Et si c’était lui finalement l’artiste le plus hétéroclite de ces dernières années ? Sumach Ecks (aka Gonjasufi), dreadeux à la voix cassée, et lancinante, presque hésitante, que l’on dit originaire du désert du Mojave ou d’autres univers parallèles, en apporte en tout cas toutes les preuves avec un premier album, ‘A Sufi and a Killer’, attendu et très convaincant.
Signé chez Warp, pas radin en matière de découverte intéressante, Gonjasufi avait attiré l’attention l’an passé avec un premier 7’’ entre nu-soul et électro-organique (son ici et là). Mais cela présageait-il d’un album aussi divers, aussi varié, aux influences innombrables, mariant aussi habilement le rock que la soul, le funk que le folk ou l’électro ? Pas à un seul moment. Et pourtant.
‘A Sufi and a Killer’ est en effet, et pour le coup, un modèle du genre. En s’ouvrant sur des chants traditionnels ((Bharatanatyam)) pour mieux mettre sur orbite un Kobwebz marqué par le sceau du psychédélisme des années 70, qui lui même ouvre une voie royale à un Ancestors aux délicieuses vapeurs hip-hop, l’album annonce d’entrée la couleur.
La suite est du même tonneau : que ce soit avec le poppy orienté folk Sheep (qui n’est pas sans rappeler la musicalité des mangas qui ont bercé mes mercredi après-midi), SuzieQ (garage-rock abrasif à la mélodie qui a ce je ne sais quoi de I Wanna Be Your Dog des Stooges), un Change totalement extatique et lascif, ou un Candylane funk-soulement votre, tout y est, tout y passe. Avec une facilité déconcertante.
Rendant hommage de par son nom à son amour de la fumette, au spirituel et mysticisme, Gonjasufi propose aussi, en tout cas à mes yeux, à un grand voyage dans le monde de la drogue et des hallucinations. Une sorte de trip initiatique rendant compte des effets hallucinogènes d’un champignon qu’on évitera de faire revenir en sauce, d’une taff de gandja, des changements de perceptions dus au LSD et des descentes d’acides. Tout les sillons de ‘A Sufi and a Killer’ transpire la drogue, aussi bien avec ses côtés béats que de spleen et de manque qu’elle peut provoquer.
Plongé dans une marmite de psychédélisme, crédo de l’album – ce aussi bien musicalement que graphiquement -, excellemment produit (on dit merci à Flying Lotus, Gaslamp Killer et Mainframe pour le coup de main), ‘A Sufi and a Killer’ est un disque renversant, d'une facilité d'accès ahurissante et dont la longueur n’est en aucun cas un obstacle (19 titres pour près d’1h de musique, il faut oser. Et Gonjasufi assume haut la main).
Un voyage à travers les âges, la pièce qui nous entoure en perpétuel mouvement, les yeux qui vont dans tous les sens, un sourire béat scotché sur le visage. Une très grand œuvre, assurément une des plus pertinentes, passionnantes et réussies de 2010 avec le ‘There Is Love In You’ de Four Tet. (sortie : le 8 mars 2010)
Signé chez Warp, pas radin en matière de découverte intéressante, Gonjasufi avait attiré l’attention l’an passé avec un premier 7’’ entre nu-soul et électro-organique (son ici et là). Mais cela présageait-il d’un album aussi divers, aussi varié, aux influences innombrables, mariant aussi habilement le rock que la soul, le funk que le folk ou l’électro ? Pas à un seul moment. Et pourtant.
‘A Sufi and a Killer’ est en effet, et pour le coup, un modèle du genre. En s’ouvrant sur des chants traditionnels ((Bharatanatyam)) pour mieux mettre sur orbite un Kobwebz marqué par le sceau du psychédélisme des années 70, qui lui même ouvre une voie royale à un Ancestors aux délicieuses vapeurs hip-hop, l’album annonce d’entrée la couleur.
La suite est du même tonneau : que ce soit avec le poppy orienté folk Sheep (qui n’est pas sans rappeler la musicalité des mangas qui ont bercé mes mercredi après-midi), SuzieQ (garage-rock abrasif à la mélodie qui a ce je ne sais quoi de I Wanna Be Your Dog des Stooges), un Change totalement extatique et lascif, ou un Candylane funk-soulement votre, tout y est, tout y passe. Avec une facilité déconcertante.
Rendant hommage de par son nom à son amour de la fumette, au spirituel et mysticisme, Gonjasufi propose aussi, en tout cas à mes yeux, à un grand voyage dans le monde de la drogue et des hallucinations. Une sorte de trip initiatique rendant compte des effets hallucinogènes d’un champignon qu’on évitera de faire revenir en sauce, d’une taff de gandja, des changements de perceptions dus au LSD et des descentes d’acides. Tout les sillons de ‘A Sufi and a Killer’ transpire la drogue, aussi bien avec ses côtés béats que de spleen et de manque qu’elle peut provoquer.
Plongé dans une marmite de psychédélisme, crédo de l’album – ce aussi bien musicalement que graphiquement -, excellemment produit (on dit merci à Flying Lotus, Gaslamp Killer et Mainframe pour le coup de main), ‘A Sufi and a Killer’ est un disque renversant, d'une facilité d'accès ahurissante et dont la longueur n’est en aucun cas un obstacle (19 titres pour près d’1h de musique, il faut oser. Et Gonjasufi assume haut la main).
