Vous vous souvenez de vos premiers amours de lycée ou de début de fac ? Vous vous souvenez des premières personnes qui ont fait vraiment battre votre cœur ? De la première fille qui l’a détruit ? De vos premiers flirts que vous avez viré sans une explication, un peu honteux/se de ne pas avoir su lui dire en face la vérité ? Je ne sais même pas pourquoi je vous pose la question en fait : tout le monde s’en souvient. Et la plupart du temps sans amertume, juste avec une tendre nostalgie.
C’est d’ailleurs ce qu’on ressent quand on revoit la dite personne, dix ans plus tard, mariée, trois enfants, un job sympa, toujours aussi charmante, installée mais bien loin de ses rêves d’une carrière qu’elle voulait rayonnante et folle, qu'elle vous contait pendant ces longs cours d’anglais d’une prof à l’accent insupportable : de la nostalgie. Même pas des regrets.
Tous ces sentiments, c’est eux qui m’unissent (en partie) à Madrugada. Non pas que j’ai ne serait-ce qu’un début de relation platonique avec ces rockeurs de Norvégiens. Non. Juste qu’à l’époque, j’avais beaucoup aimé leur ‘Industrial Silence’ et son blues nordique. Je me souviens à l’époque qu’un des titres passait même souvent à la radio.
Neuf ans plus tard, c’est au détour d’un forum que j’apprends que Madrugada est de retour, avec un… sixième album – le cinquième studio – sous le bras droit, et un décès – le guitariste Robert Burås, mort en juillet 2007 à 31 ans – sous le gauche. Car il faut savoir que après cette année, j’ai honteusement et lâchement laissé tomber le groupe. Je ne sais pas vraiment pourquoi. Il n’y a pas d’explications rationnelles ou logiques. Sauf l’ennui. Oui, c’est ça : j’ai du m’en lasser.
Mais là, tel un vieil amant, en apprenant la nouvelle, je n’ai pas hésité à y replonger. Bien m’en a pris. Autant vous prévenir tout de suite (enfin, après 20 lignes d’élucubrations pseudos psychologiques sur le premier amour), ce n’est pas le disque de l’année. Juste un disque rock d’un pied pas possible, blues mais pas que (de la belle pop comme sur le très joli What’s On Your Mind?), énergique mais capable de douces caresses (Honey Bee et ses accords qui rappellent bizarrement Les Mots Bleus de Christophe, voir plus bas), toujours porté par cette voix qui fait plus que rappeler Nick Cave des dernières années (et Mick Jagger sur Our Time Won’t Live That Long, d’un mimétisme assez incroyable même). D’ailleurs musicalement, cet album (éponyme) de Madrugada rappelle énormément Abattoir Blues/The Lyre of Orpheus de l'Australien et son opposition rock/pop, noir/blanc, ying/yang.
Alors oui, Madrugada n'est en rien le groupe de ma vie. Plus une petite madeleine en fait. D'ailleurs, ce nouvel album ne trustera pas les playlists de fin d’année. Même pas sur qu’on en entende beaucoup parler. Et pourtant, il vaut le détour. De par ses chansons. De par sa production. Et de par le plaisir (vous me direz, ça ne concerne que moi seul) de retrouver un groupe qui aura finalement bercé, à son niveau, mes premières années fac (sortie : 21 janvier 2008).
Son :
Myspace (3 titres du nouvel album et trois plus anciens)
Site Officiel
Deux titres en écoute, avec Whatever Happened To You?, qui ouvre l’album, et Honey Bee, sauce Les Mots Bleus. (malheureusement, plus en écoute).Et pour finir, le premier single extrait, Look Away Lucifer, en vidéo, très réussie :
2 commentaires:
'Industrial Silence' vieillit plutot bien, je trouve. Le suivant était pas mal non plus, après on décroche...
Merci pour ces 3 titres 'revival' :)
Il faut vraiment que je écoute et/ou réécoute leur discographie. Ce disque rejoint assez régulièrement mes platines ces derniers temps.
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