Un uppercut en pleine pommette. Une fracture nette de l’œil droit comme disait l’autre. Ce disque n'est rien d'autre. Un petit chef d’œuvre, ni plus ni moins ; un qualificatif choisi tout sauf à la légère.
Mooman donc. Et un deuxième album, datant de 2006, pour cet amiénois, après un premier essai electro-pop en 2003. Ici changement de registre : on passe à un indie-rock des plus efficaces qui soit. Les guitares et la basse sonnent justes, la batterie est évidente. Quant à la voix, même si on se rend vite compte que notre homme est français avec ce non-accent qui nous est cher, elle n’est pas du tout gênante, une production soignée et subtile permettant de ne pas se focaliser sur celle-ci.
Naviguant entre Sebadoh (periode 'Harmacy'), Blonde Redhead (les premiers albums du groupe sont ici une référence évidente) et même Sonic Youth – ce, aussi bien dans leurs albums les plus « pop » (ou les moins rock) que dans leurs passages les plus déstructurés et bruitistes (la quadrilogie impressionnante de Team of Secret Rivals en est l’exemple parfait), 'Necessary Alibis' aligne les mélodies entêtantes et les riffs mémorables, que Moonman rehausse parfois d’un cuivre ou de quelques cordes du meilleur effet avant de partir faire quelques rapides excursions du côté du post-rock.
En parler un an après sa sortie a t-il toujours un sens? Oui. Cent fois oui. Mille fois oui. Déjà parce que ce disque, même s'il a été très bien reçu par les webzines (essentiellement) qui l'ont chroniqué, n'a pas connu de succès fulgurant.
Mais surtout parce que ce 'Necessary Alibis' est une claque monstrueuse, même douze mois plus tard. Une preuve que l’indie-rock de qualité et qui sonne juste n’est pas que l’apanage des anglo-saxons. Et qu’en France, il existe des alternatives à un rock français, qui n’arrive pas à se dépêtrer de l’ombre toujours omniprésente de Noir Désir. (Sortie : 10 septembre 2006)
Son :
Myspace (album en grande partie en écoute)
Et comme on n'est pas chien, deux titres en écoutes là aussi (malheureusement plus en ligne).
2 commentaires:
Ouaip, très bon album. Comme tu le dis, les influences sont plus à chercher dans la musique anglophone que côté rock français.
Par contre, a priori, c'est tout naze sur scene. Moonman est accompagné d'un groupe de metal qui ne rend pas hommage aux compositions du bonhomme. Surtout que sur l'album, c'est lui qui faisait tout au niveau instrument.
Je sais pas si qqn peut confirmer..?
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