vendredi 14 septembre 2012

[Track of The Day] Ultraísta - Smalltalk (Four Tet Remix)

'Ok Computer'. Il aura suffit d'un album pour que Nigel Godrich devienne un producteur émérite et reconnu comme tel. En produisant le disque le plus célèbre de Radiohead, Godrich s'ouvrait les portes de la gloire.

Sauf que depuis, je trouve qu'il n'y pas de producteurs plus surestimés. Toujours les mêmes tics, toujours les mêmes recettes, les mêmes ambiances (le plus célèbre étant le 'Regeneration' de The Divine Comedy) et rapidement un - fade - ennui.

Perdu de vue depuis longtemps (j'essaie autant que faire se peut d'éviter ses productions), Godrich a monté un groupe avec Joey Waronker (batteur et/ou producteur de, au choix, Beck, R.E.M, Eels, Lisa Germano et quelques autres) et Laura Bettison, du nom d'Ultraísta ; et sortira début octobre son premier album - du même nom.

Avant même la sortie du disque, Four Tet s'occupe déjà de son cas en remixant Smalltalk, premier single de Ultraísta. Smalltalk, dans sa version première, est une chanson honnête mais qui manque un peu de coffre. Four Tet embellit la chose en se concentrant sur la voix de Laura Bettison.

En la plaçant au-dessus de tout, il la met bien plus en avant (quand il ne la duplique pas) que sur l'originale, augmente la reverb. De là, il garde la ligne mélodique générale mais lui donne un côté plus lumineux, y ajoute du mordant et un beat rapide et plus marqué.

En 6 minutes, l'affaire est conclue de façon lumineuse. Et Four Tet prouve que lorsqu'il s'agit de remixer des titres portés par des voix féminines, il n'a pas son pareil (le remix de Breathe Me de Sia, pour ne pas le nommer). Godrich peut se remettre au travail.

Album: Ultraísta
Année: 2012
Label: Temporary Residence



Ce Smalltalk (Four Tet Remix) est également en écoute sur le soundcloud de Ultraísta. Et ci-dessous. (malheureusement plus en écoute)

Et Smalltalk, dans sa version originale, est à écouter ou découvrir ici, toujours chez Ultraísta. (malheureusement plus en écoute)

jeudi 13 septembre 2012

[Track of The Day] The Album Leaf - Under The Night

C'était en 2004. The Album Leaf venaient de sortir 'In a Safe Place'. Je ne connaissais pas du tout le groupe. Quelqu'un l'avait mis dans la chaîne du bureau, comme ça, pour voir, et j'étais tombé sous le charme. C'était en fin d'après-midi.

Quelques heures plus tard, je me souviens qu'en sortant, j'avais décliné le traditionnel combo « chips-caouettes-bière-et-la-3è-est-offerte» pour passer vite fait acheter l'album au premier supermarché culturel venu. Je l'avais écouté, j'avais encore plus aimé. Puis, j'avais délaissé ce 'In a Safe Place' pour passer à d'autres disques, toujours plus (beaucoup trop?) nombreux.

A la sortie d'un énième déménagement quelques années plus tard, j'avais ressorti cet album de The Album Leaf des cartons. Prêt à vibrer comme en 2004. Et puis... non. ... pschitt... rien. Beaucoup de vide, des mélodies inexistantes et - cerise sur le gâteau - un système anti-copie rebutant autant que ridicule. Bref, beaucoup d’esbroufe pour pas grand chose.

Vous comprendrez ainsi que la sortie d'un nouvel effort (un Ep pour le coup) de la bande de San Diego ne me met pas vraiment les sens en émoi. Mais celui-ci m'est tombé dans les mains. Et vu sa durée (35 mns. Et qu'est ce que 35 mns dans la vie ma bonne dame?), j'ai pris le temps de l'écouter.

Comme prévu, rien d'affolant dans 'Forward/Return'. Une musique d'ambiance plus que des chansons, un ensemble ronronnant; rien de scandaleux pour ainsi dire, rien de fondamentalement mauvais même mais pas grand chose de réellement passionnant.

Mais (car il y a toujours un mais), il faut écouter 'Forward/Return' au moins pour une chose: Under The Night. Seul morceau chanté du disque, cette chanson et sa lente mais inévitable montée est simplement et joliment construite, mélancolique à souhait et aux arrivées de cordes et de cuivres (certes discrets) qui me mettraient presque des frissons.
Under The Night vient en tout cas de me faire la journée d'hier. Et sûrement celle qui vient.

Album: Forward/Return
Année: 2012
Label: self-released



mercredi 12 septembre 2012

[Track of The Day] Dinosaur Jr. - Watch The Corners

Allez, c'est bon, on arrête de tergiverser pendant des heures et des heures et l'on admet la vérité. Car si l'on pouvait émettre l'idée à la sortie de 'Beyond', si l'on pouvait enfoncer le clou à l'arrivée de 'Farm', il n'y a plus de doute possible: Dinosaur Jr. a réussi la reformation la plus passionnante et réussie depuis que la vague de la nostalgie et de l'argent facile s'est insinuée dans le monde du rock.

