Kelly Finnigan donc. Un américain d'une quarantaine d'années, originaire de San Francisco et qui en parallèle d'une carrière au sein de formations diverses (Destruments et Monophonics pour les plus connues) s'est lancé en 2019 dans une carrière solo qui ne fait pas les gros titres - ni les moyens d'ailleurs - mais dont la qualité n'est pas à remettre en cause.
'A Lover Was Born' est son troisième album, paru à l'automne dernier. Kelly Finnigan y chante divinement bien (il a ce grain et cette façon de chanter qu'avaient certains de ces glorieux devanciers dans les années 60/70), sait être aussi expansif que câlin ou tout en retenue (All That's Left, Count Me In). Mais comme une belle voix ne suffit pas à faire de grandes chansons, notre homme s'est entouré d'une équipe de musiciens triés sur le volet pour mettre en musique ses compositions : Joe et Max Ramey de The Ironsides, Jimmy James, Sergio Rios, J-Zone et Joey Crispiano, des Dap Kings, le groupe de feue Sharon Jones.
Et le résultat est sans appel : chacune des onze compositions de l'album résonne de guitares et de basses savamment jouées, d'une rythmique soyeuse, de cuivres euphoriques et langoureux, de cordes légères et promptes à soumettre le premier des hésitants à d'autres plus tendus et aiguisées, de piano qu'on aurait piqué à un club de jazz et de chœurs propres à venir relever chacun de ses élans vocaux.
Plein de groove, de soul, de funk (superbe Chosen Few) et
globalement de tout un son racé qui va chercher le meilleur de ce qui a
fait la légende de ce genre musical, 'A Lover Was Born' est un album
remarquable, qui voit Kelly Finnigan monter en gamme après ses deux
premiers disques (dont un, vu que c'est la période, très recommandable
album de Noël 'A Joyful Sound'), que ce soit au niveau de la production que des arrangements aussi classieux que amples. De Prove My Love en ouverture et son orchestration qu'on dirait venue de la fin des années 60 à Count Me In, la superbe chanson de clôture, à la belle langueur et aux chœurs divins, en passant par le très cuivré His Love Ain't Real, Love (Your Pain Goes Deep) et ses cordes discrètes mais vraies pierre angulaire du morceau ou le sublime Cold World et son piano jazz qu'on dirait presque à contretemps, tout ici n'est que soul. Northern, Midwest, Pop, que sais-je encore et même tout ce que vous voulez. Mais pas de la commune, non. De la très grande Soul. (Sortie : 18 octobre 2024)
Plus :
'A Lover Was Born' de Kelly Finnigan est à l'écoute sur bandcamp
'A Lover Was Born' de Kelly Finnigan est à l'achat sur bandcamp
'A Lover Was Born' de Kelly Finnigan est à l'achat et l'écoute un peu de partout
Trois chansons de 'A Lover Was Born' de Kelly Finnigan en écoute aujourd'hui. Le choix a été dur mais partons en premier lieu sur Love (Your Pain Goes Deep), sans doute un des deux tubes de l'album (en écoute également dans les playlists Spotify, Deezer, Tidal, YouTube et dans la colonne de gauche du blog). Continuons avec le superbe Count Me In, la chanson de clôture de 'A Lover Was Born'. Et finissons par Cold World, le morceau qui m'a renversé à la première écoute.
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