Savoir se faire oublier pour mieux attiser les attentes. The Notwist l'a bien compris, eux qui depuis la sortie de 'Neon Golden' en 2001 n'auront sorti que 4 « vrais » albums en 20 ans (je mets de côté leur live 'Superheroes, Ghostvillains + Stuff' en 2016, l'instrumental 'The Messier Objects' et la BO du film Storm en 2009). 'Vertigo Days' est le quatrième - le premier en sept ans - et voit The Notwist encore emballer son monde. La faute à un album brillant et à un démarrage parfait : un Al Norte qui craque, à la rythmique répétitive et à l'ambiance rêveuse, que quelques notes claires de piano viennent interrompre abruptement et lancer un très Notwist-ien Into Love / Stars à la lente progression avant que Exit Strategy to Myself (en écoute aujourd'hui) ne sorte les guitares au meilleur des moments pour mieux finir de nous faire comprendre que nous ne sommes pas face à un disque qui n'a rien à dire ni à faire valoir.
Le reste de l'album, malgré sa longueur, sera du même tonneau, voyant The Notwist faire ce qu'il sait faire de mieux (à savoir pondre des mélodies lumineuses et mélancoliques, les emballer dans une poptronica reconnaissable entre mille sur laquelle vient se poser la voix éthérée de Markus Archer) tout en ajoutant à son arc un peu de trip hop (Oh Sweet Fire avec Ben Lamar Gay au chant) et des influences toutes droit venues du projet Spirit Fest (Saya de Tenniscoats est d'ailleurs de la partie sur Ship) qui donne un touche très personnelle à l'ensemble et le fait s'éloigner des sonorités plus nerveuses de son illustre prédécesseur 'Close to the Glass'.
Il aura donc fallu sept années pour que The Notwist trouve le chemin vers la suite de ses aventures discographiques. Et cela valait l'attente. Car 'Vertigo Days' est un vrai beau voyage, à la diversité certaine et à l'unité impeccable, où les chansons entrelacées s'enchaînent avec une classe folle. Un disque qui n'oublie ni la mélancolie, ni les mélodies accrocheuses. Il fallait bien cela pour fêter - aussi surprenant que cela puisse paraître vu que le label allemand est la maison mère de quelques uns des projets parallèles du groupe - leur premier album chez Morr Music. (Sortie : 29 janvier 2021)
Trois chansons de 'Vertigo Days' de The Notwist en écoute aujourd'hui. Exit Strategy to Myself et ses réminiscences de 'Close to the Glass' avec ce riff qui arrive comme dans un rêve (en écoute également dans les playlists Spotify, Deezer et Youtube). Puis Loose Ends à la sublime mélancolie. Et enfin Into Love Again (avec la présence de Zayaendo), dernière chanson de l'album, où l'influence de Spirit Fest se fait grandement sentir :
En avance sur son temps, le printemps vient donc d'arriver et avec lui de belles sorties qui chatouillent joyeusement les oreilles. Au premier rang desquelles le nouvel album des allemands de The Notwist, les auteurs d'un des albums essentiels des années 2000 'Neon Golden'.
'Close to the Glass' est le huitième du groupe (sans compter une bande originale que je n'ai pas écouté en 2009) et pas le moins réussi. Si les deux premiers titres n'emballent pas instantanément (aux premières écoutes en tout cas), Kong met rapidement tout le monde d'accord. Guitares de sorties, synthé de rigueur : un hit indie en puissance !
Le reste voit The Notwist faire... du Notwist, à savoir mélodies synthétiques, electro-pop joliment ouvragée, portée par la voix toujours éthérée de Markus Acher.
Grand cru pour un groupe qui déçoit rarement (enfin depuis 'Neon Golden'. Je n'ai jamais osé mettre mes oreilles sur leurs premiers essais a priori entre métal et punk). Et qui a le bon gout de faire une belle tournée française. Et ô joie, c'est L'Epicerie Moderne qui accueille le groupe dans son écrin parfait ce mardi 11 mars (place à réserver ici). Et vu les retours sur le concert de The Notwist au Divan du Monde à Paris il y a quelques semaines, l'impatience est grande. Une impatience qui a le bon gout de grandir à chaque nouvelle écoute de 'Close to the Glass'.
