vendredi 30 octobre 2009

[Track of The Day] Big Boi - Shine Blockas (feat. Gucci Mane)

A la sortie de 'Speakerboxxx/The Love Below', chacun avait sa face préférée. Et si j'aimais beaucoup le cd1 mené par Big Boi, j'avais une grande préférence pour le cd2 et Andre 3000. C'est d'ailleurs vraiment lui qui avait explosé aux yeux du monde (Hey Ya!, c'est lui).

Depuis, à part la BO d''Idlewild', rien de la part du duo. Ils devraient revenir aux affaires dans quelques mois, dès que les deux gus auront sortis leurs albums solos respectifs.

Le premier à sortir un album sera celui de Big Boi et s'intitulera 'Sir Luscious Left Foot: The Son of Chico Dusty'. Et à la liste des featuring présents, on se dit qu'on pourrait tenir là une bien belle galette: Raekwon, George Clinton, B.o.B ou encore Andre 3000 (forcément)

Je n'ai eu pour l'instant l'occasion de jeter une oreille que sur un titre, qui a vu le jour dans le monde merveilleux du html il y a quelques jours de cela. Cela s'appelle Shine Blockas, Gucci Mane (artiste totalement inconnu sous mon chapeau) en featuring, et c'est du très bon. Lazy, R&B et hip-hop, ce morceau m'a rappelé quelques grandes heures de 2Pac. 

Album: Sir Luscious Left Foot: The Son of Chico Dusty 
Année: 2009 
Label: LaFace

jeudi 29 octobre 2009

[Track of The Day] Mando Diao - Dance With Somebody

A la première écoute de ce Dance With Somebody des suédois de Mando Diao, je m'étais dit que c'était quand même mauvais; voire même très mauvais. A la seconde, je me suis dit que bon, ça passait plutôt pas mal finalement. A la troisième, je commençais à chanter sur la musique avant de me mettre à dodeliner de la tête frénétiquement.

Pourtant, j'avais mis ce titre de côté, me disant que la chanson partirait aussi vite qu'elle était arrivée. Et puis... non. Des mois plus tard, je retombe dessus. Et rien n'a changé.
Pour ceux qui ont aimé comme moi 'Hurricane Bar' (la réponse scandinave aux Libertines) et qui, comme moi-bis, ont lâché l'affaire Mando Diao depuis lors, il y a de quoi être surpris. Car le style a bien changé: plus pop, avec des synthés, et un tube dancefloor assuré.

Je n'ai pas encore écouté l'album 'Give Me Fire', dont est extrait cette chanson. Mais si, oui, les premières secondes font penser à Vanina de Dave, si oui, la chanson est un peu facile, ce Dance With Somebody est surtout diablement efficace. Un vrai guilty pleasure, un grand plaisir coupable mais totalement assumé. Miam! 

Album: Give Me Fire 
Année: 2009 
Label: Vertigo

La Quenelle parle plus en profondeur de ce 'Give Me Fire', chez lui, ici.

mercredi 28 octobre 2009

[Track of The Day] Calm Down, It's Monday - Sweetest May

A jongler avec des panneaux, des adhésifs et quelques balles jaunes depuis dix jours déjà, j'en ai presque oublié la mise à jour de ce blog. Histoire de bien faire les choses, je fais d'une pierre-deux coups.

Premièrement, je remets le l'ouvrage sur le métier en vous proposant une chanson extrait d'un Split 7" de Julie Doiron et Calm Down, It's Monday, un groupe canadien composé de… Julie Doiron (!) et Fred Squire dont le premier album ne saurait tarder à voir le jour.
Une chanson, Sweetest May, très blues-rock, où ma canadienne préférée y fait montre d'une certaine tension sous ses petits doigts de fée à gratter qu'elle est sa guitare pendant que son acolyte prend en charge le côté vocal de l'affaire.

