lundi 30 novembre 2009

[Track of The Day] Jay Farrar and Benjamin Gibbard - California Zephyr

Je suis tombé sur cet album un peu par hasard. A dire vrai, si je n'avais pas vu le nom de Benjamin Gibbard, je ne m'y serais même pas arrêté. Oui mais voilà: Ben Gibbard, c'est un peu Death Cab For Cutie et The Postal Service. Et en plus, sa femme c'est Zooey Deschanel (ca ne change pas grand-chose mais il faut avouer que ça ne gâche rien). Bref, Ben Gibbard est un homme de gout, dont chaque nouvelle sortie attire toujours mon oreille.

En 2007, les deux avaient (semble t-il) écrit quelques chansons pour un documentaire consacré à Jack Kerouac. Ce 'One Fast Move Or I'm Gone' continue l'œuvre entamée en se basant sur la nouvelle 'Big Sur', la dernière de l'auteur de 'Sur La Route'.

Et très franchement, ce n'est… pas terrible cette americana/blues sans grande imagination (peut-être au niveau des paroles, sur lesquelles je ne me suis pas appesanti). Enfin, disons plutôt que c'est un album à deux facettes: la première est celle des chansons chantées par Jay Raffar (de Son Volt, inconnu au bataillon), ennuyeuses et bien trop lancinantes pour être honnête (avec cette voix de country boy qui en fait trop).

La seconde concerne les chansons chantées par Ben Gibbard. Il pourrait chanter "fait moi du couscous Simone" en polonais que j'aimerais encore son joli grain de voix. C'est d'ailleurs ce qui relève largement des chansons qui, chantées par d'autres, auraient déjà été oubliées. California Zephyr, qui ouvre ce One Fast Move or I'm Gone, est un petit plaisir mélodique tout doux, de 2'30, assez imparable, j'avoue. Le reste, à quelques fulgurances près (toutes chantées par Ben Gibbard), est à oublier. 

Album: One Fast Move Or I'm Gone: Kerouac's Big Sur 
Année: 2009 
Label: Atlantic

NB: Pour info, la chanson jeudi dernier, Rider. Shadow. Wolf de Magnolia Electric Co. ne passe pas dans Grooveshark mais est écoutable dans le lecteur wormee, inséré il y a quelques minutes dans le papier à lire ici.

jeudi 26 novembre 2009

[Track of The Day] Magnolia Electric Co. - Rider. Shadow. Wolf

Complément au déjà beau 'Josephine' sorti il y a quelques mois de cela, voilà un 7" d'assez haute volée. Deux titres seulement. Une reprise de la chanson Josephine, avec l'apport de Will Johnson (le Johnson de Molina & Johnson ou de Centro-Matic), qui confère à la chanson un côté aérien.
Il y a surtout Rider. Shadow. Wolf, magnifique chanson menée par les éperons d'une basse solide et d'une mélodie chevaleresque et accrocheuse. Un titre pour contrées désertiques, cactus et soleil couchant. Il n'y a pas grand chose à rajouter. Juste à écouter. Gros plaisir de cette fin d'année. 

Album: Rider. Shadow. Wolf 7" 
Année: 2009 
Label: Secretly Canadian 

Un 7" que l'on peut se procurer sur le site de Secretly Canadian, en cliquant ici (et pour 7$/5€).

mercredi 25 novembre 2009

[Track of The Day] Annie - Songs Remind Me Of You

Après avoir attendu son retour avec envie, j'avais lâché l'affaire il y a peut-être deux ans. Voire même trois. Il faut dire que la mistinguette a su se faire attendre: cinq ans depuis 'Anniemal', ce petit bonheur de house-pop aussi efficace que réfléchi!

C'est l'ami Kris qui m'a averti de son retour. Ô joie, ô félicité! 'Don't Stop' donc, second album d'Annie, annoncé l'an passé, puis remisé au dernier moment pour divergences artistiques avec Island Records, voit enfin le jour.

Cinq années ont beau avoir passé, la belle norvégienne, elle, n'a pas changé. Elle est resté la même: le même amour des années 80; la même passion pour cette electro-pop chatoyante qui frise les moustaches et fait bouger les corps.
Là encore, il y a du Madonna, du Kylie Minogue voire même du New Order (si si, écoutez Loco). Elle rappelle même toutes les Gwen Stefani et autres Rihanna, tout en étant un cran au-dessus (seule Britney suit).
Là encore les tubes pleuvent (Don't Stop, Bad Times, Songs Remind Me Of You), là encore la production est un petit régal et une suite de plaisirs insolents, là encore les invités ne sont pas des seconds couteaux (Alex Kapranos des Franz Ferdinand, DataRock).