Album : Close to the Glass Année : 2014 Label : City Slang (EU) / Sub Pop (US) Acheter
Kong est également en écoute sur le lien soundcloud ci-dessous :
Autre chanson en écoute, celle qui donne son titre à l'album, Close to the Glass :
Pour finir, le clip de Kong, la chanson qui devrait truster quelques tops singles de décembre prochain :
Après les Eps, 7" et autres compilations, il est temps de passer au top "chansons" de l'année. Comme l'an passé, et vu que j'ai écumé beaucoup de sillons cette année, j'ai choisi de présenter un top 75. Car si je n'ai pas été touché (loin de là) par tous les disques que j'ai écouté, beaucoup contenaient de petites merveilles.
Le meilleur exemple est l'album de Dancing Mice, groupe écossais de son état, qui aura sorti un 'Eroded' d'un ennui sans nom... mais qui débute par une merveille de revival songs et qui rend un hommage aux 80s assez magistral, comme rarement entendu ces derniers temps d'ailleurs, It's Abnormal.
Le top 20 (hormis les trois premiers) est presque totalement interchangeable, suivant l'humeur. Et au final donc, un classement des 75 chansons qui m'auront fait vibrer, danser, pleurer, frissonner, voire bien plus, en 2008
Un top 75, en écoute comme à chaque fois au bas de ce papier, cette fois en un seul et même lecteur en un lecteur et quelques vidéos youtube.
Demain, Top Albums-1ère partie.
75. James – Bubbles [Mercury]
74. Lightspeed Champion – Dry Lips [Domino]
73. Late of The Pier – Focker [Parlophone]
72. Feeder – Miss You [Echo]
71. The Automatic – Steve McQueen [B-Unique]
70. Metronomy – The End Of You Too [Because Music]
69. Melpo Mene – Hit The Boys [Imperial]
68. Human Highway – Moody Motorcycle [Secret City]
67. Earlimart – Town Where You Belong
66. The Black Keys – Psychotic Girl [Nonesuch]
65. Sebastien Tellier – Divine [Discograph]
64. The Young Republic – Girl From The Northern States [End Of The Road]
63. Destroyer – Foam Hands [Merge]
62. The Gutter Twins – God's Children [Sub Pop]
61. Estelle (feat. Kanye West) – American Boy
60. The Decemberists – Valerie Plame [Rough Trade]
59. Gregory And The Hawk – Stone Wall Stone Fence [Fat Cat]
58. A Weather – Spiders, Snakes [Team Love]
57. The Twillight Sad – Cold days from the birdhouse [Fat Cat]
56. Air France – Collapsing outside your doorstep [Sincerely Yours]
55. The Tallest Man on Earth – Honey Won't You Let Me In
54. Piano Magic – Vacancies [Make Music Mine]
53. The Helio Sequence – Broken Afternoon [Sub Pop]
52. The Futureheads – The Beginning of The Twist [Null]
51. The Last Shadow Puppets – Separate And Ever Deadly [Domino]
50. British Sea Power – Lights out for darker skies [Rough Trade]
49. Envelopes – Party [Brille]
48. The Rolling Stones – You Can't Always Get What You Want (Soulwax Remix) [ABKCO]
47. Bon Iver – For Emma [Jagjaguwar]
46. The Black Kids – I Wanna Be Your Limousine [Almost Gold]
45. The Wedding Present – I lost the monkey [Talitres]
44. BoB – Lonely People [Grand Hustle]
43. Eugene Mcguinness – Moscow State Circus [Domino]
42. Jenny Lewis – Sing a Song For Them [Rough Trade]
41. Born Ruffians – I Need a Life (Four Tet Remix) [Warp]
40. datA – Rapture [Ekleroshock]
