
Et comme Nina Nastasia, malgré tout son talent, n’a jamais connu un début de commencement de notoriété, je me suis dis qu’il serait bien (et en quelques mots ; on m’a répété que mes chroniques étaient bien trop longues) de mettre en avant une telle artiste. Histoire de motiver – sait-on jamais – quelques uns à sortir ces jours prochains leurs oreilles pour une bien belle balade.
Car Nina Nastasia est une artiste à côté de laquelle il serait indécent de passer. Le genre de songwriter dont on se rendra compte de l’immense talent dans une quinzaine d’années, quand l’eau aura coulé sous les ponts et que toutes ses contemporaines auront disparues aussi vite qu’elles auront lassées.
Auteur de cinq albums (dont un très beau ‘You Follow Me’ l’an passé avec Jim White de Dirty Three), 'On Leaving' est son quatrième. Un disque à l’ambiance très particulière, qui tranche avec la noirceur de 'Run to Ruin', son troisième album. Ici, le schéma est plus classique : guitare-piano et une batterie effleurée de temps à autres.
Au-dessus, cette voix, mélange de fragilité et d’assurance, avec pleins de sentiments dans chaque intonation, qui fait une grande partie du charme de Nina Nastasia. Et puis cette production, au cordeau, d’une délicatesse folle, où le piano semble loin tout en étant proche, où l’arrivée des cordes est juste évidente, où la voix est placée au bon endroit au bon moment, où les quelques notes de guitare acoustique ont un effet immense sur l’auditeur. Bref, Steve Albini dans toute sa splendeur, au service de la miss.
'On Leaving' est un disque qui, aux premières écoutes je m’en souviens, m’avait pris à la gorge. J’en avais presque même eu les larmes aux yeux en écoutant le titre 11, Bird of Cuzco (voir plus bas), hommage à John Peel et à cette ville qui l’a vu mourir. Bref, j’en ai été retourné. Ce qui est fou, c’est que je pourrais dire la même chose de ses quatre disques précédents. D’ailleurs, pourquoi parler de cet album là et pas de ‘The Blackened Air’ ou son somptueux ‘Dogs’ (dont j’avais mis un titre en écoute ici). Et pourquoi pas d’ailleurs ?
Nina Nastasia donc. Une bien grande songwriter (il faut se pencher sur ses textes, qui ne respire certes pas toujours la joie de vivre, mais quand même), à la grâce infinie, de passage chez nous et qui vient de sortir un nouveau single, What She Doesn't Know issu lui aussi des sessions de ce 'On Leaving', plus que jamais recommandable. (sortie : 11 septembre 2006)
Nina Nastasia en tournée française :
06 mars: Epicerie Moderne, Feyzin (69)
07 mars: Emmetrop, Bourges
08 mars: Le Vauban, Brest
09 mars: Nouveau Casino, Paris
10 mars: YAMOY, Nantes
12 mars: Cave Aux Poetes, Roubaix
Son :
Myspace (5 titres en écoutes)