Une chanson portée par une production ample et généreuse où Kae Tempest rappe un texte fort sur sa (et la) transidentité, sa difficulté à la comprendre, à l'assumer (« It was a belt 'round my neck / It was too big to look at square on it kept growing / I'd known it forever, but I tried to stop knowing »), à affronter ses peurs (« Terrified if I told the truth and stopped hiding / (...) I would sacrifice everything I'd made for myself / My family, my friends, the people who felt my music, would all leave »), le regard des autres et sa violence intrinsèque (« I know it hurts you when they look at you strange / Misgender you intentionally, use your deadname / (...) / Assault you in the street until you're hardly moving ») et tout ce qu'il a du subir pour être celui qu'il est aujourd'hui (« Thirty-seven, going through a second puberty »).
Sorte de rencontre entre Little Simz et Sage Francis, I Stand On The Line est une chanson engagée, dure, qui n'élude rien des difficultés à être trans en 2025 (« Why are trans bodies always on the agenda? »), qui ne fait pas de faux-semblant, nous renvoie à nos préjugés idiots, et dans le même temps transpire de courage, de force, de résilience, de bonheur à être devenu celui qu'il voulait être (« When I pause and reflect on the years spent exhausted and wrecked /
I just want to go back, put it all on the deck / And say, "Child, just
keep going, keep drawing your breath" ») et donne des raison d'espérer à tous ceux qui, comme Kae Tempest, ont connu, connaissent ou connaitront ces bouleversements intimes. Comme il le dit lui même en deux vers magnifiques sur la fin du premier couplet : « If you turn your back on the light for too long / The light doesn't die, it just stops trying to find you ».
Album : Self Titled
Année : 2025
Label : Island Records
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