vendredi 3 janvier 2020

Bilan 2019 : « Albums » (40-21)


On est déjà le 3 janvier, et il est temps de finir ces bilans de fin d'année. Alors, faisons vite et bien avec la première partie du traditionnel top albums, avec les disques classés de 21 à 40. Les 20 premiers arriveront bien assez tôt (dimanche si tout va bien).

Mais avant cela, plongeons nous une nouvelle fois dans d'autres classements :
Le bilan des rééditions de l'année chez POPnews
Les 10 albums de l'année de Mind Riot Music
La playlist 2019 des rédacteurs de Playlist Society
La cuvée 2019 des chroniqueurs de Pinkushion
Le bilan 2019 (et son mix) chez Random Songs

Vingt disques donc. Pas mal de découvertes (et le plus souvent d'artistes déjà confirmés, certains depuis 25 ans), quelques révélations (dont une norvégienne dont on devrait entendre parler pendant un moment), quelques habitués et surtout beaucoup d'albums torturés. Et bien sûr, au bas de ce papier, des liens vers des « players » pour écouter une chanson de chacun des albums chroniqués ci-dessous. Bonne lecture et bonne(s) écoute(s) !

Bilan 2019 :
Top 50 « Chansons »
Top 40 « Albums » (20-01)
Top 15 « 7", Ep, Compilations & Rééditions »


40. The Horsebites - Shadows [Dangerhouse Skylab / Future Folklore Records]
Garage autant que power-rock, psyché autant que pop, n'oubliant jamais les mélodies, ce premier album des lyonnais de The Horsebites ne fait pas dans la fioriture, resserre son propos autour de 8 chansons, d'une petite trentaine de minutes énergiques et de guitares fuzz à n’en plus finir.
39. Ilgen Nur - Power Nap [Euphorie Records]
« Sad songs about growing up » dit Ilgen-Nur Borali sur le premier album du quatuor d'Hambourg qui porte son nom, Ilgen-Nur. Et il n’y a pas tromperie sur la marchandise, elle qui est pleine d’indie-rock et de power pop, aux guitares à la belle nervosité. Et derrière tout ça, une jolie mélancolie.
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38. Fun Fun Funeral - Everything Is Ok [October Tone Records / Araki Records]
Premier album de freak folk/weird/pop assez impressionnant pour ce duo anglo-lyonnais, qui convie au festin aussi bien Animal Collective qu’Arcade Fire (des débuts), MGMT et autres The Dodos. Le tout porté par une production aux mille et un détails - organiques -, au canevas mouvant et aux mélodies qui fourmillent d'idées.

37. Panda Bear - Buoys [Domino]
Sans doute son disque le plus abouti depuis le merveilleux 'Person Pitch' en 2007, 'Buoys' est un album simple, peu joyeux mais pas torturé, où Panda Bear, sa guitare folk sous le bras, invite reverb, boucles, mélodies qui divaguent, samples incongrus et produit un gros travail sur sa voix, qui a rarement été aussi belle, rappelant plus que jamais Brian Wilson.


36. Clipping. - There Existed an Addiction to Blood [Sub Pop] 
Découverte de ce trio de Los Angeles qui pour cet album plonge la tête la première dans le monde de l'horreur, que celle-ci vienne de faits divers ou du cinéma. Hip-hop trituré, presque expérimental parfois, 'There Existed an Addiction to Blood' distille tout du long une ambiance macabre et pesante, heurtée et abstracte.
35. Richard Dawson - 2020 [Domino]
Si Richard Dawson propsait un voyage folk dans l’Angleterre du Moyen-Âge sur 'Peasant' en 2017, l’anglais embarque son monde pour la même Angleterre, mais en 2020 cette fois, comme pour mieux mettre en parallèle les deux époques. Ce qui nous donne un disque faramineux de folk, souvent bruitiste voire noise, aussi engagé par les thèmes qu’il aborde que juste dans les situations qu’il décrit.
34. The Cinematic Orchestra - To Believe [Ninja Tune]
D'aucuns diront qu'ils ont le truc et qu'ils en usent et en abusent. Mais tout de même, ce premier album en 12 ans est d'une beauté folle, d'une force émotionnelle et évocatrice assez incroyable. Il y a à chaque piste de 'To Believe' des plans cinématographiques qui se créent comme si The Cinematic Orchestra était le metteur en scène de nos pensées. Le groupe n'a peut-être jamais aussi bien porté son nom.


33. Lispector - Small Town Graffiti [Teenage Menopause]
Active depuis bientôt un quart de siècle, Julie Margat (son nom dans le civil), sa bedroom-pop un peu chancelante, sa basse gérant le tempo, ses claviers puissants et sa voix légère ont un côté plus qu'attachant. Une des découvertes de l'année, avec beaucoup, beaucoup trop de retard.