Troisième album après leur retour, 'I Bet on Sky' est une réussite du début à la fin, avec une entrée en matière incroyable qui voit les Dinosaur Jr. enchainer sans coup férir trois titres magistraux: Don't Pretend You Didn't Know, Watch the Corners (des chansons de cet acabit, il n'y en aura pas 50 cette année, c'est moi qui vous le dit) et Almost Fare.
Ensuite? Ensuite, ils déroulent ma bonne dame. Mais sans s’appesantir sur ce début tonitruant, en finissant le travail, avec un enthousiasme de chaque instant.

Inspirées, pleines de mélodies accrocheuses, aux riffs justes et à tomber, ce nouvel album du trio Mascis/Barlow/Murph, est une réussite qui se déguste d'une traite et avec un plaisir non-feint.

Mais plus que la meilleure (et la seule?) chose qui soit arrivée à cette mode de la reformation, j'en viendrai presque à me demander si la discographie que les Dinosaur Jr. sont en train de se construire depuis n'est pas supérieure à celle pré-split...

Album: I Bet on Sky
Année: 2012
Label: Jagjaguwar



A voir, le clip de Watch The Corners (répétons le, un des gros gros tubes de l'année) :




Watch The Corners est également en écoute sur le soundcloud des Dinosaur Jr. et ci-dessous. (malheureusement plus en écoute)


mardi 11 septembre 2012

[Track of The Day] The Pains of Being Pure at Heart - Jeremy (The Magnetic Fields cover)

Si je porte en très haute estime le combo Dylan-Four Tet-Sufjan Stevens, j'ai du mal à me déclarer « fan » d'un groupe ou d'un artiste. Disons que c'est plutôt rare chez moi.

Le seul groupe dont j'attends les nouvelles sorties avec impatience, dont je possède tous les Lp et les 45 tours (à un près), dont je connais toutes les chansons par cœur (c'est mon côté midinette) est The Pains of Being Pure at Heart (je crois avoir évoqué chacune de leur moindre sortie dans ces pages).

Et ce qui tombe bien, c'est qu'ils font parler d'eux pour deux raisons:
- La première est qu'ils viennent nous rendre une nouvelle petite visite en Europe. Et qu'en plus, ils passent par Lyon. Après un concert bruyant et réussi au Sonic, les voilà arriver à L'Epicerie Moderne (dont la programmation jusqu'à décembre est à tomber). Et pour 14€. Oui madame.

- La seconde est qu'ils embarquent dans leur tour-bus un nouveau 7", avec deux reprises au programme: My Life is Wrong de East River Pipe's (groupe inconnu à mon bataillon personnel) en face-B et Jeremy des formidables The Magnetic Fields (qu'un jour on louera plus qu'on ne le fait timidement aujourd'hui) en face-A.

Leur reprise, toutes guitares dehors, est un petit bonheur pop, tranchant fondamentalement avec l’originale de la bande à Stephen Merritt. Fan je vous dis.

Album: Jeremy 7"
Année: 2012
Label: Slumberland



Pour ceux qui voudraient en savoir plus, Peggy Wang (chanteuse de The Pains of Being Pure at Heart) explique les raisons de cette reprise de Jeremy. Très chouette papier à lire ici.

Jeremy est également en écoute sur le soundcloud ci-dessous. (malheureusement plus en écoute)

Et pour finir, histoire de bien faire les choses, voilà la version originale de Jeremy, version The Magnetic Fields donc :



lundi 10 septembre 2012

[Track of The Day] Ewert and The Two Dragons - You Had Me at Hello

Réplique fameuse (pour qui considère ce film culte évidemment) de Jerry Maguire, le "You Had Me at Hello" de Renée Zellweger a t-il un lien avec cette chanson des Ewert and The Two Dragons?

Aucune idée. Il n'empêche que leur album 'Good Man Down' (sorti en 2011 un peu partout, seulement début 2012 chez Talitres, toujours à l'affût) se termine sur cette bien belle chanson, You Had Me at Hello.

Finalement écouté pendant le week-end, 'Good Man Down' est d'ailleurs un chouette disque de la part de ce groupe estonien (aux sonorités très anglo-saxonnes). Quelques moments dispensables (surtout au milieu du disque), pas toujours passionnant, mais rien que pour ce très joli You Had Me at Hello, empreinte d'une mélancolie sombre et sonore, il mérite d'être écouté.

Ah et sinon, ce blog vient de fêter ses 5 ans. Youpisme. Merci à celles et ceux qui suivent l'aventure depuis le début (ceux qui ont pris le train en marche, c'est bon aussi).

Album: Good Man Down
Année: 2011
Label: Talitres



You Had Me at Hello est en écoute dans le lecteur grooveshark bleu à droite mais également sur le lien soundcloud ci-dessous. (malheureusement plus en écoute)