A quoi ça tient? A rien finalement. A queudalle. A une dose de LSD trop forte. A un gobage de champignons de fin de soirée. L’histoire est connue : les Beatles et les Beach-Boys, depuis l’arrivée des Fab 4 sur le continent nord-américain, se tirent la bourre. Les Anglais sortent 'Rubber Soul' ? Les garçons de la plage enregistrent ‘Pet Sounds’ ? Les Beatles écrivent ‘Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band’? Brian Wilson veut faire mieux et compose ‘SMiLE’, le projet avorté le plus ambitieux de l’histoire de la musique. Qui tuera les Beach Boys. Un projet fou qui ne verra le jour que près de quarante ans plus tard.
Donc, en 1967, quand Brian Wilson, perdu et malade, abandonne la partie contre les Beatles, les Beach Boys enchaînent les albums (cinq studios et un live) mais déclinent artistiquement parlant. Quand arrive 1970, le groupe vient de quitter Capitol (qu’ils poursuivent pour des royalties non payées) et signe chez Reprise Records, un label tout heureux d’avoir un tel groupe dans son giron. Brian Wilson, toujours là (il signera quelques titres et produira le disque), s’est quand même mis en retrait et a laissé les autres prendre la main sur les compositions, notamment son frère Dennis (dont on reparlera un jour dans ces pages).
Le premier titre qui émerge des divers enregistrements est Add Some Music to Your Day, un – presque – flop total niveau charts mais qui emballe d’emblée les dirigeants de Reprise Records. Confiants, le groupe finalise l’album et le transmet aux grands pontes du label. Résultat ? Refusé. On reproche essentiellement aux Wilson de ne pas avoir assez de titres forts (au final, seuls six titres, sur les douze du tracklisting, seront conservés dans la version qui verra le jour en août 1970).
Le groupe compose et réenregistre alors de nouveaux morceaux, balance le tout à la maison de disques, qui décide de sortir l’album. ‘Sunflower’ sera le plus grand échec commercial (jusqu’alors) du groupe, n’atteignant même pas le top 100 des charts américains, une première!
Et pourtant, il avait tout pour connaître le succès. Car ‘Sunflower’ est un grand disque, un des meilleurs des Beach Boys, avec les deux monuments des années 60 cités plus haut. Si le génie qui transpirait par tous les sillons d’albums comme ‘Pet Sounds’ ou ‘SMiLE’ semble avoir en partie disparu, il n’en reste pas moins quand même de grands moments de pop music, des harmonies comme eux seuls savent en façonner (Forever, Tears In The Morning), des idées lumineuses et une production qui voit Brian Wilson retrouver (ou presque) son lustre d’antan (Cool, Cool Water, du génie à l’état pur, voir plus bas) ainsi que des clins d’œil appuyés aux anciens rivaux anglais, les Beatles (At My Window, et ses paroles niaises en français – «le moineau est venu se poser à ma fenêtre» –, sorte de réponse au Michelle de la bande à Mc Cartney).
Perdu au début de l’album, deux titres sortent du lot (voir plus bas) : Deirdre, chanson pop, à la construction d’une simplicité apparente mais aux contours exquis (chœurs, cuivres, rythmique) et It’s About Time, un morceau renversant, très pop-rock (avec son petit solo de riffs au moment du bridge) qui, s’il sortait aujourd’hui, serait d’une actualité folle. Un titre écrit par le groupe dans son entier, et aux paroles assez fascinantes, comme un bilan de la cassure de la fin des années 60 et un mea-culpa chanté de Brian Wilson :
"I used to be a famous artist //Proud as I could be // Struggling to express myself // For the whole world to see // (...) // Oh the creation yeah // Of a good time doin' my part // With an open-hearted laugh of // realization in my mind // And now I'm but a child who art// Erect in humility // Serving out a love for everyone I meet // In truth who are really me // (...) // It's about time we get together // To be out front and love one another // Brothers sisters everybody // We better start to help each other now // We need it now // When we're sharin' our love brother // That's when we know we can // shape another world"
En 1971, les Beach Boys continuent sur leur lancée du renouveau et sortent le réussi ‘Surf’s Up’ (la dernière réédition, de 2008, compile à nouveau les deux albums sur un seul et même disque) avant de s’enfoncer irrémédiablement dans le médiocre et d’appartenir finalement au passé.
En 1970, à y regarder de plus près, les Beach Boys sont d'ailleurs déjà un groupe du passé (la pochette en est la preuve criante). Mais en écrivant un titre comme It’s About Time, ils prouvent quand même qu’ils ont toujours trente ans d’avance.
Première sortie : 31 Aout 1970 [Reprise]
Réédition : 2008 [EMI].