32. Fennesz - Agora [P-Vine / Touch]
Réalisé au casque comme à l’époque de ses premiers disques, il se dégage de cet 'Agora' une beauté vaporeuse où Fennesz accumule les couches sonores et laisse chacune vivre sa vie, rendant sa musique plus organique et vivante que jamais. Un voyage brumeux et hypnotique.
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31. Sambassadeur - Survival [European Records]
Dix ans après leur dernier album, les suédois de Sambassadeur auront fait leur retour en 2019.  Au programme, huit chansons, 30 petites minutes et de l’indie-pop légère, mélancolique, rêveuse et mélodieuse, pour un tout d’un divin ravissement.
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30. Omni - Networker [Sub Pop] 
Derrière un côté art-punk qui prend son temps, 'Networker' n'est pas le genre d'album immédiat. Fait de rupture de mélodies, de renversements de tempo, de riffs répétitifs, de guitares à la Television, d'une drôle de langueur et d'une production toute cotonneuse, il ne révèle ses saveurs qu'au fur et à mesure. Mais une fois qu'elles sont libérées, il devient vite une drogue à l'accoutumance.
29. Jeffrey Lewis & The Voltage - Bad Wiring [Don Giovanni Records]
Derrière ses quelques balades folk et des titres plus enlevés lorgnant vers un certain (post) punk, sur lesquels il conte ses histoires avec un débit toujours échevelé, le nouvel album de Jeffrey Lewis n’est pour autant pas un disque très optimiste, tant le pape de l’anti-folk y étale ses doutes, ses questionnements, son ennui voire une dépression latente. Mais c’est sans doute un de ses meilleurs albums à ce jour. 
28. Freddie Gibbs & Madlib - Bandana [Keep Cool]
Cinq ans après 'Piñata', voilà donc le deuxième album de l’association Freddie Gibbs/Madlib (on se demande d’ailleurs pourquoi ils n’ont pas un nom de « groupe », comme ce fut le cas avec Jaylib ou Madvillain), et difficile de dire que celui-ci déçoit. Hip-hop, soul et samples venus de partout, sur lesquels le flow de Freddie Gibbs se conjugue parfaitement aux samples (donc) et au mix de Madlib, avec en bonus des interventions extérieures pertinentes (mention spéciale à Anderson .Paak).


27. Action Dead Mouse - Il Contrario Di Annegare [È Un Brutto Posto Dove Vivere / To Lose La Track / Floppy Dischi / Ideal Crash]
'Il Contrario Di Annegare' fait encore mieux que ses prédécesseurs. S’éloignant encore un peu plus du math-rock des débuts, ce nouvel album des Action Dead Mouse est peut-être le mieux construit, le plus mélodique mais pas le moins furieux. Post à bien des égards (punk, hardcore et même rock sur certaines montées), il est sans doute la symbiose la plus parfaite des différentes inspirations des italiens.


26. Moddi - Like in 1968 [Propeller Recordings]
Quoiqu'en dise son titre, 'Like in 1968' n'est pas un disque à la sauce des années 60. Le point de départ est plus une réflexion sur cette année charnière et des ponts que l'on peut trouver avec notre époque actuelle (« Sometimes it feels like we've forgotten how to dream » dit-il sur la chanson titre). Le tout sur une très belle pop, pleine de piano, de glockenspiel, de banjo, de guitare acoustique ou d'accordéon.
25. Hand Habits - Placeholder [Saddle-Creek]
Croisée il y a deux ans lors de son premier album, Meg Duffy sur ce second opus y est beaucoup plus consistante. Une pop déprimée, langoureuse, un chant presque désabusé, le tout mis en lumière par une guitare du même acabit et quelques solos électriques à la longueur calibrée.
24. Angelo De Augustine - Tomb [Asthmatic Kitty]
Premier coup de cœur de 2019 (le disque est sorti le 11 janvier), ce troisième album du californien ne respire pas la joie de vivre (comme beaucoup de disques de ce top finalement). La mélancolie est disséminée un peu de partout par sa voix si haut perchée, et est appuyée par de délicates mélodies, entre folk et pop, et des arrangements soyeux ne faisant jamais dans l’esbroufe..
23. Tyler, The Creator - Igor [Columbia]
C'est donc lui Tyler, The Creator. Je ne m'étais jusque là jamais penché sur son cas, m'étant (sans le vouloir) éloigné des sorties rap/hip-hop au fil des années. Et il était temps vu la qualité de cet album. Pour autant, peut-on résumer cet 'Igor' à du hip-hop tant il malaxe des genres, du r'n'b au funk en passant par la pop, le tout avec une production aux oignons (ce disque au casque est un régal) ?


22. Dan Oxenberg, Bear Galvin + Friends (Pillow Mt. Conspiracy) - Early Abstractions, Vol. 1 [three:four Records]
Ultime découverte de 2019, ce disque d’une belle simplicité mélodique est plein de chansons folk, cabossées, lumineuses, susurrées, aux accents parfois blues, qui croisent et se mêlent avec des morceaux plus expérimentaux, mais tout autant mélancoliques. Un très bel album que n'aurait sans doute pas renié publier feu Alien8 Recordings.
21. girl in red - beginnings [Awal]
Marie Ulven, aka girl in red, n’aime pas trop les majuscules. Pourtant, il faut écrire en gros et en gras que 'beginnings', son premier album (compilation de ses deux premiers Ep), est extrêmement prometteur, avec sa bedroom pop, sa collection de chansons pleines de tourments (bad idea!), d’idées noires et de mélancolie.


Comme promis, voilà quelques players vous permettant d'écouter une chanson issue de chacun des vingt disques présentés ci-dessus : Spotify et Deezer. Bonne(s) écoute(s) ! 






Bilan 2019 :
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Top 50 « Chansons »
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