Catchy, pas putassier pour un sou, chaleureux, maitrisé, 'Don't Stop' a su se faire attendre mais convainc d'emblée. Les années ont passé, mais le talent et la voix restent les mêmes. Vous reprendrez bien un peu de pop avec vos sucettes à l'Annie? 

Album: Don't Stop 
Année: 2009 
Label: Smalltown Supersound

mardi 24 novembre 2009

The Twilight Sad - Forget The Night Ahead [Fat Cat]

Début novembre, une dépêche nous annonçait que nous français, inventeur du french kiss et de l'amour à la française (à prononcer à l'américaine) étions relégué au quatrième rang… des accents les plus sexys du monde (d'après une enquête établie auprès de 5000 femmes à travers le monde), après une domination sans partage depuis de nombreuses, derrière les irlandais (déjà!), les italiens et les écossais. Un scandale!

Oui. Proprement un scandale. Car chacun sait bien que l'accent écossais est insurpassable. J'ai beau avoir beaucoup d'affection pour l'accent anglais londonien qui déborde de charme et respire la taquinerie, aimer l'espagnol (notamment quand il s'exprime dans une langue étrangère), j'ai toujours eu une faiblesse pour l'écossais (Ah, Arab Strap...).

Pour ceux qui douteraient encore du charme incroyable que dégage un anglais parlé dans la langue de Malcolm Middleton, écoutez le deuxième album (et dernier en date) de The Twilight Sad, quatuor originaire de Kilsyth, une petite ville d'à peine 10 000 habitants située au nord de Glasgow. James Graham et ses "rrr" qui traine en longueur devrait finir par vous convaincre.

Au delà ces considérations phonétiques, ce 'Forget The Night Ahead' est surtout une nouvelle et belle réussite de la part des Twilight Sad. Ce groupe a vraiment une esthétique et un son bien à lui, mélange de noise, de shoegaze, de rock et de paroles d'une noirceur infinie. Cet album est un nouveau plaidoyer à décrasser vos enceintes qui depuis trop longtemps maintenant n'ont pas atteint le niveau 3.

The Twilight Sad est un groupe qui joue fort (forcément, habiter à 20 bornes de chez Mogwaï…) et qui déploie tout une armada pour rendre le son de ses compositions d'une ampleur incroyable. Mené par les frappes chirurgicales de Mark Devine, 'Forget The Night Ahead' saute aux oreilles, s'y accroche pour ne pas leur laisser que très peu de répit.

Dans le même temps, et encore plus que sur leur premier album 'Fourteen Autumns & Fifteen Winters', les Twilight Sad prouvent leur capacité à gérer les temps forts et les temps faibles de leurs compositions, tout en finesse et touché (Made to Disappear avec ses montées et ses montées de guitares noise en est l'exemple parfait).

Mais ne vous méprenez pas sur mes dires: cet album n'est en rien difficile d'accès et n'est pas réservé à une certaine frange d'auditeurs un peu barrée. Non. Si The Twilight Sad joue fort, il n'en néglige pas pour autant les mélodies. La production est tellement carrée (merci une nouvelle fois à Paul Savage des Delgados), la basse impeccable (et indispensable) et les effets de pédales acérés que beaucoup devraient y trouver leur compte.

Le seul reproche que l'on pourrait faire finalement à ce 'Forget The Night Ahead' concerne sa pochette, sorte de 'Fun House' un peu cheap et pas franchement transcendant; leurs artworks passés, très acides et cyniques, avaient un peu plus de gueule. Mais à part ça, rien. Ce nouvel album des Twilight Sad est une grande réussite. Et reste un groupe plus que jamais à jouer loud! (sortie: 22 septembre 2009)


Son:
Myspace (dont deux chansons de 'Forget The Night Ahead' en écoute et quatre de 'Fourteen Autumns & Fifteen Winters')
Site officiel

