmation hip-hop,  le meilleur parolier et le meilleur groupe de rock français, du jazz arabisant, la révélation de l'année, de l'anglais qui a du tube plein sa besace ou le merveilleux hommage de deux légendes à un des plus grands groupes de l'histoire. C'est à peu près tout cela qui aura fait mon année. Dont voici donc le meilleur. Ou en tout cas, mon meilleur.

Et comme le veut la tradition, au bas de ce papier se trouvent des players Spotify et Deezer proposant une chanson ou un morceau de chacun des disques présentés juste après. Bonne lecture. Et bonne écoute !





20. Kali Malone – Does Spring Hide Its Joy [Ideologic Organ]
Je n'aurais pas cru qu'un tel disque pouvait autant me charmer. Pourtant, ce 'Does Spring Hide Its Joy' (qui n'a strictement rien de printanier) et ses 3h de drone est hypnotique au possible. Kali Malone et ses deux invités (Stephen O'Malley de Sunn O))) à la guitare électrique et Lucy Railton au violoncelle) font évoluer leurs notes au travers de textures épaisses. Un disque dont l'écoute est tout à fait fascinante - et encore plus sur un bon matériel hi-fi.
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19. ANOHNI and the Johnsons – My Back Was A Bridge For You To Cross [Rough Trade Records]

Beaucoup moins soul que veulent bien le dire certains, 'My Back Was A Bridge For You To Cross' est un album splendide à bien des égards de la part d'ANOHNI and the Johnsons. Un disque d'une classe folle qu'ANOHNI porte sur ses épaules, par ses textes touchants et sa voix renversante.
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18. Benny Sings – Young Hearts [Stones Throw Records]

Ce qui n'aurait du être qu'un coup de coeur estival comme il y en a plein s'est avéré au final être un disque refuge. 'Young Hearts' est un album de pop qui se serait accoquiné avec quelques légers beat hip-hop. Un disque fun et sans prétention, aux mélodies chatoyantes quand elles ne sont pas entraînantes.
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17. Bonnie 'Prince' Billy – Keeping Secrets Will Destroy You [Drag City / Domino Records]

'Keeping Secrets Will Destroy You' est sans doute un de ses plus beaux disques récents de Bonnie 'Prince' Billy. Un album simple, aux atours country-folk, avec sa voix et sa guitare au centre de tout, la voix de Dane Waters en soutien, quelques arrangements légers et léchés (quelques cordes par-ci, un orgue ou un cuivre par-là), qui savent toujours embellir sans jamais alourdir. Un album au dénuement partiel mais délicat, souvent touchant et qui s'ouvre par une chanson tout à fait remarquable, Like It or Not.
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16. Deeper – Careful! [Sub Pop Records]

Plein de guitares racées et qui claquent, de basses profondes, de synthés dansant et d'une voix aux contours eighties, cet album de Deeper navigue dans les eaux troubles d'un post-punk circa-1980 et de waves qui ne veulent pas dire leurs noms. Partant dans beaucoup de sens tout en gardant une unité impeccable, 'Careful!' est une réussite de chaque instant et un des disques du genre les plus réussis de 2023.
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15. Billy Woods & Kenny Segal – Maps [Backwoodz Studioz]

Après l'immense 'Aethiopes' l'an passé, revoilà Billy Woods flanqué cette fois de Kenny Segal à la production, pour des retrouvailles. Un disque puissant où il est question de voyages, au tempo lent et pas bégueule en ce qui concerne les invités (Quelle Chris, Aesop Rock, Danny Brown, Armand Hammer et même Sam Herring, le chanteur de Future Islands). Découvert uniquement en 2022 (alors qu'il a vingt ans de carrière derrière lui), j'ai comme dans l'idée que Billy Woods va devenir un habitué de mes bilans de fin d'année.
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14. Sufjan Stevens – Javelin [Asthmatic Kitty Records]

