Si Calla était une équipe de foot, nul doute qu'il serait le Lille des années passées : une bonne équipe dont personne ne parle jamais mais qui chaque année fait son bonhomme de chemin et termine dans le haut du panier. Car Calla, c'est vraiment ça : ils ont beau truffer leurs albums de mélodies bien troussées, de faire sonner leur basse comme personne, d'avoir un lead-singer à la voix d'une douceur et d'un grain incroyable, d'être adoubé par Michael Gira lui même, Calla reste inconnu, non pas du grand public, mais également d'une grande partie du public indé.
Et pourtant, même sur leurs disques considérés "les plus faibles" (par les fans purs et durs), il y a toujours de quoi faire. Toujours des titres à tomber à la renverse. Toujours des passages irrésistibles.
Si l'on omet leur premier opus (chez Sub Rosa) en 1999, très slow-core et minimal à la Low, Calla a choisi de rester dans la même veine musicale. Mais à chaque fois, ils ne déçoivent pas. On aimerait presque, car on aime toujours dire du mal, on est tous pareil. Mais on ne peut pas, c'est impossible. On n'y arrive pas.
Leur 'Collisions' de 2005 n'est peut-être pas un chef d’œuvre (quoique), mais on se surprend souvent à retomber dedans, notamment grâce à un début d'album plus que réussi, qui enfile les « titres qui auraient du être des tubes » comme des perles.
'Strength in Numbers' devrait connaître la même logique. Car ce n'est pas le disque de l'année, loin de là. Il y a ici et là des longueurs, quelques morceaux qui auraient mérités d'être des faces-B plutôt que des faces-A.
Oui mais voilà, malgré ça, l'écoute de ce 'Strength in Numbers' reste un plaisir continu. C'est torturé. C'est sombre. Comme toujours. Un peu plus de 50 minutes de guitare-basse-batterie, jouées à la perfection (sans vouloir insister, les parties guitare/basse sont une nouvelle fois d'une classe folle et reste un des gros points forts du groupe), et la délicieuse voix d'Aurelio Valle planant au-dessus. Avec des titres comme Rise (voir plus bas) - clairement un des grands morceaux de cette année 2007 - ou Dancers in the Dust (voir plus bas bis) en porte-étendard.
Bref, toujours de la pop mélodique teintée de rock. Ou du rock lancinant teinté de mélodies pop (au choix). Mais de qualité.
Dans la catégorie « groupe qui mériterait de percer mais qui ne percera jamais », je voudrais donc Calla. Le groupe épatant par excellence qui, s'il ne changera jamais le cours de l'histoire de la musique, aura toujours une place à part pour les quelques aficionados qui ont eu le bonheur de poser un jour une oreille sur ses chansons. Et un des (rares?) groupes dont on sait pertinemment que, dans vingt ans, on sera heureux de faire découvrir à ses enfants, en ressortant des cds ou des vinyles tout poussiéreux mais qui n'auront musicalement pas pris une ride. (Sortie : 20 février 2007)
Son:
Myspace
Site Officiel
Deux titres merveilleux ici (Rise et Dancer In The Dust, mon dieu quoi), comme promis (malheureusement plus en écoute).
Pour finir, la video de Sanctify, titre qui ouvre l'album, à consommer jusqu'à plus soif :
2 commentaires:
Grosse préférence pour Televise tout de même...
Oui. Moi aussi. Mais j'aime beaucoup 'Collisions' aussi.
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