Deux chansons en écoute. Le choix fut assez délicat tant chacune recèle de merveilles mélodiques. Pour le coup deux facettes: un Made to Disappear bruyant/brillant et un That Room au piano oppressant, (malheureusement plus en écoute).
Et pour finir le clip de I Became a Prostitute, premier single, vintage:


vendredi 20 novembre 2009

[Track of The Day] Pajo - I Turned Into a Martian

Profitez-en: ce vendredi 20 novembre pourrait-être le dernier jour agréable (météorologiquement parlant) avant un long, un très long moment (oui je sais, faut toujours que ça tombe en plein week-end).
J'aurais pu proposer un titre tentant de tirer un maximum des derniers rayons du soleil (ou en tout cas de sa chaleur). Oui mais non. Au programme, une chanson pour rentrer de plain pied dans l'hiver, sans demander son reste.
L'œuvre de David Pajo (ancien guitariste des cultes Slint) qui voit certains de ses enregistrements alors assez confidentiels voir enfin officiellement le jour. Enregistré en 2004, ce 'Scream With Me' est composé de 9 reprises (pour 25 mns) d'un groupe punk américain qui m'est personnellement totalement inconnu, les Misfits.
Un disque tout à la guitare acoustique, enregistré brut de décoffrage (il y a du souffle de partout, ca craque dans tous les sens) où l'homme qui se cache derrière Papa M (au hasard, notre homme regorge de pseudos) rappelle à lui l'ambiance de ces vieux disques folk.
Très bel album lo-fi qui est à l'image de sa pochette, assez lugubre finalement. Une parenthèse réussie dans la jolie discographie de David Pajo. 

Album: Scream With Me 
Année: 2009 
Label: Black Tent Press

jeudi 19 novembre 2009

[Track of The Day] Ms. John Soda - Hands

Mercredi, 1h du matin: Les Cahiers du Football annoncent qu'ils viennent de perdre le ridicule procès que Denis Balbir, "journaliste" d'Orange, leur avait intenté suite à une chronique acide mais drôle il y a quelques années de cela. Résultat? Une situation bien pénible et un site et un journal en péril (et je ne parle pas de la liberté d'expression).

Mercredi, 23h: la France composte son billet pour la prochaine Coupe du Monde en Afrique du Sud au terme d'un match qui m'aura obligé à aller jusqu'au bout du bout du bout de mes ongles. Histoire de faire les choses bien, la qualification ne vient que suite à une double-main scandaleusement non sifflée et qui amène le but. Moche. Pas glorieux. Mais au final, Africa nous voilà!

Jeudi, 1h du matin: les émissions sportives se terminent, tout le monde se lamente de voir un Raymond Domenech toujours à la tête de cette équipe, dont "le journaliste" cité plus haut n'est pas le moins virulent.

Jeudi, 1h40: je tombe un peu par hasard sur 'Notes and the Like', dernier album en date de Ms. John Soda, side-project de Michael Archer - membre éminent de The Notwist et de Tied & Tickled Trio - qu'il forme avec la chanteuse Stefanie Böhm, qui commençait à sérieusement prendre la poussière, tout aussi charmant qu'il soit. Et leur chanson Hands tombe à pic. Un pour "célébrer" joliment ce but moche. Deux pour se rappeler que certains, parfois, ces fameuses mains, ils les... bref. 

Album: The Notes and the Like 
Année: 2009 
Label: Morr Music

Concernant Les Cahiers du Football, ne vous gênez pas pour faire tourner l'article qui explique tout au plus grand nombre possible. Cette situation est complètement dingue et fichtrement dangereuse pour ne pas être mis en lumière. A lire en cliquant ici. 
Et sinon, il y a aussi (je le découvre à l'instant) un groupe facebook. Dérisoire certainement, mais c'est déjà mieux que rien. Ici.

mercredi 18 novembre 2009

[Track of The Day] Maria Taylor - Orchids

Si la mélancolie avait été inventée dans les années 2000, nul doute que Maria Taylor y serait pour quelque-chose. Fondatrice du duo Azure Ray avec son amie Orenda Fink, puis maîtresse de son propre chemin en solo, la miss a toujours su composer des bluettes belles mais terriblement déprimantes.
Mais au-delà de la musique - pop délicatement enrobée de cordes et de mélodies douces, c'est surtout la voix de la belle américaine qui donne ce ton non pas dramatique mais toujours un peu désabusé et voire nostalgique à ses chansons.
Maria Taylor est une belle artiste, une de celles que je porte vraiment en haute estime pour la rigueur qu'elle met à toujours sortir des albums sincères, comme ce 'LadyLuck'. Pas forcément un disque marquant. Juste un album beau. Et beau, c'est déjà beaucoup. 