Trois ans après le magnifique (mais décrié) 'The Ascension', revoilà Sufjan Stevens, avec 'Javelin' sous le bras. Un disque écrit à l’encre des larmes versées à la perte de l’homme de sa vie quelques mois plus tôt. Et cela se ressent dans cette nouvelle petite merveille, perclue de chansons bouleversantes (Will Anybody Ever Love Me?, la reprise de There's a World de Neil Young), de folk lumineux et d’arrivées bruitistes, étouffantes et délirantes comme pour mieux pouvoir hurler sa douleur discrètement. Un disque qui, a l’instar de sa pochette, est une sorte de condensé de 'All Delighted People Ep' et de quelques bribes de 'The Age of Adz'.
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13. Protomartyr – Formal Growth In The Desert [Domino Records]

'Formal Growth In The Desert' est le sixième album du quatuor de Détroit et sans doute pas le moins réussi. Un disque sombre , aux guitares profondes, aux gimmicks pop et mélancoliques et au post-punk qui préfère plus souvent le tempo lent et la langueur à une furie plus anecdotique. Un album qui prend une encore plus grande ampleur sur scène.
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12. The Lemon Twigs – Everything Harmony [Captured Tracks]

Après des années à faire dans la surenchère et à écrire des chansons à l’intérieur de chansons à l’intérieur de chansons, 'Everything Harmony' voit les Lemon Twigs réduire la voilure, faire plus simple, plus sobre, sans pour autant oublier d’où ils viennent. Et le résultat est plutôt saisissant, tant cet album est beau, touchant, bien orchestré et surtout très juste, ne partant jamais dans des excès qui auraient pu gâcher bon nombre de compositions. Sans doute leur meilleur album.
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11. Fenne Lily – Big Picture [Dead Oceans]

Originaire de Bristol, Fenne Lily a commencé à écrire cet album (son troisième) au moment de sa rencontre avec son petit ami et a en fini l'écriture lors de leur séparation. Il y a un peu tout cela dans ce disque où la jeune femme déroule sa pop teintée de folk, à la vibe qui rappelle Laura Veirs, dans une ambiance duveteuse et d'une voix douce qui ne s'égare jamais dans des éclats superflus.
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10. Stéphane Milochevitch – La Bonne Aventure [Talitres]

Après trois albums (dont les deux derniers, 'Le Tunnel Végétal' et 'Au Paradis', sont révérés dans ces pages) sous le nom de Thousand, Stéphane Milochevitch a pris cette année son envol sous son propre nom. Mais rassurez-vous, le changement n'est qu'administratif tant les qualités de compositeur et de parolier de notre homme n'ont pas bougé. 'La Bonne Aventure' est un disque merveilleux de pop à la française, où se côtoient mélodies accrocheuses et arrangements fins et léchés (à l'exception de la chanson d'ouverture Le clou dans le bois de la croix, sublime en tous points), sur lesquels vient se poser cette voix presque éraillée et éteinte, qui parle plus qu'elle ne chante des textes toujours riches et lettrés, d'où émane une belle poésie.
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09. Soft Water – Middle Ground [-]

A l'image de sa pochette aux tournesols brûlés, 'Middle Ground' n'est pas un album qui respire la joie, le bonheur et la félicité ; à l'image de ses deux compositeurs, Family Video et Fog Lake, pas connus pour être les plus rigolos de la bande. Mais leur indie-pop élégiaque et dépressive, lorgnant parfois vers le slowcore, est touchante car elle raconte des histoires que nous tous avons vécues, celles pleines d'amours perdues et de solitude infinie.
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08. Buck 65, doseone, Jel – North American Adonis [A Purple 100 / Handsmade Records]

Vu son histoire folle (album enregistré en 1998 et perdu suite à un crash), voir débarquer 'North American Adonis' dans les bacs vingt-cinq ans plus tard est en soi un petit miracle. Réenregistré en se basant sur le peu qu'il restait des sessions originelles, ce disque est immense autant que captivant. Et s'il n'est pas passéiste pour un sou, il est comme une capsule temporelle qui nous ramène au tournant des années 2000, au meilleur d'Anticon, quand ce label était une référence et que ses membres étaient les meilleurs agents hip-hop de l'époque.
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07. Pynch – Howling At A Concrete Moon [Chillburn Recordings]