Deuxièmement, ce Split 7" me permet de dire rapidement tout le bien que je pense de cet excellent album qu'est 'I Can Wonder What You Did With Your Day', dernière sortie en date de Julie Doiron (les deux chansons présentes sur ce disque sont deux versions démos de titres présents sur l'album en question).

Julie Doiron y excelle avec un son très électrique et nerveux, et prouve qu'elle a autant de talent pour composer des bluettes folk à chanter autour d'un feu de camp que pour lâcher ses guitares. On y reviendra plus longuement en décembre prochain. 

Album: Split 7" 
Année: 2009 
Label: K

jeudi 22 octobre 2009

Jeffrey Lewis & The Junkyard - 'Em Are I [Rough Trade]

Voilà un jeune homme qui n'aura pas vraiment marqué son époque. Mais, j'en suis persuadé, dont on réévaluera ou découvrira l'oeuvre dans une décennie ou deux: Jeffrey Lewis.

Pourtant, à l'explosion (ou au retour sous les projecteurs, c'est selon) de la scène anti-folk au début des années 2000, il était là. Il en était même un des leaders. Une décennie plus tard, il est toujours là, un des seuls vrais survivants de ce mouvement, avec ses amis Kimya Dawson et Adam Green des Modly Peaches (et leur seconde vie Juno-esque).
Entre les deux, cinq albums: des marquants ('It's The Ones Who've Cracked That The Light Shines Through', au hasard) et d'autres juste bons, mais recelant tous des chansons et des textes ciselés (ce mot est totalement cliché mais il convient bien à ses compositions), la plupart du temps excessivement drôles.

Cette année, Jeffrey Lewis est de retour avec un nouvel opus, ''Em Are I'. Un disque dans la continuité des précédents, où Lewis continue de trancher avec son passé. Car depuis ses débuts, notre homme abandonne peu à peu ce côté Do It Yourself qui l'a fait connaitre. Et cet album est le disque qu'enfin on était en droit d'attendre d'un tel artiste.

Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit: 'The Last Time I Did Acid I Went Insane' reste un très grand disque. Mais Jeffrey Lewis a une telle finesse d'écriture, un tel second degré, un tel humour, que c'est vraiment un grand plaisir de le voir enfin arriver à quitter presque entièrement ce côté lo-fi/bricolo/à la ramasse qui a fait son personnage pour mieux mettre en valeur ses textes et ses compositions.

Accompagné de The Junkyard, le groupe de son frère Jack, présent depuis le début de son aventure discographique, Jeffrey Lewis confirme une fois de plus qu'il est un songwriter de tout premier plan, évoluant ici entre rock bruitiste, country songs et balade acoustique et pop.

Et même si l'on sent sur certains passages l'envie d'un retour à des chansons j'm'enfoutiste (quand il balance en plein morceau, comme ça, "This song was written by Jack. It's called The Upside-Down Cross" par exemple), s'il garde ce côté DIY (la pochette est une fois de plus signée de sa main),''Em Are I' reste un disque fin, intelligent et bien écrit, de bout en bout.

Limite canalisé, ne partant pas dans tous les sens, Jeffrey Lewis sort un nouvel album très cohérent, rempli de jolies chansons et de rock brut. D'ailleurs, histoire que cela soit bien clair pour tout le monde, disons le tout de go: notre homme vient (peut-être) de sortir son meilleur album à ce jour. (sortie: 19 mai 2009)

NB: Vu que c'est elle qui en mai dernier avait attiré mon attention sur ce nouvel album de Jeffrey Lewis, rendons à Cécile ce qui lui appartient (surtout avec une belle chronique comme celle-ci).


Son:
Myspace (Deux chansons de ce ''Em Are I' en écoute)
Site officiel

Deux titres en écoute aujourd'hui. The Upside-down Cross, la chanson écrite par Jack Lewis, psychée-punky comme il faut, et la superbe balade Bugs & Flowers qui se passe de commentaires (malheureusement plus en écoute).


