jeudi 16 décembre 2010

Current 93 – Baalstorm, Sing Omega [Coptic Cat]

Début juin 2010 : Current 93 sort son nouvel album ‘Baalstorm, Sing Omega’, un an presque jour pour jour après son chef d’œuvre terrifiant ‘Aleph at Hallucinatory Mountain’.
Les chroniques commencent à tomber. Elles ne sont pas positives : elles sont dithyrambiques (lire celles de Mmarsu et de Benjamin). Mais rien n’y fait : je repousse et repousse l’écoute de cet album. Par peur d’être déçu.

Début décembre 2010 : Je me jette enfin à l’eau. Et après avoir écouté les 50 minutes qui composent ‘Baalstorm, Sing Omega’, j’en ressors tout abasourdi, transi que je suis d’avoir écouté une œuvre majeure, aussi bien de l’année 2010 que de la discographie de Current 93.
Un an après avoir écrit la bande originale de la fin du monde avec ‘Aleph at Hallucinatory Mountain’, le furieux David Tibet prouve qu’il a toujours plus d’une composition à son arc cachées dans son esprit torturé.

‘Baalstorm, Sing Omega’ est l’exact opposé de son prédécesseur. Sa face claire. Positive. Son yang en quelque sorte. Car bien que toujours porté par la voix hallucinée de David Tibet, cet album est lumineux, entre psyché-folk, psyché-pop et un piano même pas débraillé comme centre du monde. Un album qui sonne finalement comme résolument optimiste, bien qu'en équilibre très précaire et instable tout du long.

Mais plus qu’une suite, ce nouvel album des Current 93 est surtout le prequel d'‘Aleph at Hallucinatory Mountain’. La genèse de l’histoire. Quand tout allait bien, que la vie se déroulait normalement, pleine de cris d’enfants et de soleil à travers les persiennes, quelques minutes avant la désolation et la destruction.

‘Baalstorm, Sing Omega’ est un album sublime, surprenant, moins exigeant et plus facile d’accès que son (et ses) prédécesseur, mais toujours aussi fascinant. Un disque qui montre à quel point Current 93 reste encore aujourd'hui un groupe majeur, tête de proue en 2010 d'une bande de «vieux», responsables de retours fracassants (Swans, The Ex, ce genre de choses).

C’est Dance The Narcotic qui clôt ce ‘Baalstorm, Sing Omega’. Une chanson qui fait le lien entre les deux albums : l’ambiance se plombe, l’orage gronde, les corbeaux croassent au rythme d’un orgue brinqueballant. Et la suite cachée tout au bout en fin de piste accentue encore le propos. La noirceur envahit l’environnement. Le soleil se voile. Le vent se met à souffler. Tout est irrémédiable. Et après ça, le déluge. (Sortie : 28 mai 2010)

Son :
Myspace (une chanson de
'Baalstorm, Sing Omega' en écoute)

Deux chansons en écoute. December 1971 et ses discrets violons puis The Nudes Lift Shields for War, presque pop. (malheureusement plus en écoute)

2 commentaires:

mmarsupilami a dit…

C'est marrant, moi, c'est le Joanna Newsom que je reporte encore et encore. Peut-être le scénario sera-t-il identique???
;-)

-Twist- a dit…

Ah, gros morceau aussi. A écouter CD par CD. Et pas d'un coup.
Mais il recèle de vraies merveilles. Elle n'a jamais aussi bien chantée.