Têtes d'affiches qu'on s'arrache à prix d'or, coûts annexes qui ne cessent d'augmenter, budgets qui explosent (et avec eux les dettes), évènements qui mettent la clé sous la porte : tout l'été, les articles alarmistes à propos des festivals hexagonaux se sont accumulés dans la presse française. Et à raison, la situation n'étant pas vraiment à la joie.
N'ayant jamais eu beaucoup d’appétence pour ces grands raouts musicaux à (dizaine) de milliers de personnes étalés sur plusieurs jours et leurs têtes d'affiche qui n'en sont plus ou qui ne le sont que pour une chanson (coucou Chappell Roan), j'avoue que j'ai du mal à m'émouvoir pour beaucoup de ces festivals en difficulté qui participent à une fuite en avant et qui pensent plus à ramener des stars (ou prétendues stars) que de construire des line-up cohérents et qui tentent des choses.
A l'inverse, j'ai beaucoup d'amour pour le Paris PopFest, festival à taille humaine (dans lequel je n'ai jamais mis les pieds, on va encore me taper sur les doigts pour ça), tenu par de vrais (de vrai) passionnés et qui depuis des années ramène la pop au centre de tout via une programmation pas clinquante mais toujours pointue.
Un festival qui ouvre ce jeudi - et pour trois jours - sa septième édition, toujours au Hasard Ludique, toujours à prix mini (20€ la soirée, qui dit mieux, qui plus est sur Paris ?) et avec une programmation évidemment de bon goût : Essential Logic, Dog Park, Holiday Ghosts ce jeudi, Comet Gain, Die Katapult, Would-be-goods et The Sunny Street vendredi, The Loft, Blueboy, Paris Banlieue et White Town (qui remplace au pied levé la nouvelle petite merveille indie-pop anglaise The Cords) le samedi, d'ores et déjà complet. Avec en bonus, comme à chaque fois, deux DJ set (dont on dit toujours le plus grand bien) pour finir les soirées du week-end en dansant Groupes indie au possible, certains (ou tous les) noms listés ci-dessus ne vous diront peut-être rien. Mais la question est ailleurs : aimez-vous l'indie-pop et beaucoup ses dérivés, les belles mélodies et les chansons de qualité ? Oui ? Alors foncez, vous ne le regretterez pas.
Et si vous ne pouvez y aller qu'un seul soir, choisissez le vendredi. Vous pourrez y voir Comet Gain, groupe de plus de trente âge d'Oxford en Angleterre mené par David Christian et qui a publié au printemps dernier son nouvel album à la superbe pochette 'Letters To Ordinary Outsiders', par lequel je les découvre. Un disque pop (évidemment), de belle facture, à la construction originale (les membres du groupe discutent au début de certaines chansons, de façon banale autant que philosophique) et aux chansons de qualité, comme le très efficace Do You Remember 'The Lites On The Water', le mélancolique Yeah, I Know It's A Wonderful Life, But There's Always Further You Can Fall, et surtout The Ballad Of The Lives We Led (en écoute aujourd'hui) et son piano entêtant et répétitif, sans doute un des meilleurs morceaux d'ouverture de 2025.
Toutes les informations sur le Paris PopFest sont à retrouver sur le lien linktr.ee du Festival
Pour acheter vos places pour jeudi ou vendredi (le samedi est complet), c'est sur le lien suivant
Album : Letters To Ordinary Outsiders
Année : 2025
Label : Tapete Records
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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, The Ballad Of The Lives We Led de Comet Gain est également en écoute ci-dessous : Autre chanson remarquable de 'Letters To Ordinary Outsiders' de Comet Gain, voilà l'efficace Do You Remember 'The Lites On The Water' :