39. Guernica – Conscientiously Escaping The Chains Of Western Civilization I Am What You Could Call A Postmodern Houdini [Vlas Vegas]
38. Santogold – L.E.S Artistes [Downtown]
37. Broken Records – Lies [Distiller]
36. Port O'Brien – Fisherman's son [City Slang]
35. Sufjan Stevens – Joy to The World [-]
34. The Kills – Black Balloon [Domino]
33. Iron & Wine – Arms of a thief [Transgressive]
32. Ladytron – Runaway [Nettwerk]
31. Adem – Oh My Lover [Domino]
30. Morley – Call On Me [Polydor]
29. The Notwist – Boneless (Panda Bear Remix) [City Slang]
28. Justice – Phantom II (live) [Ed Banger]
27. Noah and The Whale – Peaceful, The World Lays Me Down [Cherrytree]
26. Fleet Foxes – Your Protector [Sub Pop]
25. Pivot – O Soundtrack My Heart [Warp]
24. Sons & Daughters – Killer (Adamski cover) [Domino]
23. The Magnetic Fields – California Girls [Nonesuch]
22. Cornflakes Heroes – Is Mother Right? [Greed Recordings]
21. Oasis – The Shock of The Lightning [Big Brother]
20. Nada Surf – See These Bones [Barsuk]
19. The Sleeping Years – Dressed For Rain [Talitres]
18. Styrofoam – My Next Mistake (feat. Jim Adkins) [Nettwerk]
17. Dan Le Sac Vs Scroobius Pip – Letter From God To Man [Sunday Best]
16. Ladyhawke – Magic [Modular]
15. Alain Bashung – Tant de Nuits [Barclay]
14. Hot Chip – Ready For The Floor [DFA]
13. Coldplay – Viva La Vida [Parlophone]
12. Duke Spirit – Send a Little Love Token [You Are Here]
11. Parenthetical Girls – Windmills Of Your Mind (Michel Legrand cover) [Tomlab]
10. Kiko – Slave of My Mind [Different]
09. Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra & Tra-La-La Band – BlindBlindBlind [Constellation]
08. Tv On The Radio – Lover's Day [4AD]
07. Wolf Parade – Kissing The Beehive [Sub Pop]
06. MGMT – Kids (Soulwax Remix) [Columbia]
05. Okkervil River – Lost Coastlines [Jagjauwar]
04. Malcolm Middleton – Love Comes In Waves [Full-Time Hobby]
03. Dancing Mice – It's Abnormal [Squeak Audio]
02. Cloud Cult – No One Said It Would Be Easy [Rebel Group] 01. MGMT – Time to Pretend [Columbia]
Sept titres sont introuvables sur Spotify. Mais ils sont en écoute ci-dessous :
12. Duke Spirit – Send a Little Love Token
29. The Notwist – Boneless (Panda Bear Remix)
36. Port O'Brien – Fisherman's son
37. Broken Records – Lies
44. BoB – Lonely People
48. The Rolling Stones – You Can't Always Get What You Want (Soulwax Remix)
64. The Young Republic – Girl From The Northern States
Deuxième partie de ce bilan 2014, partie Albums s'entend. Après les disques classés de la 50è à la 31è place, voilà donc les 20 disques suivant, avant que dimanche, je ne vienne mettre un terme définitif à mon année 2014 avec le top dix.
Mais avant ça, comme toujours, voici quelques liens pour aller découvrir la sélection d'autres blogs ou site :
Quant à moi, ces 20 nouveaux disques présentés ci-dessous présentent des artistes perdus de vue depuis longtemps, des américains qui ne sont jamais aussi bons que quand ils ne sont pas sérieux, l'incarnation de la beauté musicale, des vieux toujours bruyants, des rescapés, des australiens sans raisin ni colère et deux bandes originales épatantes. Notamment.
Bref, c'est à découvrir et surtout à écouter (une chanson de chaque album présenté est en écoute en bas de l'article) ici.