Enfants de toute une scène rock anglaise des années 2000, les Pynch ne sont pour autant pas des rejetons qui font dans la redite fadasse et réchauffée. Leur premier album 'Howling At A Concrete Moon' est un disque très attachant et sacrément emballant, porté qu'il est par des mélodies qui font mouche, des tubes un peu de partout, des riffs longs en bouche mais classieux, et des textes plein de spleen et de nostalgie autant que de sarcasme ou de cynisme.
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06. Special Friend – Wait Until the Flames Come Rushing In [Hidden Bay Records / Howlin Banana Records / Skep Wax]

Minimal sans l’être, moins bruitiste que son prédécesseur tout en étant plus affirmé et ambitieux, ce deuxième album de Special Friend est un disque plein de certitudes, où les mélodies rock langoureuses et mélancoliques, le noise-pop et ce parfum de slowcore qui flotte un peu partout se tiennent dans un équilibre tout sauf instable tant on sent une vraie certitude émaner des chansons du duo. Formidable album.
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05. Le Cri du Caire – Le Cri du Caire [Les Disques du Festival Permanent / Airfono / L'Onde & Cybèle / Big Wax Distribution]

Porté par la voix de Abdullah Miniawy, le violoncelle de Karsten Hochapfel, le saxo ténor de Peter Corser et la trompette d'Erik Truffaz, 'Le Cri du Caire' est le genre du disque où les univers se confondent, où l'alchimie est évidente, où la symbiose est totale entre ces six mains et cette voix, et surtout où la beauté l'emporte toujours, même quand elle n'est pas bouleversante.
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04. Bar Italia – Tracy Denim [Matador Records]

Moins post-punk qu'indie-rock, aux lignes de guitares absolument superbes - sans doute les plus belles entendues cette année - et qui trouvent en la basse et la batterie (pas là pour jouer les faire valoir et à la vraie plus-value) de bien adéquats compagnons de jeu, rappelant plus souvent qu'à son tour le Blonde Redhead des débuts voire un Sonic Youth apaisé, 'Tracey Denim' est un disque époustouflant et qui fait déjà figure d'instant classic (avec en bonus une pochette qui va bien à ce qualificatif). Sans conteste la révélation rock de 2023.
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03. Pascal Comelade / Ramon Prats / Lee Ranaldo – Velvet Serenade [Staubgold / Cougouyou Music]
 
'Velvet Serenade' n'est rien d'autre qu'un des plus grands disques hommage à l’œuvre du Velvet Underground jamais sortis. Mais attention : il n'est pas ici de reprises banales ou « à la manière de ». Non. En 35 minutes, le trio Pascal Comelade, Ramon Prats et Lee Ranaldo réinvente les chansons du Velvet, les fait passer par d'autres états et montre à quel point elles sont intemporelles et d'immenses compositions. Avec une pochette splendide, 'Velvet Serenade' est un album immense, merveilleux, qui déborde d'idées et de beauté.
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02. Róisín Murphy – Hit Parade [Ninja Tune]

Il faut peu d'écoutes pour se rendre compte à quel point 'Hit Parade' est un disque absolument époustouflant, symbiose si parfaite entre Róisín Murphy et DJ Koze que leurs deux noms auraient mérité de figurer à son fronton ; elle chantant divinement bien, jouant avec les productions de son acolyte, tantôt taquine, tantôt profonde. Soulful et funk à souhait, house ou simplement électro, cet album plein de tubes potentiels est sans doute l'album que j'ai le plus écouté de l'année.
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01. Juni Habel – Carvings [Basin Rock]


Avec cette voix doublée, ces chœurs feutrés, ces petits bruissements d'instruments ou de plancher en fond, il y a tout au long de 'Carvings' cette sensation que des fantômes bienveillants volettent de partout, lui apportant une aura presque mystique. Enregistré dans la maison familiale, accompagnée de son mari, de son frère et de son oncle et où il est souvent question de la jeune sœur de la norvégienne, disparue tragiquement dans un accident de la route, ce magnifique album folk de Juni Habel transpire de sincérité.