Et pour finir, deux vidéos, pour le plaisir. Tout d'abord le clip de To Be Objectified, chanson présente sur ''Em Are I':




Et une biographie dessinée et chantée de Barack Obama, filmée avant les élections de 2008:


mercredi 21 octobre 2009

[Track of The Day] Johnny Cash - You'll Never Walk Alone (Christine Johnson cover)

Car le football sait faire vibrer. Parce qu'Anfield Road. Parce que les Reds. Parce qu'un résultat jusqu'au boutiste. Parce que ce chant. Parce que la reprise sublime de Johnny Cash, orgue droit devant.
You'll Never Wall Alone certes. Mais un peu triste quand même du côté de la Mersey ce matin.

When you walk through a storm,

Hold your head up high,
And don't be afraid of the dark ;
At the end of a storm there is a golden sky

And the sweet silver song of a lark.

Walk on through the wind,

Walk on through the rain,
Tho' your dreams be tossed and blown.

Walk on, walk on with hope in your heart,

And you'll never walk alone,
You'll never, ever walk alone.
Walk on, walk on with hope in your heart,
And you'll never walk alone,

You'll never, ever walk alone.

Album: Unearthed
Année: 2003
Label: American Recordings

mardi 20 octobre 2009

The Fiery Furnaces - I'm Going Away [Thrill Jockey]

Voilà un groupe qui a tout pour devenir, non pas énorme (il ne faut pas rêver) mais d'une taille certaine, prêt à sortir d'une sphère indé beaucoup trop petite pour lui. Et qui n'y arrive pas. Et pourtant, en sept ans, et en autant d'albums, il a prouvé qu'il en avait sous la pédale. ('Bitter Tea', pour ne prendre que celui-là, est un album incroyablement mésestimé).

Duo new-yorkais composé de Matthew et Eleanor Friedberger, respectivement frère et sœur, The Fiery Furnaces est une sorte d'énigme. Ces gens là ont tout: le talent mélodique, les signatures sur des labels importants (hier Rough Trade, aujourd'hui Thrill Jockey) et même la touche hype qui peut vous changer une carrière (Eleanor est la compagne d'Alex Kapranos, chanteur des Franz Ferdinand). Et pourtant, non, ça ne veut pas.

Il faut donc chercher ailleurs. Et à bien y réfléchir, la cause en reviendrait à l'exigence stylistique du groupe, toujours prompt à l'expérimentation, aux retournements de vestes en plein morceau, aux idées qui jaillissent par dizaines à chaque nouvel accord. Je ne vois que cela.

Oui, The Fiery Furnaces est un groupe exigeant, qui ne s'apprivoise pas si facilement que cela. Et même si 'I'm Going Away' est sans doute leur album le plus "léger" et le plus "simple", il en va de même ici.

Car si The Fiery Furnaces radoucissent le ton et soignent les contours de leur chansons pop déjantées, après deux albums moyens, expérimentaux à souhait et longs comme un jour sans Sufjan, le duo continue à proposer des morceaux aux mélodies certes accrocheuses mais toujours (des)équilibristes et distordues.
Car oui, ici, pas de pop music sirupeuse aussitôt écoutée, aussitôt avalée, aussitôt rejetée (genre dont je me délecte cependant régulièrement). Plutôt de l'exigence à tous les étages: ce 'I'm Going Away' est assez long en bouche et on n'y rentre pas si facilement que cela. Il faut plusieurs écoutes pour en apprécier les contours, les mélodies cachées et les idées essaimes un peu partout.

Matthew, aux compos, virevolte en proposant à chaque chanson des idées nouvelles, des retournements de situations, des arrivées impromptues de guitares, des affolements de rythmes inattendus. Eleanor, quant à elle, prouve une fois de plus qu'elle est une sacrée chanteuse rock.