30. God Help The Girl - Original Motion Picture Soundtrack [Milan]
Bande originale d'un film à la diffusion quasi-inexistante en France (9 salles à sa sortie, dont l'immense majorité à Paris), 'God Help The Girl' est le reboot de l'album de Stuart Murdoch de 2009, avec des passages du film entre chaque titre. Bien que l'original est très réussi, celui-ci, plus punchy et simplement plus pop, l'est tout autant. Et Emily Browning est impeccable dans un rôle de chanteuse.
29. James Yorkston - The Cellardyke Recording and Wassailing Society [Domino]
Dans un silence assourdissant, James Yorkston aura sorti un nouvel album. Et il est une nouvelle fois très beau. Folk délicat produit par Alexis Taylor d'Hot Chip, il se dégage de cet album une ambiance que James Yorkston sait rendre lumineuse que ce soit en quelques notes ou avec sa douce voix. Tout le monde ou presque s'en fout, comme à chaque fois, mais il faudra quand même un jour qu'on prenne le temps de s'arrêter sur les nouvelles sorties de James Yorkston, artiste dont le temps n'a - et n'aura sans doute jamais - de prise.
Alvvays ou sûrement ma révélation de l'année. Si comparaison n'est pas raison, celui qui m'a présenté le groupe comme la rencontre entre The Pains of Being Pure at Heart et Camera Obscura avait vu juste. Shoegaze et pop (presque twee) à la fois, ce premier album des canadiens (sorti l'an passé sur cassette, réédité à plus grande échelle cette année) a tout ce qu'il faut de mélodies, de guitares coquines et de mélodies impeccables.
Découvert via '1000', il aura fallu 3 ans pour voir les français de Cheveu rajouter un troisième album à leur discographie. Et si l'ensemble est toujours aussi noisy, rock, il y a ce côté branleur (et qui leur va bien) qui a un peu disparu. Ici, on sent un 'Bum' carré, percutant, composé et produit à la perfection. Une histoire de maturité ? A dire vrai, on s'en fout un peu. Les chansons (et même les tubes !) sont là. Le reste...
26. Barzin - To Live Alone In That Long Summer [Monotreme]
Discrètement mais sûrement, le canadien Barzin continue son petit bonhomme de chemin dans l'indifférence la plus complète. Cinq ans après 'Notes to an Absent Lover' et toujours chez Monotreme, Barzin revient distiller son folk lumineux rempli de pop en composant des chansons belles à pleurer, le tout avec une production toujours très délicate.
25. Linda Perhacs - The Soul of All Natural Things [Asthmatic Kitty]
Il aura fallu donc 44 ans pour que Linda Perhacs sorte son 2è album, après son fabuleux 'Parallelograms', dont l'arrivée d'Internet lui aura permis de sauter aux oreilles du plus grand nombre, dont votre serviteur. 'The Soul of All Natural Things' reprend globalement les choses là où elle les avait laissées, continuant à chanter de cette si belle voix des chansons folk totalement habitées de fantômes du passé. Retour magnifique autant qu'inattendu.
Dernièrement, je parlais avec un fan de Mark Kozelek et donc de Sun Kil Moon. Et il me disait que « Pour moi ce n'est pas le meilleur Sun Kil Moon et encore moins le meilleur Kozelek. Mais le gars est très inspiré en ce moment ». Pas assez fan de l'américain pour débattre à ce sujet, mais plutôt confiant quant à l'avis de mon ami, il n'en reste pas moins que 'Benji' est un album qui m'aura fait frissonner cette année. Longues mélopées folk, très introspectives, le disque est un bijou sombre. A écouter d'urgence.
'Abandoned City' a des airs de disque d'un autre temps. Composé autour - évidemment - d'un piano que l'allemand Hauschka maitrise par dessus tout, ce disque fait l'étalage de sonorités répétitives, aux cordes de piano souvent heurtées mais jamais salies. Mélancolique autant que mélodieux, ce disque raconte musicalement les histoires de ces villes abandonnées. Quelle beauté.
