Je ne sais pas si vous avez eu une playstation il y a une dizaine d'années de cela. Je ne sais pas si vous vous souvenez d'un jeu en particulier,
MediEvil où l'histoire d'un chevalier squelette prêt à se venger de sa mort trop rapide sur un champ de bataille, et se baladant plus que de raisons dans des cimetières vides.
Hé bien la pochette de
'The Reluctant Graveyard', mêlée à l'univers de
Tim Burton (
L'Étrange Noël de Monsieur Jack, forcément), me rappelle l'ambiance de ce jeu là.
Ceci posé, rien de funeste, de basse qui fout des frissons ou de voix venues d'outre-tombe sur ce troisième et nouvel album de
Jeremy Messersmith - artiste américain qui m'avait particulièrement touché il y a 2 ans avec son très joli
'The Silver City'-. En tout cas de prime abord.
Car ici, musicalement parlant,
Jeremy Messersmith fait dans la pop de qualité et bien ouvragée, haussant le niveau pourtant déjà élevé de son album précédent.
Toujours très (très très!) influencé par les
Beatles - certaines mélodies se rapprochent indéniablement de certaines compositions des Fab 4 (au hasard
Eleanor Rigby sur
John The Determinist)-,
Jeremy Messersmith rappelle surtout
Elliott Smith (vous me direz quoi de plus normal quand on sait que l'auteur de
'Roman Candle' puisait son inspiration du côté de Liverpool) dans la façon d'appréhender ses compositions.
Ajoutez à cela un peu de
Beach Boys (
Violet) par-ci, un peu de
Sufjan Stevens (
A Girl, A Boy And A Graveyard) par là voire du
Venus époque
'Vertigone' (
John The Determinist) et le compte est bon.
C'est en fouillant un peu que
'The Reluctant Graveyard' et sa pochette justifient leur titre. Aussi bien au niveau des titres (
Toussaint Grey,
First In Life And Death,
Organ Donnor,
Deathbed Salesman) que des paroles (
Repo Man: «Fourteen years I was sober // I worked hard for my pay // Left my tithe at the altar // Closed my eyes when I prayed // But I'm the repo man and nobody weeps for me») des chansons de l'album, ici tout respire le desespoir et la tristesse, portés par la voix d'un
Jeremy Messersmith toujours très fin dans son interprétation et n'en rajoutant jamais dans le pathos - quand il n'en prend pas justement le contre pied.
'The Reluctant Graveyard' n'est pas un album long (moins de 35 mns). Mais quel délice! Quel plaisir d'écouter les compositions de
Jeremy Messersmith, ses arrangements, entre cordes, guitare électrique, piano et harmonica, toujours délicats!
Et au fur et à mesure que les écoutes passent,
'The Reluctant Graveyard' rentre dans cette catégorie de disques qui nous rendent tous schizophrène. Une catégorie où l'envie de partager son bonheur du moment au plus grand nombre se dispute avec l'envie de le garder pour soit.
(Sortie: 4 mai 2010)Son:
Myspace (2 chansons de 'The Reluctant Graveyard' en écoute)
Site officiel
On peut télécharger, pour le prix de son choix, ce 'The Reluctant Graveyard' sur le site officiel de Jeremy Messersmith. A vous de voir, mais l'investissement (le son est en qualité 320k, flac, etc) vaut largement le coup; et puis soutenir des artistes non-signés de cet acabit là, franchement, ça n'a pas de prix. Cliquez ici!
Vous pouvez aussi vous procurer 'The Reluctant Graveyard' (ainsi que les 2 précédents albums), toujours sur le site officiel de Jeremy Messersmith, pour 10$ (environ 8€) en cliquant ici.
Deux chansons en écoute, pour tenter de vous donner envie de vous saouler de la pop de Jeremy Messersmith all day long. Knots, énergique et mené par un piano lumineux. Et surtout, John The Determinist, entre le Eleanor Rigby des Beatles et les compositions de belges de Venus, sommet de ce 'The Reluctant Graveyard' (malheureusement plus en écoute).