Album: LadyLuck 
Année: 2009 
Label: Nettwerk

mardi 17 novembre 2009

[Track of The Day] Les Innocents - Un Homme Extraordinaire

Je n'avais pas prévu de mettre cette chanson en écoute aujourd'hui. Et puis une certaine Spun a parlé des Innocents et tout de suite j'ai pensé à Un Homme Extraordinaire, ma chanson préférée de ce quatuor incroyablement mésestimé, voire même méconnu à un Colore, L'Autre Finistère et Une Vie Moins Ordinaire près.

Donc me voilà avec leurs 'Meilleurs Souvenirs' (c'est triste d'écouter un best-of mais l'envie d'écouter ce groupe était trop grande, j'ai paré au plus pressé, je n'avais que ça sous la main) sur les oreilles. Leur esthétique pop, leur vision de la "chanson" est vraiment superbe et m'avait manqué.
Les Innocents. Et Un Homme Extraordinaire donc, un de leurs morceaux les plus connus (ici en version album), sublime chanson mélancolique où la dernière minute me donne des frissons à chaque fois… Là, tout de suite, j'avais juste envie de ça. 

Album: Fous à Lier 
Année: 1992 
Label: Virgin

dimanche 15 novembre 2009

[Oldies] The Beatles - Nowhere Man (1965)

Chez Art-Rock, on aime faire les choses bien. Alors, à l'heure où la réédition de la discographie des Beatles continue de faire espérer l'industrie du disque à des jours meilleurs et après le bilan précis et exhaustif de l'affaire par KMS (à lire, absolument), GT nous propose d'écrire une bafouille sur une chanson des Fab Four. Dont acte, ci-dessous. (vous pouvez retrouver tous les articles écrits à ce sujets en cliquant ici).
Et histoire de rendre le tout plus participatif, à vous de donner votre top 5 du groupe dans les commentaires.



Mon amour de la pop doit venir de cette chanson.

A l'époque des longs trajets Lyon-Aubenas ou Lyon-Roanne, pour aller voir cousins, cousines, grand-parents, oncles, tantes ou tout ce qui se rapprochait peu ou prou de la famille, pour les 2h de voyage, nous avions droit ma petite sœur et moi aux compilations parentales. Avec au choix, Michel Sardou (je suis totalement incollable), Julien Clerc, Pierre Bachelet, Joe Dassin (grand monsieur totalement mésestimé), Jacques Brel ou Georges Brassens (ma mère en était fan. Elle l'est toujours d'ailleurs). Mes parents aimaient la variété française et cela nous allait bien.

Un jour - je devais avoir huit ans - en visite chez la sœur de ma mère du côté de la Loire, ma tante, plutôt fan de musique anglo-saxonne (et de Daniel Guichard, faut pas déconner) avait copié sur K7, et à l'attention de mes parents, le 'Red Album' des Beatles.

Au retour vers Lyon, et, alors que nous nous apprêtions à entonner ma sœur et moi "Toi, Vladimir Ilitch, t'as raison, tu rigoles, toi qui as voyagé dans un wagon plombé" et autres "Lili voulait aller danser, aller danser le rock'n'roll", voila t-y pas que ma mère insère ça dans l'autoradio de la R11. Hérésie! Sacrilège!

Oui mais non: les Beatles, on connait. Faut dire que prendre son petit déjeuner tous les week-end avec 'Stop ou Encore' de Julien Lepers sur RTL en fond sonore, ça aide. De Help à Yesterday, de A Hard Day's Night à Paperback Writer, nous étions incollables.

Sauf que là, sans crier gare au milieu des tubes que nous connaissons presque par cœur et que nous chantions en yaourt, vient se faufiler une chanson toute bête, dont la petite mélodie me renverse. Celle de Nowhere Man. Cette intro sans instrument, cette voix à plusieurs, ces chœurs au refrain, cette mélodie toute simple, ces "wah-wah" et ces mots finalement assez simples à retenir, font chavirer mon petit cerveau. Va comprendre.

Nowhere Man n'a rien d'extraordinaire, n'a pas vraiment d'histoire hormis le fait qu'elle parle de Lennon et qu'il semblerait que ce soit la première chanson du groupe qui ne parle pas d'amour. Elle se trouve juste sur 'Rubber Soul' (sans doute pour cela que j'ai toujours préféré cet album à 'Revolver'). Et si le côté madeleine de Proust joue beaucoup, je la trouve quand même très belle.