Un voyage à travers les âges, la pièce qui nous entoure en perpétuel mouvement, les yeux qui vont dans tous les sens, un sourire béat scotché sur le visage. Une très grand œuvre, assurément une des plus pertinentes, passionnantes et réussies de 2010 avec le ‘There Is Love In You’ de Four Tet. (sortie : le 8 mars 2010)
Pour info, Benjamin, Dragibus, Dr.Javnaire, Ed Loxapac ou Benthom en parlent chez eux.
Son :
Myspace (2 chansons de ‘A Sufi and a Killer’ sont en écoute)
Exceptionnellement, vu la richesse de ce ‘A Sufi and a Killer’, 3 chansons de Gonjasufi en écoute. Un Ancestors orienté hip-hop, un Sheep qui pourrait vous replonger en enfance, dans un monde aux yeux gros comme le poing et la plus belle chanson de l'album, Advice, mené par un piano dépressif (malheureusement plus en écoute).
Myspace (2 chansons de ‘A Sufi and a Killer’ sont en écoute)
Exceptionnellement, vu la richesse de ce ‘A Sufi and a Killer’, 3 chansons de Gonjasufi en écoute. Un Ancestors orienté hip-hop, un Sheep qui pourrait vous replonger en enfance, dans un monde aux yeux gros comme le poing et la plus belle chanson de l'album, Advice, mené par un piano dépressif (malheureusement plus en écoute).
Histoire de bien faire les choses, voilà un petit player de Warp proposant pleins de petits clips (quatre au total présentant quatre chansons de 'A Sufi and a Killer', toutefois pas dans leur intégralité), présentant parfaitement Gonjasufi et son univers, ainsi qu'une interview et la chanson Kowboyz & Indians, dont il était question dans ces pages il y a quelques semaines de cela.
Le tout en espérant que ca ne plante pas et que la page ne soit pas trop lourde à charger. Sinon, faites moi signe. (malheureusement plus en ligne)
Le tout en espérant que ca ne plante pas et que la page ne soit pas trop lourde à charger. Sinon, faites moi signe. (malheureusement plus en ligne)
15 commentaires:
Bon, je vais finir par l'écouter hein, tu m 'as donné envie, là
Ouais, tu vas aimer suis sur.
(je file écouter Prins Thomas, enfin dès que c'est possible disons)
Bien que je l'avais énormément apprécié, j'avais émis un avis modéré (7/10 genre très bon album mais pas chef d'oeuvre). Néanmoins je me surprends à y revenir souvent. A suivre...
C'est vraiment un disque qui reste et qui se maintient très bien au fur et à mesure des écoutes pour moi. Je l'ai énormément écouté avant de le chroniquer, me disant que j'allais me lasser et peut-être ne garder qu'une dizaine de titres à tout casser. Et puis non. Le tracklisting est si intelligent que tout découle avec une facilité incroyable. Très grand cru.
Et moi j'aimerais pas non? (malgré le quasi anagramme de Sufjan ;-)
Etant un homme de gout, tu devrais aimer :)
J'aime pas!
(j'aime pas Four Tet non plus)
(j'aime rien cette année de toute façon)
À 100% d'accord avec toi sur le dernier paragraphe > "Un voyage à travers les âges (...) avec le ‘There Is Love In You’ de Four Tet."
Bref, c'est mon plus gros coup de cœur avec l'album du génie Four Tet. (je sais, pas très constructif comme commentaire, juste pour te dire que je plussoie!)
Ah si, un pote qui kiffe l'album m'a fait remarquer que Gaslamp Killer ne s'est pas foulé au niveau des samples utilisés (http://www.youtube.com/watch?v=jnkwBi6IAl4) mais qu'au final ça reste vraiment efficace.
Dans le genre pas très constructif comme commentaire : je trouve cette album vraiment enivrant (ou planant au choix!). Je ne me lasse pas au fur et à mesure des écoutes. Un vrai univers à lui tout seul...
Toutefois, le seul problème avec les artistes drogués c'est qu'on les perd toujours trop tôt (Chesnutt, Linkus, Drake et tant d'autres).
@ Erwan: Un jour, avec Disso, on te kidnappera, on te bandera les yeux, on t'installera sur une chaise et pendant 12 jours on te mettra à fond dans les oreilles de l'électro, du rock bruitiste, du hip-hop, du noise, de l'expérimental. :D
@ Samuel: O_o Effectivement! S'est pas foulé pépère. J'espère qu'au final, c'est pas tout du long comme ca...
@ Magali: Je sais pas au final si le Gonjasufi est si camé que ca. Son disque l'est (ou est une ode à ca) mais lui, je pense pas (à de la beuh près)
c'est carrément un des albums les plus fous de cette année !! d'ailleurs il squatte "le Best Hop" depuis plusieurs semaines déjà !!
(Voir ma chro que t'as oublié de linker ;-) pour plus de détail.
Déjà fait, rappelle-toi ma belle chronique de Fuck Buttons ;-)
http://www.danslemurduson.com/archive/2009/10/19/album74-fuck-buttons-tarot-sport.html
@ Benoit: Ah, je savais que j'avais oublié qqn. Corrigé :)
@ Erwan: C'est vrai que j'avais oublié ce grand moment :D
Super chronique pour un EXCELLENT album qui va laisser sa trace! Déjà un classique de 2010...
Viendez lire ma chronique sur cet album d'exception : GONJASUFI, A Sufi and a Killer
J'ai aussi fait une chronique sur Gaslamp Killer, l'homme aux manettes derrière Gonjasufi, qui a créé ce son psychédélique si reconnaissable : THE GASLAMP KILLER - My Troubled Mind EP
Bonne continuation!
Cheers,
Belle chronique!
Et merci pour le lien sur Gaslamp Killer, je suis pas très au courant de ce qu'a fait le bonhomme! :)
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