Évoquant Nick Drake et surtout Vashti Bunyan, 'Carvings' est un petit miracle poétique, mélancolique autant que lumineux, où les accompagnements léchés mais discrets ne tirent jamais la couverture à eux, préférant être au service de la mélodie et des textes de Juni Habel. Un disque apaisé, à l'image de sa pochette, aux chansons d'une beauté rare, qui aura accompagné beaucoup de mes fins de soirée.
Surtout, mon tout premier coup de coeur de 2023. En mars dernier je finissais d'ailleurs ma chronique de l'album par ces mots : « Je ne sais pas ce que nous réserve cette année 2023, mais il va falloir faire très fort pour supplanter la majesté de cet album ». Personne n'a été aussi fort justement. 'Carvings' ne m'a pas quitté de toute l'année. Un chef d'oeuvre. Un grand.


Comme à chaque fois, ci-dessous deux lecteurs (Spotify ou Deezer, choisissez votre camp) présentant une chanson de chacun des vingt disques ci-dessus. Dans l'ordre croissant. Bonne écoute !

jeudi 28 décembre 2023

Bilan 2023 : « Albums » (40-21)


Après tous les disques "hors album" (7", 12", Ep, Réédition et Compilation), place à la deuxième partie de ce bilan annuel. Un second billet consacré à vingt premiers albums qui auront rythmé mon année et qui auront durablement habité mes oreilles.

Mais avant cela, allons voir les choix et autres coups de coeur des voisins :
- Le bilan 2023 de Marc d'Esprits Critiques 
- Le classement de la rédaction de Section 26
- Le toujours essentiel top 100 de l’année de The Quietus
- Les meilleurs albums de 2023 selon Daily Bandcamp
- La playlist 2023 d’Addict Culture
 
Vingt albums disais-je. Ceux classés de la 21è à la 40è place. Avec des confirmations, des habitués (que voulez-vous, on ne se refait pas), des français à l'électro-math-rock chevillée au corps, des revenants, un disque oublié dans des cartons depuis vingt ans, quelques premiers albums prometteurs, de la pop, du hip-hop, du folk et même de la musique brésilienne.

Les vingt disques sont à découvrir ci-dessous. Et, comme à chaque fois, histoire que vous puissiez mettre des chansons sur ces quelques mots, au bas de ce billet se trouvent des lecteurs Spotify et Deezer présentant une chanson de chacun de ces vingt albums. Bonne lecture et bonne écoute !
 



40. En Attendant Ana – Principia [Trouble in Mind Records]

Porté par un single fantastique (Wonder, genre de banger absolu qu'on rêve de vivre en live), 'Principia' est peut-être (sans doute ?) le meilleur album d'En Attendant Ana à ce jour. Plus sûr que jamais de ses compositions aux mélodies très attachantes, le plus américain des groupes français actuels fait fort et continue de s'imposer outre-Atlantique (il est dans les dix meilleurs albums de 2023 de Time Magazine), attendant de recevoir la reconnaissance qu'il mérite dans nos contrées.
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39. Sam Burton – Dear Departed [Partisan Records]

Saveurs sixties/seventies, orchestrations soyeuses et léchées, basses ronde à faire décoller du sol, ambiances cotonneuses qui cajolent et rassurent (et qui rappellent par moments Rodriguez) et production ouatée : 'Dear Departed' est un disque charmant aux cordes enveloppantes et dans lequel on aimera s'abandonner.
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38. Melenas – Ahora [Trouble In Mind Records]
Changement de direction pour les quatre filles de Melenas qui s'éloignent de l'indie-rock/garage-rock de leurs débuts pour mieux embrasser une synth-pop qu'elles semblent maitriser comme personne. 'Ahora' est un disque catchy à souhait et assez bien composé pour ne pas être écrasé par Bang, ce qui n'est pas rien tant ce single répétitif et hypnotique est incroyable.
37. Gaz Coombes – Turn The Car Around [Hot Fruit Recordings]

Porté par le somptueux Don't Say It's Over, ce quatrième album solo de Gaz  Coombes est sans contestation possible le meilleur de l'ancien Supergrass. Un disque qui transpire la pop par tous les pores et contient son lot de mélodies à fredonner plus que de raison.
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36. Animal Collective – Isn't It Now? [Domino Records]