Ce 'I'm Going Away' ne devrait pas changer la donne quant à la popularité de The Fiery Furnaces. Les fans aimeront, les autres passeront sans doute à côté, ratant vraiment quelque chose, malheureusement. Et pourtant, leur pop music mérite toujours autant le détour. En plus, ils ont eu le bon gout de joindre sorti à cet album une pochette rappelant furieusement le 'Olé' de John Coltrane. Une preuve supplémentaire de bon goût. Décidément, ce groupe a vraiment tout pour être aimé. (sortie: 21 juillet 2009)


Son:
Myspace (un seul titre en écoute de ce
'I'm Going Away', mais beaucoup d'autres d'albums précédents)
Site officiel


Deux chansons en écoute. Deux morceaux qui se suivent sur l'album, Keep Me In Dark et Lost At Sea. Attention: dès que vous serez rentré dedans, il sera impossible de faire machine arrière (malheureusement plus en écoute).
Et pour finir, la vidéo de Charmaine Champagne, toujours tiré de ce 'I'm Going Away':


lundi 19 octobre 2009

[Track of The Day] Pierre Lapointe - L'Enfant de ma Mère

'La Forêt des Mal-Aimés' avait été une des premières chroniques de ce blog. Et la chouette découverte d'un artiste québécois, chantant en français sur des mélodies très travaillées.
Trois ans plus tard, voilà de retour Pierre Lapointe est de retour avec un nouvel album, 'Les Sentiments Humains'.
Notre homme change un peu de registre. Et la pochette annonce tout de suite la couleur: à la place du feutré et de la délicatesse du passé, place à quelque chose de plus "massif".
Musicalement, Pierre Lapointe un peu en finesse (j'ai dit un peu) et rend le tout un peu (j'ai dit un peu, bis) plus rock. Mais il garde son credo et ses histoires toujours aussi sombre, faites de déboires, déconvenues et autres déchirures. Et surtout il pond un album qui, entre chansons et morceaux plus pop et rock, tient la route, une nouvelle fois. Décidément ce Pierre Lapointe est un artiste surprenant et diablement attachant. 

Album: Les Sentiments Humains 
Année: 2009 
Label: Audiogram 

Et pour finir, le clip de Je Reviendrai, le premier single extrait de ce 'Les Sentiments Humains':



jeudi 15 octobre 2009

Fuck Buttons - Tarot Sport [ATP]

Quand Pitchfork début août, avait mis en ligne une preview de quelques minutes de Surf Solar, premier single extrait de 'Tarot Sport', deuxième et nouvel album de Fuck Buttons, sur son site, nous avions été beaucoup à trépigner d'impatience (et il n'y avait pas que Disso). Ces trois minutes étaient en effet dantesques, hypnotiques, renversantes. On y sentait une vraie évolution du son après un 'Street Horrrsing' drone à souhait.

Et puis 'Tarot Sport' est finalement arrivé dans mes oreilles. Et l'album ne m'a pas déçu. Pour ainsi, je le trouve encore plus réussi que son prédécesseur, même si dans un autre style.

Cet album est puissant. Extrêmement efficace. Incroyablement dansant. Presque festif. Les anglais ont vraiment fait évoluer leur son. Et si John Cummings (guitariste de Mogwaï) avait su, sur 'Street Horrrsing', donner une forte identité brute au groupe, Andrew Weatherall (Two Lone Swordsmen), producteur de ce 'Tarot Sport', prend la suite avec un talent dingue. Car en faisant se remettre en question les Fuck Buttons, en lui permettant d'ouvrir son horizon musical (mais où donc s'arrêteront-ils?), Weatherall réussi parfaitement sa mission:

Rythmiques menées tambours battants, mélodies synthétisées omniprésentes, electro sans en être mais diablement psychédélique (voir le clip de Surf Solar), les Fuck Buttons sortent ici un album tout droit venu de l'espace, hypnotique et d'un autre monde, mélange de M83, Animal Collective et Black Dice.

Surtout, le duo originaire de Bristol réussi le tour de force de pondre un album sans qu'à un seul moment l'envie de zapper ou de passer à autre chose prenne le dessus. Et pourtant, en créant une œuvre continue d'une heure (découpée en sept titres), le danger était véritable et la chute tentante.