D'ailleurs, depuis cette époque là, j'ai toujours placé Nowhere Man dans mon panthéon personnel des Beatles (avec A Day In a Life, Eleanor Rigby, Tomorrow Never Knows, With a Little Help from My Friends) .

Je me souviens que lors des voyages suivants, je demandais souvent qu'on rembobine la K7 dès la chanson écoulée. Au grand dam de ma petite sœur qui voulait écouter sa chanson à elle, placée juste après sur la compilation. Un titre qu'elle connaissait par cœur, du haut de ses cinq ans: Michelle. L'effet Lepers sûrement.

Sortie album: 3 décembre 1965 
Sortie Ep: 8 juillet 1966

vendredi 13 novembre 2009

[Track of The Day] Gonjasufi - Holidays

(La chronique de 'A Sufi and a Killer', premier album de Gonjasufi, est à retrouver ici, avec deux titres en écoute)

Entre nattes et tresses, voilà Gonjasufi, la dernière trouvaille Warpienne, tout droit venu, si l'on en croit certaines personnes bien informées, du désert du Nevada. Warp précise dans une rapide présentation que l'on pourrait trouver notre homme dans le désert de Mojave, entre Los Angeles et certains univers plus cosmiques.

Nouvelle signature donc et première sortie: un 'Holidays/Candylane 7"' composé de deux titres. Voix soul et trainante sur production organique et électronique (Holidays) ou plus nu-soul (Candylane).

Belle découverte, sacré 7", disponible en édition limitée (700 monde), accompagné d'un livre de prières de 20 pages. Ça sent l'objet collector par excellence tant on devrait réentendre parler de ce Gonjasufi rapidement. Ce ne sont pas les lapins londoniens qui diront le contraire. 

Album: Holidays / Candylane 7" 
Année: 2009 
Label: Warp

jeudi 12 novembre 2009

Black Swan Green - The Ruin Gaze... [Self-released]

Cela fait bien six mois que je cherche une vraie idée pour vous parler de Black Swan Green. Quelque-chose qui ait de la gueule. Qui dépote.
Mais je n'ai pas d'inspiration. Enfin, je n'en ai plus, si tant est que j'en ai déjà eu.

Et pourtant, dieu sait que j'aimerais pouvoir vous parler avec emphase de ce quatuor originaire de Brooklyn, qui titre son nom d'une nouvelle d'un auteur américain qui m'est totalement inconnu, David Mitchell. Pouvoir arriver à vous faire aimer leur premier album 'The Ruin Gaze' autant que je l'aime.

J'aimerais crier à la face du monde que de tous les groupes qui ont émergés et fait parler d'eux ces derniers mois (de The Pains of Being Pure at Heart à Crocodiles), les Black Swan Green font partie du haut du panier; voire un peu au-delà.

Je voudrais évoquer ici leur mélange habile de noise, shoegaze et dream-pop.
Je rêverais pouvoir vous dire combien ces Black Swan Green me font penser tantôt à Jesus and Mary Chain (souvent), tantôt à U2 (parfois, notamment sur Pilgrim's Regress) et même à Puressence (ces mélodies).

J'adorerais pouvoir cette rythmique qui jamais ne faiblit, cette voix qui semble être sortie tout droit d'un album de la fin des années 80, ces guitares qui n'arrêtent pas de crier, ce besoin mélodique qui entoure chaque chanson, cette noirceur et cette mélancolie qui se dégage de chacune des compositions du groupe.

Et surtout, j'aimerais comprendre comment un tel groupe, respirant autant la classe, dont le premier album regorge de vraies chansons, et, ce qui ne gâche rien, orne son premier album d'une jolie pochette, n'est pas signé en 2009 (l'excuse du "c'est trop récent" ne tient pas: ce disque est sorti en octobre… 2008!).
Comprendre comment on peut laisser un tel groupe dans cet anonymat (3 votes, dont le mien, chez Rate Your Music, rien chez Metacritic, pitchfork et compagnie) alors qu'il a sûrement tout pour devenir un des groupes les plus intéressants qui soit s'il continue dans la lignée de ce 'The Ruin Gaze'.

J'aimerais. Mais j'ai du mal. Reste donc la musique. A vous de (re)tomber dans le noir et délicieux piège des Black Swan Green. (sortie: 21 octobre 2008)

NB: Vous pouvez vous procurer cet album chez cdbaby ici, pour 8€ (12$), sans compter les frais de port.