Oui, Animal Collective est un habitué de mes tops de fin d’année. Mais que voulez-vous, ces (plus si) jeunes gens m’impressionnent à chaque fois. Et c’est encore le cas avec 'Isn't It Now?'. S’il ne révolutionnera pas de prime abord leur discographie, cet album est en réalité une drogue à l’accoutumance. Un disque brillant, extrêmement bien produit, à la première partie classic Animal Collective mais qui dès Defeat renvoie beaucoup de monde à ses chères études en faisant des pas de côtés, en explorant d'autres territoires et en ravivant plus que jamais la flamme du groupe.
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35. Parquet – Sparkles & Mud [Carton Records]

Toute dernière découverte de l’année, voilà les français de Parquet et leur premier album qui sonne comme une beigne qu’on prendrait en pleine tronche sans avoir rien demandé. Savant mélange de rock/math-rock et électro, 'Sparkles & Mud' est d’une puissance et d’une irrésistibilité folle. Et ce, tout du long de ses 1h07, ce qui n’est pas rien.
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34. Beirut – Hadsel [Pompeii Records]
Dans un anonymat certain, Zach Condon est revenu cette année, après quelques albums bien peu inspirés et loin du talent qu’on l’avait vu étaler à ses débuts. 'Hadsel', c’est du Beirut pur jus, comme on se le rappelle et comme on se l’imagine, avec de belles mélodies, de la mélancolie qui imprègne chaque chanson, le tout avec sa voix si reconnaissable et si touchante à la fois.
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33. Califone – Villagers [Jealous Butcher Records]

Disque qui se cherche autant qu'il essaie de nous perdre, 'Villagers' est un nouveau bel album de la part des chicagoans de Califone, aux compositions qui ne font jamais dans la facilité mais toujours dans le beau, et sur lesquelles plane la voix de Tim Rutili, reconnaissable entre mille.
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32. Treeboy & Arc – Natural Habitat [Clue Records]
A chaque année son groupe de post-punk anglais prometteur. Faites donc place à Treeboy & Arc, quintet de Leeds qui aura mis quatre ans pour peaufiner ce premier album, post-punk dans l'âme donc et qui laisse entrevoir quelques sacrées promesses, avec des compositions sûres et de qualités et dont la gestion des deux guitares est un petit régal.
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31. Lucas Santtana
O Paraíso [No Format]
Entre musique brésilienne, pop, électro pas envahissante, jazz et belles orchestrations, 'O Paraíso' de Lucas Santtana m'aura accompagné toute l'année. Un album plein de doigté et de légèreté, qui se sera avéré un peu plus délicieux à chaque nouvelle écoute.
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30. boygenius – The Record [Interscope Records]
Le bien nommé 'The Record' est le premier album de boygenius, attendu depuis cinq ans et un premier Ep prometteur. Un disque dont l'évidence ne saute pas aux oreilles à la première écoute, mais qui se révèle être rapidement fait du bois des grands albums. L'alchimie entre Julien Baker, Phoebe Bridgers et Lucy Dacus est évidente, chacune se partageant les compositions (dans leurs styles reconnaissables), le chant (les deux autres en soutien) et les mélodies. Un album qui ne déçoit pas et qui aligne les très beaux moments. Quelles reines.
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29. Danger Mouse & Jemini – Born Again [Lex Records]

Enregistré dans la foulée de 'Ghetto Pop Life' en 2003, 'Born Again' avait été remisé au placard, la faute à 'The Grey Album' de Danger Mouse et de toutes les poursuites qui s'en étaient suivies. Vingt ans plus tard, le disque a enfin vu le jour. Un disque dans la droite lignée de son prédécesseur, qui voit Danger Mouse ciseler quelques productions pas piquées des verts (Brooklyn Bazquiat, World Music) sur lesquelles Jemini vient poser ses mots et son flow, tantôt calme, tantôt frénétique, mais toujours juste.
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28. Pascal Comelade / Lionel Limiñana / Marie Limiñana – Boom Boom [Berreto Music / Because Music]