Son :
Site officiel
Myspace
Trois titres de ce 'Sunflower' en écoute, comme le veut la coutume. Forcément, les deux grands titres de l’album avec Deirdre et It’s About Time, avant de finir par Cool, Cool Water :
Donc, en 1967, quand Brian Wilson, perdu et malade, abandonne la partie contre les Beatles, les Beach Boys enchaînent les albums (cinq studios et un live) mais déclinent artistiquement parlant. Quand arrive 1970, le groupe vient de quitter Capitol (qu’ils poursuivent pour des royalties non payées) et signe chez Reprise Records, un label tout heureux d’avoir un tel groupe dans son giron. Brian Wilson, toujours là (il signera quelques titres et produira le disque), s’est quand même mis en retrait et a laissé les autres prendre la main sur les compositions, notamment son frère Dennis (dont on reparlera un jour dans ces pages).
Le premier titre qui émerge des divers enregistrements est Add Some Music to Your Day, un – presque – flop total niveau charts mais qui emballe d’emblée les dirigeants de Reprise Records. Confiants, le groupe finalise l’album et le transmet aux grands pontes du label. Résultat ? Refusé. On reproche essentiellement aux Wilson de ne pas avoir assez de titres forts (au final, seuls six titres, sur les douze du tracklisting, seront conservés dans la version qui verra le jour en août 1970).
Le groupe compose et réenregistre alors de nouveaux morceaux, balance le tout à la maison de disques, qui décide de sortir l’album. ‘Sunflower’ sera le plus grand échec commercial (jusqu’alors) du groupe, n’atteignant même pas le top 100 des charts américains, une première!
Et pourtant, il avait tout pour connaître le succès. Car ‘Sunflower’ est un grand disque, un des meilleurs des Beach Boys, avec les deux monuments des années 60 cités plus haut. Si le génie qui transpirait par tous les sillons d’albums comme ‘Pet Sounds’ ou ‘SMiLE’ semble avoir en partie disparu, il n’en reste pas moins quand même de grands moments de pop music, des harmonies comme eux seuls savent en façonner (Forever, Tears In The Morning), des idées lumineuses et une production qui voit Brian Wilson retrouver (ou presque) son lustre d’antan (Cool, Cool Water, du génie à l’état pur, voir plus bas) ainsi que des clins d’œil appuyés aux anciens rivaux anglais, les Beatles (At My Window, et ses paroles niaises en français – «le moineau est venu se poser à ma fenêtre» –, sorte de réponse au Michelle de la bande à Mc Cartney).
Perdu au début de l’album, deux titres sortent du lot (voir plus bas) : Deirdre, chanson pop, à la construction d’une simplicité apparente mais aux contours exquis (chœurs, cuivres, rythmique) et It’s About Time, un morceau renversant, très pop-rock (avec son petit solo de riffs au moment du bridge) qui, s’il sortait aujourd’hui, serait d’une actualité folle. Un titre écrit par le groupe dans son entier, et aux paroles assez fascinantes, comme un bilan de la cassure de la fin des années 60 et un mea-culpa chanté de Brian Wilson :
"I used to be a famous artist //Proud as I could be // Struggling to express myself // For the whole world to see // (...) // Oh the creation yeah // Of a good time doin' my part // With an open-hearted laugh of // realization in my mind // And now I'm but a child who art// Erect in humility // Serving out a love for everyone I meet // In truth who are really me // (...) // It's about time we get together // To be out front and love one another // Brothers sisters everybody // We better start to help each other now // We need it now // When we're sharin' our love brother // That's when we know we can // shape another world"
En 1971, les Beach Boys continuent sur leur lancée du renouveau et sortent le réussi ‘Surf’s Up’ (la dernière réédition, de 2008, compile à nouveau les deux albums sur un seul et même disque) avant de s’enfoncer irrémédiablement dans le médiocre et d’appartenir finalement au passé.
En 1970, à y regarder de plus près, les Beach Boys sont d'ailleurs déjà un groupe du passé (la pochette en est la preuve criante). Mais en écrivant un titre comme It’s About Time, ils prouvent quand même qu’ils ont toujours trente ans d’avance.
Première sortie : 31 Aout 1970 [Reprise]
Réédition : 2008 [EMI].
Son :
Site officiel
Myspace
Trois titres de ce 'Sunflower' en écoute, comme le veut la coutume. Forcément, les deux grands titres de l’album avec Deirdre et It’s About Time, avant de finir par Cool, Cool Water :
3 commentaires:
Ca fait plaisir de voir qu'on est pas le seul a penser que Sunflower, meme s'il est loin des géniaux Pet Sounds et SMiLE (version Brian Wilson), est quand meme un très bon album avec quelques mélodies superbes !
En le ré-écoutant je m'apercois qu'en fait il y n'y en a pas que quelques mais la plupart des chansons sont géniales !
Je réutilise tes termes:
"Ca fait plaisir de voir qu'on est pas le seul a penser que Sunflower".
Oui, vraiment, un bel album, totalement méconnu. Franchement, It's About Time, on dirait pas qu'elle à presque 40 ans tant elle sonne actuelle.
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