Son:
Myspace (Trois chansons en écoute de 'The Ruin Gaze')

Deux chansons en écoute. Santa Cruz à l'intro rappelant le '23' de Blonde Redhead, et Abel Song, une de leurs chansons les plus maitrisées (malheureusement plus en écoute).

mardi 10 novembre 2009

Vic Chesnutt - At The Cut [Constellation]

On aime critiquer et gausser les artistes (à un AC/DC près, les australiens étant l'exception qui confirme toutes règles) qui n'arrivent jamais à se renouveler, qui n'ont qu'une seule et unique vision des choses et n'en bougent pas d'un iota. Qu'allons donc nous dire de Vic Chesnutt, compositeur américain de son état assez génial et en train de réellement entrer dans la lumière depuis deux ans.

En 2007 notre homme s'était permis une petite balade musicale avec quelques membres du label Constellation. Résultat? Un 'North Star Deserter' désespérément beau, diablement triste, aussi délicat que nerveux.

Deux ans plus tard, same players shoot again. Vic Chesnutt rappelle ses acolytes passés (avec, excusez du peu, Thierry Amar, Efrim Menuk, Jessica Moss et David Payant de Thee Silver Mount Zion, Chad Jones et Nadia Moss de Frankie Sparo et Guy Picciotto de Fugazi), va squatter les vénérables studios Hotel2Tango de Montréal et livre le tome 2 de son histoire avec le label canadien.

J'avais rapidement évoqué cet album en août dernier, lorsqu'un premier titre avait filtré (ici). Je ne comptais pas y revenir, préférant tenter de faire découvrir d'autres coups de cœurs. Mais je n'ai pas eu trop le choix, tant ce disque est somptueux de part en part et qu'il revient plus que de raisons dans mes oreilles.

Peut-être moins immédiat que le précédent, 'At The Cut' est un album superbe de post-rock-folk (foutue description sans queue ni tête), perclus de frissons, de sensibilité, de noirceurs insondables. Là encore, l'apport des membres de Thee Silver Mount Zion et de Guy Picciotto est indéniable, apportant un souffle et une dimension incroyable aux compositions de Vic Chesnutt. Un disque sur lequel on entendrait presque les âmes pleurer.

Sur cet 'At The Cut', Vic Chesnutt est une fois de plus très inspiré et sur de son fait: on ne positionne pas une chanson comme Coward en ouverture d'un disque sans avoir du lourd derrière. Touchant, mélancolique, 'At The Cut' est dans la droite lignée de son prédécesseur, avec un homme et une voix au centre de tout, avec autour de lui des musiciens au service du maître, lui demandant presque allégeance à coups de notes vibrantes. (sortie: 21 septembre 2009)


Son:
Myspace (Trois chansons de 'At The Cut' en écoute, ainsi que trois de 'North Star Deserter', son précédent album)
Site officiel

Deux chansons en écoute. La première est Chinaberry Tree, chanson totalement incroyable, mise en orbite habitée par des guitares en train de pleurer. La seconde, dans un genre différent, est Flirted With You All My Life, une chanson sur la mort, particulièrement poignante (malheureusement plus en écoute).

lundi 9 novembre 2009

[Track of The Day] The Sunshine Underground - Coming to Save You

Bizarre. 'Raise The Alarm', le premier album de The Sunshine Underground était sorti en août 2006. Moyen dans l'ensemble, il avait eu son petit succès avec quelques morceaux disco-punk-rock-pop (oui oui, tout ça) de haute volée.
Sauf que depuis cette époque, nada, rien, nothing. Bizarre pour un tel groupe de ne pas enchainer par un second album, histoire de capitaliser sur une certaine réputation et un songwriting qui pouvait être ultra-efficace.

C'est donc plus de trois ans plus tard que le quatuor de Leeds remet le bleu de chauffe. En février prochain sortira leur second album, 'Nobody's Coming To Save You', toujours chez City Rockers. Mais en guise de mise en bouche, The Sunshine Underground viennent de dévoiler un nouvel Ep, 'Everything, Right Now Ep'. Un Ep au final assez moyen, à l'image de leur premier album, capable de fulgurances et de chansons plus poussives, mais qui vaut le coup d'être écouté, ne serait-ce que pour un Coming to Save You détonnant. 