Ne nous y trompons pas, nous tenons là un bijou de 2009. Et des années 2000. En deux albums, les anglais de Fuck Buttons renversent leur monde, et se préparent une place de choix dans la musique des années à venir.

En 2008, le slogan était "Fuck Buttons For President!". En 2009, s'ils ne reçoivent pas le prix Nobel de la paix, on devrait voir fleurir un peu partout des "Fuck Buttons For God!" mérités. On prendra alors tous des acides, on dansera nu en regardant la lune et on verra le monde en orange. Dans tous les cas, et plus que jamais: Thanks Buttons! (sortie: 12 octobre 2009)

Son:
Myspace (un seul morceau de ce 'Tarot Sport' en écoute)
Site officiel

Deux titres en écoute. Forcément, comment faire autrement que mettre la version longue de Surf Solar? J'ai réfléchi et je n'ai pas trouvé. Préparez-vous donc à écouter un des morceaux de l'année, aussi addictif qu'incroyable.
Concernant le second titre, Flight Of The Feathered Serpent s'imposait lui aussi: une chanson qui finit de manière exceptionnelle ce 'Tarot Sport', avec une rythmique aussi dévastatrice qu'impensable (malheureusement plus en écoute).

Et pour finir, le clip de la version single de Surf Solar. Complétement halluciné:



mercredi 14 octobre 2009

[Track of The Day] Adam Green - What Makes Him Act So Bad

Et Lou Reed se transporta dans le corps d'Adam Green. Enfin surtout dans ses cordes vocales. L'ami de Carl Barat, découvert via The Moldy Peaches et son amie Kimya Dawson, et auteur de fameux albums aux paroles drôles et amères, revient le 8 janvier prochain avec un nouvel album 'Minor Love'.
Et sur le premier extrait disponible, What Makes Him Act So Bad, on se croirait revenu dans les années 70 de Lou Reed: ambiance, grain de voix, tout y est. Très encourageant après deux albums décevants où son piquant et ses mélodies semblaient avoir disparus. Il règne cependant une atmosphère assez austère sur toute cette chanson: pas dit qu'on rigole beaucoup sur ce 'Minor Love'. 

Album: Minor Love 
Année: 2010 
Label: Rough Trade

Aujourd'hui, pas de titres dans le lecteur grooveshark (un petit problème technique) mais dans le lecteur ci-dessous. Mais vu que ca plante quelques pages de mozilla (il faut en fait updater votre version), voilà uniquement le lien où vous pouvez télécharger, légalement, la chanson:

lundi 12 octobre 2009

[Track of The Day] Jean-Louis Murat -Taïga

Certes, il y avait eu un 'Lilith' à deux facettes assez réjouissant (Le Cri du Papillon, quel single!) et un 'Bird On a Poire' poppy et savoureux avec la belle Jennifer Charles en coquine aguicheuse. Mais il faut bien avouer que depuis l'indépassable 'Mustango', Jean-Louis Murat m'ennuyait. Voire même plus.

Son dernier album, 'Le Cours Ordinaire Des Choses', est donc une sacrée surprise. Enregistré aux États-Unis, il montre un Murat qui semble retrouver un souffle que je croyais perdu. Car il y a tout ici: l'inspiration, les textes hallucinés, un blues-rock de haute qualité (il n'a pas recruté léger niveau musiciens), des orchestrations justement dosées et qui ne tombent jamais dans le vulgaire (pourtant il y aurait eu de quoi).
La chanson en écoute aujourd'hui est Taïga. Elle clôt ce 'Le Cours Ordinaire Des Choses' en beauté. Cinq minutes langoureuses, avec une guitare qui balance à intervalles réguliers quelques riffs discrets, alors qu'on sent poindre, tout du long, des violons qui ne rêvent que d'éclater. Quant au chant, il est presque poignant, et d'une douceur incroyable.

Il se passe quelque chose depuis quelques mois en Auvergne. Le retour de Murat au plus haut n'est peut-être pas anodin: cette nouvelle scène avait sans doute besoin d'une tête de proue de ce calibre là pour vraiment exploser. 