Disque quasi exclusivement instrumental, 'Boom Boom' sonne une nouvelle fois comme une récréation pour Pascal Comelade, Lionel et Marie Limiñana (qui apparaissent ici sous leur vrai nom et non sous celui de The Limiñanas) mais que les trois comparses ne prennent pour autant pas par dessus la jambe. Guitares électriques et fuzz, cordes, palanquée de claviers (piano, orgue électrique, melodica, cymbalum) sont au programme de ce disque tout à fait séduisant dès les premières écoutes, et carrément éblouissant sur quelques passages, notamment dès que Comelade est au centre du jeu.
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27. Sweeping Promises – Good Living Is Coming For You [Feel It Records / Sub Pop]

Le duo formé de Lira Mondal et Caufield Schnug continue donc son petit bonhomme de chemin aux virages faits de post-punk, d'art-rock, de production cabossée et de "single mic technique" comme marque de fabrique sur ce nouvel album, encore plus radical que le précédent. Mais pas de méprise : les Sweeping Promises ne cachent pas un manque de talent derrière de la reverb et une production brute. Ce sont avant tout de sacrés compositeurs. Sauf que sonner propre, les Sweeping Promises s'en foutent. Ils restent intransigeants. Qu'ils en soient remerciés.
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26. Hayden – Are We Good [Arts & Crafts]

Malgré des décennies de carrière derrière lui, Hayden est toujours là, sa guitare sous le bras, ses chansons en bandoulières. Pour son neuvième album (le premier en huit ans) il a écrit certaines de ses plus belles chansons (Are We Good, Miss Fort Erie, Window Washer Blues) et même un vrai grand tube (On A Beach, en duo avec Feist), apogée parfaite d'un disque délicieux.
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25. Tele Novella – Poet's Tooth [Kill Rock Stars]

Avec toujours à l'esprit cette ambiance d’hier et d’aujourd’hui, le duo Tele Novella aura donné naissance en 2023 au petit frère du merveilleux 'Merlynn Belle' de 2021. Un disque qui en suit les mêmes tracés et les mêmes contours, avec des mélodies pop soignées qui prennent souvent à bras le corps une country-folk que Natalie Ribbons n’hésite pas à cajoler de sa si belle voix.
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24. The Sprouts – Eat Your Greens [Tenth Court]

Quatuor de Melbourne, The Sprouts aura sorti en 2023 son premier album, 'Eat Your Greens', disque qui a les atours d'un Ep (dix chansons, 28 minutes) et qui fait dans l'indie-pop un rien jangle, pleine de mélodies à fredonner, le tout dans une ambiance lo-fi délicieuse. Ces Australiens quand même...
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23. Joanna Sternberg – I've Got Me [Fat Possum Records]

Naviguant dans les eaux de l’anti-folk comme de celle d’une indie-folk joliment arrangée où le piano prend une place bienvenue, ce deuxième album de la folkeuse new-yorkaise Joanna Sternberg est un des bonbons de l’année 2023. Un disque très bien écrit, pas dénué d’humour où fleurent bon la mélancolie et les coeurs brisés.
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22. Flyying Colours – You Never Know [Poison City Records / Club AC30]

Sur ce disque extrêmement bien construit, produit avec soin, mené par des motifs de guitares répétitifs et des gimmicks irrésistibles, sans doute pour la première fois, les Flyying Colours trouvent l'équilibre parfait entre leurs amours shoegaze (qui imprègnent leurs chansons depuis leurs débuts) et une pop engageante et mélodique. Délicieux album.
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21. The Tubs – Dead Meat [Trouble In Mind Records]

Pour peu que vous aimiez les chansons pleines de guitares qui débaroulent et s'enroulent les unes autour des autres, la jangle qui s'acoquine avec de la power-pop, l'indie-pop à guitares des années 80, un rythme échevelé, alors ce premier album de The Tubs est fait pour vous.
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Comme promis, ci-dessous deux lecteurs (Spotify ou Deezer, choisissez votre camp) présentant une chanson de chacun des vingt disques ci-contre. Dans l'ordre croissant. Bonne écoute !