Album: Everything, Right Now 
Année: 2009 
Label: City Rockers

vendredi 6 novembre 2009

The Big Tinnitus Festival - Du 5 au 7 nov 2009 (Lyon)

Un peu de copinage pour finir la semaine. Enfin presque du copinage (le copain d'un ami d'un copain, vous connaissez la suite) avec l'annonce du "Big Tinnitus Festival", festival rock lyonnais qui se déroulera du 5 au 7 novembre dans la ville de la quenelle et de la rosette (ouais, on en est fier). Et dont il faut parler.

Un festoche qui a commencé hier au Trokson (voir plus bas pour les adresses). Ce soir, rebelote, au même endroit, avec l'enchainement The Magnetix, King Automatic et DDD's, avant de finir, demain sor au Grrrnd Zero avec The Defectors, The Elektrocution et Falsch. Pas des groupes à la renommée foudroyante certes, mais ils ont tous quelque-chose.

J'ai eu l'occasion dans la semaine, et plus souvent qu'à mon tour, de poser mes oreilles sur ces groupes là. Et franchement, je suis vraiment sur le cul. Car c'est vraiment bien.
Rock. And roll. Ou les deux en même temps. Mais surtout ça joue, ca envoie. Très intéressant tout cela.

Bref, "The Big Tinnitus Festival", à Lyon, depuis hier et jusqu'à samedi soir. Pour même pas 10€ (les organisateurs ont fait les choses bien). Let's rock!


The Big Tinnitus Festival
Du 5 au 7 novembre 2009
Prévente: Dangerhouse
De 8 à 10€

Trokson: 110 Montée de la Grand Côté - 69001 Lyon
Grrrnd Zero: 69 rue Gorge de Loup - 69009 Lyon

Plus d'infos en cliquant ici.


[Track of The Day] Clipse – Back By Popular Demand (Popeye’s) (feat. Cam’ron)

Le beat qui frappe. Les flows parfaits. La production ultra-efficace. Conseillé par un de mes fournisseurs préférés de hip-hop, Back With Popular Demand (Popeye's) est une sacrée claque.
Le duo Clipse est à la base de ce titre, vu qu'il se trouvera sur son prochain - et troisième - album 'Till The Casket Drops', à sortir le 8 décembre prochain. Ils ont invité pour l'affaire Cam'ron, ainsi que Pharrell Williams, le petit génie des Neptunes, pour s'occuper de la production.
Je dois avouer être assez peu au fait aussi bien de la carrière des Clipse que de celle de Cam'ron, dont je ne connais que quelques singles.
Mais cette intro (elle est courte, mais quelle puissance), ces beats me donnent vraiment envie d'en savoir et d'en écouter plus. Boum! 

Album: Till the Casket Drops 
Année: 2009 
Label: Re-Up Gang

jeudi 5 novembre 2009

[Track of The Day] Jay-Jay Johanson - Lightning Strikes

J'avais envie aujourd'hui de parler d'un super groupe et puis non en fait, je n'ai pas le temps, donc ça sera pour mardi prochain.
Histoire de patienter jusque là, retour sur un album de 2008, que j'avais totalement zappé et laissé passé: 'Self-Portrait' de Jay-Jay Johanson. Un suédois qui en 2007 avait ralenti et apaisé le tempo, retrouvé une certaine sérénité avec un joli 'The Long Term Physical Effects Are Not'.

L'an passé donc, l'ami Jay-Jay sortait 'Self-Portrait'. Un album délicat, charmant, plein de noirceur et de trip-hop feutré. Langoureux à l'envie, Jay-Jay Johanson compose ici des morceaux joliment habillés (de la corde, du clavecin) en y déposant une ambiance brumeuse et mélancolique à chaque recoin.
'Self-Portrait' n'est peut-être pas aussi réussi que son prédécesseur. Il n'en reste pas moins tout à fait recommandable. 

Album: Self-Portrait 
Année: 2008 
Label: EMI

mercredi 4 novembre 2009

[Track of The Day] Four Tet - Love Cry

Si ça continue, ce blog va bientôt ressembler à un épisode de Candy, où comme dans tous les pays, on s'amuse, on pleure, on rit. Parce qu'entre Yeasayer lundi et ce 'Love Cry 12"' aujourd'hui, je donne dans les pochettes arc-en-ciel et les couleurs chatoyantes.