Album: Le Cours Ordinaire Des Choses 
Année: 2009 
Label: Scarlett

vendredi 9 octobre 2009

[Track of The Day] The Spinto Band - Mr Blue Sky (Electric Light Orchestra cover)

Dire que le dernier album de The Spinto Band m'a déçu est un doux euphémisme. Il faut dire que leur 'Moonwink' était un disque baclé et sans mélodies, un comble pour les compositeurs de Oh Mandy. Peut-être le disque le plus mauvais de 2008 pour moi, pas moins.

Il y a quelques jours, au détour d'un mail, j'apprends qu'ils font partie du roster (impressionnant!) d'une compilation 'PEACE' (c'est à la mode en ce moment) produite par Amnesty International et les Djs barcelonais Buffetlibre. Une nouvelle compilation, qui regroupe plus de 100 groupes (Fanfarlo, The Veils, Ryuichi Sakamoto, múm ou Black Strobe) venus de 50 pays différents (de l'Allemagne à la Serbie, du Brésil au Tibet, du Danemark au Japon, en passant bien évidemment par la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis), qui sera disponible au format digital, le prix restant à la discrétion de chacun (avec une somme minimum de 2€) et dont les fonds récoltés seront entièrement reversés à Amnesty International.

Leur contribution est une reprise du désormais plus que célèbre Mr Blue Sky de Electric Light Orchestra, popularisé depuis des mois par un prestataire téléphonique. Et ils s'en sortent plutôt bien.
Si la version des Spinto Band n'est pas travaillée au niveau des voix comme l'originale et ne dure que 3'30 (et perd donc par la même la partie homérique de fin), elle me plait. Un parce qu'elle se démarque finalement assez de celle des Electric Light Orchestra, plus que Lily Allen ou des Delgados par exemple, qui avaient déjà repris le tube des anglais.
Et deuxièmement parce qu'on sent un vrai plaisir émaner de ces 3'30. C'est simple, bien fait. Il y a un côté démo - sans l'être au final - vraiment agréable. A écouter pour sécher ses pieds mouillés par l'automne et partir siffloti-sifflotant en week-end. 

Album: PEACE 
Année: 2010 
Label: (inconnu à ce jour)

Ce Mr Blue Sky des Spinto Band (ainsi que trois autres chansons) est en téléchargement légal et gratuit en cliquant ici.

jeudi 8 octobre 2009

Action Dead Mouse - Revenge of Doormats and Coasters [Greed Recordings]

Il est de ces labels pour lesquels je nourris une grande affection. Du genre Rough Trade pour son histoire, Stones Throw pour son intransigeance (et Egon aussi) ou Domino pour sa capacité à se construire années après années un catalogue habile et exemplaire.

Et puis il y a Greed Recordings, label rencontré à l'époque de l'album 'Necessary Alibis' de Moonman. Un disque envoyé. Une écoute. Emballé. Deux écoutes. Subjugué. Trois écoutes. L'impression d'être face à un de ces disques importants qui marquent tous ceux qui ont la chance de l'écouter.

Depuis cet album, je crois que j'ai aimé (euphémisme) tous les albums que le label a sorti. Un seul m'avait peu enthousiasmé: 'Pets and Nerds attack Planet Earth'. Le premier album des Action Dead Mouse.

Or, le second album de ces derniers, c'est la dernière livraison en date de Greed Recordings. J'étais craintif, méfiant. J'ai même remis mes écoutes à plus tard. Histoire de. Comme si je savais par avance que ce disque n'allait pas me plaire.

Il y a une dizaine de jours, j'ai franchi le pas et j'ai écouté l'album. Et depuis, il ne quitte que très rarement mes oreilles. Que ce soit au réveil, au coucher, avant de déjeuner, rien n'y fait: ce 'Revenge of Doormats and Coasters' ne cesse de revenir sur le devant de ma chaîne. Une vraie bonne surprise.

