Pas avare de petites blagues, de quelques messages d'amour ('Rooting for Love' ne vient pas de nulle part), laissant à Nina la clavier le soin de - très bien - chanter The Dash, Laetitia Sadier a mené le sourire aux lèvres cette heure de musique, dont on peut ressortir notamment deux moments. Le premier, très anecdotique et qui m'a fait rire, lorsqu'elle a dédié un morceau au philosophe Bernard Stiegler et qu'un membre du public a lancé un « wouhou » tout à fait euphorique (ce qui n'est pas anodin dans un concert pop vous admettrez).
Le second beaucoup moins drôle, lorsqu'elle a présenté la chanson Don't Forget You're Mine (en écoute aujourd'hui), accessoirement ma préférée de l'album. Un titre qui commence de manière tout à fait banale mais qui très vite prend une grande ampleur avec une orchestration fournie et délicieuse. Ce que la musique ne dit cependant pas (et ce que Laetitia Sadier a eu
le bon goût de préciser), c'est que Don't Forget You're Mine parle de
violences domestiques. L'histoire d'un homme qui, au retour d'une
conférence de sa femme où celle-ci a pris toute la lumière et a croulé
sous les félicitations, ne supporte pas cet état de fait, l'accable de
reproches («Since we came back from your lecture, you were quite
overexcited, no time for hugs and kisses, too many calls from your
friends; who's your man, who's your first corrector?») avant de l'accabler de coups («A good slap is what you need, a good slap is what you want, take that, take that, get up get up babe»). Un contexte essentiel et qui rend la chanson, s'il était besoin, encore plus réussie et puissante. Un morceau qui est sans doute le grand moment de ce bien joli concert, parfait pour un lundi, de la part, répétons-le, d'une légende.
Année : 2024
Label : Duophonic Super 45s / Drag City
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Autre très belle chanson de 'Rooting for Love' de Laetitia Sadier, voilà New Moon :
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