Ceci dit, et à dire vrai, on s'en fiche un peu car Four Tet est de retour! après un 12" avec Burial assez terrible. Et c'est ça qui compte.
Si vous suivez ce blog plus ou moins régulièrement, vous n'êtes pas sans savoir que Kieran Hebden, plus connu sous le nom de Four Tet, fait partie chez moi de ces artistes absolument géniaux, à la discographie aussi complexe et déroutante que passionnante.

Alors apprendre son retour, même avec un simple 12" (deux titres), suffit à mon bonheur. Surtout que ce qui se trouve dans ces 16 mns est de très haute facture. Love Cry est une chanson incroyable où Four Tet fait véritablement swinguer sa mélodie tout du long de 9 mns d'electro minimale (et organique, comme souvent) assez groovy finalement, pour mieux insérer une voix féminine toute de loop vêtue.
Our Bells quant à lui est un morceau où résonne à n'en plus pouvoir des… cloches. Mais là aussi, des cloches à la Four Tet. Délicate et qui scintille sous le drone ambiant.

Bref, un 12" (en édition limitée) de haute tenue, qui annonce peut-être le retour d'un Four Tet à un format plus long pour les prochains mois. Son dernier album datant (déjà!) de 2005. Croisons les doigts. 

Album: Love Cry 12" 
Année: 2009 
Label: Domino

mardi 3 novembre 2009

[Track of The Day] The Very Best - Kada Manja

Dans le joyeux monde du crossover et du brassage de cultures je voudrais The Very Best, collaboration entre un duo de producteurs anglais, Radioclit et le chanteur malawite Esau Mwamwaya.

Un trio qui avait fait parler de lui à la fin de l'année 2008 avec une mixtape dont beaucoup s'étaient enthousiasmé à son écoute. Ayant découvert le groupe sur le tard, j'avoue que l'emballement était bien mérité tant cette première sortie discographique des The Very Best tenait franchement la route, à coups de samples d'Architecture in Helsinki, d'Hans Zimmer, de TTC, M.I.A ou encore Michael Jackson.

Le succès aidant, le trio a décidé de s'atteler à la réalisation de son premier album, 'Warm Heart of Africa'. Un disque qui continue dans cette volonté de mixer sonorités africaines et occidentales, entre beats et world music.

Si l'on peut regretter une durée un peu longue, quelques creux regrettables, si l'on peut être franchement déçu à l'écoute de l'anecdotique Rain Dance avec M.I.A au chant, et si l'on peut garder une franche préférence pour la mixtape de décembre dernier, on avouera quand même que ce 'Warm Heart of Africa' est plutôt une réussite enivrante, festive et efficace.

Un album dont on ressortira trois chansons: celle en écoute aujourd'hui Kada Manja, Yalira (qui ouvre l'album) et l'excellent Warm Heart of Africa, interprétée par Ezra Koenig des Vampire Weekend (et dieu sait pourtant que ce groupe, ou tout ce qui s'y rattache, provoque chez moi au mieux un ennui total ou au pire une envie de rehausser les pourtant très mièvres UB40).

NB: A lire les deux très bonnes chroniques de Violette Roll et Mlle Eddie, à l'enthousiasme contagieux. 

Album: Warm Heart of Africa 
Année: 2009 
Label: Moshi Moshi

lundi 2 novembre 2009

[Track of The Day] Yeasayer - Ambling Alp

Découverte tardive de 2007, le premier album de Yeasayer, 'All Hours Cymbals', s'était rapidement imposé dans mes oreilles, sans coup férir. Deux ans plus tard, revoilà le combo new-yorkais (Brooklyn, again) qui promet un nouvel album, 'Odd Blood' chez Secretly Canadian.

Bien évidemment, pas grand chose à se mettre sous la dent. Mais comme les Yeasayer sont des gens bien, ils proposent d'écouter (et même de télécharger, voir plus bas) un premier morceau au nom bizarre d'Ambling Alp.
Un titre qui verra le jour en version 12" et qui, à l'image de sa pochette, change de registre: si le côté tribal de leur musique reste présent, Ambling Alp présente une face plus pop(py), délurée même, aux sonorités plus analogiques, qui déroute au premier abord.

Ceci dit, le tout est assez catchy et la composition est vraiment réussie. A voir sur la longueur d'un album pour vérifier si le changement de direction des Yeasayer se confirme et s'il tient le route tout du long. Réponse début février prochain. 

Album: Odd Blood 
Année: 2009 
Label: Secretly Canadian
 
Ce morceau est en téléchargement gratuit et légal en allant sur la page du groupe, ici même.