Il faut dire que les Action Dead Mouse, groupe italien originaire de Bologne, n'ont pas fait les choses à moitié, en mêlant plus qu'habilement post-rock et math-rock, en ajoutant des cordes qui donnent un sens subtil à l'ensemble et des cuivres qui rendent le tout encore plus fou (incroyables dernières minutes de Doormats and Coasters). A tel point que l'on croirait entendre Shellac enregistrer avec Thee Silver Mount Zion et tout le tralala.
'Revenge of Doormats and Coasters' est un disque quasiment instrumental (seuls quelques éclats de voix à la ¡Forward Russia! viennent troubler ce déluge sonore), fiévreux, emballant, jamais grandiloquent et toujours acéré, sur le qui-vive, qui ne laisse pas de répit ni à l'auditeur ni aux mélodies pour se reposer sur ses lauriers de riffs, avec changement de rythmes et ruptures inattendues.

Sûrement cérébral - on ne rentre pas dans leur univers comme on rentre dans une chanson pop - mais jamais prétentieux (il faut lire les titres des morceaux pour se rendre compte que le groupe ne se prend pas au sérieux: Tom Cruise Told Me Dan Savio Is Not Dead ou encore Timbaland Vattkoppor (Fuck Oranges, Choose Apples)), les Action Dead Mouse viennent de frapper un grand coup. Un post-math-rock incroyablement addictif dont on reparlera assurément dans quelques semaines. (sortie: 14 septembre 2009)

Son:
Myspace (Deux morceaux de 'Revenge of Doormats and Coasters' en écoute)
Site officiel

Action Dead Mouse ne fait pas les choses à moitié puisqu'ils proposent leur 'Revenge of Doormats and Coasters' en vente pour 10€ tout pile sur leur site officiel ou pour le même prix sur le site de Greed Recordings.

Notons enfin que le toujours indispensable webzine A Découvrir Absolument propose un focus complet sur Greed Recording, avec notamment une excellente interview de Michel Malegeant, le boss du label (à lire ici) ainsi qu'une interview des Action Dead Mouse (c'est là que ça se passe).

Doormats and Coasters, dont la deuxième partie est belle à en pleurer, et un 25 Hours in a Day plein de contrepieds. Voilà les deux titres du jour. A écouter. Fort. (malheureusement plus en écoute)

mercredi 7 octobre 2009

[Track of The Day] Editors - Papillon

Dans la grande bataille du groupe représentant le mieux le revival post-punk/new-wave de cette première décennie de millénaire, et opposant les new-yorkais d'Interpol aux anglais d'Editors, j'ai toujours eu une grande préférence pour les p'tits gars de Birmingham.
La voix de Tom Smith, d'une puissance et d'une noirceur incroyable, qui ne semble jamais vouloir défaillir. Ces compositions moins post-punk qu'indie-rock certes au final, mais tellement addictives. Ces mélodies irrésistibles (écouter Smokers Outside the Hospital Doors et mourir). Et puis ce plaisir incroyable qui ne se dément jamais à l'écoute d'un des deux premiers albums du groupe. Voilà pourquoi j'ai toujours préféré Editors à Interpol, groupe un peu trop prétentieux à mon goût et dont les compositions ne m'ont jamais vraiment touché.
Vous êtes surement déjà au courant mais Editors est de retour. Dans quelques jours même, le 12 octobre prochain. 'In This Light And On This Evening' sera le nom de ce troisième album, qui relève le côté new-wave de ses influences pour mieux minimiser la face post-punk. Un album surprenant (le synthé est omniprésent) mais qui promet beaucoup pour le peu que j'ai pu écouter.
Un premier extrait, Papillon, est déjà de sortie. Et attention: c'est un tube. Et la preuve que ces gens là connaissent l'écriture d'une pop-songs sur le bout des ongles. 