22. Allo Darlin' - We Come From The Same Place [Fortuna Pop]
Le groupe d'Elizabeth Morris change de braquet. Et passe du twee-pop de ses débuts à une tonalité plus indie-pop. Alternant les chansons « à la Belle and Sebastian » et les titres plus enlevés (l'évident Bright Eyes), 'We Come From The Same Place' est une nouvelle belle réussite de la part des anglais d'Allo Darlin'. A priori, c'est sympa d'être amoureux.
Disons le tout de go : 'Close to the Glass' est peut-être le meilleur album à ce jour de The Notwist. Oui, même devant 'Neon Golden'. Rien de bien neuf sous le soleil, The Notwist continue à faire du Notwist. Mais le fait très bien : mélodies synthétiques, electro-pop joliment emballée, portée par la voix toujours éthérée de Markus Acher. Cerise sur le gâteau, ils en profitent pour composer un tube indie en puissance, le formidable Kong. Du tout bon.
Si l'on ne prend en compte que sa discographie personnelle, Ty Segall a sorti (à l'âge de 27 ans) sept albums « officiels », auxquels il faut ajouter une pelletée de cassettes et d'autres projets parallèles. 2014 aura pourtant été assez calme vu que 'Manipulator' est le seul album de Ty Segall de l'année. Plus concis que ses prédécesseurs, ne laissant rien au hasard sur chacune des 17 plages, mélangeant aussi bien moments nerveux que plus pop, avec toujours comme comme métronome un psychédélisme que Ty Segall maitrise à merveille, 'Manipulator' est sans doute le meilleur album de l'américain.
19. The Steinbecks - Kick to Kick [Matinée Recordings]
Grand fan de John Steinbeck devant l'éternel, je ne pouvais qu'aimer un groupe qui s'appelle The Steinbecks. Originaire d'Australie, le groupe sort avec 'Kick to Kick' son 4è album... en 20 ans, le premier qui atteint mes oreilles. Rock brinquebalant et pleins de ruptures, pop aux accents anglais, 'Kick to Kick' est le genre d'album qui semble avoir été écrit en 1992. Délicieux en tous points.
Découvert via le beau 'Post-Empire', Will Stratton confirme sur 'Gray Lodge Wisdom' tout le bien que je pouvais penser de lui. Cet album de folk travaillé, qui rappelle aussi bien The Tallest Man on Earth que David Ackles, s'ouvre d'ailleurs par une de mes chansons de l'année, sublime mise en bouche avant que notre homme déroule ses chansons avec doigté et d'une voix touchante. Peut-être le fait que Will Stratton a vaincu l'an passé un cancer confère encore plus de beauté à cet album. Et encore, ces 8 chansons n'ont pas besoin de cela pour toucher au plus profond.
Passé à côté de 'The Seer', album monstrueux que je n'ai jamais réellement su apprivoiser, 'To Be Kind' est une belle occasion de renouer avec les Swans de ce furieux de Michael Gira. Un album une nouvelle fois très long (plus de 2h) et qui lorgne plus du côté d'Angels of Light (un des projets parallèles de Michael Gira, qui n'a pas été réanimé depuis le superbe 'We Are Him') que précédemment. Plus « pop » (on est chez Swans), mais pas forcément moins sombre ou bruyant, l'ensemble est totalement enivrant.
Après quelques albums moyens portés par des singles ravageurs, Sage Francis retrouve de la consistance avec 'Copper Gone', cinquième album du barbu américain. Un disque percutant et lettré, porté par le flow le plus incisif du rap actuel, des mélodies piochant beaucoup dans la pop - tout en rendant tout de même hommage au hip-hop des années 90 (Thank You) - et un discours politique fort, comme souvent (le formidable Vonnegut Busy). 'Copper Gone' retourne aux bases de ce que Sage Francis a fait de mieux jusque là ('A Healthy Distrust'). Tant mieux.
