Quatre jeunes brundinet sont dans un bateau. A la barre, une belle blonde aux allures de Nico, l’égérie d’Andy Warhol et d’Alain Delon. Personne ne tombe à l’eau. Qui est-ce qui reste ? Les Duke Spirit mon capitaine. Un combo anglais rock. Et, si j’osais, le meilleur – actuellement – de la perfide Albion. Oui oui, rien que ça.
Un groupe qui vient de donner officiellement naissance au petit frère du nerveux ‘Cuts Across The Land’ de 2005 et de la ribambelle de singles et autres Ep disséminés ici et là depuis la création du groupe, à la sortie d’une école d’art au début des années 2000.
Nouvel album donc, ‘Neptune’ le bien nommé. Trois-quarts d’heure de rock, moins garage que par le passé mais tout aussi efficace. Passé le titre d’introduction, les Duke Spirit envoient le bois : si Send a Little Love Token (voir plus bas) ne fait pas danser la planète entière dans les soirées indie des mois qui viennent, ce n’est à n’y rien comprendre. Et je pèse mes mots.
Dans la même catégorie, on placera aussi Into The Fold, inspiré et porté comme jamais par la voix de Liela Moss, la blondinette du début. Cette rage, cette fougue, cette envie, c’est juste un appel à la folie. On retrouve d’ailleurs (clin d’œil de la part de Chris Goss qui produit le disque, ancien comparse de route des Queens of The Stone Age ?) un passage qui rappelle énormément le break de No One Knows des potes de Josh Homme.
D’ailleurs, ces derniers ne sont pas les seuls à revenir toquer à la porte des souvenirs à l’écoute de ce ‘Neptune’. Un autre grand groupe s’invite : Sonic Youth, période Goo, sur You Really Wake Up The Love In Me (l’intro du morceau est plus qu’hommage). Rien que ça.
Mais ce qui est bien avec les Duke Spirit, c’est qu’ils ne se contentent pas d’enquiller les titres rock et les références. Car avant tout, ils ont un son bien à eux. Et comme ce sont des gens de goût et bien élevés qui aiment les plages de respirations pour faire retomber la folie, ils parsèment ce ‘Neptune’ – et comme sur leur premier disque - de balades, tantôt sombres, langoureuses et soul (The Step and The Walk, This Ship Was Built to Last) tantôt très pop (My Sunken Treasure avec un piano très en avant, Sovereign), mais toujours acérées par des riffs bien tendus et des paroles bien senties.
Un peu garage, très rock, bluesy mais soul aussi, rappelant les Pixies et tout le rock indé des années 90, ‘Neptune’ est un coup de pied bien senti dans les noix de la fourmilière rock qui a tendance depuis quelques années à se regarder jouer plutôt qu’à être inspirée. Énergique, énergisant, euphorisant, cohérent et vivifiant, c’est même un vrai petit régal et une des grandes œuvres de 2008. (sortie : 4 février 2008)
Son :
Myspace (Six morceaux en écoute)
Officiel
Deux titres en écoute, deux facettes de cet album. L’explosif Send a Little Love Token et le lascif Wooden Heart (malheureusement plus en écoute).
Et pour finir, le clip de Lassoo avec ses trompettes tonitruantes (malheureusement plus disponible).
4 commentaires:
Pas encore trouver l'album mais j'ai peur que comme le précédent il soit un peu décevant par rapport au mini-album 'roll spirit roll' d'il y a déjà 5 ans...
Faudrait quand même faire vachement la fine bouche pour pas trouver ce disque grand. Je ne comprendrais pas qu'ils ne percent pas. Ils ont tout pour.
J'avais pas grillé que t'écrivais pour Benzine aussi... bon bah je vais pas laisser deux fois le même commentaire alors ;)
Benjamin
www.playlistsociety.fr
Avec 10 ans de retard, oui, je fais les deux. Enfin, j'essaie. :)
Sinon ton commentaire était le suivant:
"Je savais pas que c’était Chris Goss qui avait produit l’album ; cela explique beaucoup de choses…"
Ça explique quoi finalement? :)
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