Album: In This Light And On This Evening 
Année: 2009 
Label: Kitchenware

lundi 5 octobre 2009

[Track of The Day] Tunng - Robin (Soy Un Caballo cover)

Hier après-midi, j'étais attablé à la terrasse d'une célèbre péniche lyonnaise, à déguster mon verre, à contempler ce ciel au bleu incroyable, à regarder ces apprentis marcheurs d'un an à peine tomber et repartir comme si de rien n'était. Hier était une belle journée.
De retour chez moi par une nuit bien froide et qui a déjà un côté hivernal, je retombe sur cette reprise de Robin du groupe Soy Un Caballo (qui, jusqu'à il il y a quelques mois, m'était totalement inconnu) par Tunng. Et je me retrouve au bord de l'eau.
Je ne sais pas pourquoi je n'ai pas parlé plus tôt de cette chanson. Peut-être qu'à l'époque, je n'avais besoin de légèreté, de chaude douceur comme celle-ci, ma vie et le temps d'alors me suffisant amplement. Sûrement.
Aujourd'hui, le besoin d'avoir ce Robin dans les oreilles est plus grand. Finalement plus proche de The Accidentals (un side-project de quelques membres) que de Tunng, cette reprise des belges de Soy Un Caballo est un petit délice ensoleillé, plein d'optimisme et enthousiasme. Parfait pour un lundi. 

Album: Robin 7" 
Année: 2009 
Label: Need No Water

On peut acheter ce 7" pour £4 en cliquant ici.

vendredi 2 octobre 2009

[Track of The Day] Boys Noize - Jeffer

Passé totalement inaperçu par chez moi, j'ai appris il y a quelques jours de cela que Boys Noize, dj allemand aux lives héroïques et surpuissants, avait fait son retour à la fin du printemps dernier, avec un nouvel Ep, 'Starter Ep'. Malheureusement, c'est presque une déception. Si si. Et la face-a en est la raison.
Un premier titre, Starter, où Boys Noize tente de changer de style. Et à la manière de SebastiAn qui enregistre son 'Motor Ep', lui semble avoir enregistré ce Starter… au fond de sa baignoire, avec bulles de savons et clapotements. Bizarre, trop facile et finalement pas si efficace, ce morceau déçoit.
Heureusement, il y a une face-b. Et celle-ci est vraiment une belle réussite, où Boys Noize retrouve son touché avec un morceau enlevé et efficace. Jeffer est une lente progression, à la manière de son Don't Believe The Hype de 2007.
On verra ce que donnera son prochain album, à sortir ce mois-ci, 'Power'. Mais on retiendra surtout qu'il ne faut jamais négliger les face-b. Jamais. 

Album: Starter Ep 
Année: 2009 
Label: Boysnoize

jeudi 1 octobre 2009

[Track of The Day] Bombay Bicycle Club - Autumn

Ce 'I Had The Blues But I Shook Them Loose' des Bombay Bicycle Club est un album énervant. Car je ne sais pas vraiment quoi en penser.
D'un côté, il y a cette power-pop eighties, sans véritable temps mort et qui me fait taper du pied; il y a des mélodies bien tournées (Autumn, en écoute aujourd'hui, aurait pu être produit par Hood), des constructions bien pensées et de jolies surprises (l'acoustique The Giantess, qui clôt l'album); il y a le timbre de la voix de Jack Steadman, très marqué années 80 également, un des atouts majeurs de ce disque et/ou groupe.
De l'autre, il y a un côté fadasse général qui ressort de chaque écoute, quelques chansons dispensables, d'autres trop faciles (Magnet, pour ne citer qu'elle) et un ensemble un peu répétitif.
Bref, perdu le -Twist-. Mais j'avoue, qu'au final, malgré les critiques que je peux formuler à l'égard de ce 'I Had The Blues But I Shook Them Loose' (titre tiré d'After Hours, une chanson des A Tribe Called Quest), je replonge régulièrement dans ce premier album des Bombay Bicycle Club, en zappant au final assez peu de chansons. Je dois être totalement schizo. Ou alors ce disque et ce groupe ont quelque chose. 

Album: I Had The Blues But I Shook Them Loose 
Année: 2009 
Label: Island