Sorti chez Sacred Bones, orné d'une pochette magnifique, 'July' est un album qui voit l'américaine Marissa Nadler continuer à chanter et déployer ses chansons tristes. Folk aux contours psychédéliques, intelligemment produit (pas mal de reverb) qui confère à l'ensemble une atmosphère cotonneuse, 'July' est peut-être son meilleur album. Qui confirme une chose : Marissa Nadler est l'incarnation musicale de la beauté.
14. Jóhann Jóhannsson - McCanick OST [Milan Records]
Grosse année pour l'islandais avec la sortie de trois bandes originales : 'I Am Here', 'The Theory of Everything' (encensée aux derniers Golden Globes, ) et 'McCanick'. C'est cette dernière qui m'aura le plus séduit, même si les autres sont réussies également. Entre musique de chambre, partie plus ambiante, et montées échevelées, ce disque a même des airs d'album à part entière, tant il est cohérent.Mieux, Jóhann Jóhannsson rappelle sur cette BO de 'McCanick' qu'il est un compositeur formidable, le pendant islandais de Max Richter. On ne l'avait pas oublié certes mais une piqûre de rappel ne fait jamais de mal.
13. Parkay Quarts - Content Nausea [What’s Your Rupture?]
Non content de s'être révélé il y a un an avec 'Light Up Gold', les new-yorkais et leur rock lo-fi ont sorti un nouvel album, 'Sunbathing Animal' à la toute fin du printemps. Un disque de qualité, dans la lignée de 'Light Up Gold', mais presque trop sérieux pour eux. Mieux, sous le nom de Parkay Quarts, le groupe (réduit à 2 membres pour l'occasion) a sorti début décembre 'Content Nausea', un disque beaucoup plus barré que son prédécesseur, punk animé d'une douce folie. Et plus séduisant à mes oreilles. Ces gens là semblent insatiables. Profitons en, la jeunesse n'est pas éternelle.
12. Jeremy Messersmith - Heart Murmurs [Glassnote]
Entre tubes pop évident (It's Only Dancing, Tourniquet), chansons qui parlent d'amour, de déceptions et de ruptures (You'll Only Break His Heart), avec les fantômes des Beatles, d'Elliott Smith et d'Adam Green qui volent autour, Jeremy Messersmith aura composé 2014 son meilleur album. Sorti enfin sur une structure digne de ce nom, le meilleur semble à venir pour l'américain. Ce n'est que justice.
11. Damien Rice - My Favourite Faded Fantasy [Wea]
Damien Rice ou le retour que l'on n'espérait plus. Malgré un succès qui ne se démentait pas vraiment, il aura fallu huit ans à l'irlandais pour sortir son troisième album. Et l'attente valait le coup. Sublime de bout en bout, paré de soyeux arrangements, 'My Favourite Faded Fantasy' est une réussite totale. Beau à en pleurer, très touchant (It Takes a Lot to Know a Man), cet album est aussi et surtout rassurant : non, Damien Rice n'a pas perdu son mojo.
A la sortie de '13 & God', le premier album du groupe du même nom, je n'avais pas adhéré. Pourtant il avait un peu tout ce qui me plait en musique: des sonorités melting-pop-esque rassemblant deux groupes que j'apprécie, The Notwist et Themselves. La rencontre de deux univers: celui de electro-pop et celui de l'indie hip-hop.
Mais rien à faire, leur album ne m'avait pas touché.
A l'écoute de 'Own Your Ghost', deuxième effort des 13 & God, je me suis demandé ce qui m'était passé par la tête à ce moment là. Peut-être qu'à l'époque j'étais dans une phase Hood et je comparais inconsciemment leur premier album à celui des anglais, 'Cold House', qui marriait à merveille leurs chansons indie(post)rock aux voix et à l'univers de Doseone and Why?. Et que je trouvais 13 & God tombant à plat en comparaison. Peut-être. Va comprendre Charles.
Ce qui est certain, c'est que j'aime leur nouveau disque. Car 'Own Your Ghost' est un sacré album. Le mélange des univers de The Notwist et Themselves marche à merveille. Il y a ici un équilibre où aucun des deux ne cherchent à tirer la couverture à lui. La chanson du jour est révélatrice d'ailleurs: sur Armored Scarves, si l'ambiance de départ rappelle The Notwist, la fin et l'arrivée de la rythmique et de la voix de Doseone est beaucoup plus Themselves-ienne.
Depuis j'ai réécouté le premier 13 & God. Et rien n'y fait: si le tout est ressemblant, si le groupe n'a pas changé son fusil d'épaule, cet album m'ennuie encore sur la longueur. Alors que 'Own Your Ghost' m'emballe totalement.
Album: Own Your Ghost
Année: 2011
Label: Alien Transistor
En plus d'Armored Scarves en écoute aujourd'hui, vous pouvez écouter Old Age, premier single de 'Own Your Ghost'. (malheureusement plus en écoute)
Le clip de Its Own Sun, chanson d'ouverture de ce deuxième album des 13 & God :
Et pour finir, 2mns sur l'enregistrement d'Armored Scarves :
Après un Top 15 « 7", 12", Ep & Compilation », place à la seconde
partie de ce bilan de l'année musicale, avec cette fois la partie «
Chansons ». Top « Chansons » et pas « Singles », vu que s'attarder uniquement sur les
morceaux sortis en singles, c'est un peu restreindre le faisceau. Et
surtout, cela ne correspond pas forcément à ce qui m'aura marqué tout au long des 12 derniers mois.
Mais avant de présenter ce classement, continuons notre plongée dans les tops de blogs (ou non) voisins :
Cinquante chansons donc, comme le veut la tradition dans ces pages. Un numéro 1 qui a 30 ans, un numéro 2 qui est sans aucun doute le meilleur titre français de l'année, un numéro 3 lettré et féroce. Ajoutez à cela une reprise formidable par ci, des confirmations par là, du hip-hop parfait, des chansons belles à pleurer, deux très longs morceaux formidables, d'autres venant sauver des albums très moyens (pour être poli), il y a ici tous les titres qui auront rythmés mon année 2014, et sans conteste les années à venir.
Évidemment, présenter un tel classement sans permettre d'écouter les dites chansons n'aurait aucun sens. Vous trouverez donc en bas un lecteur streaming avec les 50 morceaux en question, présentés forcément du numéro 1 au numéro 50. Bonne(s) écoute(s) !
50. SNGPR - Paris SA [-]
49. Fear of Men - Descent [Kanine]
48. Papercuts - Still Knocking At The Door [Easy Sound Recording Co.]
47. Sharon Van Etten - Afraid of Nothing [Jagjaguwar]
46. Erland and The Carnival - Quiet Love [Full Time Hobby]
45. Sophia - It's Easy To Be Lonely [-]
44. Amen Dunes - Rocket Flares [Sacred Bones]
43. Parquet Courts - Instant Disassembly [What's Your Rupture?]
42. The Callstore - The Letting Go [Talitres]
41. Action Dead Mouse - I Nomi Delle Ossa [-]
40. MONO - Recoil, Ignite [Pelagic]
39. Stephen Malkmus and The Jicks - Lariat [Domino]
38. Ariel Pink - Put Your Numer In My Phone [4AD]
37. Jim Putnam & Mickaël Mottet - Let Be [We Are Unique Records]
36. Avi Buffalo - Overwhelmed with Pride [Sub Pop]
35. Alvvays - Archie, Marry Me [Polyvinyl]
34. Black English - Another Life [Arts & Crafts]
33. Clap Your Hands Say Yeah - Coming Down (feat. Matt Berninger) [Xtra Mile Recordings]
32. Foxygen - How Can You Really [Jagjaguwar]
31. Bisoph Allen - Start Again [Dead Oceans]
30. We Are Catchers - Richer Man [Domino]
29. Will Stratton - Gray Lodge Wisdom (feat. the Weather Station) [Talitres]
28. Allo Darlin' - Bright Eyes [Fortuna Pop]
27. Florent Marchet - Ma Particule Élementaire [PIAS]
26. Ed Harcourt - The Saddest Orchestra (It Only Plays For You) [CCCLX]
25. NehruvianDoom - Great Things [Lex Records]
24. Future Islands - Seasons [4AD]
23. Caribou - Can't Do Without You [City Slang]
22. The Creases - Static Lines [Liberation Music]
21. Dominique Dalcan - Sometimes [PIAS]
15. Gulcher - The Wittiest Games [Without My Hat Records]
14. The Pains of Being Pure at Heart - The Asp In My Chest [Fierce Panda]
13. Jeremy Messersmith - It's Only Dancing [Glassnote]
12. Spoon - New-York Kiss [-ANTI]
11. Damien Rice - It Takes a Lot to Know a Man [WEA]
10. The Notwist - Kong [City Slang]
09. Sufjan Stevens - A Little Lost (Arthur Russell Cover) [Yep Roc.]
08. Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra - What We Loved Was Not Enough [Constellation]
07. King Creosote - Miserable Strangers [Domino]
06. Pain Noir - Requin Baleine [Microcultures]
05. Public Access T.V. - In The Mirror [Gudrun Records]
04. Emily Browning - God Help The Girl [Milan]
03. Sage Francis - Vonnegut Busy [Strange Famous Records]
02. Paradis - Garde Le Pour Toi [Barclay] 01. Michael Jackson - Love Never Felt So Good [Epic]
Et comme promis, vous trouverez ci-joint un lecteur compilant ces 50 chansons, de la numéro 1 à la numéro 50. Parce que écouter de la musique avec les yeux, ça va un moment :
Ayé, nous sommes en 2022. Pas dit que l'année prochaine soit formidable, loin de là. Elle a même tout pour être de même nature que sa devancière. Pour autant, on ne pleurera pas la disparition dans les limbes de 2021, année affreuse s'il en est et qui aura réussi à faire pire que 2020, ce qui n'est pas rien.
Musicalement en revanche, quelle année ! Comme déclinée sur les trois premières parties de ce bilan annuel, 2021 fut un grand cru à mes oreilles. Des disques absolument merveilleux. Des claques prises plus souvent qu'à mon tour. Et des chansons, mes aïeux, je ne vous en parle même pas.
Mais avant d'aller plus loin et de détailler ce Top 50 des meilleurs morceaux de l'année, regardons une nouvelle fois ce que les copines, copains et autres voisins ont tiré de cette année 2021 :
Nous disions donc 50 chansons. Cinquante morceaux qui auront passé leur temps dans mes oreilles, certains en partant pour mieux y revenir encore plus puissant. Le numéro 1 a été évident du moment où j'ai posé mes oreilles dessus (je vous conseille d'ailleurs de regarder le clip, d'une classe et d'une beauté folle). Le numéro 2 est un titre fou, du post-punk qui finit comme en électro. Quant à la troisième marche du podium, c'est la plus belle chanson française de l'année, sans conteste possible (et qui ouvre un album qui a raté le cut d'un rien de mon top album). Le reste ? Des chansons presque du même acabit, avec beaucoup de guitares, de la pop dans tous les sens, des vieux sur le retour qui font dans le cliché mais qui le font bien, quelques petites douceurs dont je n'arrive pas à me lasser et quelques tubes sur lesquels on dansera encore dans vingt ans. Bref, cinquante titres. Cinquante chansons. A découvrir ci-dessous.
Et évidemment, au bas de ce classement, des lecteurs Spotify, Deezer et Youtube pour écouter - et voir - ces 50 chansons. Bonne lecture et surtout, bonne écoute !
Et vu que lire ce top sans écouter les chansons en question n'aurait pas d'intérêt, ci-dessous, non pas un, non pas deux mais trois lecteurs ! Un chez Spotify, un chez Deezer et un chez Youtube (qui permettra notamment de voir le clip aussi formidable que la chanson d'Introvert de Little Simz). Bonnes écoutes !